article de Arte.fr : Exorcisme
27/10/02
Exorcisme
EXORCISME ET DEMONOLOGIE
Les démons peuvent être chassés du corps d'un possédé par l'exorcisme. Le GRAND EXORCISME s'accomplit successivement par les gestes suivants : aspersion d’eau bénite, imposition du crucifix, prière à Saint-Michel, aspersion d’eau bénite, l’Exorcisme, aspersion d’eau bénite, Psaume 67 accompagné des signes de la croix avec le goupillon, Aspersion d’eau bénite, Oraison.
La démonologie présente Satan comme le chef des anges rebelles à Dieu. Vaincus par les anges fidèles conduits par l'archange Michel, ils ont été chassés du Ciel et condamnés à l'Enfer. Mais ils reviennent sur Terre, "cherchant à nuire aux hommes en les portant au mal par la tentation".
Au XXIème siècle il n’existe pas de prêtres exorcistes en Allemagne, car l'épiscopat allemand a décidé de ne pas en nommer. C'est une stratégie pastorale: il vaut mieux annoncer Jésus-Christ que de s'occuper du Diable. Le Portugal est dans le même cas, mais pour des raisons différentes : il y a probablement eu trop d'excès.
En France chaque diocèse a un prêtre exorciste; leur principe de base est souvent de ne pas vouloir rencontrer le Diable à tout prix à travers la personne en question, mais d'essayer de comprendre la souffrance cachée de celle-ci.
Le nombre d'exorcistes en France a beaucoup augmenté depuis quelques décennies, car les gens ont davantage tendance à interpréter leurs malheurs dans la sphère religieuse. Ces prêtres reçoivent indifféremment des chrétiens, des croyants d’autres religions, des athées ...
Si les premiers papes se sont peu engagés sur cette doctrine, le courant finit par s'inverser : Jean III, au VIème siècle et le concile de Braga ont condamné ceux qui refusent de croire aux démons, les anges déchus. Le concile de Latran IV (1215) et le concile de Trente ont seulement confirmé que le Démon a entraîné et entraîne l'homme à pécher. Au XXème siècle, Paul VI l'a défini comme un "être purement spirituel", c'est-à-dire l'orgueil qui incite l'homme à se vouloir semblable à Dieu, sa pire ruse consistant à faire croire qu'il n'existe pas.
La démonologie établit ainsi que, dans la Bible, les anges sont les messagers et les ministres de Dieu dans ses relations avec les hommes et que, dès leur création, ils eurent le choix entre le bien et le mal. Parmi les anges qui choisirent le mal en s'éloignant de Dieu (anges des ténèbres ou anges déchus) figurent Satan, Belzébuth et Asmodée.
Parmi les anges qui restèrent fidèles à Dieu la Bible cite nommément trois : Michel, qui vainquit Lucifer, Raphaël, qui protégea le jeune Tobie, et Gabriel, qui annonça à Marie l'incarnation du Verbe.
Dans le cadre de la recherche scientifique ainsi opérée, les démonologues vont établir que la preuve du Diable est aussi établie par d'autres passages de l'écriture : la Genèse (43, 1), le livre d'Énoch et de Job ainsi que dans le récit évangélique des tentations du Christ.
A l'opposé de la démonologie officielle et légale, on trouve tout de suite une "diabologie" populaire, qui est beaucoup moins complexe. D'après celle-ci, le Diable dégage une puanteur d'égout. On conçoit qu'il n'ait de cesse, lorsqu'il fait le joli cœur auprès des dames, de l'atténuer par quelque onguent mystérieux. Par ailleurs, rien n'est plus facile que de le reconnaître : tous les habitants du ténébreux empire portent des cornes.
La démonologie officielle repose sur la crainte, voire la terreur. En revanche, pour la diabologie populaire, l'irrespect est de rigueur. Souvent, d'ailleurs, de véritables cultes sataniques émergent comme la résurgence de cultes païens. L'imagination populaire déborde de noms pour désigner, plus ou moins affectivement, le Diable.
L'AFFAIRE DE LOUDUN
L'affaire de Loudun (1632-1634) est un exemple de possession satanique. Les nonnes d’un couvent ainsi que leur supérieure Jeanne des Anges ont eu des manifestations extraordinaires, et toute une série d'attitudes anormales, se dénudant, hurlant, blasphémant. Jeanne des Anges a accusé un curé qu'elle n'avait jamais vu, Urbain Grandier, d'avoir fait un pacte avec le Démon et fait entrer celui-ci dans le corps de ces religieuses. La cérémonie de l'exorcisme a duré très longtemps. Finalement Urbain Grandier a été condamné et brûlé vif comme sorcier. Le couvent et Jeanne des Anges ont alors acquis une réputation de sainteté puisque le Démon avait été vaincu.
Ce qui est tout à fait nouveau dans cette affaire : des femmes possédées, qui auraient pu être considérées comme des sorcières, attaquent des hommes; c’est l’homme qui sera brûlé et non elles.
L'hystérie permet d'expliquer cette « possession satanique »; certains médecins avaient remarqué que les convulsions des religieuses de Loudun avaient un caractère fortement sexuel.
D’un point de vue étymologique le mot "hystérie" est lié au mot "utérus". Depuis l'Antiquité on pensait que l’utérus d’une femme atteinte d'hystérie pouvait bouger à travers son corps comme un animal affamé, car privé de rapports sexuels ; c’est une première image d'une forme de possession.
Au début du XIXème siècle les psychiatres se penchent sur l’interprétation de l'hystérie, ils cherchent à comprendre les phénomènes de possession grâce à une médecine rétrospective, qui analyse les phénomènes du passé en termes médicaux actuels.
Charcot fait toute sa carrière à l'hôpital de la Salpêtrière, qui est un hôpital de femmes à l'époque. Un de ses disciples sera Sigmund Freud, fondateur de la psychanalyse.
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