article de La Vie, 04 fevrier 1999.Un nouveau rituel d’exorcisme présenté à Rome
Un nouveau rituel d’exorcisme présenté à Rome
Satan n’est pas mort
Le nouveau rituel d’exorcisme, en chantier depuis la clôture du concile Vatican II, a enfin été présenté à Rome, le 26 janvier, par le cardinal Medina Estevez, préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Dans ses grandes lignes seulement, car la nouvelle liturgie, actuellement en latin, n’entrera en vigueur qu’après sa traduction , c’est-à-dire pas avant deux ans.
Elle s’inscrit dans la querelle entre les "anciens" et les "modernes" qui divise les prêtres exorcistes (un par diocèse, nommé par l’évêque). Les anciens, à la théologie plutôt conservatrice, soutiennent avec passion l’existence et la puissance de Satan comme personne et utilisent le rituel du "grand exorcisme" de 1614, qui tance le démon avec virulence. Les modernes, majoritaires en France, tendent à minimiser la personnalisation des forces du mal et plaident pour une approche inspirée des sciences humaines. Ils estiment que ceux qui se disent possédés relèvent souvent d’une psychothérapie. Ils utilisent un rituel expérimental, proposé par Rome en 1990...
Le rituel définitif, lui, se situera dans la continuité de celui de 1614. Dans la présentation qu’il en a faite, le Vatican a notamment réaffirmé que l’Eglise a pour devoir de libérer les hommes de l’influence diabolique à l’œuvre dans ce monde. Pour ce faire, le rituel propose des formules pour les fidèles qui se sentent menacés, à côté du grand exorcisme réservé aux cas de possession. Celle-ci, rappelle le document, se reconnaît à trois signes surnaturels, combinés à une détestation de Dieu : la connaissance subite de langues étrangères, la révélation de faits cachés, une force physique surhumaine.
Concession majeure faite aux modernes, le rite devient plus biblique (récitation de Psaumes et de passages de l’Evangile) et fait la part belle aux prières de supplication s’adressant à Dieu, les formules interpellant Satan au mode impératif ne devant être utilisées qu’en dernier recours. Reste l’esprit dans lequel a été opéré cet aggiornamento, exprimé par le cardinal Medina : "Des catholiques, dont la formation à la foi est insuffisante, mettent en doute l’existence du Diable." Celle-ci est "un élément de la foi et de la doctrine catholiques".
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