EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

SENS DE LA DEMARCHE : DE LA PEUR A LA FOI.DEMONOLOGIE PÈRE DANIEL WOILLEZ

1. SENS DE LA DEMARCHE : DE LA PEUR A LA FOI.

(Mtt.14,22-33.)

1) EVANGILE DE LA MARCHE SUR LES EAUX. Mtt.14,22-33 ; Mc.6,45-52 ; Jn.5,16-21 Après la première multiplication des pains. Tenir compte que pour l’évangéliste, la mer est le domaine du démon et des forces du mal. "Aussitôt, il obligea les disciples à monter dans la barque et à le devancer de l’autre côté pendant qu’il renverrait les foules. Et ayant renvoyé les foules, il monta sur la montagne, à l’écart, pour prier. Or, le soir venu, il était là seul. La barque était déjà éloignée de la terre de nombreux stades, tourmentée par les vagues, car le vent était contraire. A la quatrième veille de la nuit, il vint vers eux en marchant sur la mer. Mais les disciples le voyant marchant sur la mer, furent troublés, disant que c’est un fantôme ; et, de peur, crièrent. Mais aussitôt Jésus leur parla en disant : "Rassurez-vous, c’est moi, n’ayez pas peur." Lui répondant, Pierre dit : "Seigneur, si c’est toi, ordonne-moi de venir à toi sur les eaux." Et Jésus lui dit : "Viens." Et descendant de la barque, Pierre marchait sur les eaux et vint vers Jésus. Mais,voyant le vent, il eut peur, et, commençant à couler, il s’écria : "Seigneur, sauve-moi !" Aussitôt Jésus, tendant la main, le saisit et lui dit : "Homme de peu de foi, pourquoi as-ts douté ?" Et comme ils montaient dans la barque, le vent se calma. Ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui en disant : "Vraiment, tu es Fils de Dieu". (Mtt.14,22-33.) DE LA TEMPETE APAISEE. Mtt.8,23-27. Mc.4,36-41 ; Lc.8,23-25. "Laissant la foule, les disciples prennent Jésus avec eux, comme il était, dans la barque, et d’autres barques étaient avec lui. Et survient une grande bourrasque de vent, et les vagues se jetaient dans la barque, de sorte que déja la barque se remplissait. Et lui était à la proue, sur le coussin dormant. Et ils l’éveillent et lui disent : "Maître, tu ne te soucies pas de ce que nous périssons ? Et s’étant réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : "Tais-toi, garde le silence !" Et le vent tomba et survint un grand calme. Et il leur dit : "Pourquoi êtes-vous peureux ainsi ? Comment n’avez-vous pas de foi ?" Et ils craignirent d’une grande crainte, et disaient entre eux : "Qui donc est celui-ci, que même le vent et la mer lui obéissent ?" (Mc.4,36-41.) 2) DE LA PEUR A LA FOI. Dans l’assaut des forces du mal (symbolisées par la mer), reste-t-on dans une attitude de peur qui est la marque qu’on n’a pas la foi, selon Jésus. ? Cf. & Petr 5,8-9 (complies du mardi.) : « Votre adversaire, le démon, comme un lion qui rugit, va et vient à la recherche de sa proie ; Résistez lui avec la force de la foi. » D’où la nécessité d’augmenter sa foi pour éliminer la peur. Il y a nécessité d’approfondir sa foi dans la puissance de Jésus, envoyé précisément par le Père pour être vainqueur du Malin et du péché. Cf. Chant : N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ." G.247. (p.157)

2. ACTUALITE DE LA QUESTION.

L’homme a toujours été interpellé par le problème du mal en lui et autour de lui. La présence du mal dans le monde lui a toujours posé question. La question se pose surtout lorsque le mal est incompréhensible (dépassant les explications et les possibilités humaines) et surtout injuste. (Le mal touchant des innocents, les enfants.) Cette question concerne à la fois le mal "physique" (Les catastrophes de la nature qu’on ne maîtrise pas, les maladies comme le sida, etc..) et le mal "moral" (Les violences, les "mauvais sorts, etc..) Quelle est l’origine du mal dans le monde et quelle place y occupe-t-il ? Quelle est son influence et peut-on en être maître ? Avec les progrès de la science et de la technique, on a cru que l’homme pouvait arriver par ses propres forces, à dominer ce mal qu’il constate. Pratiquement, après une période d’euphorie, on est mis en présence des mêmes problèmes ; Ex. : Pourquoi le sida, la persistance des guerres, la mauvaise répartition des biens de la terre, les catastrophes injustes, etc... Dans un monde désacralisé et technicisé, on assiste à un "retour du religieux" Parallèlement, on assiste à un "retour du diable" qui a toujours été un élément de recherche d’explication dans le problème du mal. Retour sous des formes très diverses. Faut-il personnaliser la puissance du mal ? Quelqu’un qu’on nomme Satan, le Diable ou le démon ? En réponse à ces questions : multiples recherches et propositions de solutions (cf. ci-dessous.) nébuleuse dont il ne faut pas tout retenir. 1) REGARDS SUR DES SITUATIONS. 1- LA PLACE DONNEE AU DEMON, AUX FORCES OCCULTES. De tout temps, les hommes ont cherché le pourquoi du mal, son origine et son lien avec les hommes. Ce questionnement et les essais d’y répondre sont présents dans toutes les religions du monde. Car, ne faut-il pas chercher en dehors de l’homme ? 1) DANS L’ANTIQUITE ET LES RELIGIONS PAIENNES. 1- Démonologie platonicienne et néo-platonicienne. Cette conception du paganisme comme culte du démon est antérieure au christianisme. Cette démonologie va représenter une des formes les plus vivaces du paganisme en face du christianisme naissant et des premiers docteurs chrétiens, à l’égard de quoi ils auront à prendre position. N.B. Certaines de ces forces du paganisme ne sont elles pas encore actuelles ? Des réactions à apparence chrétienne ne sont-elles pas de fait des survivances ou de nouvelles formes de paganisme ? La première formulation philosophique d’une doctrine des démons est à chercher dans l’œuvre de Platon. (428-347 av.J.C.) Deux passages important : Dans le Banquet et l’Epitomis. Caractéristiques : Selon Plutarque (45-125 ap.J.C.) : "Dans les "Lois", Platon affirme que le monde est mis en mouvement par deux âmes, l’une est créatrice du bien et l’autre produit les effets opposés." Les démons sont considérés comme bons. (Correspondrait aux anges du judéo-christianisme.) Les démons de Platon sont en relation avec les oracles, la magie, les incantations. Se situent dans la hiérarchie des vivants. Ils sont situés au niveau de l’air. Ils ont une merveilleuse tendresse pour les hommes de bien. On doit les prier pour obtenir des messages favorables. Xénocrate. (Caractère plus systématique.) (394-314 av. J.C.) Il assimile les démons aux âmes, avant ou après leur incarnation dans un corps. (Dualisme grec.) Il distingue des bons et des mauvais démons, plus nettement que ne faisait Platon. Tous les aspects inhumains du culte (sacrifices sanglants..) sont attribués aux mauvais démons Un culte est dû aux mauvais démons pour détourner leur colère. Plutarque. Ecrivain et philosophe grec. ( 46-125 ap.J.C.) A subi l’influence du platonisme. Très attaché à la religion grecque. Les démons sont pour lui des âmes à un stade intermédiaire. Ils peuvent devenir des dieux ou retomber à l’état d’hommes. Leur demeure est l’air, intermédiaire entre le ciel et la terre. Ils sont susceptibles d’être bons ou mauvais. Les mauvais démons provoquent les pestes et les guerres. Il faut leur offrir des sacrifices pour les apaiser. Tendance (peut-être d’origine iranienne) à développer ce qui concerne les mauvais démons. Il y a une préoccupation apologétique qui veut dégager les dieux d la responsabilité du mal physique et moral. "Les uns pensent qu’il existe deux dieux dont l’un est l’artisan du bien et l’autre du mal. Certains réservent le nom de Dieu au principe le meilleur et appellent l’autre démon." Les bons démons assistent les hommes en leur communiquant de bons inspirations. Maxime de Tyr. Insiste sur le caractère bénéfique des démons, dans la pure tradition platonicienne. Les démons sont envoyés par les dieux pour assister les hommes. Etant apparentés aux uns et aux autres, ils constituent un lien entre la faiblesse humaine et la beauté divine. Chaque homme a le sien. Ce sont des âmes libérées des corps, mais que les dieux maintiennent dans le monde d’en bas pour assister ou punir les hommes. Athénagore. (Chrétien du 2ème siècle après J.C.) A la bonté de Dieu s’oppose l’esprit qui est autour de la matière, créé par Dieu et à qui il avait confié l’administration de la matière. Ce prince de la matière s’est montré coupable dans l’administration des choses qui lui avaient été confiées...Il gouverne et administre de façon contraire à la bonté de Dieu. Athénagora rejoint donc la conception platonicienne de l’opposition entre le monde céleste régi par les anges et le monde terrestre où agissent les démons. 2- Dans l’antiquité du Moyen-Orient. L’ancien Orient donnait un visage personnel aux mille forces obscures dont la présence est soupçonnée derrière les maux qui assaillent l’homme. La religion babylonienne avait une démonologie compliquée et l’on y pratiquait de nombreux exorcismes pour délivrer les personnes, les choses, les lieux ensorcelés. Ces rites essentiellement magiques constituaient une part importance de la médecine : toute maladie était attribuée à l’action d’un esprit mauvais. Le folklore des êtres mystérieux qui hantent les ruines et les lieux déserts est utilisé par la Bible : Ex. Azazel (Lv.16,10) Ex. aussi d’Asmodée, emprunté au folklore perse. Cf. Tb.3,8 ; 6,14) Dualisme d’origine chaldéenne. Il oppose les influences astrales favorables et défavorables.. Aspect astrologique de la doctrine des deux Esprits. Correspondance entre la démonologie et l’astrologie. Dans les mythologies du Proche-Orient ancien, le serpent comportait plusieurs symbolismes différents. La représentation des forces souterraines qui étaient l’objet d’un culte chez les Cananéens. (Cf. Le caducée des grecs) Le cobra femelle représente le Feu. Les monstres dans le mythe babylonien de la création. Le ravisseur de la plante de vie dans l’épopée de Gilgamesh. Chez les mésopotamiens, symbole de divinité cananéennes, de puissances mauvaises. Dans le judaïsme palestinien on retrouve une conception du paganisme. Texte capital du livre d’Hénoch (6-9), apocryphe. On y trouve la conception juive de l’origine des mauvais anges. Ce sont des anges créés bons qui se sont épris des filles des hommes. De leur union avec les femmes sont nés les géants. Les démons sont les âmes de ces géants. Ce sont eux qui causent aux hommes tous les maux qui les affligent et qui cherchent à les détourner de Dieu. Ils ont aussi enseigné aux hommes les pratiques magiques. Ils poussent les hommes pour qu’ils sacrifient aux démons comme à des dieux. Le N.T. connaîtra cette assimilation des rites païens au culte des mauvais anges. Dans le judéo-christianisme hétérodoxe du second siècle,( Homélies pseudo-clémentines. Dieu a décidé de donner au Mauvais le monde présent et il a décidé de donner au Bon le monde à venir. L’homme est formé du mélange de deux éléments : l’élément femelle et l’élément mâle. (Doctrine gnostique.) 2) DANS LE MONDE ACTUEL.ET DANS LE MONDE CHRETIEN Dans la vie de tous les jours. Intérêt des medias pour tous les thèmes de l’occulte et de l’étrange Mystère. La voyance en direct à la télé. "Le monde de l’étrange". Les bibliothèques ou librairies ésotéro-occultiste. Enorme succès des films sur le diable : Cf. L’exorciste. Forte augmentation de personnes ayant l’impression d’être envoutées ou possédées par le démon. D’où l’augmentation des exorcistes "sauvages". Perturbation de beaucoup après un recours à des voyants ou des sorciers ? Sentiment d’être l’objet d’une série de malheurs sans cause. Dans la pastorale de l’Eglise. A noter la multiplicité des positions dans l’Eglise, même parmi les prêtres. Absence de cohérence. Ce qui est du domaine de la foi est souvent mélangé avec des opinions personnelles. D’où le désarroi de beaucoup, même de chrétiens. Dans la pastorale de certains. Place presque première donnée au démon, aux mauvais sorts, aux exorcismes, etc..par rapport aux points centraux de la foi. Certains voient partout la présence et l’action du démon, plus que la présence de l’Esprit du Christ qui remplit l’univers. Au contraire, d’autres rejettent tous ces problèmes uniquement dans la sphère médicale, éliminant à priori toute influence du démon et n’étant pas à l’écoute de la détresse spirituelle des personnes qui aspirent à une "compassion". Divergences dans la pastorale quant aux questions touchant à la vie des personnes affrontées à la démonologie, aux mauvais sorts, aux "possessions"., etc.. discours divergents ou même opposés. Dans les homélies, parfois plus moralisantes que orientées vers un approfondissement de l’essentiel de la foi. Tendance à donner des recettes ou des garanties. Souvent on pose le problème en termes d’alternative : "Ce n’est que.." en réduisant la réflexion qu’on veut uniquement psychologique ou uniquement spiritualiste. C’est la théologie du tout ou rien. "Pas ceci...mais cela" au lieu de "pas seulement ceci, mais aussi cela. Noter cependant toute une évolution : Cf. Le sens donné aux exorcismes dans la réforme liturgique. Cf. infra. Dans la religion populaire. Les phénomènes étranges ou même simplement des maladies un peu mystérieuses poussent beaucoup à envisager une libération du démon et des forces du mal. Cf. Les maisons hantées, les objets démoniaques, etc.. On assiste à un double phénomène : Soit une survalorisation des faits et de leur interprétation. Retour aux attitudes qu’on peut constater pendant le Moyen-âge. Soit par réaction, négation pure et simple de toutes ces réalités étranges. Dans les sectes qui souvent manie la peur. Le satanisme, inversion du christianisme. Les satanistes, adorateurs de Satan. Les lucifériens, gnostiques et manichéens. Le démon, un démiurge. Religions lucifériennes avec le rituel catholique inversé : croix disposée la tête en bas, nappes et cierges noirs, simulacre de messe avec accouplement sexuel à la place de la communion, etc... Perversions psychologiques et obsessions sexuelles. Le satanisme s’accompagne souvent de pressants appels de fonds pour mener la lutte contre le démon. Certains se vantent d’aller jusqu’au fond des ténèbres et de communiquer en direct avec les démons. Certains satanistes sont dangereux et meurtriers. Obsession du satanisme aux USA. (On accuse même les chanteurs de rock’n roll de faire passer dans leurs disques des messages subliminaux subversifs ou sataniques.) Le développement du "New-Age" a favorisé l’accès au monde de l’irrationnel, parfois en ce qu’il y a de plus trouble. (Surtout en Allemagne.) La magie. On veut disposer des forces occultes soit à son service et son avantage personnel et celui de son semblable. , soit contre autrui. La magie réside dans la volonté de s’approprier l’inconnu en nous et hors e nous, la maîtrise des forces cosmiques, la puissance de ses habitants invisibles. La sorcellerie. Sentiment d’entrer en communication avec le monde invisible. Sentiment religieux essentiellement dominé par la crainte. On a peur des forces occultes et on cherche à s’en protéger. Manipulation de la peur entretenue. 2- RAISONS POSSIBLES de cette effervescence. 1) L’EXISTENCE DE FAIT D’UNE PUISSANCE DU MAL. Personne ne peut nier l’existence du mal dans le monde. Constatation universelle. 2) L’IMPUISSANCE DE L’HOMME DEVANT CETTE PUISSANCE QUI RESTE MYSTERIEUSE. Contagion rationaliste sur la pensée théologique. Importance donnée dans le sentiment religieux, à l’expérience sentie, l’émotionnel, à la croyance aux manifestations visibles du surnaturel (Cf. Les "apparitions ou phénomènes extraordinaires), au mon des esprits. BIBLIOGRAPHIE. SOMME DE SAINT THOMAS D’AQUIN. 1a.q.63-64 et 114. Pierre DESCOUVEMENT. Guide des difficultés de la foi catholique. Cerf.1990. Ch. XXXII. Le diable existe-t-il vraiment ? p.577-589. T.B. Simple. Ch.XXXI. Faut-il croire à l’enfer ? p.559-575. Encyclopédie de la foi. Tome 4. Art. "Satan". 1- Etude biblique. A.T. et N.T. 2- Histoire de la théologie. Le développement de la doctrine chrétienne sur Satan et les démons. La doctrine de l’Eglise. Position moderne sur la croyance au diable et aux démons. Catholicisme. Art. Démons. Par G. Rotureau et H.R.Philippeau. Art. Péché originel. Grelot. Cahiers évangile. N°4. p.35. Sur le serpent antique qui est le diable et Satan. Dictionnaire de spiritualité Art. "Démon" . Art. Satan. Art. Tentation. Nouveau dictionnaire de la Bible. V.T.B. Art. Satan et art. Démons. Ch. Moeller. Réflexions en marge de Satan. J. Lhermitte. Satan. F.X. Maquart. L’exorciste devant les manifestations diaboliques,. Attitude traditionnelle de l’Eglise devant les manifestations du merveilleux diabolique. J. de Tonquédec. Quelques aspects de l’action de Satan en ce monde. J. Vinchon. Satan. Les aspects du diable à travers les divers états de possession. Nombreux traits communs de l’action démoniaque extraordinaire, quels que soient le milieu, le temps, la civilisation. (Aspects extérieurs, écriture automatique, traits psychologiques : impulsivité agressive,inhibition, sensation de froid, etc.., traits intellectuels et affectifs, à la base des névroses et des psychoses. Foi chrétienne et démonologie. Dossier préparé par un expert et recommandé par la Doctrine de la Foi. Juin1975. D.C. 1975 Pages 708 à 718. Texte d’un expert anonyme. Ce n’est pas un texte officiel de la Congégation de la Doctrine de la foi. Peut être discuté sur certains points, notamment dans l’introduction. Georges Tavard. Satan. Desclée. Coll. L’horizon du croyant. 1988. Introduction. I- Pourquoi Satan ? II- Satan dans l’Ecriture. III- Chez les Pères e l’Eglise. IV- Dans la théologie classique. V- L’enseignement du Magistère. VI- Le diabolisme. VII- Satan moderne. Epilogue : L’avenir de Satan. Gustave Martelet. Libre réponse à un scandale. La faute originelle, la souffrance et la mort. Cerf.1987. Piet Schoonenberg, SJ. L’homme et le péché. Original en néerlandais 1962. Traduction fr. Mame 1967. Jean Vernette. Retour du diable, silence des Eglises ? Dans Lumière et Vie N°212. Avril 1993. p.5 sq. Bruno Carra de Vaux. "Du bon usage du diable". Dans Lumière et Vie. N°212. 1993. p.85 sq. Jean Vernette. Occultisme, Magie, envoutements. Edit. Salvator.1988. (Esotérisme, astrologie, réincarnation, spiritisme, sorcellerie, fin du monde.) Abbé Julio. Le livre secret des grands exorcismes et bénédictions. Editions Bussière. Paris Vème. 34 Rue St. Jacques. 1990. Grands secrets merveilleux pour aider à la guérison de toutes sortes les maladies physiques et morales. 672 pages. 8 pentacles en couleur et 6 figures en noir. Petits secrets merveilleux. Pour aider à la guérison de toutes les maladies physiques et morales. 210 pages. Prières liturgiques. Assistance à la messe, Hymnes. Calendrier. Invocations des saints. 660 pages. 13 pentacles. Robert Amelin. La magie sacrée ou Livre d’Abramelin le mage. Librairie Bussière. Paris Vème. 276 pages. (Sur la Kabale.) Le cristal magique. ou la Magie de Jehan Trithème, abbé de Spanheim. et de Wurtzbourg (1462-1516). Même librairie. Reno-Bajolais. Méthode rationnelle d’influence à distance et dédoublement. (Même librairie.) (Influence télépsychique.) Dom Gabriele Amorth (Exorciste de Rome). Un exorciste raconte. Présentation du Père René Laurentin. Editions F.X. de Guibert. (O.E.I.L.) 27 rue de l’Abbé-Grégoire. 75006 Paris. 1992. Nouveaux récits d’un exorciste. Présentation du Père René Laurentin. Editions de Guibert. 1993. Gérald Messadié. Histoire générale du Diable. Robert Laffont. 1993. 490 pages. Communio. Tome IV, n°3. Mai-juin 1979. Satan, mystère d’iniquité. Hans-Urs von Balthasar. Comment en arrive-t-on à Satan ? Karl Lehmann. Le mystère du mal. Ceslas Spicq. Le diable dans la révélation du N.T. Jean-Luc Marion. Le mal en personne. Claude Dagens. Le manichéisme, cette tentation permanente. René Pillorget. Les procès en sorcellerie. Figures du démoniaque, hier et aujourd’hui. Publications des Facultés universitaires Saint-Louis. Bruxelles. N°55. Coll. Théologie. 1992. Ch.I. Le démoniaque et l’histoire. Pichel Lagree. Ch.II. Le démoniaque dans l’oeuvre d’Origène. Henri Clouzel. Ch.III. Le Prince de ce monde. La fonction christologique du diable dans le 4ème évangile. Jean-Marie Sevrin. Ch.IV. Anthropologie du diable : l’homme séduit en proie aux puissances ténébreuses. Antoine Vergote. Ch.V. Quel face à face avec le démon ? Figures bibliques et littéraires de notre responsabilité envers les choses terrifiantes Frédéric Boyer. Ch.VI. Le démoniaque envers du divin. Christian Duquoc. DEMARCHE ET POINTS FORTS. 1- POINTS D’APPUI POUR NOTRE REFLEXION. 1) Devant la multiplicité des questions et des avis, nécessité de s’appuyer sur les réalités solides de la foi. Bien discerner : Ce qui est du domaine de l’imagination, des hypothèses d’ailleurs souvent légitimes Il y a toute une imagerie qui s’est créé, indépendamment de la foi et qui pousse souvent à traiter la question superficiellement et en fonction de la peur. Ce qui est du donné de la foi. 2) Pour discerner ce qui est de foi dans ce domaine et ce qui ne l’est pas, nécesité de s’appuyer : La Parole de Dieu, en particulier l’Ecriture, la bible. En tenant compte de l’ensemble, sans faire du fondamentalisme, en isolant la lettre de l’Ecriture de toiut son contexte. Toute la Tradition vivante de l’Eglise. Quelle a été la foi vécue de l’Eglise et son approfondissement et évolutio,n. 1- La vie des communautés primitives. 2- Les Pères de l’Eglise. 3- L’expression du Magistère ordinaire et extraordinaire (Conciles) de l’Eglise. 4- La liturgie, en particulier la pratique du baptême et l’Eucharistie. 5- La réflexion théologique au cours des siècles.

3. II- ORIGINE ET EXISTENCE DU DEMON.

1) CE QU’EN DIT L’ECRITURE. N.B 1. Pour les témoignages bibliques, éviter deux extrêmes : 1) Admettre à la lettre comme réalité, tout ce qui est dit. Tenir compte des genres littéraires et des idées de l’époque. Progression de la révélation. Les représentations par trop grossières ont fini par disparaître complétement. Importance de resituer la question dans la perspective de l’inspiration biblique qui n’est pas une dictée verbale, mais laisse aux écrivains sacrés leur mentalité et leur culture. Cf. Divino afflante de Pie XII et Dei Verbum de Vatican II. Dans le charisme de l’inspiration, Dieu est l’auteur principal de l’Ecriture qui est donc vraiment "parole de Dieu" Mais Dieu se sert des écrivains sacrés comme d’instruments humains et libres, qui gardent toutes leurs caractéristiques, leur culture, leur manière de s’exprimer, les styles de l’époque, etc... Différence essentielle d’avec le Coran et la distée verbale. Se rappeler que les évangiles ne sont pas des reportages, mais des catéchèses à une communauté chrétienne à laquelle on transmet le message et la vie du Christ. L’A.T. fait usage de représentations courantes, passablement conventionnelles. Tenir compte aussi du fait que les paiens avait la tentation constante de chercher à se concilier ces esprits mauvais et d’en faire des dieux. (Sacrifices) Aussi les traducteur grecs de la Bible ont systématisé cette interprétation démoniaque de l’idolatrie., identifiant aux démons les dieux paiens. Ainsi le monde des démons devenait un univers rival du vrai Dieu. Même dans le N.T., il faut tenir compte de l’opinion du temps qui attribuait directement aux démons des phénomènes qui relèvent aujourd’hui de la psychiatrie. (Mc.9,20 sq.) A l’époque de Jésus, toute maladie est un signe de la puissance de Satan sur les hommes. Toute maladie est attribuée au démon : démon muet, démon de la paralysie, etc... En affrontant la maladie, c’est Satan que Jésus affronte. En donnant la guérison, c’est de Satan que Jésus triomphe. (Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de séparer.) Aussi, désormais les exorcismes se feront au nom de Jésus. 2) Nier catégoriquement l’existence et l’influence des puissances démoniaques. Maintenir l’existence d’êtres démoniaques qui veulent nuire aux hommes, mais que Jésus a dépouillé en principe de leur puissance. Dans la littérature apocalyptique comme dans les croyances populaires, le langage utilisé pour représenter symboliquement l’action du Mal ici bas connaît un très grand développement. N.B 2. Distinguer dans la Bible Satan et le ou les démons. 1) SATAN. Le terme "satan" vient de l’hébreu, grécisé en "satanas" et traduit dans les LXX par "diabolos". Les deux noms de Satan ou du "Diable" sont à peu près de même fréquence dans le N.T. (37 fois satanas et 36 fois diabolos.) Paul n’utilise que "satanas" pour désigner le diable. Marc évite le terme diabolos. Les actes préfèrent diabolos. Il s’agit d’un être personnel, invisible par lui-même, mais dont l’action ou l’influence se manifeste soit dans l’activité d’autres êtres (démons ou esprits impurs), soit dans la tentation. Comme nom propre de Satan, sont retenus : Béelzébud (7 fois dans les synoptiques) et Béliar (1 fois dans 2 Cor. 6,15). Dans les évangiles, satanas désigne parfois un homme : Pierre et Judas (Jn.6,70) = L’"adversaire". Les auteurs du N.T. se situent dans le cadre des représentations juives de l’époque. Influence particulière de la terminologie dualiste de Qumran. 2) LE DEMON. Daimonion est dans le N.T. la désignation la plus fréquemment employée pour les démons. Pas de différences de sens entre daimonion et les combinaisons variées de mots avec pneuma, esprit, (au moins dans les évangiles). Il est avant tout question de démons en fonction de leur action perverse et pernicieuse pour l’homme. Il n’y a pratiquement pas de réelle et stricte séparation entre Satan et le monde démoniaque. L’activité des esprits est à considérer comme liée à la volonté destructrice de Satan. Les démons sont regardés comme des anges déchus, complices de Satan et devenus ses auxiliaires. Pour évoquer leur chute, on utilise l’imagerie mythique de l’époque. (Les bêtes, la mer, etc..) Les démons sont regardés comme des esprits impurs que caractérisent l’orgueil et la luxure. Pour les combattres, on recourt à des exorcismes. Mais en notant que dans la Bible, ceux-ci ne sont plus comme jadis à Babylone, d’ordre magique, mais d’ordre déprécatoire. 1- ANCIEN TESTAMENT. REMARQUE 1. L’A.T. est très discret en ce qui concerne la démonologie. Place extraordinairement limitée. En comparaison des religions de l’Ancien Orient, du judaïsme tardif et même du N.T., L’A.T. ne fait au démon qu’une place restreinte. Il ne parle pratiquement du personnage (et encore sous le symbole du serpent), que dans le récit du ch.3 de la Génèse. Et par ailleurs la Bible garde le plus complet silence à ce sujet, jusqu’aux siècles qui ont précédé immédiatement le christianisme. (Eccli.25,23 et surtout Sag.2,24 où le serpent est identifié au Diable.) Raisons possibles : Crainte de porter atteinte au monothéisme. La révélation a voulu avec grand soin sauvegarder la transcendance du Dieu unique et éviter tout tout ce qui aurait pu incliner Israël vers un dualisme auquel il n’était que trop porté. (Celui des religions des peuples voisins.) Le lecteur de la Bible n’entend guère parler du démon durant tout le cours de l’histoire d’Israël. Crainte de faire tort au culte officiel. Crainte de fausser le problème du mal en limitant la toute-puissance de Dieu et la liberté humaine. Ce que les peuples voisins attribuent volontiers aux démons, la Bible le rapporte directement à Yahvé : maladies, fléaux, mort, etc... Satan joue le rôle de simple instrument de Yahvé. Sous le nom de l’"adversaire", "le Satan" ( le "diabolos" de la septente) (Cf. Le prologue de Job) le personnage n’est pas un démon, mais un ange de la cour de Yahvé. Il n’agit que dans l’intérêt de Dieu et naturellement avec son autorisation. Cependant, derrière cet apparent service de Dieu, on entrevoit une volonté hostile, sinon à Dieu, du moins à l’homme. 1 Sam.16,14. L’esprit qui fond sur Saül n’est aucunement présenté comme un démon. C’est un esprit mauvais envoyé par Yahvé.. REMARQUE 2. Dans le monde des représentations juives, il y a l’idée qu’un (ou plusieurs) démon(s) pouvai(en)t prendre possession d’un homme. D’un point de vue médical, on ne peut en préciser les limites ni le diagnostiquer. Ambiguïté. Celui qui est atteint n’est pas maître de lui-même ni de sa volonté. Bien plus, un démon agit en lui. Dans le contexte sociologico-religieux, cela signifie l’expulsion hors de la vie commune du peuple sur la base d’une impureté lévitique. 1) AVANT L’EXIL. Les traces de la croyance au démon, sont rares et souvent difficiles à déterminer. 1- Certains livres donnent l’impression que le monde est peuplé de génies. Des êtres mystérieux qui hantent les ruines et les lieux habités, et auquels le peuple est tenté d’offrir des sacrifices. Quelques uns de ces êtres ont un nom propre : Lilith, démon féminin de la nuit (Is. 34,14) ; Azazel, démon du désert. (Lév.16, 8 et 26) Cf. Bouc émissaire. Il est difficile de dire si ces êtres sont des esprits, au sens propre du mot. On ne peut pas affirmer que l’auteur ispiré leur attribue une existence réelle. La plupart des textes sont des textes poétiques. Ne pas majorer leur portée. D’autres textes se contentent d’en interdire le culte comme ils interdisent le culte des idoles. 2- Les anciens israëlites attribuaient à des esprits malins, malfaisants, certaines épreuves qui s’abattent sur les humains. Ex. La folie de Saül attribuée à un "esprit mauvais". L"’ange de la destruction" (2 Sam.24,16) qui est chargé par Yahvé de faire périr le peuple. L’"esprit de mensonge" pour tromper le roi Achab. (1 Reg.22,19-23.) Les anciens israaêlites attrribuaient à des esprits malins la plupart des maladies et épreuves corporelles dont ils étaient affligés et dont ils ne comprenaient pas l’origine. 3- A côté des esprits malfaisants, n’y-a-t-il pas des esprits tentateurs ? a) Dans le prologue de Job., apparait le Satan, i.e. l’adversaire ou l’accusateur. Il est présenté comme l’un des "fils de Dieu" (LXX. " " ) venu à l’audience de Yahvé et chargé personnellement d’éprouver les hommes. Ennemi des hommes, il n’est pas l’ennemi de Dieu. Il n’est pas présenté comme un ange révolté ou déchu. b) Gen.3,14615.Le serpent est donné comme un tentateur rusé et malfaisant, qui conduit le premier couple humain à la désobéissance. Il n’est dit nulle part dans le texte que le serpent soit une incarnation du démon, comme l’interpréteront plus tard les juifs et les chrétiens. Le récit de la génèse indique que le démon a joué un grand rôle aux toutes premières origines de l’humanité, mais sans prononcer son nom, sans nous instruire sur sa nature, sans nous expliquer son origine. Le texte suffit à nous démasquer le personnage et à nous renseigner sur tout ce qu’il nous importe de connaître pour notrre comportement pratique. (Y compris l’annonce de la vistoire de l’humanité sur Satan.) Le but du récit est de montrer la nature du péché. En fait, le N.T. ne nous apprendra à peu près rien qui ne soit déja contenu en germe dans ce récit de la génèse que tous les exégètes comptent parmi les plus anciens. 4- Aucune spéculation n’est faite sur un péché ou une chute des anges, d’où proviendraient les démons. L’application de certains textes plus tard par la tradition chrétienne, tient plus de l’accomodation que de l’exégèse littérale. Dans Gen.6,1-4.L’union des "fils de Dieu" et des "filles des hommes". L’expression "fils de Dieu" désigne les anges.Il s’agitrait d’une ancienne tradition sur le péché des anges, que reprendra la théologie juive postérieure. 2) APRES L’EXIL. Tendance à identifier démons, idoles et dieux païens. Apport nouveau dans le livre de Tobie. Il mentionne un "démon malfaisant" nommé "Asmodée". On a d’autres précisions importantes concernant le rôle du démon comme tentateur des hommes. Cf. Zach.3,1-2. Le Satan est l’accusateur de l’homme, sans être pour autant l’ennemi de Dieu. Il s’oppose à l’ange de Yahvé qui joue le rôle d’avocat. Sag.2,24. Il identifie explicitement avec le "diable" le tentateur responsable du premier péché. Aux approches de l’ère chrétienne, des apocryphes comme le livre l’Hénoch donnent une importance au démon. Spéculations de certaines sectes fermées, qui ont tendance à se répandre parmi le peuple. Elles n’ont pas constitué une doctrine cohérente et généralement reçue. La croyance aux démons à pris à l’époque du Nouveau Testament, sous l’influence des pharisiens et de sectes comme les esséniens, une grande importance. 2- NOUVEAU TESTAMENT. N.B. Distinguer ce qui se dit de "Satan" et ce qui se dit du ou des "démons". Noter une rare sobriété : nulle spéculation sur les noms des démons, leur hiérarchie, leur habitat, leur nature ou même leur péché. 1) LES EVANGILES ET LES ACTES.. Simplicité des données évangéliques comparées aux divagations des apocryphes. Les démons sont fréquemment mentionnés le plus souvent sous le nom de "démons" :( 45 fois ; , (1 fois. Mtt.8,31) Aussi sous les noms de "esprits", "esprits impurs", "esprits mauvais". (Noms composés avec pneuma.) Ils ont un chef, Satan, ou le Diable, désigné parfois comme le "Malin", "l’ennemi", le tentateur". Ces différentes expressions désignent fréquemment d’une façon vague "le démon", sans insister sur sa qualité de chef. Béelzebul" est une expression populaire, placée dans la bouche des juifs. Les démons sont des anges déchus, destinés au feu éternel., mais le temps de leur chatiment définitif n’est pas encore venu. L’existence du Diable ou de Satan est un des soubassements qui apparait dans le N.T. à travers le rôle du démon qui y est souligné et la mission du Christ, sa lutte contre lui et finalement sa victoire. Cfr. Tout ce que nous verrons dans l’action du Démon et la lutte contre lui, ainsi que la vistoire du Christ. L’existence du démon es-t supposé réelle (et pas seulement un mythe ou un symbole) à travers tout l’évangile et le N.T. Pour Jn.la passion de Jésus est une lutte contre le démon, au cours de laquelle celui-ci va être vaincu. Le démon revendique la possession du monde et prétend pouvoir la donner. A maintes reprises, Jésus et son auditoire attribuent au démon toutes sortes de maladies et infirmités : cécité, mutisme, surdité, convulsions et tous les désordres mentaux. Dans tous ces cas, le démon habite le corps du malade. Dans tous ces cas, Jésus guérit par un simple geste d’autorité, un ordre. Jamais de formules magiques, ni même d’exorcismes, comme en pratiquaient les juifs. Mais nombreuses actions qui se situent pratiquement comme des exorcismes. Noter l’absence presque totale de cas de possession dans l’évangile de Jean. 2) L’ENSEIGNEMENT PAULINIEN AU SUJET DU MAL. Paul n’a pas eu dans ses épitres l’occasion de parler de "possessions". Mais il parle fréquemment de la puissance du diable et de la tentation. C’est Satan qui a séduit la première femme. Le démon va jusqu’à se transformer en ange de lumière, pour mieux tromper les fidèles. (2 Cor.11,14°.) L’idolatrie est un véritable culte au démon. Jésus nous a rachetés de la puissance du démon.. C’est même nous qui jugeront les anges. (1 Cor. 6,3.) 3) JESUS EXORCISTE. 4) DANS LA COMMUNAUTE CHRETIENNE. APOCALYPSE. Dans l’Apocalypse, Dans la lettre aux sept églises, le diable est l’ennemi de la communauté chrétienne. En finale, est décrite la lutte de Michel et de ses anges contre le dragon, la chute du dragon, "de l’antique serpent, celui qu’on appelle diable ou Satan, le séducteur du monde entier". Cette chute fut pour le malheur de l’humanité, car, précipité sur la terre, le dragon s’y attaqua à la femme et à sa postérité. (12,1-18.) Cf. Plus loin, l’action du démon. 2) PENSEE DE L’EGLISE. 1- PRIMITIVE EGLISE. Cf. Actes. Apoc. Cf. Textes bibliques. La Didaché et le Pasteur d’Hermas. On y trouve de très anciens exposés de morale chrétienne. Construction selon un schème dualiste. Il y a deux voies, celle de la lumière et celle des ténêbres. On ne retrouve pas ce schème, du moins de la même façon explicite, dans le N.T. C’est un héritage du judaïsme. Les découvertes de Qumran ont éclairci ce problème. où le "manuel de discipline" contient tout un traité des deux Esprits. Cf. plus loin, problème de l’action du démon et de la tentation. 2- PERES DE L’EGLISE. N.B. En dehors de deux ou trois points, on ne peut rien dire qui soit enseigné UNANIMEMENT par les Pères de l’Eglise. On ne peut donc guère charpenter un argument patristique probant. Les premières considérations relèvent plutôt de préoccupations morales, dans la perspective des enseignements évangéliques. 1) Chez les pères apologistes la curiosité spéculative se manifeste. Mais on parle surtout des anges en général. L’existence des démons n’est pas mise en cause. Leur déchéance leur est imputable. Justin. Le noeud de son argumentation est de prouver aux paiens que les divinités auquelles ils rendent un culte sont en réalité mauvaises. Tatien. ( mort vers 120 apr. J.C.) Il rejette explicitement l’opinion qui voit dans les démons, des âmes séparées des corps. (Dualisme.) Les démons sont des anges déchus (comme pour Justin). Mais il ne rattache pas leur chute à Gen.6,1. Le chef des démons étaient le premier-né et le plus intelligent des anges. La chute des anges parait en liaison avec la création de l’homme. Il énumère quelques prestiges des démons, comme les visions, les guésisons : " Les démons se montrent aux hommes pour les persuader de leur puissance, pour leur nuire ou se faire adorer Les guérisons : Les démons provoquent des maladies "en se glissant dans les membres des hommes, puis par des songes font croire à leur puissance, ordonnent aux malades de paraître en public, s’envolent alors du corps, mettant un terme à la maladie qu’ils ont eux-mêmes causée", et donnent à croire que c’est leur puissance qui guérit. Tatien ne conteste pas le fait d’une influence exercée par le zodiaque et les planètes sur les fortunes ou les infortunes de hommes. Il y a une collusion entre les planètes et les démons, dans un sens dualiste gnostique. Mais incertitude au sujet de leur chute. Dans les trois premiers siècles : La faute de Satan fut une faute de jalousie envers l’homme. La faute des mauvais anges fut une faute de concupiscence charnelle. (Influence lu livre apocryphe d’Hénoch). L’origine des démons chez Origène. (Né vers 185 en Egypte. Mort vers 253 (68 ans). A la tête de l’école des catéchumènes d’Alexandrie (203) puis à Césarée de Palestine. Origénisme. Au sens restreint du terme : la part contestable ou erronée de l’oeuvre d’Origène : Thèses de la préexistence des âmes, l’apocatastase, allégorisme excessif en exégèse. Les controverses origénistes. Il y en eut deux : 1- A la fin du 3èle siècle. (Donc après la mort d’Origène). A la fin du 4ème siècle. Adversaires : St. Jérôme et Théophile d’Alexandrie. Souvent motivation autre que doctrinale. 2- Première moitié du 6ème siècle. Condamnation d’un certain nombre de thèses origénistes au IIème Concile de Constantinople, en 553. (300 ans après la mort d’Origène.) Le résulytat a été de faire considérer comme hérétique le plus grannd théologien de l’Eglise d’avant le concile de Nicée. (Aussi graénd que par la suite Augustin et Thomas d’Aquin.) Les condamnation repose souvent sur des malentendus de vocabulaire. Manque total de mentalité historique : pour être comùpris équitablement, un auteur doit être replacé dans son époque et dans sa situation de recherche. Au sujet du démon, on y trouve surtout trois sujets : 1- Origine et nature du démon. (Ce que nous traitons ici.) 2- L’activité du démon. 3- La destinée finale (eschatologique) du Diable et des démons. La pensée d’Origène sur l’origine du diable et des démons, fait partie de sa doctrine de la préexistence des âmes. Pour lui cette doctrine est une hypothèse favirite (Pas hérétique à son époque, car l’Eglise n’affirmait alors qu’une seule chose : les âmes sont créées par Dieu". Origène affirme que la prédication apostolique (Kérygme) a affirmé l’existence du Diable et de ses anges, mais pas clairement leur nature et leur manière d’être. De même elle ne contient rien de précis sur l’origine de l’âme.Aussi ne faut-il pas s’étonner d’une diversité d’opinions. (Ex. Si l’âme sort de la semense de l’homme ou d’une création directe par Dieu et qu’il a mise dans le corps embryonnaire.) "On trouve cependant chez beaucoup d’opinions que le Diable a été un ange et que, devenu apostat, il a convaincu de nombreux anges de le suivre dans son éloignement : c’est pourquoi ces derniers sont appelés jusqu’à mantenant ses anges". (Periarchon. Pref.6,1) Le sujet est ouvert largement à la recherche théologique. D’où hypothèse d’Origène : (contre le marcionisme) : Tous les êtres raisonnables, ceux que la chute originelle divisera en anges, hommes et démons, ont été créés ensemble, par Dieu, mais non de toute éternité. "Ils ont été créésalors qu’ils n’éxistaient pas auparavant" Ils sont appelés plutôt par Origènes des "intelligences" plutôt qu’"âmes". Ils étaient tous revêtus de corps éthérés, car le corps est la caractèristique de la créature : seule la Trinité est sans corps. Ils formaient l’Eglise de la pré-existence.,unie au Verbe. Mais ils n’y sont pas restés, car s’est produit la chute. Cette chute s’est produite à des degrés divers, dans une grande variété. Certains n’ont pas péché.Ils formeront les plus hauts degrés des anges. D’autres ont péché, mais faiblement.Ce sont les anges dont la pénitence miséricordieuse sera d’être préposés à la sauvegarde de la nature et à être gradiens des hommes. A l’autree extrémité, d’autres , inguérissables,formeront les différents degrés des démons, inverses de ceux des anges. Entre ces deux groupes se trouvent les hommes, pécheurs mais guérissables. Dans cette perspective, ll’homme est situé entre les anges et les démons. Ils seront soumis à l’épreuve dans un corps ayant une "qualité" terrestre et tout le monde sensible est créé comme le milieu où ils pourront collaborer à leur salut. (Le monde comme une grande "maison de correction".) Doctrine générale de la hiérarchie des créatures spirituelles. La hiérarchie des êtres spirituels correspond à des degrés divers dans leur infidélité. Satan était donc jadis lumière avant de tomber. Le développement de la démonologie est lié à celui de l’angélologie. A tous les plans apparaîtra le conflit entre les anges bons et les anges mauvais, dont l’homme est l’enjeu. Il y a un problème analogue en ce qui concerne la société : La diversité des nations n’est pas mauvaise. Mais si les nations ont leur bon ange, elles ont aussi leur ange mauvais. C’est à leur mauvais ange que s’afdresse le culte des nations paiennes. Le paganisme est constitué par le culte que les démons se font rendre par les hommes en leur faisant croire qu’ils sont leurs bienfaiteurs. Origène refuse l’idée d’une influence des astres sur la destinée des hommes ou sur les maladies. Par contre Origène établit une relation entre lres démons et certains animaux, comme l’hippopotame, (Béhémoth), symbole de la force brutale et du Diable. Mais seules, les trois Personnes divines ont une bonté substantielle, absolue, et qui ne peut changer. Les créatures ont une bonté accidentelle, soumises aux aléas de leur librre arbitre. Le Diable n’est pas mauvais par sa nature, mais par le choix de sa volonté. (Question à voir par la suite : Les démons ont-ils gardés leur libre arbitre et peuvent-ils changer ?) 2) A partir du 4ème siècle. Le livre d’Hénoch perd de son autorité. La notion de spiritualité des natures angéliques s’affermit. L’idée s’établit que la faute de satan et des mauvais anges est une faute d’orgueil. Le démon est toujours considéré comme jaloux de l’homme. A propos de la sanction de la faute des anges. Pensée commune : Les mauvais anges furent chassés du ciel après leur révolte. Ils sont destinés à demeurer éternellement dans l’enfer, après le jugement dernier. L’idée d’une réintégration finale, proposée par Origène, ne rencontre que de rares adhésions. On reste hésitant sur la nature de leur état actuel. 3- THEOLOGIENS. Systématisation scolastique. Elaboration théologique des 12ème et 13ème siècles. Insistance sur l’incorpoiréité des anges et des démons. St. Thomas veut éviter tout anthropomorphisme. On peut distinguer trois grands théologiens : St. Thomas (semble l a meilleure synthèse proposée au cours de l’histoire), Scot et Suarez. 1) Moment de la faute des anges.. Il y a incertitude sur le moment de la chute( celui de leur création ? après ?) et sur le nombre des fautes qu’ils ont commises. St. Thomas : Déja pour Pierre Lombard,un certain temps s’écoula entre leur création et leur chute. Ils n’ont pas été créés mauvais.Ils n’ont pas pu péché au premier moment de leur existence. Ils ont péché aussitôt après le premier instant de leur création. Leur premier acte fut un acte libre (pas état de béatitude.) Duns Scot : Ils ont commis plusieurs fautes avant de s’obstiner dans le mal. 2) Nature de la faute des anges. Dans la tradition théologique, cette chute des anges est tantôt ayttribuée au désir de s’égaler à Dieu, tantôt mise au compte de la jalousie envers les hommes et notamment envers le Christ. St. Thomas. Un péché d’orgueil. Vouloir jouir d’une propriété divine par ses propres efforts. Le péché des anges a été de désirer l’égalité avec Dieu. Duns Scot. Pas proprement une faute d’orgueil, mais une faute de luxure. Il a commencé par un amour immodéré de soi-même et en est venu progressivement à la haine contre Dieu qui s’opposait à ses desseins. Suarez. A l’origine de la faute de l’ange, il y a un amour immodéré de soi.. Péché d’orgueil. Mais l’objet de ce péché est qu’il a désiré l’union hypostatique du Verbe avec sa propre nature angélique. 3) Le nombre des anges révoltés. Il est impossible à déterminer. Beaucoup admettent que leur chef était le plus élevé des esprits angéliques. 4) Leur peine. Elle est au moins celle du "dam" (éloignement de Dieu, privation de la béatitude éternelle). 4- MAGISTERE. N.B. L’autorité doctrinale de l’Eglise est rarement intervenu de façon solennelle sur les données révélées concernant les démons. Les conciles, comme la pensée de l’eglise sont tournés vers le mystère du Christ et le mystère trinitaire. On est centré sur l’essentiel. C’est une bonne indication pour notre attitude. Il faut attendre le 13ème siècle pour avoir pratiquement un texte conciliaire. Occasion : ressurgence du dualisme manichéen et priscillianiste, a&vec l’apparition des Cathares. Il faut dire aussi que l’Eglise ne s’est prononcé offociellement que sur très peu de textes de la Bible pour en préciser le sens exacte. Ex. Les paroles de Jésus à l’eucharistie. Il reste donc une grande marge de liberté pour les recherches bibliques. 1) Les démons ont été créés par Dieu. Le Diable n’est pas un principe mauvais incréé. (Manichéisme.) 4ème concile du Latran 1215. C.1. Dz 428. FC.29. Ils ont été créész dans le Christ comme toute la création. Cf. Le prologue de Jn. Réaffirmation de lla foi dans l’ampleur de la Création, déja exprimée à Nicée : Les êtres visibles et invisibles. (Cf. Commentaire dans l’article publiée par la Doctrine de la Foi, en 1975.) "Principe unique de toutes choses, créateur de toutes, visibles et invisibles, spirituelles et corporelles, qui, par sa force toute-puissante, a tout ensemble, dès le commencement du temps, créé de rien l’unbe et l’autre créature, la spirituelle et la corporelle, c’est-à-dire les anges et le monde terrestre ; puis la créature humaine qui tient des deux, composée qu’elle est d’esprit et de corps". Vatican I. Sess.III. De fide catholica. C.4-5. Dz.1804-1805. Reprise du concile du Latran. Déja au premier concile de Tollède (4ème siècle.) "Dieu est créateur de tous les êtres visibles et invisibles et en dehors de lui "il n’existe pas de nature divine, d’ange, d’esprit ou de puissance quelconque qui puisse être tenu pour Dieu". 2) Les démons ont été créés bons. Concile de Braga de 561. C.7. Dz.238,242,243. Contre les thèses manichéennes du priscillanisme. "Si quelqu’un dit que le diable n’a pas été, au commencement, un ange bon, c’éé par Dieu, et que sa nature n’est pas l’oeuvre de dieu, mais s’il dit qu’il a émergé des ténêbres, que personne ne l’a fait, mais qu’il est lui-même le principe et la substance du mal, comme Mani et Priscillien l’ont dit, qu’il soit anathème". (FC.236.) Priscillien (+385). Fondateur d’une secte manichéenne et gnostique en Espagne. Selon Priscillien, le démon est le créateur de la matière et le principe du mal. L’âme au contraire, vient de Dieu. L’union avec le corps est un exil punissant des péchés passés. (Idées reprises des origénistes.) L’Eglise est toujours internvenue contre la mésestime de la matière et surtout contre le mépris du corps humain. 4ème concile du Latran. 1215. Contre le Catharisme. "Le diable et les autres démons ont été créés par Dieu naturellement bon, mais se sont par eux-mêmes rendus mauvais." (FC.29.) 3) Les démons n’ont exercé aucun pouvoir créateur et ne possédent pas de pouvoir discrétionnaire sur les créatures de Dieu. Ils sont toujours soumis au pouvoir suprême de Dieu. Conséquence du dogme de la création de l’univers entier par Dieu. Concile de Constance en 1415. Condamnation de la proposition de Wiclef : "Dieu doit obéir au Diable". Cfr. Aussi Concile de Braga. en 561, contre les manichéens et les priscilianistes. 4) La peine des anges déchus est éternelle. Canons formulés en 543 par le pape Vigile et certains évêques (Synode de Constantinople), contre les Origénistes. Thèse qui niait l’éternité des peines de l’enfer, thèse à laquelle s’était déja opposé saint Augustin.) "Si quelqu’un dit ou pense que le chatiment des démons et des impies est temporaire et qu’il prendra fin après un certain temps, ou bien qu’il y aura restauration (apocatastase) des démons et des dimpies, qu’il soit anathème". 5) C’est le démon qui a entrainé l’homme au péché. Conclie du Latran de 1215. et Concile de Trente. Le magistère officiel e l’Eglise ne paraissant engagé que sur un nombre restreint de points, les théologiens ont toute liberté de discussion sur la nature et l’objet du péché des mauvais anges, la date de leur chute qui est cependant antérieure à la création de l’homme, leur nombre, leur rang, leur condition après la chute et la nature de leur peine. 5- SYNTHESE THEOLOGIQUE. 1) Rejet catégorique d’un dualisme divin. Il n’y a pas un dieu du bien et un dieu du mal. Différence essentielle de la foi chrétienne avec les pythologies diverses. (Lutte entre les deux sortes de dieux.) Ereur opposée du manichéisme. 2) Origine de Satan. Il a été créé bon. 3) La chute des anges. Le péché des anges. Elle est tantôt attribuée au désir de s’égaler à Dieu, tantôt mise au compte de la jalousie envers les hommes et notamment envers le Christ. Incertitude sur le moment de la chute : Celui de leur création ? Après ? Incertitude sur le nombre des fautes qui ont provoqué la chute. 4) Le magistère officiel de l’Eglise ne s’est prononcé que sur quelques points. Les téologiens ont donc toute liberté de discussion sur : la nature et l’objet du péché des mauvais anges, L’Eglise ne s’est jamais prononcée sur la nature de leur péché. la date de leur chute qui est cependant antérieure à la création de l’homme, leur nombre, leur rang, leur condition après leur chute la nature de leur peine. 6- ICONOGRAPHIE. 1) Dans l’antiquité. Absence complète de traces iconographiques jusqu’au 6ème siècle et très grande rareté jusqu’au 11ème siècle. on n’est pas préoccupé par cela. L’iconographie est essentiellement funéraire. 2) Epoque romane (XIème siècle.) Naissance du type médiéval du Diable. Satanau corps d’homme, hideux et les cheveux hérissés, les ongles crochus et muni d’ailes noires. Cf. Les chapiteaux de Vézelay. La laideur et les cheveux dressés comme des flammes sont des caractéristiques du démon. Il y a mille façon de varier la difformité, pour inspirer la peur et la répulsion. intention moralisante. L’iconographie de l’Evangile : Le mauvais riche, les vierges folles, le jugement dernier, etc.. Rôle aussi dans la vie des saints que le démon tournente. Le démon apparait sous forme presqu’humaine, à part la queue, les griffes, parfois les ailes ou la tête qui est celle d’un rapace ou d’un loup. 3) Le 12ème siècle. Les bestiaires. 4) Les 13 et 14ème siècles. Le type du démon se modifie. Il est moins repoussant, mais plutôt le Malin. Il devient un personnage grotesque. Grande fantaisie des imagiers. 5) La renaissance. La personne du démon tend à s’éffacer devant le symbole des vices. Au 15ème siècle, il prend une forma animale. Vogue immense des danses macabres. Peintures miltiples des jugements derniers et des enfers. Cf. Jéôme Bosch. La vie est une lutte entre les forces maléfiques et la grâce. 6) Les 17ème et 18ème siècles. Exotisme plus pittoresque qu’infernal. 7) Epoque moderne. La divine comédie et Faust valent au Diable une sorte de renaissance. L’imagerie pieuse semble plutôt à inspirer la peur. 7- CULTE DU DEMON. C’est un fait historique indéniable. Il est très lié à l’occultisme, à la sorcellerie et à la magie noire. On y cherche délibérément le concours infernal pour la réussite d’opérations d’une moralité souvent douteuse. les satanistes, parti de Satan, pratique une véritable contre façon de religion qui a sa révélation, ses principes et son culte liturgique. On y utilise des procédés médiumniques ou des profanations spectaculaires d’hosties. Fabrication et vente de cierges de cire noire. Ce culte reste donc ectuel. 3) DISCERNEMENT ET ACTUALISATION. (Pastorale.) On constate qu’il y a un certain retour à ce qui a fait la religion populaire du Moyen-Age. (Sorte d’intégrisme démonologique dans un monde qui nie souvent la dimension transcendante par rapport à l’homme et au développement des techniques.) On risque de voir le démon partout, y compris dans ce qui fait la vie et les épreuves ordinaires de la vie ou les maladies qu’on ne comprend pas. 1) Remettre le démon à sa place dans la création et ne pas en faire un dieu du mal. 2) Depuis le Moyen-Age, beaucoup de choses relèvent de la pure imagination et n’ont aucun fondement dans la foi. On cherche à faire peur sous un prétexte moralisant. Cela tend aussi à ridiculier actuellement la réalité du démon. Avec les descriptions purement imaginatives, on rejette alors jusqu’à l’existence du démon. Souvent tout ce qui met l’accent sur l’imagination et les représentations du démon, pousse finalement à nier l’existence du démon. Rejet de ce qui est considéré comme de l’obscurantisme.. On a donc l’effet contraire.

4. III- NATURE DU OU DES DEMONS

1) CE QU’EN DIT L’ECRITURE. 2) PENSEE DE L’EGLISE. 1- PRIMITIVE EGLISE. 2- PERES DE L’EGLISE. 1)Origène. La nature originelle du Diable et des démons est pour Origène la même que celle des anges et des hommes : toutes les créatures ont été créées égales dans la pré-existence. Les démons sont par leur déraison comme des bêtes surnaturelles et l’exégèse spirituelle permet de voir le Diable dans toute sorte d’animaux : le dragon, le serpent, de lion qui rode, etc... Mais il faut tenir compte du fait que Satan est toujours un vivant raisonnable, doué de raison, comme il a été créé par Dieu. 2) Evagre le Pontique au 4ème siècle. Nature des démons. 1- Origine angélique. Les natures raisonnables se répartissent actuellement en trois catégories : les anges, les hommes et les démons. Les démons comme aussi les hommes, ont été à l’’origine dans l’état angélique. Il y a eu une transformation d’hommes en démons. Dans le monde à venir, les hommes deviendront anges ou démons. Mais cette situation autra une durée limitée. A la fin , le mal n’existera plus. il y a un monde des démons qui nous est inaccessible. 2- Le corps des démons. Etant dans un monde qui leur est propre, les démons ont un corps qui leur est spécifique. Leur corps est l’air.Ayant des corps d’air, ils n’ont pas besoin de poumons comme les hommes pour respirer. Ils volent et quand ils veulent s’approcher de nous, ils ne font naturellement par notre nez. Les démons sont normalement impreceptibles à nos sens. Quand ils veulent se faire voir, en se transformant en la ressemblance de notre corps, les corps qu’ils revêtent à nos yeux ne sont pas leur vrai corps., mais de pures illusions. 3- Psychologie des démons. a) Leur malice. Les démons ne sont pas mauvais dans leur essence. C’est à cause de leur malice qu’on les maudit, pas à cause de leur nature. Ils sont caractérisés par leur agressivité.. Nombreuses métaphores empruntés au langage militaire pour décrire leur action. Le démon est terriblement jalous de l’homme qui prie. b) Leur ignorance. Ils sont jalous d’un bien qu’ils ont perdu, la science. D’où leur hostilité contre les gnostiques. Jamais ils ne se nourissent de la "contemplation des êtres", à laquelle accèdent les hommes. A plus forte raison, ils n’accèdent pas à la contemplation de la Trinité. Les démons sont incapables de voir les anges, mais ils voient les hommes. Cette connaissance rese extéieure. Leur classification. 1- Les huit démons. Evagre considère les démons par le retentissement de leur action sur le plan psychique. Ilo est un psychologue très profond dans l’analyse du coeur humain. Sa démonologie est à la fois spéculative et pratique. Il établit une classific ation des démons d’après la psychologie humaine et les divers stades de la vie spirituelle. Chaque démon correspond à l’une des huit pensées mauvaises ou vices capitaux. 2- Personnalité des démons. L’ascète exercé les reconnait à leur comportement. Les différences sont fondées sur l’observation psychologique. il faut aussi connaître leur succession, "quel démon suit trel démon, et quel démon n’accompagne pas tel autre démon". 3- THEOLOGIENS. Demeure du Diable et de sa suite 4- MAGISTERE. 5- SYNTHESE THEOLOGIQUE. 1) Le nombre des anges révoltés est impossible à déterminer. Beaucoup admettent que leur chef était le plus élevé des esprits angéliques. 2) La nature des démons après leur chute. Elle est demeurée spirituelle. Erreur là-dessus de l’imagination du sens populaire. Leur intelligence a pu en être amoindrie. Leur volonté est demeurée fixée dans le mal. 3) DISCERNEMENT ET ACTUALISATION. (Pastorale.)

5. IV- ACTION ET INFLUENCE DU DEMON.

1) CE QU’EN DIT L’ECRITURE. Satan et les démons sont présentés comme adversaire du dessein de Dieu sur l’humanité. Il y a une volonté hostile à l’homme. A.T. L’auteur de la Bible sait qu’un mystérieux personnage a joué un rôle capital dès les origines humaines. Ce serpent, dès son entrée en scène est présenté comme l’ennemi de la nature humaine. Il est plein de ruse et de mensonge. A ce serpent, le Livre de la Sagesse (Sg.2,24) donne son vrai nom : le Diable. N.T. 1) Satan est l’adversaire du Christ. Les évangiles présentent toute la vie publique du Christ comme un combat contre Satan. La lutte commence avec la tentation du Christ au désert. Dès le seuil de l’Evangile, aussitôt après l’investiture messianique du baptême au Jourdain, le premier acte de la vie publique du Christ est un affrontement avec Satan. Mtt.4,1 et paral. "Jésus fut conduit pas l’Esprit au désert pour être tenté par le Diable". Importance exceptionnel de ce récit de la tentation du Christ dans la tradition synoptique. Au Christ qui va commencer sa carrière messianique une "option cruciale" est proposée. Il doit choisir entre les voies de Dieu, un messianisme de faiblesse, sottise pour les paiens et scandale pour les juifs" (1 Cor.1,23) et d’autres voies, apparemment seules raisonnables, que lui propose le démon : un messianisme de prestige par étalage de pouvoirs surnaturels. La tactique du démon est la même qu’au paradis. Il se présente en conseiller, en ami, sans apparemment aucune intention maligne. (Ce n’est d’ailleurs pas un péché ou quelque chose de mal qui est proposé.) La seule réponse du Christ est le rappel de la Parole de Dieu. Cete fermeté du Christ oblige le démon à se démasquer : "Si tu tombes à mes pieds et m’adores..."Démasqué, il est perdu. Dans St. Jean, les juifs incrédules sont les vrais "fils du Diable". Cete lutte atteint son paroxisme à l’heure de la passion. Jean y souligne le rôle de Satan qui semble mener le jeu, mais qui en réalité "n’a sur le Christ aucun pouvoir". 2) Satan est l’adversaire des chrétiens et de l’Eglise. Si la Résurrection du Christ consacre la défaite de Satan (Cf. Ci-dessous), le combat ne s’achèvera qu’au dernier jour, le Jour du Seigneur. Comme le Christ, le chrétien se heurtera à l’"Adversaire". L’ennemi qui sème l’ivraie dans le champ du Père de famille, le monde et l’Eglise. (Mtt.13,39) S’il est vrai que l’Anti-Christ est déja à l’oeuvre ici-bas, c’est la puissance de Satan qui se cache derrière son action malfaisante. (2 Th.2,7sq.) Le chrétien doit choisir entre Dieu et Satran. (2 Cor.6,14) Satan aime "se camoufler en ange de lumière" (2 Cor.11,14) La tactique de Satan avec les chrétiens ne diffère pas de celle qu’il a en vain essayée conte le Christ mais qui lui a si bien réussi au paradis terrestre. Mais si redoutable que soit son pouvoir sur les fidèles, le démon n’en est pas moins un ennemi déja vaincu. (Cf. Ci-dessous.) Seul, le chrétien ne peut que succomber, mais par le Christ, il participe déja à sa victoire. Cf. Le pater : la délivrance du Malin. En un sens, le chrétien a déja remporté la victoire, dans son combat, car il est sûr du Seigneur. (1 Jn.2,13.) 3) La tentation dans l’homme. Ne pas voir dans toute tentation un action du démon. Il serait facile de mettre sur le démon l’attirance vers le mal et de dégager ainsi notre propre responsabilité et notre situation de pécheurs. Cf. Mc.7,1-23. Controverse de Jésus avec les pharisiens au sujet des traditions humaines. Rien de ce qui est extérieur ne peut rendre l’homme impur", c’est-à-dire ne peut séparer réellement de Dieu. Ne pas voir dans tout objet ou activité humaine extérieur à nous, une présence et action du démon. Aucun objet n’est de soi pur ou impur (gros problème dans la primitive église entre judéo et pagano-chrétiens) Cf. Pierre chez Corneil. Les gens et les objets extérieurs ne peuvent rendre l’homme impur, c’est-à-dire opposé à la rencontre avec Dieu. Mais c’est ce qui est intérieur à l’homme, ce qui vient de l’intérieur de l’homme. C’est ce qui vient de nos désirs, de nos habitudes, de ntre attachement au mal qui est la grande source de tentations pour nous. Nécessité d’une véritable conversion de l’intérieur. 4) Synthèse du rôle du démon dans l’histoire du salut : Apocalypse Ch.12. Point culmùinant de la Révélation. Synthèse d’une extraordinaire richesse. La vision comporte trois phases décrites en tableaux successifs se recouvrant partiellement l’un l’autre. 1) Première phase,Sur la terre : La lutte se concentre entre Satan et le Christ. Un grand dragon, aux sept têtes couronnées de sept diadèmes, s’apprète à dévorer l’enfant mâle d’une femme mystérieuse, vétue de soleil et couronnée de douze étoiles. 2) Seconde phase, parallèle dans le temps à la première ou même antérieure, en donne l’explication. Le dragon, l’antique serpent, celui qu’on appelle Diable et Satan est un révolté. Le contexte suggère que le motif de cette révolte est l’enfant mâle, objet de la haine du Dragon. 3) Troisième phase : vaincu par Michel et par le Christ, il se met à poursuivre la femme et fait la guerre au reste de sa dezscendance. (12,17) Cette phase s’achève par la défaite finale du Diable. C’est sur cete victoire définitive de Dieu et de son Christ que s’achève la Révélation de la Bible sur le Démon. Cf.VI. ci-dessous. 2) PENSEE DE L’EGLISE. 1- PRIMITIVE EGLISE Cf. La Didaché. Influence de la communauté de Qumran dont on a retrouvé les textes fondamentaux : le Manuel de disciplinequi contient tout un traité des "deux Esprits" qui est le prototype de ce que nous trouvons dans l’ancien christianisme. Le manuel de discipline. (Fort accent de dualisme.) Il y a deux Esprits, l’un bon, le prince des lumières, et l’autre mauvais, l’ange des ténêbres.. Chacun préside à une armée d’anges inférieurs. Ces deux Esprits ont été établis par Dieu. Sur eux Dieu a fondé toute son oeuvre. Les voies de ces deux Esprits sont opposées Les armées des deux Esprits ont été constituées par Dieu en part égales. Tous les hommes reçoivent l’un et l’autre Esprit. Mais cette répartition n’est pas en parts égales. Selon que l’un ou l’autre domine, les hommes marchent dans la voie du bien ou dans celle du mal. Chaque homme connait le Bien et le Mal. Nul n’échappa à la tentation. Affirmation de l’existence d’un prince des ténêbres et de ses anges. ? Attribution à ceux-ci de la suggestion de tous les péchés. Le point difficile est l’affirmation que cet ordre de choses vient de Dieu. Ceci semble attribuer à Dieu l’origine du péché. et impliquer une sorte de déterminisme, néceesité, qui est bien dans la ligne essénienne. Cete doctrine comprend des éléments bibliques, mais implique aussi d’autres éléments à orientation dualiste. C’est un effort d’explication du problème de la liberté, du choix entre le bien et le mal. Mais l’existence même de la liberté comme possibilité de pécher, fait problème. La question n’est plus celle de l’idolatrie, mais celle de la tentation. : quelle est l’origine de la sollicitation au mal dans le coeur de l’homme ? La doctrine des deux Esprits est une réponse à ce problème, avec cependant une certaine ambiguïté. Cette sollicitation au mal est parfois présentée comme procédant de l’homme lui-même, des dispositions de son coeur, et non pas seulement du démon. Mais alors nouvelle question : Quelle est l’origine de ces dispositions de l’homme vers le mal ? Est-ce Dieu qui les a créé ou viennent-elles d’une autre cause ? L’origine de la propension au mal ne peut-être attribué à Dieu. Parfois, cette sollicitation est présentée comme provoquée par un esprit personnel, le démon. C’est une nouvelle approche de la démonologie chrétienne ancienne. Toutefois, les deux aspects de la tentation, psychologique ou démoniaque sont inséparables. Le Pasteur d’Hermas. La doctrine des deux Esprits est vraiment développée. C’est là qu’apparait pour la première fois la doctrine du discernement des esprits. C’est au judaïsme (Qumran) qu’Hermas emprunte sa démonologie. Grande dépendance. Aux deux voies, président deux anges, l’ange de la justice et l’ange du mal. Mais la doctrine du "Manuel de discipline" de Qumran s’est approfondee. Elle devient psychologie spirituelle. Les vices sont présentés par Hermas comme des démons. : "La médisance est un démon...La colère est un esprit très méchant...La convoitise est fille du Diable...La tristesse est le plus malfaisant de tous les sesprits". Il s’agit d’une véritable possession par les démons. Les vices sont nettement des esprits mauvais pêrsonnels. Liste des douze vices (12 femmes vêtues de noir qui sont les vices") : L’incrédulité, l’intempérance, la désobéissance, l’imposture, la tristesse, la méchanceté, la débauche, la colère, la fausseté, la folie, la médisance, la haine". Les démons des vices s’introduisent dans l’âme et y font leur habitation. Notion de l’âme comme habitacle des démons. Conception réaliste des l’action des démons, considérée comme une véritable possession. La doctrine des deux Esprits se trouve ailleurs dans le judaïsme du temps du Christ. Le livre apocryphe des "Testaments" présentent des applications morales de la doctrine des deux Esprits. Un siècle 1/2 plus tard, le livre apocryphe, le 4ème Esdras présente le sommet de la réflexion du judaïsme sur le mystère de la tentation et du péché. La question reste posée : pourquoi Dieu ne nous a-t-il pas donné un coeur qui comprenne seulement le bien ? 2- DANS LA PLUS ANCIENNE LITTERATURE MONASTIQUE 1) Les vies des moines du 4ème siècle. La vie ascétique au désert est surtout envisagée comme une lutte avec les démons et avec leur chef, Satan, le Diable, l’ennemi par excellence. Cf. Les vies des solitaires du désert. Surtout "la vie d’Antoine", de Saint Athanase. 1- Le démon attaque surtout les anachorètes. Dans son combat pour assurer le salut et parvenir à la perfection, c’est sutour contre les démons que le moine doit lutter. C’est la vie des anachorètes, des solitaires, qui est beaucoup plus riche en "diableries" que la vie de ceux qui vient en communauté (cénobites). Le démon est l’ennemi juré de ceux qui vivent dans la solitude. Comme dans la vie terrestre de Jésus qui, elle aussi, est rapportée comme une lutte avec le "prince de ce monde". C’est au désert que , pour le moine, se fait avec le Diable l’affrontement décisif. Plus que la proximité de Dieu, le moine y éprouve la présence des démons. 2- Tactique du démon. Les mauvaises pensées. Le démon intervient volontiers de manière détournée. Ces tentations par les "pensées" sont les tentations habituelles du débutant. Certaines de ces pensées sont bonnes en apparences et ce sont les plus redoutables. Place particulière pour les pensées de luxure. Le moine surmonte ces pensées par la prière, par un redoublement d’ascèse et surtout en s’appliquant à garder son coeur des mauvaises pensées. (Origine de la "garde du coeur".) Visions et hallucinations. Le démon cherche à ébranler le moins en lui apparaissant : visions, hallucinations, cauchemers lde la nuit. Il propose à l’imagination un objet qui a toutes les apparences de la réalité. Le plus souvent ces visions ont pour but d’exciter la "porneia". Le diable fait apparaître des femmes nues. Le diable vient voir le moine sous la forme d’une femme. D’autres visions sont forgées par le diable, pour inspirer à l’ascète la peur, voire la terreur. Le démon apparait à Antoine sous les traits d’un enfant noir, signe de sa baiblesse et de sa noirceur spirituelle. Les démons peuvent aussi épouvanter l’ascète en produisant un vacarme infernal dans la cellule.. Il utilisez aussi la moquerie.. Le diable cherche à attirer l’attention sur lui, pour que le moine se relâche dans sa prière. Anges de lumière. Les démons prennent aussi l’aspect de pieux personnages, et même d’anges. Le but est de faire renoncer à l’ascèse. D’autres fois, de façon plus "diabolique" encore, le démon feint d’encourager le moins à l’ascèse, le pousse à des jepûnes et à des prières excessifs. Les démons savent tenir de pieux propos. Ils font même des prédictions, au cours de visions nocturnes. On a cherché des explications diverses à ces prédictions diaboliques. 2) Evagre le Pontique. 1- Moyens d’action des démons. 1) Les huit logismoi. Evagre se base sur l’observation psychologique pour exposer les moyens d’action des démons sur l’homme et l’étrendue de leurs pouvoirs. Luttant contre les anachorètes, les démons combattent nus. La lutte se fait par les pensées. Le logismos n’est pas le démon, mais l’arme dont dse sert le démon pour la tentation. Ce sont les suggestions du démon et qui correspondent aux huit péchés capitaux, avec souvent l’appârence de bonnes pensées. 2) Action sur l’esprit. L’action des démons sur l’intellect est indirecte. Les démons intoduisent en nous des images, des souvenirs pour arriver indirectement à impressionner et agir. Plujs encore que le séculier, l’e solitaire parle, agit, pèche "en pensée". P ar là les démons entrainent les parties passionnées de l’âme dans un mouvement "contre nature". 3) Action sur les passions. Les démons agissent sur les pensées par les passions, et sur celles-ci par les sens ou par la chair. un logismos n’est efficace que s’il est passionné. 4) Action sur le corps. Quand le démon a échoué du côté des pensées, il s’en prend au corps. Il se met à palper les membres du corps. Il y a un caractère physiologique du phénomène. 3 PERES DE L’EGLISE. 1) Tertullien. (174-182) Se situant dans la perspective du conflit du paganisme contre l’Eglise, il est comme le continuateur des Apologistes. C’estr principalement à l’activité des démons et des mauvais anges qu’il s’attache. Cette activité consiste à perdre l’homme et s’exerce à la fois sur le monde matériel et sur l’âme humaine. Tertullien énumère de faux prestiges des démons : annonce des phénomènes météorologique, guérisons, explication des oracles, nécomancie. Les paiens prennent ces démons pour des dieux. Il n’y a pratiquement pas de différences entre les soi-disant dieux des paiens et les démons. Au sujet de l’action des démons, accent mis sur deux points : l’immoralité et l’idolatrie. Place aussi pour la coquetterie et l’art de la beauté féminine. Les démons font dela pour se venger des femmes qui étaient cause de leur péché. Pour Tertullien, c’est toute la vie publique de la cité paienne qui est pénétrée par les démons. Présence particulière au théatre. Les arts ont été inventés par les démons. Les spectacles suscitent des passions et viennent du démon. L’Etat lui-même est considéré comme contaminé par le démon. Le monde est à Dieu, mais la mondanité est au diable. Toutes ces choses ont été institués par la diable et sont la pompa diaboli. Celui qui communie au diable en assistant aux spectacles se sépare du Seigneur. 2) Origène. 182.) Il est plus tourné vers la vie spirituelle. Il prolongera l’action des moralistes qui avaient commencé à étudier l’action des esprits dans l’âme. Le combat spirituel chez Origène. L’action des démons sur les baptisés. Les démons continuent d’exercer leur action jusqu’à la Parousie. Pour Origène, l’histoire présente du monde apparait comme un conflit où le Christ, aidé des bons anges, s’efforce d’arracher aux démons les hommes qui leur étaitent soumis. A côté des anges de la nature, il y a les anges des nations et les anges des personnes. Tous les hommes sont assistés de deux anges, le mauvais qui pousse au mal et le bon qui pousse au bien. (Rejoint le Pasteur d’Hermas.) Et les deux anges produisent des effets contraires. Outre la tentation, Origène reconnait un autre mode d’action qui est la "possession". Le baptisé est passé de la puissance du démon à celle de son Ange. Il y a une rupture avec l’idolatrie considérée comme culte du démon. Cf. Ci-dessous.) Les démons se rendent compte qu’en faisant des martyrs, ils ne font que contribuer au triomphe du christianisme. La tentation. Les démons disposent d’une autre arme que les persécutions : la tentation par laquelle ils s’efforcent d’ébranler les chrétiens de l’intérieur. Origène distingue ce qui vient de la corruption de l’homme et ce qui relève de l’action du démon. Les instinct ne sont pas dans l’homme l’oeuvre du démon. " Certains parmi les simples, disent que si le Diable n’éxistait pas , il n’y aurait pas de péché. Nous, en examinant les choses de plus près, nous pensons qu’il n’en est pas ainsi, en voyant ce qui résulte de l’ordre naturel des choses. Pas plus que le Diable n’est cause de la faim, il ne l’est du désir sexuel. C’est pourquopi je pense qu’il y a des péchés que nous commpettons sabs l’intervention des puissances mauvaises." (De principiis. III ;2,1. Toutefoisl’usage mauvais des instincts peut venir de la sollicitation du démon. Toute tentation présente donc à la fois un aspect psychologique et un aspect démoniaque. "Auprès de presque tous les hommes, il y a des esprits qui suscitent en eux les divers genre de péchés.Chaque vice procède d’un démon particulier. Origène a une puissante vision du combat spirituel dominant toute l’histoire. Il y a une place de la tentation (et donc du démon) à toutes les étapes de l’ascension de l’âme. 3) Du 4ème au 7ème siècle. Caractères assez stables qui se retrouvent dans la suite. L’empire du démon. Témoignage patristiques nombreux qui présentent la vie entière chrétienne comme une lutte contre le démon. L’idée de base est que l’homme, par suite du péché originel, demeure en quelque manière, sous l’empire du démon. Dans le cas d’augustin, lien avec sa conception du péché originel transmis par la génération. Parfois, idée d’une sorte d’abandon du monde au démon par Dieu, à la suite du péché. (St. Bernard et par la suite. St. Thomas . 1a,q.63-64.) C’est par cette doctrine que doivent se comprendre les expressions du Rituale romanum, dont les exorcismes et les bénédictions ordinaires supposent régulièrement une présence active du démon dans la création détériorée par la chute. Cf. L’ancien rituel du baptême avec les exorcismes répétés et une renonciation à "Satan, à ses oeuvres et à ses pompes". Ces formules de renonciation remontent, dans leur esprit, à l’époque patristique. Cf. aussi les textes très suggestifs des prières pour les agonisants. Tout le rituel du Moyen-Age suppose que l’harmonie du monde est détruite par le péché. Y compris les êtres matériels comme l’eau. (Cf. Exorcisme de l’eau.) N.B. La mentalité chrétienne antérieure, au début du 3ème siècle, ne considérait pas l’univers matrériel comme détériorée en soi par le péché originel, mais seulement par l’action mauvaise de l’homme sur lui. D’où l’inutilité d’exorciser l’eau avant de s’en servir pour le baptême. L’action du démon sur les hommes. 1) Affirmation constante de la Tradition : les anges déchus peuvent nuire aux hommes. Mais cette action semble s’exercer d’abord sur le corps. 2) Le tentateur, s’il afdresse au corps, cherche à toucher l’âme. En particulier, le démon s’efforce de détourner de la prière. Les tentations impures lui sont très fréquemment attribuées. St. GRégoire le Grand reste cependant conscient que la tentation tient à des causes que nous appellerions volontier aujourd’hui naturelles. Souvent la tentation vient de nous et non du démon. 3) Les artifices par lesquels les démons surprennent les hommes sont des plus subtiles. Ils présntent le mal sous les apparences du bien. Un discernement doit donc s’opérer. 4) Mais le chrétien n’a pas à craindre. Impuissance relative du démon, grâce au Christ., en particulier par la croix. Puissance du signe de la croix. 4) Du 8ème au 12ème siècle, jusqu’à St. Thomas d’Aquin. il n’y a guère de caractères nouveaux. 1- Démonologie populaire. Il y a peu d’écrits théologiques. sur le sujet. Par contre, prépondérance induscutable de la démonologie populaire. La peur du diable est un des traits de la mentalité médiévale.. Grand développement de tout ce que l’imagination était capable de raconter sur les ravages du Malin. Il est partout dans les représentations de l’époque. "Représentation des démons de façon terrifiante. Le diable grimace aux chapiteaux des églises, participe avec ses terribles cohortes aux jugement dernier des linteaux, surgit dans les fresques et les miniatures comme dans les représentations théatrales".(Daniel Rops.) La superstition entraine des conséquence pénibles. On tient pour vraie la sorcellerie, en en répandant la peur. Sur ce point la croyance aux démons s’unit aux plus anciennes traditions se magie, que l’Eglise n’a jamais pu déraciner. Cela va même plutôt augmenter Grande place pour la sorcière, la femme maléfique, l’empoisonneuse, la magicienne. "On assure qu’on peut utiliser les forces infernales contre un ennemi, en fabriquant une statuette de cire à son effigie et en le perçant d’un poignard : c’est l’envoutement. On raconte que des hommes peuvent se changer en bêtes, et courir la campagne pour commettre mille crimes : ce sont les loups garous. On prétend que des femmes possédées s’envolent, de nuit, pour aller participer au sabbat de Satan. Contre ces folies, l’Eglise s’élève avec force", mais en vain. (Daniel Rops. L’Eglise de la cathédrale et de la croisade. Paris 1952. p.53(55.) 2- La spiritualité. St. Bernard. Les auteurs spirituels disent tout ce qu’on lit chez les Pères : l’action du démon ne dépasse guère ce que les écrit patristiques avaient déja enseigné. Originalité : St. Anselme admet une action directe du démon sur la volonté et pas seulement par l’intermédiaire de l’imagination. St.Bernard. (+1153) est le représentant le plus éminent de la spiritualité du 12 ème siècle. Reflet précieux des conceptions de son siècle. Cependant sa démonologie ne semble pas avoir pris une place de premier plan. L’action mauvaise du démon commença au paradis. D’où résulte son empire sur l’humanité. Son empire toutefois est limité par la permission de Dieu. Il n’est donc pas à craindre. Bernard a un sens averti de la psychologie de la tentation. Tendance pessimiste. L’empire du démon a comme source normale le péché volontaire, dont la conséquence fréquente est une servitude habituelle. Les hommes sont sous la pujissance du prince des ténèbres de trois manières différentes : A cause de la faute originelle. Par le fait de la volonté des hommes. par les liens de l’habitude du péché. C’est la situation de l’enfant prodigue. 4- THEOLOGIENS. Parallélement aux conceptions populaires et spirituelles ci-dessus, les 12ème et 13ème siècles se distinguent par une élaboration théologique inégalée jusqu’alors, de la doctrine des anges déchus. Théologie qui n’a pas été dépassée. Activité dans la nature. Activité dans le culte des idoles. Influence sur les hommes. Leur action sur les hommes est subordonnée à une permission divine. Cf. Le livre de Job. Leur action ne dépasse pas ce que peuvent supporter les forces de résistance des hommes. Cf. 1 Cor.10,13. Nul n’est tenté au dessus de ses forces (en y comprenant l’aide de la grâce qui est toujours suffisante). Discernement nécessaire concernant la nature de la tentation. Faire appel à une intervention diabolique est une faute grave. Le merveilleux diabolique. (Depuis le 14ème siècle.) Depuis le 14ème siècle, une caractéristique deviendra l’attention accordée aux manifestations du merveilleux diabolique : manifestations dans la magie, la sorcellerie, les pactes avec le démon. Les tribunaux de l’inquisiton exercèrent une répression sévère de ces impiétés. 5- L’EXPERIENCE DES SPIRITUELS Thérèse d’Avila. (+1582). Elle reproduit volontiers les descriptions grotesque du moyen-Age, mais pour elle, ce n’est qu’une imagerie à laquelle elle "n’a jamais attibué plus de réalité qu’il ne fallait. Thérèse s’étend davantage sur le triste "portrait moral" du démon, sans prétentions mataphysiques. le démon est simplement l’ennemi de Dieu , donc de l’âme. Dans les voies de l’oraison, le démon s’efforce de jeter l’âme dans la sècheresse, l’inquiétude et les facultés sensibles. Saint Jean de la Croix. (+1591) Très discret sur les descriptions du démon. L’action du démon, pour le saint, tend à enlever à l’âme la foi et l’humilité. Le démon n’atteint l’âme que par les puissances inférieures : la sensibilité et la mémoire. Les remèdes sont donc très simples : la foi, l’humilité et l’obéissance. 6- MAGISTERE. 1) Les démons ne sont pas créateurs. Concile de Braga. de 561. Conséquence du dogme de la création de l’univers entier par Dieu. "Si quelqu’un croit que le diable a fait quelques créatures dans le monde et qu’il a produit le tonnerre, les éclairs, les tempêtes et les sècheresses par sa propre puissance, comme Priscillien l ’a dit, qu’il soit anathème." (FC.237.) "Si quelqu’un dit que la formation du corps humain est l’oeuvre du diable et que la conception dans le sein maternel est le travail des démons, et si, pour ce motif, il ne croit pas à la résurrection de la chair, comme Mani et Priscillien l’onr dit, qu’il soit anathème". (FC.239.) "Si quelqu’un dit que la création de toute chair n’est pas l’oeuvre de Dieu, mais des mauvais anges, comme Priscillien l’a dit, qu’il soit anathème". (FC.240.) 2) Les démons ont porté l’homme au péché. 4ème concile du Latran. 1215. C. 1. Dz.428. "Le diable et les autres démons ont été créés par Dieu naturellement bon, mais se sont par eux-mêmes rendus mauvais. L’homme, lui, a péché à l’instigation du démon". (FC.29.) 3) Ls démons exercent depuis le moment du péché, une certaine domination sur l’humanité. Concile de Trente.Sess.V.C.1. Dz.788. En 1546. Après la faute d’Adam : "Si quelqu’un ne confesse pas par suite de la colère de Dieu, "avec la mort,, la servitude sous le pouvoir de celui "qui depuis possède l’empire de la mort" (Hebr.2,14), c’est-à-dire du diable"...Qu’il soit anathème. (FC.275.) 4)Un des actes principaux de la répression fut la bulle Summis desiderantes d’Innocent VIII, du 5 décembre 1484. Il ordonne aux ecclésiastiques et aux laïcs de laisser aux inquisiteurs toute liberté d’action. Ceci, à la différence de la sage direction d’Alexandre IV, prescrivant, en 1257 aux inquisiteurs de ne pas trop s’occuper de sorcellerie. Le bulle d’Innocent VIII fut suivie en 1487, par la publication du "Malleus maléficarum", oeuvre de deux dominicains, Henri Institoris et Jacques Sprenger, qui avaient été à l’origine de l’information du Pape. Cette oeuvre a été très influente et a compté 29 éditions, jusqu’en 1669. Cette oeuvre donneles règles à suivre dans les procès. qui seront la sources d’injustices. La répression déclenchée par innocent VIII engendra une véritable contagion de la sorcellerie, qui ne s’apaisa qu’à la fin du 17ème siècle, les mesures de répression engendrant en quelque sorte une psychose de la sorcellerie. C’est au 16ème siècle que le "satanisme" donnera le plus de traces dans l’art. Cf. les oeuvres de Jérôme Bosch, Dürer, Breughel l’Ancien. Place aussi de l’anti-féminisme : la fesse étantsupposée servir d’intermédiaire entre l’homme et Satan. La répression, inaugurée par Innocent VIIIau long du 16ème et au début du 17ème siècle, s’est exercée aussi dans la Réforme. Grosse influence aussi du "merveilleux diabolique" en pays de mission à partir du 16ème siècle. (Cela n’explique-t-il pas certaines tendances à la Réunion ?) 5- SYNTHESE THEOLOGIQUE. 1) Leur action sur les hommes est subordonnée à une permission divine. Cf. Job.) Elle ne dépasse pas ce que peuvent supporter les forces de résistances des hommes. Cf.1 Cor.10,13. 2) Cette action s’étend sur une gamme qui va des maux ordinaires (? ?) à la tentation. Les maux ordinaires sont explicables par l’action normale des causes naturelles, mais certains effets nocifs servent les desseins du démon. La TENTATION. Au moins dans le cas d’Adam. Par la suite, indirectement par la détérioration introduite dans la nature humaine, et même directement par la "suggestion" qui atteint l’âme. Mais cette "suggestion" n’atteint la volonté que médiatement, par le biais de l’imagination, la sensibilité, la mémoire, l’obsession. etc... 3) Cette action présente des analogies avec certains troubles nerveux. Il faut donc distinguer soigneusement : Le "démon théologique", personnel, identifié, et le "démon psychologique", difficile à identifier. Le cas de "possession proprement dite" et l’influence diabolique en général. Le "démoniaque" visible, palpable, sensationnel, et le" démoniaque" invisible, mystérieux, caché., qui tient à la théologie du péché et de la Rédemption. Ambiguité de la présence du démon. D’où les conseils de prudence de l’Eglise de ne pas voir le démon partout.

source: site internet du service diocésain de formation permanente



20/04/2013
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