EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

Dialogue avec le pére Jean Régis Fropo

Le père Jean-Régis Fropo est exorciste du diocèse de Fréjus-Toulon depuis 2005. Il a reçu au séminaire de La Castille (à La Crau), le journaliste de Var Matin P.-l. Pagès. C’est cet entretien que nous vous dévoilons içi et au cours duquel il s’attaque notamment aux voyants et médiums en tout genre. En cinq ans de ministère d’exorciste, le père Jean-Régis Fropo a été confronté à une douzaine de cas de vraies possessions démoniaques.

Précision faite que cet interview ne reflète pas forcément l’orientation et les opinions de nAO. Conformément à notre ligne éditoriale, chacun est libre de s’exprimer sur notre thématique générale. Je vous présente donc cela dans un but informatif en espérant déclencher de riches échanges sur ce sujet.

Comment devient-on exorciste ?

Tout prêtre, par son sacerdoce, participe à l’autorité du Christ sur le mal et les puissances mauvaises. On ne postule pas pour l’exorcisme. Dans chaque diocèse, l’évêque doit choisir un prêtre pour s’occuper des personnes qui, souvent par ignorance, ont mis les pieds dans des pratiques qui les ont troublées. Assez logiquement, l’évêque choisit un prêtre expérimenté, ayant une formation théologique et spirituelle suffisante. Il faut avoir du discernement, être bon psychologue pour exercer ce ministère.

Au XXIe siècle, vous ne devez pas être débordé ?

Détrompez-vous. Depuis 2005, date à laquelle j’ai été nommé par Monseigneur Rey, j’ai reçu quelque 2 500 personnes ! À 95 %, celles-ci avaient mis les pieds dans des pratiques douteuses d’occultisme, de voyance, de divination… Elles avaient manipulé le pendule, s’étaient intéressées à l’écriture automatique ou encore au spiritisme et présentaient des troubles physiques et psychiques inexplicables. Du moins de façon naturelle.

Quel rôle avez-vous joué alors ?

Il y a une grande part d’écoute. Je leur demande si, dans leur vie, il y a eu des portes d’entrée à des influences maléfiques. En général, ces personnes sont croyantes, elles ont été baptisées catholiques, mais ont déjà consulté des marabouts. Elles viennent me voir comme un gourou de plus, un magicien. Or la prière de délivrance que je prononce n’a rien de magique. Elle exige la foi de la personne en Dieu, en Jésus Christ. Elle exige la collaboration de son intelligence, de sa bonne volonté.

Et pour les 5 % restants ?

Ce sont des personnes qui ont des troubles psychiques ou psychiatriques caractérisés. Je les renvoie alors vers les médecins psychiatres, avec qui je travaille d’ailleurs en permanence. Mais très souvent, il y a superposition des causes. Le démon est lâche. Il passe par nos failles, nos faiblesses morales ou psychiques.

Les possessions ne sont donc que du folklore hollywoodien ?

Pas du tout. Elles existent. Elles sont rares, mais pas rarissimes. En cinq années, j’ai rencontré une douzaine de cas qui ont exigé une prière d’exorcisme. Le démon nous abreuve alors d’injures par l’intermédiaire de la personne possédée. Il m’est ainsi arrivé d’entendre à mon attention : « Bâtard ! Tais-toi vieux con, je te hais ! »

Pourquoi vous en prenez-vous aux cartomanciennes et autres voyantes ? Représentent-elles un si grand danger que ça ?

C’est du charlatanisme. Je trouve révoltant que des individus exploitent la naïveté, la crédulité de gens en souffrance qui viennent les voir pour retrouver de l’espoir. Ils trompent ces personnes, c’est grave. J’ajouterai par ailleurs, qu’en ce qui concerne le passé, le don de divination existe, mais ce n’est pas un don de Dieu…

Comment expliquez-vous cet intérêt pour les choses occultes au moment où l’on parle d’une désaffection des Français pour l’Église ?

On a besoin d’avoir des croyances. Quand la vraie foi en Dieu n’est plus vivante, plus entretenue par la prière et les sacrements, on tombe automatiquement dans la superstition, les croyances. On met sa foi dans les hommes, les faux dieux, les idoles de l’argent ou du succès. On se tourne vers les voyantes, les gourous. La superstition est la dégradation de la vraie foi et de la religion.

Et le phénomène Twilight, cette fascination des jeunes pour les vampires, les loups-garous, faut-il s’en inquiéter ?

Ce n’est pas forcément très sain de se nourrir de BD, de livres, de films qui mettent en scène des créatures ou des situations morbides. Ça n’aide pas les adolescents à avoir une vision saine de la réalité. Je prends un autre exemple : les gothiques. Il ne faut pas dramatiser, mais dans ces groupes se cachent des satanistes. On peut ainsi très vite passer d’une mode à une pratique beaucoup plus dangereuse. Pour des gens présentant une psychologie fragile, je ne suis pas sûr qu’il soit très bon d’écouter de la musique métal, notamment des chansons de Marilyn Manson contenant une évocation explicite à Satan. Ils peuvent péter les plombs à la suite de trucs comme ça. Mais c’est moins dangereux que la prolifération des thérapies alternatives.

N’est-il pas encore plus dangereux de faire référence au bien et au mal dans les discours politiques ?

Je n’ai aucune compétence sur le plan politique. Si vous faites référence à l’invasion de l’Irak, je rappellerai simplement que le pape Jean Paul II avait envoyé le cardinal Etchegaray auprès de Georges W. Bush pour lui dire de ne pas faire cette bêtise. Ce n’est pas parce qu’on est président des États-Unis qu’on ne fait pas de bourdes. Il est un peu facile de dire que les bons sont d’un côté, les mauvais de l’autre. Il faut être très prudent. Aujourd’hui encore, sataniser le régime de l’Iran est un peu facile.

 

source: neo arcanum occultis



24/05/2012
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