EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

PÈRE EMMANUEL FAURE : IL CHASSE LES DÉMONS

 

Père Emmanuel Faure : il chasse les démons

 

PUBLIÉ LE 11/08/2011 À 14H00

La Tribune Républicaine votre hebdomadaire d'informations de l'Ain Bellegarde et sa région au quotidien, - Il a la foi d'un prêtre et l'âme d'un psychologue. L'abbé Emmanuel Faure, exorciste depuis six ans pour le diocèse de l'Ain, est un homme qui sait écouter les voix silencieuses.

 

Père Emmanuel Faure : il chasse les démons

 

Il a la foi d'un prêtre et l'âme d'un psychologue. L'abbé Emmanuel Faure, exorciste depuis six ans pour le diocèse de l'Ain, est un homme qui sait écouter les voix silencieuses.

Elles crient, pourtant, les "brebis égarées". Elles crient leur solitude, leur haine de «  ceux qui leur veulent du mal » ou simplement leur dégoût d'elles-mêmes. Elles imaginent des choses, les voient bouger, pensent qu'on leur a jeté un sort ou entendent des voix. Et la réponse ne vient pas forcément de Dieu : « Dans les deux tiers des cas, je fais le tri au téléphone, je leur dis d'abord de consulter leur médecin, un psychologue ou un psychiatre. Les schizophrènes par exemple, on les repère vite. » L'abbé Emmanuel Faure a été formé pendant deux ans à prendre de la distance, à ne pas voir dans chaque problème une manifestation du Malin. Pour compléter ces années d'études, il rencontre tous les deux mois des psychiatres et des psychologues. Ce qui d'après lui distingue son ministère de celui des prêtres classiques, pourtant habitués à écouter leurs ouailles, c'est sa capacité à « comprendre la souffrance  » et son « discernement »
.


Ecoute et conseil 
Quand Emmanuel Faure choisit donc de saisir le mal à bras le corps, il le reçoit à sa table, dans l'annexe au presbytère de Miribel, près de Lyon.
Chaque mois, entre cinq et dix personnes s'y épanchent comme au chevet d'un psychologue. Elles viennent de « tous les milieux sociaux, de tous les âges, de toutes les professions, et de toutes les religions. » Il faut dire que le service est gratuit.
Pour Emmanuel Faure, les exorcistes « ne jouent pas au psy » mais développent leur propre façon d'écouter.
Selon lui, « il y a une longue tradition de psychologie dans l'histoire de l'Eglise, une expérience vieille de 2000 ans  ». Après un doctorat, l'abbé vient d'ailleurs de terminer sa maîtrise de théologie sur Evagre le Pontique, un moine du IVe siècle « qui apportait déjà une approche psychanalytique ».

Prière de délivrance 

Lorsque cela ne suffit pas, les exorcistes citent la prière de délivrance. Ils continuent d'encourager les "patients" à lutter contre le Mal par la prière. Emmanuel Faure y voit une sorte de travail de rééducation : «  Les gens ont peur de sortir de leur état de haine. Je les aide à expulser le démon qui est en eux ».
Les exorcistes préfèrent insister sur l'existence de Dieu plutôt que sur celle d'un être malfaisant, mais il faut parfois aller plus loin.

Prières d'exorcisme 
La dernière étape consiste à réciter les deux prières d'exorcisme. La première vise à invoquer le dieu des catholiques. Le psaume 67, souvent utilisé dans la prière d'exorcisme, commence ainsi : « Que Dieu se lève et que ses ennemis soient dispersés.
 » Dans la seconde prière, Dieu est censé s'adresser directement au Démon à travers les lèvres de l'exorciste. Voici ce qu'énonce plus loin le même psaume  : « Nous t'exorcisons, esprit immonde, qui que tu sois, puissance satanique, invasion de l'ennemi infernal, légion, réunion ou secte diabolique ». Cependant, point d'envolées lyriques ni de jet d'huiles ou de sel exorcisé, ces sacramentaux destinés à faire fuir le Mal : « Je récite les prières sans leur donner d'intonation, il faut être paisible pour transmettre la paix » raconte Emmanuel Faure.
Le rituel de 1614 a connu un bouleversement en 1999, dans la logique progressiste du concile de Vatican II, qui a réveillé les vieux démons de l'Eglise apostolique.
Depuis 2005, les prières et célébrations du rituel d'exorcisme sont même récitées en français. Beaucoup d'exorcistes rechignent dorénavant à utiliser l'option de l'imprécation contre le Mal, dont l'abbé de Miribel, car ils peinent tout simplement à l'identifier. Ils le font, pourtant. Chacun ajoute à sa sauce une goutte de psychologie, une volée de supplications ou une pincée d'adjurations. L'exorcisme est une tambouille, avalée par ceux qui ont la foi à s'en rendre malades. A Malin, malin et demi.

SIMON RECHT
source: 

La Tribune Républicaine

latribunerepublicaine.fr



16/10/2017
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