EXORCISMES ET POSSESSIONS

Le Père Andrzej Trojanowski veut faire construire un centre d'aide spirituel pour venir en aide aux possédés et chasser les démons qui les habitent. Cette information relayée par la Gazeta Wyborcza si surprenante qu'elle soit, nous rappelle si besoin était, l'impuissance de la raison devant le surnaturel

Le Père Andrzej Trojanowski (Photo Inicjatywa Akademicka Od Serca)

La prochaine création du Centre d’aide spirituelle est une initiative du Père Andrzej Trojanowski, docteur en théologie qui, depuis quatre ans, est l’un des deux exorcistes officiant au sein de l’Archidiocèse de Szczecin. 
Chaque semaine, le Père Andrzej Trojanowski reçoit une vingtaine de personnes qui font appel à ses services. Il intervient sur des personnes torturées, tourmentées ou d’autres qui seraient possédées. 
Les exorcismes peuvent être pratiqués uniquement par des prêtres qui ont obtenu l’autorisation de l’Archevêque du diocèse. En Italie ou en Pologne, chaque diocèse possède un exorciste attitré. Dans d’autres pays, comme la France, cette pratique est plus confidentielle. En Pologne, on dénombre entre 60 et 70 exorcistes. 
L’exorcisme vise à expulser les démons et libérer la personne possédée, d’une emprise démoniaque. À l’origine de la démarche de l’Eglise, il y a le commandement de Jésus Christ : "Guérissez les malades et chassez les démons".

On distingue plusieurs degrés de possession
La glossolalie, qui se manifeste par l’utilisation et la compréhension de langues inconnues. Lavoyance, qui permet de connaître des événements futurs ou cachés. La psychokinèse, qui correspond à l’interaction d’un individu avec son environnement, d'une manière non conforme à la science telle qu'elle est connue. 
Le possédé peut être dans un état normal ou en crise qui se traduit par des contorsions, des éclats colériques et des paroles impies et blasphématoires. Les gestes pieux mettent le possédé dans une rage folle. Après les crises, le possédé est dans un état d’épuisement extrême. 
Pour arriver à ses fins, l’Eglise emploie la confession, le jeûne, la prière, la communion, l’aspersion d’eau bénite et surtout l’exorcisme, c’est-à-dire l’ordre donné au démon, au nom du Christ, de se présenter et de quitter le corps et l’esprit de la personne possédée. Selon les cas, l’intervention peut durer plus ou moins longtemps. Il existe des cas de collaboration entre des exorcistes, des psychiatres ou des psychologues. Le Vatican invite les exorcistes à s’adresser aux médecins spécialisés. Aux yeux de l’Eglise, celui qui se dit possédé ne l’est pas forcément.  
Le futur centre de Poczernin ne se voit pas comme une alternative aux asiles psychiatriques. Il comptera une chapelle, des chambres d’hôtes, des lieux de retraite et une salle à manger. Le centre sera financé par les deniers du culte et des dons. 
J.R. (www.lepetitjournal.com - Varsovie)