Clavicula Salomonis
Clavicula Salomonis
Clavicula Salomonis ( La Petite clef de Salomon) est le nom latin donné à différents grimoires de magie attribués à Salomon à partir du xve siècle.
L'ancien Testament nous présente le roi Salomon, censé avoir régné sur le royaume d'Israël au xe siècle av. J.-C., et bâtisseur du premier Temple de Jérusalem comme un sage, auteur de proverbes et de chansons, grand connaisseur des secrets des plantes et des animaux, mais non comme un magicien1. Il semble qu'une réputation d'astrologue lui sera faite dès le iie siècle av. J.-C., et au ier siècle l'historien juif Flavius Josèphe le présente comme ayant écrit 3000 livres d'exorcismes et d'incantations contre les maladies engendrées par les démons. Le premier livre de magie qui lui a été effectivement attribué est le Testament de Salomon, écrit en grec, entre le ier siècle et le ve siècle, probablement à Babylone ou en Égypte, les plus anciens manuscrits datant du ve siècle1. Il ne fut traduit en latin, en hébreu et en arabe que plusieurs siècles après1.Salomon le Magicien
Au cours des siècles divers textes de magie furent attribuées à Salomon2.
Les manuscrits
Il existe de nombreux manuscrits portant le titre Clavicula Salomonis (ou un titre dérivé) dans différentes langues, du xve siècle auxviiie siècle : Mathiesen en a dénombré une quinzaine en grec, 122 en caractères romains (en latin, italien, français, anglais, allemand, néerlandais et tchèque), ainsi que quelques-uns en hébreu, et peut-être un en arabe3. Les textes de ces manuscrits divergent de façon considérable, Mathiesen les a classés en une douzaine de types différents, dont la datation et la comparaison permettent de reconstituer un historique3.
Il n'en existe pas de version définitive, mais les manuscrits contiennent des formules de magie cérémonielle pour conjurer les « anges des ténèbres » , ainsi que des rituels et symboles pour provoquer l'amour, punir ses ennemis, se rendre invisible4...
La version grecque
On dispose d'une quinzaine de manuscrits d'une version grecque de la Clavicula Salomonis, en deux parties d'une vingtaine de chapitres chacun, datant du xve siècle au xviiie siècle. Il s'agit des textes les plus anciens, et donc probablement de la version originale. Leur titre varie : Traité magique de Salomon (Apotelesmatike` pragmateîa Solomôntos, par exemple le manuscrit British Library, Harleian MS. 5596) ou Petite clef de l'art d'hygromancie, trouvée par plusieurs hommes de l'art et par le saint prophète Salomon (Tò kleidíon tês páses tékhnes tês hugromanteías, heurethèn hupò diaphóron tekhnitôn kaì toû hagíou prophêtou Solomôntos, ou simplementHygromancie3,4,5. Il s'agit de l'œuvre d'un chrétien et rien n'indique qu'elle soit traduite d'une version antérieure en hébreu.
Les vieilles versions occidentales
dés le xvie siècle la version grecque a été traduite en latin et en italien sous le simple titre Clavicula Salomonis Elle fut traduite en italien et en latin au xvie siècle sous le titre deClavicula. Dans de nombreux manuscrits de cette version, une longue section décrivant en détail 44 pentacles planétaires a été rajoutée entre les deux parties de la version initiale3.
Autres versions
À partir de ces premières versions latines et italiennes, de nombreuses versions, en latin, ou dans d'autres langues vernaculaires (surtout en anglais et en français) vont apparaître, avec des remaniements parfois très importants de la structure et du contenu du texte.
Les versions en hébreu
De nombreux manuscrits occidentaux se prétendent traduits de l'hébreu, mais les premières versions dans cette langue datent du xviie siècle4.
Le Lemegeton
Voir aussi
Bibliographie
- Éditions
- Clavicules de Salomon (Clavicula Salomonis, avant 1303), édition de 1825, Trajectoire, 1997 ; édition du Magnétisme, 2005.
- Les Véritables Clavicules de Salomon, éditions Bussière, 1998.
- Joseph H. Peterson, The lesser key of Solomon: lemegeton clavicula Salomonis, Weiser, 2001 [lire en ligne]
- Clavicules de Salomon : 1641, Gutenberg Reprint, 2006. ISBN 2865540731
- Clefs majeures et Clavicules de Salomon, transcription d'une édition d'Éliphas Lévi.
- Études
- Owen Davies, Grimoires: A History of Magic Books, Oxford University Press, 2009 [lire en ligne]
- Robert Mathiesen, "The key of Solomon : towards a typology of the manuscripts", Societas Magicas Newsletter issue 17, spring 2007 [PDF]
- Pablo A. Torijano, "Solomon the Esoteric King: From King to Magus, Development of a Tradition", Supplements to the Journal for the Study of Judaism, vol. 73, Leiden: Brill, 2002 extraits sur googlebooksAethur Waite
- Occultisme
- Éliphas Lévi, Clefs majeures et clavicules de Salomon (posthume, 1926)[1]
- Arthur Edward Waite, The Book of Black Magic (1913), chapitre 2 : "Composite Rituals", pp.70. ISBN 0-87728-207-2
- Elizabeth Butler, Ritual Magic (1949), partie II, chapitre 1 : "The Solomonic Cycle", pp. 47-99. ISBN 0-271-01846-1
Articles connexes
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Key of Solomon » (voir la liste des auteurs)
- Davies 2009, p. 12
- Davies 2009, p. 14
- Robert Mathiesen The key of Solomon : towards a typology of the manuscripts Societas Magicas Newsletter issue 17, spring 2007 [archive] [PDF]
- Davies 2009, p. 15
- édition et traduction du texte grec Pablo A. Torijano Solomon the Esoteric King: From King to Magus, Development of a Tradition Supplements to the Journal for the Study of Judaism, vol. 73, Leiden: Brill, 2002
A découvrir aussi
- possession dans les écritures.
- Retrospective: Possessions d'Aix-en-Provence
- Un curieux exorcisme à Vescours (01) en 1714