EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

Article sans titre

Obsession et possession – Obsession diabolique. Par le Dr Georges Surbled. 1897.

SURBLEDOBSESSION0006Georges Surbled. Obsession et possession.] Article paru dans la « Revue des sciences ecclésiastique- Revue des questions sacrées et profanes… Fondée par l’abbé J.-B. Jaugey, continuée sous la direction de M. L’abbé Duflot », (Arras et Paris, Sueur-Charruey, imprimeur-libraire-éditeur), n° 15, décembre 1897, pp. 46-58.

Georges Surbled (1855-1913). Médecin polygraphe défenseur du spiritualisme traditionnel, il participe à des nombreuses revue, en particulier dans La Revue du Monde Invisible fondée et dirigée par Elie Méric, qui parut de 1998 à 1908, soit 10 volumes. .
Cet article est en fait un extrait d’un ouvrage à paraître : La Vie psycho-sensible, chez Rétaux, qui formerai le tome IV de : La morale dans ses rapports avec la médecine et l’hygiène.
On porta regretter la conclusion qui fait allégeance totale à l’église bien-pensante.

Les [p. col.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Nous avons gardé l’orthographe, la syntaxe et la grammaire de l’original.
 – Les images, ainsi que les références bibliographies, ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection privée sous © histoiredelafolie.fr

[p. 46]

Georges SURBLED (1855- ) – OBSESSION. ET POSSESSION (1)

Obsession diabolique.

Les théologiens désignent sous le nom d’obsession diabolique une intervention du démon par laquelle il tourmente l’homme dans son corps et dans son âme, sans cependant le posséder. Cet état d’épreuve est donc moins grave et en quelque sorte d’un degré inférieur à celui de la possession : il est d’ailleurs beaucoup plus rare, et, ce qui le prouve, c’est que les auteurs en parlent peu et sont des moins explicites sur son compte.

Les caractères de l’intervention diabolique dans l’obsession sont d’ordre interne ou externe. Dans le premier cas ils se réduisent à l’asservissement de l’âme et sont malaisés à reconnaitre. Le démon assiège le patient par le dehors, l’accable d’ennuis et de vexations; mais comment lui attribuer sûrement une persécution qui ne s’accuse par aucun signe visible, comment la distinguer et de la tentation et de l’assaut des passions mauvaises où le diable a sa part mais où notre être tout entier, âme et corps, a aussi la sienne ?

Il est bon de tenir compte de l’action diabolique, mais il ne faut pas faire litière de notre liberté et de notre sensibilité. Pour juger sainement d’une obsession supposée, on doit s’en rapporter d’un côté à l’état mental ou plutôt moral du sujet, de l’autre aux signes généraux qui accusent l’intervention démoniaque.

L’obsession est plus nette, plus incontestable quand elle s’accompagne de signes externes et de marques sensibles. Le témoignage du sujet, quelque estimable qu’il soit, peut prêter à l’erreur et à la discussion, mais il est fort quand il trouve sa confirmation dans l’attestation et le contrôle de témoins. Toutefois la supercherie s’exerçant surtout sur ce terrain, on ne saurait apporter dans les constatations qui s’imposent trop de tact, de prudence et de réserve. Dans tous les cas douteux, il est recommandé de ne pas conclure. [p. 47]

Le diable se manifeste d’ordinaire par des sévices sur la personne, secousses, coups, blessures même, violences inattendues qui provoquent des faux-pas et des chutes. Quelquefois son action s’accuse à distance, mais à portée de l’obsédé par des bruits étranges, des mouvements inexplicables d’objets matériels, le déplacement de meubles, la chute de pierres, le feu et l’incendie, etc. .

La vie du curé d’Ars offre de nos jours un exemple frappant et incontestable d’obsession complète, interne et externe. Le saint abbé Vianney ne subit pas seulement les assauts intérieurs de l’esprit du mal, il éprouva sur lui-même ses violences et raconta avec humeur ses tours mauvais ou plaisants. Un tel témoignage ne convertira pas sans doute les adversaires du surnaturel, mais il a une grande valeur auprès de tous ceux qui ont foi dans la conscience et l’honneur des saints.

Tous les témoignages, il faut l’avouer, n’ont pas le poids de celui du curé d’Ars, et un grand nombre doivent nous laisser douteux ou perplexes, surtout quand l’obsession prétendue, absolument interne, n’est accompagnée d’aucun signe extérieur et qu’il faut s’en rapporter exclusivement aux affirmations du sujet.

Celui qui se prétend obsédé peut l’être en effet, mais d’une manière naturelle. L’obsession diabolique doit être soigneusement distinguée de certains états pathologiques qui la simulent et qui se rattachent soit à l’hystérie, soit à la folie.

Toutes les formes de l’aliénation ne sont pas ici en cause. Tandis que es manies avec excitation peuvent donner l’idée de la possession, les manies avec dépression peuvent être prises pour l’obsession :ce sont particulièrement la lypémanie, les monomanies tristes, lès idées fixes pénibles ou effrayantes qui se compliquent si aisément d’hallucinations de la vue et de l’ouïe. La confusion est possible à première vue en présence d’un aliéné que poursuit l’idée du diable et qui voitses grimaces ou entendses moqueries. Mais l’état mental des fous est trop différent de celui des obsédés pour prêter longtemps à l’erreur. Les lypémaniaques sont accaparés par le mal, plongés dans des soucis et des préoccupations sans fin, mais ils sont très rarement en butte à l’excitation des sens, à des impulsions passionnelles. L’esprit des obsédés au contraire, partagé entre des passions diverses, la tristesse, la crainte, la terreur, est traversé, souvent, sinon toujours, par des idées; sensuelles, impudiques. L’érotomanie, à laquelle les victimes du diable sont en proie n’est pas la règle constante, répétons-le : ce n’en est pas moins un signe de valeur.

L’exaltation nerveuse des névropathes et des hystériques, avec les excentricités de caractère qui en suivent, peut en imposer un instant aux [p. 48] profanes, mais elle ne sera jamais confondue avec l’obsession, si l’on tient compte des stigmates avérés de la névrose, des antécédents et des habitudes du sujet avant l’invasion démoniaque et en dehors des agitations passagères qui la signalent. Notons cependant que les malades, même les hystériques, ne sont pas exemptés des attaques du diable et que l’obsession peut les atteindre.

L’histoire du juste Job nous montre que nul n’est a l’abri de l’obsession sous toutes ses formes et que Dieu la permet parfois pour augmenter nos mérites, édifier le prochain, humilier et confondre les ennemis du bien et le diable lui même.

Attaque Demoniaque; A. Delahaye et E. Lecrosnier. Paul Richer. Études Cliniques sur la Grande Hystérie ou Hystéro-Épilepsie. Paris - Octave Doin, 1885.

Attaque Demoniaque; A. Delahaye et E. Lecrosnier. Paul Richer. Études Cliniques sur la Grande Hystérie ou Hystéro-Épilepsie. Paris – Octave Doin, 1885.

source ;histoiredelafolie.fr



10/03/2018

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