Un sacramental qu'il faut remettre à l'honneur
ORIGINES
Autrefois, les Papes avaient accordé une indulgence plénière à l'article de la mort, à ceux qui utiliseraient simultanément la "Croix de la Bonne Mort" et la Médaille de Saint-Benoît. C'est un sacramental très ancien, puissant contre le "Malin" et approuvé par l'Église Catholique.
DESCRIPTION
La Croix de St-Benoît est un crucifix au milieu duquel on a inséré une médaille de St-Benoît. Sur l'une des faces de la médaille, se trouve représenté saint Benoît, patron de la bonne mort.
Apparaissant un jour à sainte Gertrude, ce dernier lui dit:
"Quiconque me rappellera ma dignité par laquelle le Seigneur a bien voulu m'honorer et me béatifier en me donnant une mort si glorieuse (saint Benoît est mort debout devant l'autel, et les mains levées vers le Ciel, après avoir communié) je l'assisterai fidèlement à l'heure de la mort et je m'opposerai à toutes les attaques que l'ennemi dirigera contre lui. Protégé par ma présence, il sera en sécurité malgré les pièges du tentateur, et s'élancera heureux vers les joies éternelles."
La prière latine entourant saint Benoît, sur la médaille, se réfère à cette promesse. Si on fait la traduction, on lira:"PUISSIONS-NOUS ÊTRE PROTÉGÉS PAR SA PRÉSENCE À L'HEURE DE NOTRE MORT."
Durant toute sa vie, saint Benoît eut une grande vénération pour la sainte croix, non seulement dans le but de vaincre ses propres tentations, parfois très violentes, mais encore pour anéantir de façon merveilleuse les mauvaises intentions et les artifices du démon, dont il est fait mention dans le deuxième livre des "Dialogues" de saint Grégoire le Grand. De son vivant, saint Benoît fut en butte aux persécutions. Un jour, on voulut le tuer en lui présentant une coupe de vin empoisonnée. Mais, au Signe de la Croix, signe de vie que le saint traça sur la coupe de mort, cette dernière vola en éclats.
Les initiales gravées sur la croix et autour d'elle, au revers de la médaille, font allusion à ce miracle. On les traduit en français par: "CROIX DU SAINT PÈRE BENOÎT. QUE LA CROIX SAINTE SOIT MA LUMIÈRE. QUE LE DRAGON (Satan)NE SOIT PAS MON CHEF. ARRIÈRE SATAN. NE ME PERSUADE PAS DES CHOSES MAUVAISES. CE QUE TU PRÉSENTES EST MAUVAIS. BOIS TOI-MÊME TES POISONS."
Une curieuse histoire nous est rapportée à ce propos. On raconte qu'en 1647, on emprisonna quelques nécromanciennes (1) en Bavière. En les interrogeant, elles déclarèrent que leurs agissements superstitieux étaient toujours restés sans effet aux endroits où se trouvait l'emblème de la sainte croix; leur domination ne pouvant notamment atteindre le couvent de Metten (Allemagne), elles en conclurent que ces lieux étaient particulièrement protégés. Après des investigations faites audit couvent, on constata que plusieurs peintures de la croix, appliquées de longue date sur les murs, portaient certaines lettres auxquelles on n'avait plus prêté attention. La signification de ces lettres ne put être trouvée que lorsqu'on découvrit, dans la bibliothèque du couvent, un manuscrit datant de 1415, dans lequel saint Benoît figurait portant dans la main droite une crosse se terminant par une croix. Sur cette crosse on lisait le texte suivant: "Crux sacra sit M lux N Draco sit Mihi Dux." Sa main gauche tenait un parchemin enroulé sur lequel figuraient les mots suivants: " Vade Retro Satana Nuq Suade M Vana. Sunt Mala Quae Libas Ipse Venena Bibas." Ce document révéla l'origine et le sens des lettres apposées aux murs; celles-ci formaient les initiales du libellé et du manuscrit.
(1) nécromancien: personne prétendant prédire l'avenir en interrogeant les morts, pratique occulte superstitieuse interdite par la Bible et par l'Église.
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La plus ancienne forme de la médaille de saint Benoît est ovale et porte le monogramme de Jésus (IHS) à son sommet. La nouvelle forme de médaille, dans le style de Beuron, est ronde. Elle a été créée pour le Jubilé de saint Benoît de 1880, 1400e anniversaire de sa naissance. Elle est aujourd'hui encore en usage sous le nom de médaille du Jubilé; c'est la plus courante. Ainsi qu'il a été mentionné plus haut, à la place de "IHS", elle porte au-dessus de la croix figurant sur son verso, la devise bénédictine "PAX" ("Paix"). C'était, à l'origine, un monogramme du Christ en lettres grecques Chi - Rho, ce qui a donné en latin XP, d'où PAX.
PRIVILÈGES
L'Église ayant modifié ses lois concernant les indulgences (depuis 1999), il s'ensuit qu'il n'est plus obligatoire d'utiliser la Croix de la Bonne Mort pour obtenir l'indulgence plénière à l'heure de la mort. Cependant, il est fortement conseillé d'utiliser quand même un crucifix ou une croix, car la Croix, ayant été l'instrument de la Rédemption du monde, est par conséquent un objet de terreur pour l'enfer qui joue son dernier "sprint" à l'heure de la mort pour arracher chaque âme à Dieu.
La vertu de la médaille (et de la Croix) de saint Benoît réside dans l'invocation du Christ par l'intercession de saint Benoît. Elle donne une protection particulière contre les attaques du démon, les tentations de toutes natures et les maladies. On peut porter la médaille sur soi ou la fixer sur la porte des maisons et des étables et dans l'auto. On évitera naturellement d'attacher une valeur superstitieuse à la possession de la médaille ou de la Croix. Il ne suffit pas de la porter ou de la mettre dans un endroit que l'on veut protéger. Il faut avant tout vouloir conformer sa propre vie à l'Evangile et aux enseignements de saint Benoît qui sont la mise en application de l'Évangile.
La Croix de St-Benoît (et la Médaille, lorsqu'elle est seule) doit recevoir une bénédiction spéciale comportant des exorcismes. Autrefois réservée aux Bénédictins, cette bénédiction, depuis Vatican II, peut être donnée par tout prêtre (non suspens et non excommunié) qui utilise le rite adapté. Les privilèges particuliers attachés à cette bénédiction spéciale sont ceux liés à l'exorcisme, dans le sens où le port de cette Croix (ou de cette Médaille) donne une grâce particulière pour lutter contre les attaques et séductions du démon.
QUELQUES PRÉCISIONS
À l'heure actuelle, les matériaux utilisés pour la croix et le Corpus importent peu. Pour la croix, il est louable de rester attaché au traditionnel bois, puisque la Croix du Christ fut de bois. Mais c'est un choix personnel et non une question de validité. Il en va de même pour les couleurs: il est recommandé d'employer des tons de bruns ou de noir, mais les autres couleurs sont quand même valides.
La médailles doit être en métal et non en plastique, en carton ou autres.
Quant aux lettres, parfois difficiles à lire en raison de l'usure ou du petit format de la médaille, il suffit, pour la validité, qu'on puisse reconnaître "grosso modo" qu'il s'agit d'une médaille de St-Benoît.
ATTENTION: on retrouve maintenant sur le marché des croix semblables à celles de St-Benoît, mais dont la médaille centrale est celle de Ste-Thérèse, par exemple...Ce n'est plus alors une Croix de St-Benoît. Retenons aussi qu'un sacramental perd ses indulgences quand il est vendu1. Il doit donc être béni après avoir été acheté.
UN TRÉSOIR À RETROUVER
L'Église a toujours encouragé l'usage des sacramentaux approuvés par Elle: eau bénite, Scapulaire brun du Mont-Carmel, Croix de St-Benoît, Médaille Miraculeuse, etc. Ils sont de puissants outils qui, utilisés avec confiance et sans superstition, nous obtiennent de Dieu de nombreuses grâces d'ordre spirituel avant tout, et souvent même d'ordre temporel (guérison, protection des humains et des animaux). Le but de la Croix de St-Benoît est vraiment de nous aider à atteindre l'Essentiel, c'est-à-dire le salut éternel qui passe par la mise en pratique de nos promesses baptismales (renonciation à Satan et à ses oeuvres) par l'amour du Christ et de Sa Croix, et par une mort EN ÉTAT DE GRÂCE.
Remettons vite ce "TRÉSOR" à l'honneur parmi les Chrétiens: le Ciel le met à notre disposition pour que nous nous en servions...
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