Enfer – Sermons et témoignages

enfer eternel

Sommaire

  • Présentation
  • Le petit nombre de ceux qui sont sauvés par Saint Léonard de Port-Maurice
  • La réalité de l’enfer : Histoires de personnes qui ont visité l’enfer et apparitions de damnés
  • Cri d’une âme perdue et la leçon qu’elle enseigne
  • Saint Jean Bosco – Vision de l’enfer
  • La mort et le moment de vérité – Comment meurent les athées, les mécréants et pécheurs mortels
  • Peines de l’enfer par Saint Antoine-Marie Claret
  • Sur le nombre de péchés au-delà duquel Dieu ne pardonne plus
  • Ceux qui ne se repentent pas et ne se convertissent pas seront certainement punis par Dieu éternellement en enfer
  • Sur le jugement général, par saint Alphonse de Liguori
  • L’Imitation de Jésus-Christ : Du jugement et des peines des pécheurs

  • Prière pour demander les grâces nécessaires pour le salut
  • Origène – Tortures des réprouvés
  • Révélations célestes de sainte Brigitte sur le purgatoire et l’enfer relatifs aux comportements superbes et pompeux, vêtements nobles, honneurs, et joie corporelle
  • Une âme damnée – Révélations de sainte Brigitte
  • Visions du Purgatoire par les saints
  • L’enfer – Sainte Hildegarde de Bingen
  • Tout a une fin et finit bientôt, par saint Alphonse de Liguori
  • Visions de l’enfer par sainte Françoise romaine
  • L’enfer
  • Le Purgatoire
  •  Le Purgatoire selon les révélations des saints – Corriger son opinion sur l’enfer, Abbé Louvet, 1860

 

 

 

 

Présentation

Cette page tente de donner au lecteur les outils nécessaires pour la victoire sur toutes les tentations de notre adversaire, le diable. Cela doit être utilisé à la fois par l’individu ainsi que par le prédicateur en chaire, comme sujets de l’enfer, de la mort et du jugement qui sont sans aucun doute les sujets les plus efficaces pour aider le pécheur à revenir à ses sens et à se repentir dans la contrition parfaite.

Le but principal en présentant une telle variété de différentes révélations, des sermons et des textes sur l’enfer et la mort est qu’ils devraient être lus et rappelés souvent, car l’esprit oublie souvent les choses sauf s’il est constamment rappelé sur ce sujet. Ainsi, quand on lit et qu’on pense à l’enfer et à la mort souvent, on peut incorporer la méditation sur l’enfer et la mort plus facilement dans sa vie quotidienne, et l’esprit peut plus facilement envisager ou méditer sur les différentes choses qui terrifient l’esprit concernant la fin définitive de tous les pécheurs mortels.

Afin d’apprendre au lecteur les douleurs multiples, les tortures et les maux qui guettent tous les pécheurs mortels, ce texte présente une compilation de nombreux textes et des révélations de saints et d’autres personnes saintes qui décrivent la réalité horrible qu’est vraiment l’enfer.

Tout comme le corps physique a besoin de nourriture quotidienne pour survivre,  l’âme a donc plus besoin de nourriture spirituelle pour pouvoir tenir ferme contre l’attaque quotidienne du diable. Manger quelques fois par an ne suffit pas pour aider à garder un corps sain, et l’âme aussi a besoin des réflexions sur l’enfer et la mort afin de se rappeler sa fin dernière.

Pour soulager la faim de l’âme pour la justice, cette compilation d’articles donnera à l’âme recherchant la vérité une provision annuelle de nourriture spirituelle jusqu’à sa mort afin qu’une trop longue période de temps ne s’écoule sans qu’elle réfléchisse sur sa fin.

La raison la plus courante pour laquelle une personne rechute dans le péché est sans aucun doute un relâchement de son examen, de sa lecture et méditation sur les sujets de l’enfer, la mort et le jugement éternel. Voilà pourquoi ce livre est d’une longueur importante avec beaucoup de sujets différents sur l’enfer et la mort, de sorte qu’il reste encore à lire de nouvelles choses sur les principaux sujets de l’enfer et de la damnation.

Pour la plupart des gens, la répétition du même sujet rend la plupart des choses ennuyeuses ou pénibles, et c’est la raison pour laquelle ce texte présente des révélations les plus palpitantes d’âmes damnées qui stimulent l’imagination pour voir les différents événements qui sont leurs sont représentés. L’imagination et le pouvoir d’imaginer des choses, qui nous ont été donnés par Notre Seigneur, est un outil puissant à utiliser pour attaquer le diable et ses sbires, mais malheureusement, la plupart des gens utilisent ce don méditatif de Notre Seigneur à des fins maléfiques et sensuelles à la place, choisissant la damnation éternelle pour un seul bref moment de délices sensuels, sans valeur.

Il ne fait aucun doute que la méditation quotidienne, ou le souvenir de la pensée sur l’enfer, la mort et le jugement, sert de meilleure réponse à toutes les tentations que le diable nous inflige, car aucune personne saine d’esprit ne choisirait jamais le péché aussi longtemps qu’elle se rappellerait ce qu’est le but final de son péché.

Notre Seigneur lui-même a utilisé des événements communs dans nos vies pour décrire l’enfer, le jugement et la damnation pour nous montrer que la méditation sur l’enfer pourrait être adaptée à différents contextes, lieux et conditions de vie. Ainsi, une femme debout près du poêle pourrait regarder dans la casserole en ébullition, imaginer et voir une image de l’enfer dedans, tandis qu’une autre personne pourrait se pencher sur un feu, et imaginer voir les flammes encerclant les âmes de tous les misérables pécheurs qui choisissent la mort plutôt que la vie, tandis qu’un troisième, qui récolte le champ pourrait méditer sur la façon dont la récolte symbolise le jugement final où le bon grain serait récolté, mais où la balle serait jetée dans le feu éternel, et ainsi de suite. En vérité, les méditations sur la mort et l’enfer que l’on peut concevoir sont littéralement illimitées.

Le diable connaît très bien la puissance de la méditation sur l’enfer et de la mort, ce qui est la raison pour laquelle il travaille puissamment pour que l’âme oublie ces sujets, mais l’âme qui craint vraiment la damnation, n’oubliera jamais cette vérité sur l’enfer, et nourrira constamment sa volonté et son âme avec, pour la construction de son armure spirituelle chaque jour afin de ne pas tomber en proie au démon de nouveau.

Même les plus grands saints n’ont pas négligé la méditation sur l’enfer, ce qui nous montre que nous, qui sommes infiniment inférieurs à eux, nous devons examiner ce sujet beaucoup plus souvent qu’eux. Alors que les sujets de l’enfer et de la mort sont souvent pénibles et tristes à envisager, pour être sauvé, il est préférable d’être un peu triste dans cette vie afin de se réjouir pour toujours dans le ciel plutôt que d’être heureux pendant un moment, et puis souffrir à jamais.

Le prédicateur qui utilise ce livre en sa chaire ou dans la prédication devrait essayer de parler d’autant de sujets que possible, (mais pas trop brièvement de n’importe quel sujet unique car chaque sujet doit être traité avec un certain temps afin d’être fermement planté dans l’esprit) car l’âme peut suivre plus facilement un sermon avec de nombreux sujets, car la plupart des gens sont très facilement ennuyés. Ainsi, le prédicateur doit utiliser les thèmes et les parties les plus efficaces de ce texte, plutôt que de simplement lire directement le texte du début à la fin. Le prédicateur doit aussi toujours utiliser un langage descriptif qui brosse un tableau afin que l’esprit comprenne facilement, comme décrire les pensées, les sentiments et les tourments des damnés.

La méditation sur l’enfer, la mort et le jugement peut être faite de quatre bonnes manières.

D’abord, par la lecture des textes, des sermons ou des histoires concernant le sujet de l’enfer, du jugement et de la mort.

Deuxièmement, en entendant des sermons ou en voyant des vidéos sur ce sujet.

Troisièmement, simplement en méditant sur le sujet de l’enfer, qui, comme nous l’avons dit, est plus efficace après en avoir lu un à ce sujet. Les propres expériences de la vie d’une personne sont très efficaces et font un effet beaucoup plus important sur son propre esprit que les énonciations, paroles ou expériences d’autres personnes, et ainsi, si une personne avait été proche de la mort, ou avait été dans une situation où la mort aurait pu arriver, ou avait beaucoup souffert physiquement ou émotionnellement, comme avec des maladies ou d’autres problèmes, ces situations seront sans aucun doute très efficaces pour faire une bonne méditation concernant la mort, le jugement et l’enfer.

Et quatrièmement, en faisant pénitence comme le jeûne ou d’autres choses qui châtient le corps, afin d’aider le corps et l’esprit à connaître ce que sera l’enfer, dans une certaine mesure. Si nous pensons que les petites pénitences que nous faisons sur cette terre sont désagréables ou douloureuses, combien plus la douleur dans l’enfer est-elle insupportable ? La quatrième façon de contempler l’enfer doit évidemment aussi être ajoutée à la lecture sur ce sujet afin d’aider à faire une méditation plus puissante et efficace.

Le petit nombre de ceux qui sont sauvés par Saint Léonard de Port-Maurice

Saint Léonard de Port-Maurice était un moine franciscain le plus saint qui vivait au monastère de Saint Bonaventure à Rome. Il a été l’un des plus grands missionnaires de l’histoire de l’Eglise. Il a prêché à des milliers de gens sur les places de chaque ville et village où les églises ne pouvait pas contenir ses auditeurs. Si brillante et sainte était son éloquence, qu’une fois, quand il effectuait une mission de deux semaines à Rome, le Pape et le Collège des cardinaux sont venus pour l’entendre. L’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge, l’adoration du Saint-Sacrement et la vénération du Sacré-Cœur de Jésus tenaient la place dans ses croisades. Il ne fut pas peu responsable de la définition de l’Immaculée Conception faite un peu plus de cent ans après sa mort. Il nous a aussi donné les Divines louanges, que l’on dit à la fin de la bénédiction. Mais le plus célèbre de Saint-Léonard était sa dévotion pour le Chemin de Croix. Il est mort d’une mort des plus sainte dans sa soixante-cinquième année, après vingt-quatre années de prédication ininterrompue.

Un des sermons les plus célèbres de Saint-Léonard de Port-Maurice était « Le petit nombre de ceux qui sont sauvés ». C’était celui qu’on évoquait pour la conversion de grands pécheurs. Ce sermon, comme ses autres écrits, a été soumis à l’examen canonique au cours du processus de canonisation. Il passe en revue les différents états de vie des chrétiens et se termine par le petit nombre de ceux qui sont sauvés, par rapport à la totalité des hommes.

Le lecteur qui médite sur ce texte remarquable va saisir le bien-fondé de son argumentation, qui lui a valu l’approbation de l’Église. Voici le sermon vibrant et émouvant du grand missionnaire.

Introduction

Dieu merci, le nombre des disciples du Rédempteur n’est pas si petit que la méchanceté des Scribes et des Pharisiens fut capable de triompher. Bien qu’ils se sont efforcés de calomnier l’innocence et de tromper la foule avec leurs sophismes perfides en discréditant la doctrine et le caractère de notre Seigneur, pour trouver des taches même dans le soleil, beaucoup ont encore reconnu en lui le vrai Messie, et, sans peur des châtiments ou des menaces, ont ouvertement rejoint sa cause. Ceux qui ont suivi le Christ L’ont-ils suivi dans la même gloire ? Oh, c’est là où je révère le mystère profond et adore silencieusement les abîmes des décrets divins, plutôt que de décider témérairement sur un tel grand point ! Le sujet que je traiterai aujourd’hui en est un très grave ; il a même fait trembler les piliers de l’Eglise, rempli les plus grands saints de terreur et peuplé les déserts d’anachorètes. Le point de cette instruction est de décider si le nombre de chrétiens qui sont sauvés est plus ou moins grand que le nombre de chrétiens qui sont damnés ; cela, je l’espère, produira en vous une crainte salutaire des jugements de Dieu.

Frères, à cause de l’amour que je vous porte, je voudrais être en mesure de vous rassurer avec la perspective d’un bonheur éternel en disant à chacun de vous : Vous êtes certains d’aller au paradis ; le plus grand nombre de chrétiens est sauvé, de sorte que vous serez également sauvés. Mais comment puis-je vous donner cette douce assurance si vous vous révoltez contre les décrets de Dieu comme si vous étiez vos propres pires ennemis ? Je constate en Dieu un désir sincère de vous sauver, mais je trouve en vous un penchant décidé d’être damné. Alors qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui si je parle clairement ? Je vous déplairai. Mais si je ne parle pas, je déplairai à Dieu.

Par conséquent, je vais diviser ce sujet en deux points. Dans le premier, pour vous remplir de crainte, je vais laisser les théologiens et les Pères de l’Eglise se prononcer sur la question et qui déclarent que le plus grand nombre de chrétiens adultes sont damnés ; et, en adoration silencieuse de ce terrible mystère, je vais garder mes propres sentiments pour moi-même. Dans le deuxième point je vais essayer de défendre la bonté de Dieu contre les impies, je vous prouverai que ceux qui sont damnés sont damnés par leur propre méchanceté, parce qu’ils voulaient être damnés. Alors, voici deux vérités très importantes. Si la première vérité vous effraie, ne m’en tenez pas rigueur, comme si je voulais rendre le chemin des cieux plus étroit pour vous … les théologiens et les Pères de l’Église … vont graver cette vérité dans votre cœur par la force de la raison. Si vous êtes déçus par la deuxième vérité, rendez grâce à Dieu, car il ne veut qu’une chose : que vous Lui donniez vos cœurs totalement. Enfin, si vous me forcez à vous dire clairement ce que je pense, je vais le faire pour votre consolation.

L’enseignement des Pères de l’Eglise

Ce n’est pas une vaine curiosité, mais une précaution salutaire de proclamer du haut de la chaire certaines vérités qui servent merveilleusement à contenir l’indolence des libertins, qui parlent toujours de la miséricorde de Dieu et de la façon dont il est facile de se convertir, qui vivent plongés dans toutes sortes de péchés et sont profondément endormis sur la route de l’enfer. Pour les détromper et pour les réveiller de leur torpeur, aujourd’hui examinons cette grande question : Est ce que le nombre de chrétiens qui sont sauvés est supérieur au nombre de chrétiens qui sont damnés ?

… Le seul but [de ce sermon] est de contenir la fierté des libertins qui rejettent la sainte crainte de Dieu de leur cœur et unissent leurs forces avec le diable qui, selon le sentiment d’Eusèbe, damne les âmes en les rassurant. Pour résoudre ce doute, mettons les Pères de l’Église, à la fois grec et latin, d’un côté ; de l’autre, les théologiens les plus savants et des historiens érudits ; et mettons la Bible au milieu pour tout voir. Maintenant, écoutez pas ce que je vais vous dire – car je vous ai déjà dit que je ne veux pas parler pour moi-même ou mee prononcer sur la question – mais écoutez ce que ces grands esprits ont à vous dire, ceux qui sont des balises dans le Église de Dieu pour donner la lumière aux autres afin qu’ils ne manquent pas le chemin du ciel. De cette manière, guidée par la triple lumière de la foi, de l’autorité et de la raison, nous serons en mesure de résoudre cette grave question avec certitude.

Notez bien qu’il n’y est pas question ici de la race humaine dans son ensemble, ni de tous les catholiques pris sans distinction, mais seulement des adultes catholiques, qui ont le libre choix et sont donc capables de coopérer dans la grande affaire de leur salut. Voyons d’abord à consulter les théologiens reconnus pour examiner les choses plus attentivement et pour ne pas exagérer dans leur enseignement : écoutons deux cardinaux savants, Cajetan et Bellarmin. Ils enseignent que le plus grand nombre de chrétiens adultes sont damnés, et si je devais prendre le temps de souligner les raisons sur lesquelles ils se fondent, vous seriez convaincus par vous-mêmes. Mais je me limiterai ici à citer Suarez. Après avoir consulté tous les théologiens et pour faire une étude diligente de la question, il a écrit, « Le sentiment le plus commun qui est tenu est que, parmi les chrétiens, il y a plus d’âmes damnées que d’âmes prédestinées.  »

Ajouter l’autorité des Pères grecs et latins à celle des théologiens, et vous verrez que la quasi-totalité d’entre eux disent la même chose. Ceci est le sentiment de saint Théodore, Saint-Basile, Saint Ephrem, et Saint Jean Chrysostome. Qui plus est, selon Baronius il était une opinion commune parmi les Pères grecs que cette vérité a été expressément révélée à Saint-Siméon le Stylite et que, après cette révélation, c’était pour assurer son salut qu’il a décidé de vivre debout au sommet d’un pilier pour quarante ans, exposé aux intempéries, un modèle de pénitence et de sainteté pour tout le monde. Maintenant, consultons les Pères latins. Vous entendrez Saint Grégoire disant clairement : «Beaucoup atteignent la foi, mais quelques-uns  le royaume des cieux ». Saint Anselme déclare : « Rares sont ceux qui sont sauvés« . Saint Augustin affirme encore plus clairement : «Par conséquent, quelques-uns sont sauvés par rapport à ceux qui sont damnés « . Le plus terrifiant, cependant, est Saint Jérôme. A la fin de sa vie, en présence de ses disciples, il dit ces mots terribles : « Sur cent mille personnes dont la vie a toujours été mauvaise, vous en trouverez à peine une qui est digne d’indulgence « .

Les paroles de la Sainte Écriture

Mais pourquoi chercher les opinions des Pères et des théologiens, quand l’Écriture sainte règle la question si clairement ? Regardez dans l’Ancien et le Nouveau Testament, et vous trouverez une multitude de chiffres, des symboles et des mots qui indiquent clairement cette vérité : très peu sont sauvés. Au temps de Noé, toute la race humaine a été submergée par le déluge, et seulement huit personnes ont été sauvées dans l’arche. Saint Pierre dit : « Cette arche était la figure de l’Eglise« , tandis que Saint Augustin ajoute : « Et ces huit personnes qui ont été sauvées signifient que très peu de chrétiens sont sauvés, car il y en a très peu qui renoncent sincèrement au monde, et ceux qui y renoncer seulement en paroles ne font pas partie du mystère représenté par cette arche« . La Bible nous dit aussi que seuls deux Hébreux sur deux millions sont entrés dans la terre promise après être sorti d’Egypte, et que seulement quatre ont échappé au feu de Sodome et des autres villes brûlantes qui ont péri avec elle. Tout cela signifie que le nombre des damnés qui seront jetés dans le feu comme de la paille est bien supérieur à celui des sauvés, que le Père céleste rassemblera un jour dans ses granges comme le blé précieux.

Je ne voudrais pas terminer sans souligner toutes les figures par lesquelles l’Ecriture Sainte confirme cette vérité ; bornons-nous à l’écoute de l’oracle vivant de la Sagesse incarnée. Quand Notre Seigneur répond à l’homme curieux dans l’Evangile qui lui a demandé, « Seigneur, est-ce seulement quelques-uns qui sont sauvés ?  » A t-il gardé le silence ? A t-il répondu avec hésitation ? A t-il caché sa pensée de peur d’effrayer la foule ? Interrogé par un seul, il traite de toutes les personnes présentes. Il leur dit : «Vous me demandez s’il y en a seulement quelques-uns qui sont sauvés ? » Voici ma réponse : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer et ne pourront pas« . Qui parle ici ? C’est le Fils de Dieu, la Vérité Eternelle, qui dit à une autre occasion encore plus clairement : « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus« . Il ne dit pas que tous sont appelés et pour tous les hommes peu sont élus, mais que beaucoup sont appelés ; cela signifie, ce que saint Grégoire explique, sur tous les hommes, beaucoup sont appelés à la vraie foi, mais peu d’eux-uns sont sauvés. Frères, ce sont les paroles de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Sont-elles claires ? Elles sont vraies. Dites-moi maintenant s’il est possible pour vous d’avoir la foi dans votre cœur et de ne pas trembler.

Salut dans les différents états de vie

Mais, oh, je vois que, en parlant de cette manière pour tous en général, je manque à mon point. Alors appliquons cette vérité à différents états, et vous comprendrez que vous devez soit rejeter la raison, l’expérience et le sens commun des fidèles, ou avouer que le plus grand nombre de catholiques est damné. Y a t-il un Etat dans le monde plus favorable à l’innocence dans lequel le salut semble plus facile et dont les gens ont une idée plus élevée que celle des prêtres, les lieutenants de Dieu ? À première vue, qui ne pense pas que la plupart d’entre eux ne sont pas seulement bons, mais même parfaits ; pourtant, je suis frappé d’horreur quand j’entends Saint Jérôme déclarant que bien que le monde soit plein de prêtres, à peine un sur cent vit d’une manière conforme à son Etat ; quand j’entends un serviteur de Dieu attestant qu’il a appris par la révélation que le nombre de prêtres qui tombent en enfer chaque jour est si grand qu’il lui semblait impossible d’en laisser sur terre ; quand j’entends Saint Chrysostome criant avec les larmes aux yeux,  » Je ne crois pas que beaucoup de prêtres sont sauvés, je crois, au contraire, que le nombre de ceux qui sont damnés est supérieur.  »

Regardez encore plus haut, pour voir les prélats de l’Église, les Saint-pasteurs, qui ont charge d’âmes. Le nombre de ceux qui sont sauvés parmi eux est-il plus que le nombre de ceux qui sont damnés ? Écoutez Cantimpre ; cela portera sur un événement pour vous, et vous pouvez en tirer les conclusions. Il y avait un synode qui se tint à Paris, et un grand nombre de prélats et de pasteurs qui avaient la charge d’âmes étaient présents ; le roi et les princes sont aussi venus pour ajouter de l’éclat à cette assemblée par leur présence. Un célèbre prédicateur a été invité à prêcher. Alors qu’il préparait son sermon, un horrible démon lui apparut et lui dit : « Mettez vos livres de côté. Si vous voulez donner un sermon qui sera utile à ces princes et prélats, contentez-vous de leur dire de notre part, ‘Nous les princes des ténèbres vous remercions, princes, prélats et pasteurs d’âmes, qu’en raison de votre négligence, le plus grand nombre de fidèles soient damnés ; aussi, nous économisons une récompense pour vous pour cette faveur, quand vous serez avec nous en enfer « .

Malheur à vous qui commandez les autres ! Si tant de gens sont damnés par votre faute, qu’est-ce qui va vous arriver ? Si quelques-uns de ceux qui sont les premiers dans l’Eglise de Dieu sont sauvés, qu’est-ce qui va vous arriver ? Prenez tous les Etats, les deux sexes, toutes les conditions : les maris, les épouses, les veuves, les jeunes femmes, les jeunes hommes, soldats, marchands, artisans, riches et pauvres, nobles et plébéiens. Que dirons-nous à propos de tous ces gens qui vivent si mal ? Le récit suivant de Saint Vincent Ferrier va vous montrer ce que vous pouvez penser. Il raconte qu’un archidiacre de Lyon a rendu sa charge et se retira dans un lieu désert pour faire pénitence, et qu’il est mort le même jour et heure que Saint Bernard. Après sa mort, il est apparu à son évêque et lui dit,  » Sachez, Monseigneur, qu’à l’heure même où je passais là, 33 000 personnes sont également mortes. Sur ce nombre, Bernard et moi-même sommes montés au ciel sans délai, trois sont allés au purgatoire, et tous les autres sont tombés en enfer « .

Nos chroniques rapportent un événement encore plus terrible. Un de nos frères, bien connus pour sa doctrine et sainteté, prêchait en Allemagne. Il a représenté la laideur du péché d’impureté si fort qu’une femme tomba morte de chagrin devant tout le monde. Puis, revenant à la vie, elle dit, « Lorsque je fus présenté devant le Tribunal de Dieu, soixante mille personnes sont arrivées en même temps de toutes les parties du monde ; sur ce nombre, trois ont été sauvées en allant au Purgatoire, et tout le reste a été condamné « .

O abîme des jugements de Dieu ! Sur plus de trente mille, cinq seulement ont été sauvés ! Et pour soixante mille, seulement trois sont allés au ciel ! Vous pécheurs qui m’écoutez, dans quelle catégorie vous serez numérotés ? … Que dites-vous ? … Que pensez-vous ? …

Je vous vois presque tous baisser vos têtes, remplis d’étonnement et d’horreur. Mais laissons de côté notre stupeur, et au lieu de nous flatter, essayons de tirer quelque profit de notre peur. Est-il vrai qu’il y a deux routes qui mènent au ciel : l’innocence et la repentance ? Maintenant, si je vous montre que très peu prennent l’une de ces deux routes, des gens rationnels vous conclure que très peu sont sauvés. Et pour parler de preuves : dans quel âge, emploi ou état vous trouvez que le nombre des méchants n’est pas cent fois supérieur à celui du bien, et dont on pourrait dire : «Les bons sont si rares et les méchants sont en si grand nombre ? » Nous pourrions dire de notre temps ce que dit Salvianus du sien : il est plus facile de trouver une multitude innombrable de pécheurs plongés dans toutes sortes d’iniquités que quelques hommes innocents. Combien de fonctionnaires sont totalement honnêtes et fidèles à leurs devoirs ? Combien de marchands sont justes et équitables dans leur commerce ; combien d’artisans exacts et véridiques ; combien de vendeurs désintéressés et sincères ? Combien d’hommes de loi ne rejettent pas l’équité ? Combien de soldats ne marchent pas sur l’innocence ; combien de maîtres ne pas refusentt injustement le salaire de ceux qui les servent, ou ne cherchent pas à dominer leurs inférieurs ? Partout, les bons sont rares et les méchants en grand nombre. Qui ne sait pas qu’aujourd’hui il y a tellement de libertinage chez les hommes matures, de liberté chez les jeunes filles, de vanité chez les femmes, de licence de la noblesse, de corruption dans la classe moyenne, de dissolution chez les personnes, d’impudence parmi les pauvres, que l’on pourrait dire ce que David dit de son temps : « Tous mes semblables se sont égarés … il n’y en a même pas un qui fasse le bien, pas même un seul « .

Allez dans la rue et sur la place, dans le palais et la maison, en ville et à la campagne, dans un tribunal et la cour de justice, et même dans le temple de Dieu. Où trouverez-vous la vertu ? « Hélas !  » pleure Salvianus,  » sauf pour un très petit nombre qui fuient le mal, ce qui est l’assemblée des chrétiens, sinon un puits de vice ?  » Tout ce que nous pouvons trouver partout est l’égoïsme, l’ambition, la gourmandise, et le luxe. La plus grande partie des hommes n’est-elle pas souillée par le vice de l’impureté, et ne constitue pas ce que Saint Jean est en droit d’appeler « Le monde entier – si quelque chose de plus coupable peut être invoqué – est assis dans la méchanceté [gît au pouvoir du mauvais] ?  » Je ne suis pas celui qui vous le dis ; la raison vous oblige à croire que sur ceux qui vivent si mal, très peu sont sauvés.

Mais vous allez dire : La pénitence ne sert-elle pas à réparer la perte de l’innocence ? Cela est vrai, je l’avoue. Mais je sais aussi que la pénitence est si difficile dans la pratique, nous en avons perdu l’habitude si complètement, et elle est tellement abusée par les pécheurs, que cela seul devrait suffire à vous convaincre que très peu sont sauvés par ce chemin. Oh, combien il est escarpé, étroit, épineux, horrible à voir et difficile à monter ! Partout où nous regardons, nous voyons des traces de sang et des choses qui rappellent de tristes souvenirs. Beaucoup s’affaiblissent à la vue de celui-ci. Beaucoup se retirent au début. Beaucoup tombent de fatigue au milieu, et beaucoup abandonnent misérablement à la fin. Et combien peu sont ceux qui persévèrent dedans jusqu’à la mort ! Saint Ambroise dit qu’il est plus facile de trouver des hommes qui ont gardé leur innocence que de trouver tous ceux qui ont fait pénitence convenable.

Si vous considérez le sacrement de pénitence, il y a tant de confessions déformées, donc beaucoup d’excuses étudiées, tant de repentirs trompeurs, tant de fausses promesses, tant de résolutions inefficaces, tant d’absolutions invalides ! Souhaitez-vous considérer comme valide la confession de quelqu’un qui s’accuse des péchés d’impureté et tient encore à leur occasion ? Ou quelqu’un qui s’accuse des injustices manifestes avec aucune intention de faire toute réparation que ce soit pour eux ? Ou quelqu’un qui retombe dans les mêmes iniquités juste après la confession ? Oh, les horribles violations de ce grand sacrement ! Un aveu pour éviter l’excommunication, une autre pour se faire la réputation d’un pénitent. On se débarrasse de ses péchés pour calmer ses remords, un autre les cache par honte. On les accuse imparfaitement par malice, pour un autre on les décrit par habitude. On n’a pas la véritable fin du sacrement à l’esprit, un autre fait défaut à la peine nécessaire, et encore à un autre le but ferme. Pauvres confesseurs, quels efforts vous faites pour amener le plus grand nombre de pénitents à ces résolutions et actes, sans laquelle la confession est un sacrilège, l’absolution une condamnation et la pénitence une illusion ?

Où sont-ils maintenant, ceux qui croient que le nombre des sauvés parmi les chrétiens est supérieur à celui des damnés et qui, pour autoriser leur avis, le raisonnent ainsi : la plus grande partie des catholiques adultes meurent dans leurs lits armés avec les sacrements de l’Eglise, donc la plupart des adultes catholiques sont sauvés ? Oh, quel bon raisonnement ! Vous devez dire exactement le contraire. La plupart des adultes catholiques se confessent mal à la mort, donc la plupart sont damnés. Je dis « d’autant plus certainement » car une personne mourante qui n’a pas bien avoué quand elle était en bonne santé aura encore plus de mal à le faire quand elle sera au lit avec un coeur lourd, une tête instable, un esprit confus ; quand elle y est opposée à bien des égards par des objets encore vivants, par des occasions encore fraîches, par les habitudes adoptées, et surtout par les démons qui cherchent tous les moyens à la jeter dans la géhenne. Maintenant, si vous ajoutez à tous ces faux pénitents tous les autres pécheurs qui meurent de façon inattendue dans le péché, à cause de l’ignorance ou de leurs parents, les défauts de médecins, ceux qui meurent d’empoisonnement ou qui sont enterrés dans les tremblements de terre, ou d’un accident vasculaire cérébral, ou d’une chute, ou sur le champ de bataille, dans un combat, pris dans un piège, frappé par la foudre, brûlé ou noyé, n’êtes-vous pas obligé de conclure que la plupart des adultes chrétiens sont damnés ? Tel est le raisonnement de Saint Jean Chrysostome. Ce Saint dit que la plupart des chrétiens marchent sur la route de l’enfer tout au long de leur vie. Pourquoi, alors, êtes-vous surpris que le plus grand nombre aille en enfer ? Pour en venir à une porte, vous devez prendre la route qui y mène. Qu’avez-vous à répondre à une telle puissante raison ?

La réponse, vous allez me dire, est que la miséricorde de Dieu est grande. Oui, pour ceux qui le craignent, dit le Prophète ; mais grande est sa justice pour celui qui ne le craint pas, et il condamne tous les pécheurs obstinés.

Alors vous me direz : Eh bien, pour qui est le paradis sinon pour les chrétiens ? Il est pour les chrétiens, bien sûr, mais pour ceux qui ne déshonorent leur caractère et qui vivent en tant que chrétiens. En outre, si au nombre de chrétiens adultes qui meurent dans la grâce de Dieu, vous ajoutez la foule innombrable des enfants qui meurent après le baptême et avant d’atteindre l’âge de raison, vous ne serez pas surpris que l’apôtre saint Jean, parlant de ceux qui sont sauvés, dit, « je vis une grande foule, que personne ne pouvait compter« .

Et voici que se trompent ceux qui prétendent que le nombre des sauvés parmi les catholiques est supérieur à celui des damnés … Si à ce nombre, vous ajoutez les adultes qui ont gardé la robe d’innocence, ou qui, après l’avoir souillée, se ont lavés dans les larmes de pénitence, il est certain que le plus grand nombre est sauvé ; et cela explique les mots de Saint Jean, « j’ai vu une grande foule« , et ces autres paroles de Notre-Seigneur « Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident, et se réjouiront avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux« , et d’autres chiffres habituellement cités en faveur de cette opinion. Mais si vous parlez des chrétiens adultes, l’expérience, la raison, l’autorité, la bienséance et l’Écriture sont tous d’accord pour prouver que le plus grand nombre est damné. Ne croyez pas que de ce fait le paradis soit vide ; au contraire, c’est un royaume très peuplé. Et si les damnés sont «aussi nombreux que le sable dans la mer« , les sauvés sont «aussi nombreux que les étoiles du ciel», qui sont innombrables, à la fois pour les uns et les autres, bien que dans des proportions très différentes.

Un jour, saint Jean Chrysostome, prêchant dans la cathédrale de Constantinople et compte tenu de ces proportions, ne pouvait pas aider mais frémissait d’horreur et de demandait : « Hors de ce grand nombre de personnes, combien en pensez-vous qui seront sauvées ?  » Et, sans attendre une réponse, a t-il ajouté « Parmi tant de milliers de personnes, nous n’en trouverions pas une centaine qui sont sauvés, et je doute même pour les cent« . Quelle chose terrible ! Le grand Saint croit que sur tant de personnes, à peine une centaine serait sauvées ; et même alors, il doutait de ce nombre. Qu’est-ce qui va vous arriver à vous qui m’écoutez ? Grand Dieu, je ne peux pas y penser sans frémir ! Frères, le problème du salut est une chose très difficile ; car, selon les maximes des théologiens, quand une fin exige de grands efforts, quelques-uns seulement l’atteignent.

Voilà pourquoi Saint Thomas, le Docteur angélique, après avoir pesé toutes les raisons du pour et du contre dans son immense érudition, conclut enfin que le plus grand nombre de catholiques adultes sont damnés. Il dit : « Parce que la béatitude éternelle dépasse l’état naturel, d’autant qu’il a été privé de la grâce originelle,  petit est le nombre de ceux qui sont sauvés « .

Alors, enlevez le bandeau de vos yeux qui vous aveugle avec l’amour-propre, ce qui vous empêche de croire une telle vérité évidente en vous donnant des idées très fausses concernant la justice de Dieu, « Père juste, le monde ne t’a pas connu« , dit Notre Seigneur Jésus-Christ. Il ne dit pas « Père tout-puissant, Père le plus bon et miséricordieux« . Il dit : « Père juste « , afin que nous puissions comprendre que de tous les attributs de Dieu, aucun n’est moins connu que sa justice, parce que les hommes refusent de croire ce qu’ils ont peur de subir. Par conséquent, enlevez le bandeau qui recouvre vos yeux et dites en pleurant : Hélas ! Le plus grand nombre de catholiques, le plus grand nombre de ceux qui vivent ici, peut-être même ceux qui sont dans cette assemblée, sera damné ! Quel sujet pourrait être plus digne de vos larmes ?

Le roi Xerxès, debout sur une colline regardant son armée de cent mille soldats en ordre de bataille, et considérant que, pour chacun d’eux il n’y aurait pas un homme vivant dans une centaine d’années, a été incapable de retenir ses larmes. N’avons-nous pas plus de raison de pleurer sur la réflexion que sur tant de catholiques, le plus grand nombre sera damné ? Cette pensée ne fait-elle pas se déverser de nos yeux des fleuves de larmes, ou au moins produit dans notre cœur le sentiment de compassion ressentie par un frère augustinien, Ven. Marcellus de saint Dominique ? Un jour, alors qu’il méditait sur les peines éternelles, le Seigneur lui a montré combien beaucoup d’âmes allaient en enfer à ce moment et lui a fait voir une très large route sur laquelle vingt-deux mille réprouvés couraient vers l’abîme, entrant en collision les uns avec les autres. Le serviteur de Dieu a été stupéfait à cette vue et a hurlé « Oh, quel nombre ! Quel nombre ! Et plus encore sont à venir. O Jésus ! ô Jésus ! Quelle folie !  » Permettez-moi de répéter avec Jérémie « Qui va mettre de l’eau sur ma tête, et une fontaine de larmes à mes yeux ? Et je pleurerais jour et nuit les morts de la fille de mon peuple« .

Pauvres âmes ! Comment pouvez-vous courir si vite vers l’enfer ? Pour l’amour de la miséricorde, arrêtez et écoutez-moi pour un moment ! Soit vous comprenez ce que cela signifie d’être sauvé et d’être damné pour l’éternité, ou vous ne le faites pas. Si vous comprenez et qu’en dépit de cela, vous décidez de ne pas changer votre vie aujourd’hui, de faire une bonne confession et de fouler aux pieds le monde, en un mot, faire tous vos efforts pour être comptés parmi le petit nombre de ceux qui sont sauvés, je dis que vous ne disposez pas de la foi. Vous êtes plus excusable si vous ne comprenez pas, car il faut dire que vous êtes hors de votre esprit. Être sauvé pour l’éternité, être damné pour l’éternité, et ne pas faire tout votre possible pour éviter l’un et vous assurez de l’autre, est quelque chose d’inconcevable.

La bonté de Dieu

Peut-être que vous ne croyez pas encore les terribles vérités que je viens de vous enseigner. Mais ce sont les théologiens les plus hautement considérés, les plus illustres pères qui vous ont parlé à travers moi. Alors, comment pouvez-vous résister aux raisons soutenues par tant d’exemples et paroles de l’Ecriture ? Si vous hésitez encore, en dépit de cela, et si votre esprit est enclin à l’opinion contraire, cette considération ne suffit pas à vous faire trembler ? Oh, cela montre que vous ne vous souciez pas beaucoup de votre salut ! Dans cette importante question, un homme sensé est frappé plus fortement par le moindre doute sur le risque qu’il court que par la preuve de la ruine totale dans d’autres affaires dans lesquelles l’âme n’est pas impliquée. Un de nos frères, Saint Giles, avait l’habitude de dire que si un seul homme allait être damné, il ferait tout ce qu’il pourrait pour s’assurer qu’il n’était pas cet homme..

Alors, que devons-nous faire, nous qui savons que le plus grand nombre va être damné, et non seulement sur tous les catholiques ? Que devons-nous faire ? Prenez la résolution d’appartenir au petite nombre de ceux qui sont sauvés. Vous dites : Si le Christ voulait me damner, pourquoi m’a t-il créé ? Silence, la langue en éruption ! Dieu n’a pas créé quiconque pour le damner ; mais celui qui est damné, est damné parce qu’il veut l’être. Par conséquent, je vais maintenant m’efforcer de défendre la bonté de mon Dieu et de l’acquitter de tout blâme : ce qui sera le sujet du deuxième point.

Avant de continuer, recueillons d’un côté tous les livres et toutes les hérésies de Luther et de Calvin, et de l’autre côté les livres et les hérésies des pélagiens et semi-pélagiens, et brûlons-les. Certains détruisent la grâce, d’autres la liberté, et tous sont remplis d’erreurs ; alors jetez-les dans le feu. Tous les damnés ont sur leur front l’oracle du prophète Osée « Votre damnation vient de vous », afin qu’ils puissent comprendre que celui qui est damné, est condamné par sa propre malice et parce qu’il veut être damné.

Prenons d’abord ces deux vérités indéniables comme base : « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés« , « Tous sont dans le besoin de la grâce de Dieu« . Maintenant, si je vous montre que Dieu veut sauver tous les hommes, et que dans ce but il donne à tous sa grâce et tous les autres moyens nécessaires à l’obtention de cette fin sublime, vous serez obligé de convenir que quiconque est damné doit l’imputer à sa propre malice, et que si le plus grand nombre de chrétiens est damné, c’est parce qu’ils veulent être. « Votre damnation vient de vous, votre secours est seulement en Moi« .

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés

Dans une centaine d’endroits dans l’Écriture Sainte, Dieu nous dit qu’il désire vraiment sauver tous les hommes. «Est-ce ma volonté qu’un pécheur doive mourir, et non qu’il doive être converti de sa et vive ? … Je vis, dit le Seigneur Dieu. Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive« . Quand quelqu’un veut quelque chose de très bien, on est dit qu’il est en train de mourir de désir ; c’est une hyperbole. Mais Dieu a voulu et veut encore tellement notre salut qu’il est mort de désir, et il a souffert la mort pour nous donner la vie. Cette volonté de sauver tous les hommes n’est donc pas une volonté affectée, superficielle et apparente en Dieu ; il y a une volonté réelle, efficace et bénéfique ; car il nous donne tous les moyens les plus appropriés pour que nous soyons sauvés. Il ne nous les donne pas ainsi qu’on ne les obtienne pas ; Il nous les donne avec une volonté sincère, avec l’intention qu’ils aient leur effet. Et s’ils ne l’ont pas, il se montre affligé et offensé. Il commande même aux damnés de les utiliser afin d’être sauvés ; Il les exhorte à cela ; Il les oblige à cela ; et s’ils ne le font pas, ils pèchent. Par conséquent, ils peuvent le faire et ainsi être sauvés.

Bien plus, parce que Dieu voit que nous ne pouvions même pas faire usage de sa grâce sans son aide, il nous donne d’autres aides ; et si elles restent parfois inefficaces, c’est de notre faute ; pour ces mêmes aides, on peut en abuser et être damné avec elles, et un autre peut faire le bien et être sauvé ; il pourrait même être sauvé avec des aides moins puissantes. Oui, il peut arriver que nous abusions d’une plus grande grâce et soyons damnés, tandis qu’unautre coopère avec une grâce moindre et il est sauvé.

Saint Augustin s’exclame : «Si donc quelqu’un se détourne de la justice, il est porté par sa volonté libre, dirigé par sa concupiscence, trompé par sa propre persuasion« . Mais pour ceux qui ne comprennent pas la théologie, voici ce que je dois leur dire : Dieu est si bon que quand il voit un pécheur courir à sa ruine, il court après lui, l’appelle, le supplie et l’accompagne jusqu’aux portes de l’enfer ; Que ne fera t-il pas pour le convertir ? Il lui envoie de bonnes inspirations et de saintes pensées, et s’il n’en profite pas, il se met en colère et est indigné, il le poursuit. Va t-Il le frapper ? Non, il bat l’air et lui pardonne. Mais le pécheur n’est pas encore converti. Dieu lui envoie une maladie mortelle. C’est certainement tout pour lui. Non, frères, Dieu le guérit ; le pécheur devient obstiné dans le mal, et Dieu dans sa miséricorde, le regarde d’une autre façon ; Il lui donne une autre année, et quand cette année est terminée, il lui en accorde encore un autre.

Mais si le pécheur veut toujours se jeter dans l’enfer, en dépit de tout cela, que fait Dieu ? Il l’abandonne ? Non, il le prend par la main ; et, tandis qu’il a un pied en enfer, et l’autre à l’extérieur, il lui prêche encore, il le supplie de ne pas abuser de ses grâces. Maintenant, je vous demande, si cet homme est damné, n’est-il pas vrai qu’il est damné contre la Volonté de Dieu et parce qu’il veut être damné ? Venez et demandez-moi maintenant : Si Dieu voulait me damner, pourquoi m’a t-il créé ?

Pécheur ingrat, apprenez aujourd’hui que si vous êtes damné, ce n’est pas Dieu qui est à blâmer, mais vous et votre volonté propre. Pour vous convaincre de cela, descendez, même dans les profondeurs de l’abîme, et là, je vous amènerai une de ces âmes damnées misérables brûlant en enfer, de sorte qu’elle puisse expliquer cette vérité pour vous. En voici une maintenant : « Dites-moi, qui êtes-vous ? » «Je suis un pauvre idolâtre, né dans un pays inconnu, j’ai jamais entendu parler du ciel ou de l’enfer, ni de ce que je souffre maintenant « . « Partez, vous n’êtes pas celui que je recherche pour les pauvres malheureux ! ». Une autre est à venir ; elle est là« . Qui êtes-vous ?  » « Je suis un schismatique deses extrémités de la Tartarie ; je vivais toujours dans un état non civilisé, en sachant à peine qu’il y a un Dieu« . « Vous n’êtes pas celui que je veux ; retournez en enfer« . Voici une autre« . Et qui êtes-vous ? » «Je suis un pauvre hérétique du Nord. Je suis né sous le Pôle et j’ai jamais vu la lumière du soleil ou la lumière de la foi« . « Ce n’est pas vous que je cherche, retournez à l’enfer« . Frères, mon cœur est brisé en voyant ces malheureux qui ne savaient même pas la vraie foi parmi les damnés. Même ainsi, sachez que la sentence de condamnation a été prononcée contre eux et ils ont dit,  » Ta damnation vient de toi « . Ils ont été condamnés parce qu’ils voulaient l’être. Ils ont reçu beaucoup d’aides de Dieu pour être sauvés ! Nous ne savons pas ce qu’ils étaient, mais nous les connaissons bien, et maintenant ils crient « O Seigneur, Tu es juste … et tes jugements sont équitables« .

Frères, vous devez savoir que la croyance la plus ancienne est la loi de Dieu, et que nous la portons tous écrite dans nos cœurs ; qu’elle peut être apprise sans maître, et qu’il suffit d’avoir la lumière de la raison afin de connaître tous les préceptes de cette loi. Voilà pourquoi même les barbares se cachaient quand ils ont commis le péché, parce qu’ils savaient qu’ils faisaient mal ; et ils sont damnés pour ne pas avoir respecté la loi naturelle inscrite dans leur coeur : s’ils l’avaient observée, Dieu aurait fait un miracle plutôt que de les laisser être damnés ; Il leur aurait envoyé quelqu’un pour leur apprendre et leur aurait donné d’autres aides, dont ils se sont rendus indignes en ne vivant pas en conformité avec les inspirations de leur conscience, qui ne manquait jamais de les avertir du bien qu’ils doivent faire et du mal qu’ils doivent éviter. Alors c’est leur conscience qui les a accusé devant le Tribunal de Dieu, et elle leur dit constamment en enfer « Ta damnation vient de toi« . Ils ne savent pas quoi répondre et sont obligés d’avouer qu’ils méritent leur sort. Maintenant, si ces infidèles n’ont aucune excuse, y en aura t-il pour tout catholique qui avait tant de sacrements, tant de sermons, de nombreuses aides à sa disposition ? Comment oser t-il dire « Si Dieu allait me damner, pourquoi m’a t-il créé ? » Comment ose t-il parler de cette manière, quand Dieu lui donne tant de nombreuses aides pour être sauvé ? Alors terminons le confondant.

Vous qui souffrez dans l’abîme, répondez-moi ! Y a t-il des catholiques parmi vous ? « Il y en a certainement ! » Combien ? Que l’un d’entre eux vienne ici !  » Cela est impossible, ils sont trop bas, et les faire venir jusque là mettrait tout l’enfer à l’envers ; il serait plus facile d’arrêter l’un d’eux quand il est en train de tomber« . Alors, je vous parle de ceux qui vivent dans l’habitude du péché mortel, dans la haine, dans la fange du vice de l’impureté, et qui se rapprochent de l’enfer chaque jour. Arrêtez, et revenez ; c’est Jésus qui vous appelle et qui, avec ses plaies, comme avec tant de voix éloquentes, vous crie

« Mon fils, si vous êtes damné, vous avez seulement vous-même à blâmer :« Votre damnation vient de vous« . Levez les yeux et voyez toutes les grâces dont je vous ai enrichi pour assurer votre salut éternel. Je pourrais vous avoir fait naître dans une forêt en Barbarie, comme je l’ai fait pour beaucoup d’autres, mais je vous ai fait naître dans la foi catholique ; Je vous avais élevé par un tel bon père, une telle excellente mère, avec les instructions et les enseignements les plus pures. Si vous êtes damné en dépit de cela, à qui sera la faute ? La votre, Mon fils, la votre : Votre damnation vient de vous.

«Je vous aurais jeté dans la géhenne après le premier péché mortel que vous avez commis, sans attendre le second : Je l’ai fait à tant d’autres, mais j’était patient avec vous, je vous ai attendu pendant de longues années, je suis toujours en attente de vous aujourd’hui dans la pénitence. Si vous êtes damné en dépit de tout cela, à qui la faute ? La votre, Mon fils, la votre : « Votre damnation vient de vous« . Vous connaissez combien sont morts devant vos yeux et ont été damnés : c’était un avertissement pour vous. Vous connaissez combien d’autres, j’en ai remis sur la bonne voie pour vous donner le bon exemple. Vous vous souvenez ce que cet excellent confesseur vous a dit ? Je suis celui qui le faisait le dire. Ne vous enjoignait-il pas de changer votre vie, de faire une bonne confession ? Je suis celui qui l’a inspiré. Rappelez-vous le sermon qui a touché votre cœu? Je suis celui qui vous a conduit là. Et ce qui est arrivé entre vous et moi dans le secret de votre cœur, … que vous ne pouvez jamais oublier.

« Ces inspirations intérieures, cette connaissance claire, ce remords constant de conscience, oseriez-vous les nier ? Tous étaient de si nombreuses aides de Ma grâce, parce que je voulais vous sauver. Je refusais de les donner à d’autres, et Je les ai donné à vous parce que je vous aimais tendrement. Mon fils, mon fils, si je leur ai parlé aussi tendrement que je vous parle aujourd’hui, combien d’autres âmes reviennent sur le droit chemin ! Et vous … vous vous détournez de Moi. Écoutez ce que je vais vous dire, car ce sont mes dernières paroles : vous m’avez coûté mon sang ; si vous voulez être damné, malgré le sang que j’ai versé pour vous, ne me blâmez pas, vous n’avez que vous-même  à accuser, et pendant toute l’éternité, n’oubliez pas que si vous êtes damné, malgré moi, vous êtes damné parce que vous voulez être damné : «Votre damnation vient de vous« .

O mon bon Jésus, les pierres se fendraient en entendant ces mots doux, de telles expressions tendres. Y a t-il quelqu’un ici qui veut être damné, de tant de grâces et d’aides ? Si il y a une, qu’il m’écoute, et qu’il résiste si il le peut.

Baronius raconte qu’après l’infâme apostasie de Julien de l’Apostat, il concevait une si grande haine contre le saint baptême que jour et a nuit, il cherchait une manière dont il pourrait effacer la sien. À cette fin, il prépara un bain de sang de chèvre et se plaça dedans, voulant que ce sang impur d’une victime consacrée à Vénus efface le caractère sacré du baptême de son âme. Un tel comportement semble abominable pour vous, mais si le plan de Julien avait été en mesure de réussir, il est certain qu’il souffrirait beaucoup moins en enfer.

Pécheurs, le conseil que je veux donner vous semble sans aucun doute étrange pour vous ; mais si vous comprenez bien, il est, au contraire, inspiré par une tendre compassion envers vous. Je vous en supplie à genoux, par le sang du Christ et par le Cœur de Marie, changez votre vie, revenez à la route qui mène au ciel, et faites tout votre possible pour appartenir au petit nombre de ceux qui sont sauvés. …

Vous êtes saisis d’horreur à une telle pensée ? Eh bien, jetez-vous aux pieds de Jésus-Christ et dites-Lui les larmes aux yeux et le cœur contrit : « Seigneur, je confesse que, jusqu’à présent, je n’ai pas vécu en tant que chrétien, je ne suis pas digne d’être compté parmi les élus. Je reconnais que je mérite d’être damné, mais Votre miséricorde est grande et, plein de confiance dans votre grâce, je vous dis [je vous proteste] que je veux sauver mon âme, même si je dois sacrifier ma fortune, mon honneur, ma vie même, tant que je suis sauvé. Si j’ai été infidèle jusqu’à présent, je me repens, je le déplore, je déteste mon infidélité, je vous demande humblement de me pardonner pour cela. Pardonnez-moi, bon Jésus, et renforcez-moi aussi, que je puisse être sauvé. Je ne vous demande pas de richesse, d’honneur ou la prospérité ; je vous demande seulement une seule chose, de sauver mon âme ».

Et Vous, ô Jésus ! Que dites-vous ? O Bon Pasteur [Berger], voyez la brebis égarée qui revient à Vous ; embrassez ce pécheur repentant, bénissez ses soupirs et larmes, ou plutôt bénissez ces gens qui sont si bien disposés et qui ne veulent rien mais [que] leur salut. Frères, aux pieds de Notre Seigneur, protestons-nous comme nous voulons sauver notre âme, coûte que coûte. Disons-Lui tous les larmes aux yeux : «Bon Jésus, je veux sauver mon âme », larmes bénies, bienheureux soupirs !  »

 

La doctrine de saint Léonard de Port-Maurice a sauvé et sauvera d’innombrables âmes jusqu’à la fin des temps. Voici ce que dit l’Eglise dans la prière de l’Office Divin, sixième leçon, parlant de l’éloquence céleste de Saint-Léonard : À l’entendre, même les cœurs de fer et d’airain étaient puissamment enclins à la pénitence, en raison de l’efficacité étonnante du sermon et le zèle brûlant du prédicateur. Et dans la prière liturgique, nous demandons au Seigneur : Donnez le pouvoir de plier les cœurs des pécheurs endurcis par les œuvres de la prédication.

Ce sermon de saint Léonard de Port-Maurice a été prêché pendant le règne du pape Benoît XIV, qui a tant aimé le grand missionnaire.

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Le livre chef-d’œuvre du père Martin Von Cochem « Les quatre dernières choses » (qui traite spécifiquement des sujets de l’enfer, de la crainte de Dieu, de la mort et du jugement), explique l’affreuse vérité des paroles de Notre Seigneur dans l’Evangile combien peu de personnes en réalité sur cette terre trouvent le chemin vers le ciel, même une fois en vivant sur cette terre, et beaucoup moins y persévèrent jusqu’à leur mort :

 » Permettez-moi de vous demander, ô lecteur, quelle proportion pensez-vous de tous ceux qui vivent sur cette terre seront sauvés ? La moitiés ? Ou un tiers ? Ou peut-être un quart ? Hélas, je crains, et non sans raison, que le nombre ne sera pas aussi grand. Jésus-Christ, qui est la Vérité éternelle, les saints apôtres et les Pères de l’Eglise, tous nous disent ce que ce sera.

 » Qu’est-ce que le Christ dit à propos du nombre des élus ? Ses paroles sont celles-ci : « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ». Il répète ces mots quand il parle de l’invité qui n’avait pas revêtu un habit de mariage : « Liez-lui les mains et les pieds, et jetez-le dans les ténèbres extérieures. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus ». Rien de plus ne devait être trouvé à cette intention dans toutes les Écritures saintes, ce passage ne pouvait pas échouer pour nous alarmer. Mais il y en a beaucoup d’autres semblables, dont je vais en citer un ou deux. Dans l’Evangile de saint Matthieu, nous lisons que Notre Seigneur a dit : « Entrez par la porte étroite, car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là, étroite est la porte et étroit est le chemin qui mènent à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent ». (Matt. 7, 3). Ces paroles ne sont-elles pas calculées pour nous inspirer l’inquiétude et l’appréhension ? Puissions-nous ne pas être parmi ceux qui vont par la porte large, qui marchent sur la large route qui se termine en perdition éternelle ? Pour que vous puissiez mieux apprécier la signification des paroles de Notre-Seigneur, et percevoir plus clairement combien peu sont les élus, observez que le Christ n’a pas dit que ceux-là étaient peu nombreux qui marchaient sur le chemin vers le ciel, mais qu’il n’y en avait que quelques-uns []trop peu] qui trouvaient ce chemin étroit. « Combien étroite est la porte qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent ». C’est comme si le Sauveur voulait dire : Le chemin qui mène au ciel est si étroit et si rude, il est tellement envahi, si sombre et difficile à discerner, qu’il y a beaucoup de gens qui, toute leur vie, ne le trouveront jamais. Et ceux qui le trouvent sont exposés en permanence au danger d’en dévier, de confondre leur chemin à leur insu errant loin de lui, parce qu’il est tellement irrégulier et envahi. C’est ce que saint Jérôme dit, dans son commentaire sur le passage en question. Encore une fois, il y en a certains qui quand ils sont sur la bonne voie, se hâtent de la quitter, car elle est si raide et pénible. Il y en a aussi beaucoup qui sont incités à quitter le chemin étroit par les ruses et les tromperies du diable, et donc, presque imperceptiblement pour eux-mêmes, sont conduits vers le bas en enfer ». (P. Martin Von Cochem, Les quatre dernières choses, p. 212-213)

Si seulement les gens pouvaient ouvrir leurs yeux de chair et commencer à voir avec leurs yeux spirituels comment est cette vie courte et la convoitise de la chair, tout le monde deviendrait immédiatement chaste et pure, mais personne ne veut aujourd’hui contempler ou méditer sur la fin de toute chair , qui est la mort et la décomposition dans la tombe. Ils se comportent comme des malades mentaux qui oublient volontairement qu’ils doivent mourir et être jugés par notre Seigneur Jésus-Christ. La pensée de la mort est en effet puissante pour vaincre tout péché et l’occasion de péché, mais alors que les gens savent qu’ils doivent mourir, ils choisissent délibérément d’oublier ce fait, car la pensée de la mort et le changement est contraire à leurs êtres charnels, et directement associés avec la pensée d’être jugés par Dieu pour leurs péchés. Et donc, ils choisissent d’oublier qu’ils doivent mourir et être jugés par Dieu afin de ne pas avoir à en sentir toute la détresse, la peur ou le remords de leur mauvaise conscience à chaque fois qu’ils pèchent.

Mais le temps viendra où – debout dans la honte et l’ignominie devant le monde entier au jour du jugement – ils seront obligés contre leur volonté de se rappeler et de confesser tout acte unique de péché et lascif [lubrique] qu’ils ont déjà commis à partir du moment où ils ont atteint l’âge de raison jusqu’à leur dernier souffle, puis, après leur juste condamnation , leur punition éternelle va commencer. Leur âme sera séparée de leur corps pourrissant de péché charnel pour l’intérêt de leurs affections et convoitises viles et honteuses et être jetée dans le feu éternel « dans l’étang brûlant de feu et de soufre, qui est la seconde mort ». (Apocalypse 21, 8)

La réalité de l’enfer : Histoires de personnes qui ont visité l’enfer et apparitions de damnés

LA RÉALITÉ DE L’ENFER

Un des grands dangers de ce siècle, et donc l’un des grands triomphes de Satan, est l’incrédulité croissante en l’existence de l’enfer. Pour beaucoup, l’enfer est devenu une fable, un mythe, une survivance désuète de «l’Ancien Testament, Dieu du feu, de soufre et de jugement ». Poussé par de fausses doctrines et un besoin de croire qu’il ne peut y avoir rien de tel qu’un châtiment éternel pour les torts sérieux « quand Jésus est un Dieu d’amour et de bonté », beaucoup ont jeté l’enfer par la fenêtre – avec la préoccupation du péché. Après tout, s’il n’y a pas d’enfer, alors pourquoi devrait-il y avoir de préoccupation pour le péché ? Malheureusement, ils oublient que «Je suis le Seigneur et je ne change pas» (Malachie 3, 6). L’Enfer ne s’est pas soudainement évaporé parce que nous préférerions. Combien Satan est subtil en ces temps. Il prend de plus en plus de gens dans les astuces de sa toile en déguisant son existence même. Il veut que vous baissiez la garde. S’il vous plaît ne soyez pas trompés. L’Enfer, la punition éternelle pour les péchés graves, existe. L’Ecriture, l’Eglise et les rapports des visionnaires des temps modernes confirment tous que l’enfer est une réalité – une réalité sans fin pour ces âmes qui doivent y résider avec Satan et tous les autres damnés pour toujours, parce que, par leur propre volonté et leur choix, ils ont rejeté Dieu tandis que sur la terre ils se exclus de la communion avec Lui.

LA BIBLE ET L’ENFER

Il y a plus de trente références répétées de l’existence de l’enfer dans l’Ancien Testament seul. Par exemple : « Les douleurs de la mort m’ont environné, et les périls de l’enfer m’ont atteint » (Psaume 114, 3). «Car le Seigneur Tout-Puissant se vengera d’eux, et les visitera jour du jugement. Et Il répandra du feu et des vers dans leur chair, afin qu’ils brûlent et qu’ils le sentent éternellement » (Judith 16, 20-21 ). « Retire-toi de moi, ne m’approche pas, parce que tu es impur ; ceux-là seront une fumée dans ma fureur [colère], un feu brûlant tout le jour » (Isaïe 65, 5). « Un feu s’est allumé dans ma fureur [colère], et il brûlera jusqu’aux extrémités [au plus profond] de l’enfer … J’assemblerai sur eux [les transgresseurs de ma loi] les maux, et j’épuiserai mes flèches sur eux» (Deutéronome 32, 22-23). « C’est un amas d’étoupes que l’assemblée des pécheurs, leur fin sera une flamme de feu » (Ecclésiastique 21, 10).« Il expiera tout ce qu’il a fait, et cependant il ne sera pas consumé ; … il sera oppressé et étouffé [brûlera] de chaleur, et toute sorte de douleurs fondront sur lui … Toutes sortes de ténèbres sont fermées à ses caches [caché dans ses lieux secrets] ; un feu qui ne s’allume point le dévorera ; » (Job 20, 18, 22, 26).

Dans les Évangiles, Jésus parle de l’enfer plus que du ciel. Dans l’Evangile de saint Matthieu, Jésus dit : « Mais je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère, sera dans le danger du jugement …. Et quiconque lui dira, imbécile, doit être dans le feu de la géhenne» (St Matt. 5, 22). « Le Fils de l’homme enverra ses anges, ils recueilleront et arracheront de son royaume tous ceux qui causent d’autres de pécher et tous les méchants. Ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents » (St Matt. 13, 41-42). Dans l’Evangile de saint Marc, Jésus avertit : «Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la, il est préférable pour toi d’entrer manchot dans la vie que d’avoir deux mains et d’aller dans la géhenne, dans le feu inextinguible …. » (Saint-Marc 9, 42).

Une description du jugement dernier dans le Livre de l’Apocalypse fait clairement le point : « Et je vis les morts, les grands et petits, se tenant en présence du trône, et les livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert, qui était le livre de vie. Et les morts furent jugés par les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et l’enfer laissèrent leurs morts qui étaient en eux ; et ils ont été jugés chacun selon leurs œuvres. Et l’enfer et la mort furent jetés dans l’étang de feu. Ceci est la seconde mort. Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu » (Apoc. 20, 12-15).

Jésus décrit, dans l’Evangile de saint Matthieu, le dernier jugement de Sa séparation de la brebis (ceux qui ont l’amour de Dieu et du prochain) des chèvres (ceux qui ne l’ont pas). Pour les chèvres, Jésus dit que son acte d’accusation sera : « Eloignez-vous de moi, maudits, allez dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges … Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle » (St Matt. 25, 41,46). Jésus-Christ ne pouvait pas être plus clair pour chacun de nous, par nos choix et notre conduite, du risque de châtiment éternel après la mort – l’enfer.

Apparitions des damnés de l’enfer

Dans le chapitre 16 de l’Évangile de saint Luc, Jésus dit une parabole sur l’enfer. Un homme riche qui est mort et est en enfer plaide avec Dieu pour que le pauvre Lazare, qui est allé au ciel, revienne d’entre les morts pour avertir ses cinq frères que l’enfer existe vraiment. Dieu répond : « S’ils n’ont pas écouté Moïse et les prophètes, ils ne croieront pas si quelqu’un ressuscite d’entre les morts ». Cependant, Dieu est si miséricordieux, qu’Il aurait permis à certains des damnés en enfer ainsi que certains saints et saintes personnes de revenir sur la terre pour témoigner aux autres qu’il y a vraiment un lieu de souffrance éternelle – l’Enfer – pour ceux qui désobéissent à Dieu et Ses commandements. Voici quelques exemples de beaucoup de ces événements – documentés dans les annales de la révélation privée.

La religieuse catholique Sœur Faustine (même si sa dévotion est fausse son témoignage peut être vrai) a visité l’enfer en 1936. Voici son témoignage impressionnant de cet endroit horrible et terrible : «Aujourd’hui, je fus conduit par un ange aux gouffres de l’enfer. C’est un lieu de grande torture ; combien grande et impressionante est l’étendue de genre de tortures que je voyais ! La première torture qui constitue l’enfer est la perte de Dieu, la seconde est le remord perpétuel de conscience ; la troisième est que sa condition ne changera jamais ; la quatrième est le feu qui va pénétrer l’âme sans la détruire – une terrible souffrance, car c’est un feu purement spirituel allumé par la colère de Dieu ; la cinquième torture est l’obscurité continue et une odeur suffocante terrible, et, malgré l’obscurité, les démons et les âmes des damnés voir les autres et tout le mal, à la fois des autres et leur propre ; la sixième torture est la compagnie constante de Satan ; la septième torture est l’horrible désespoir, la haine de Dieu, les paroles ignobles, malédictions et blasphèmes. Ce sont les tortures subies par tous les damnés. ensemble, mais ce n’est pas la fin des souffrances. Il y a des tortures spéciales destinées aux âmes particulières. Ce sont les tourments des sens. Chaque âme subit des souffrances terribles et indescriptibles, liées à la manière dont elle a péché. Il y a des cavernes et des fosses de torture où une forme d’agonie diffère d’une autre. Je serais morte à la vue de ces tortures si la toute-puissance de Dieu ne m’avait pas pris en charge. Que le pécheur sache qu’il sera torturé pendant toute l’éternité, dans ces sens qu’il a employés pour pécher. Je vous écris cela sur l’ordre de Dieu, de sorte qu’aucune âme ne puisse trouver une excuse en disant qu’il n’y a pas d’enfer, ou que personne n’a jamais été là, et qu’ainsi personne ne peut dire à quoi cela ressemble. Moi, Soeur Faustine, par l’ordre de Dieu, j’ai visité les abîmes de l’enfer afin que je puisse parler à ce sujet aux âmes et témoigner de son existence. Je ne peux pas en parler maintenant ; mais j’ai reçu un commandement de Dieu de le laisser dans l’écriture. Les démons étaient pleins de haine pour moi, mais ils ont dû m’obéir au commandement de Dieu. C’est ce que j’ai écrit, mais c’est un pâle reflet de ce que je voyais. Mais j’ai remarqué une chose : que pour la plupart des âmes il y a celles qui ne croyaient pas qu’il y a un enfer. Quand je revins à moi, je pouvais à peine me remettre de la frayeur. Combien les âmes souffrent terriblement là-bas ! Par conséquent, je prie encore avec plus de ferveur pour la conversion des pécheurs. Je plaide sans cesse la miséricorde de Dieu sur elles. O mon Jésus, je serait plutôt en agonie jusqu’à la fin du monde, au milieu des plus grandes souffrances, que de vous offenser par le moindre péché « .

Sœur Josefa Menendez «Description de l’Enfer (1890-1923)

Cette jeune soeur espagnole a vécu une court vie religieuse de grande souffrance. Plus d’une fois, elle a été emmenée en enfer pour témoigner et ressentir la souffrance de première main. Elle enregistra les accusations portées contre elles-mêmes par ces âmes malheureuses : « Certains crient à cause du martyre de leurs mains. Peut-être qu’ils étaient des voleurs, car ils disent : « Où est notre butin maintenant ? … mains maudites » … D’autres maudissent leurs langues, leurs yeux … tout ce qui était occasion de péché … «Maintenant, ô corps, vous payez le prix des délices vous vous accordiez ! … et vous l’avez fait de votre propre volonté …  » (2 avril 1922).

« J’ai vu plusieurs âmes qui tombent en enfer, et parmi elles se trouvait un enfant de quinze ans, maudissant ses parents pour ne pas lui avoir appris à craindre Dieu ni qu’il y avait un enfer. Sa vie avait été de courte durée, dit-il, mais plein de péché, car il avait donné à son corps et ses passions tout ce qui était exigé dans la voie de la satisfaction …  » (22 mars 1923).

«Mon âme est tombée dans les profondeurs abyssales, dont le fond ne peut pas être vu, car il est immense ;… Puis on m’a poussé dans l’une de ces cavités ardentes et pressées, pour ainsi dire, entre des planches brûlantes et des ongles pointus et rouges – les fers chauds semblaient percer ma chair. Je me sentais comme s’ils cherchaient à percer ma langue, mais ne le pouvaient pas. Cette torture me réduit à une telle agonie que mes yeux semblaient être sortis de leurs orbites. Je pense que c’était à cause du feu qui brûle, qui brûle… pas un ongle n’échappe aux tourments terribles, et tout le temps on ne peut pas se déplacer, pas même un doigt pour obtenir un certain soulagement, on ne changera pas de posture, car le corps semble aplati et [encore] doublé en deux. Les bruits de confusion et de blasphème ne cessent pas un instant. Une odeur nauséabonde asphyxie et corrompt tout, elle est comme la combustion de chair putréfiée, mêlée avec du goudron et du soufre… un mélange auquel rien sur terre ne peut être comparé. … Bien que ces tortures étaient immenses, elles seraient supportables si l’âme était en paix. Mais elle souffre indescriptiblement… Tout ce que je vous ai écrit »,  conclue-elle, « n’est que l’ombre de ce que l’âme souffre, car aucun mot ne peut exprimer un tel tourment ». (4 septembre 1922).

« D’autres maudissent leurs langues, leurs yeux … tout ce qui était occasion de leur péché …« Maintenant, ô corps, vous payez le prix des délices vous vous êtes accordé ! .. Et vous l’avez fait de votre plein gré … » (2 avril 1922). (Voilà les délices illégitimes).

« Il me semblait que la majorité s’accusait de péchés d’impureté, de vol, de la négociation injuste, et que la plupart des damnés sont en enfer pour ces péchés » (6 avril 1922).

«Je voyais beaucoup de gens du monde tomber en enfer, et aucune paroles ne peuvent rendre leurs cris horribles et terrifiants :« Damnés toujours … je me suis trompé, je suis perdu … Je suis ici pour toujours … Il n’y a pas de remède possible. … malédiction sur moi … »

« Certaines personnes accusaient d’autres circonstances, et tout exécrait les occasions de leur damnation » (Septembre 1922).

… « Aujourd’hui, je vis un grand nombre de personnes tombant dans la fosse de feu qui semblaient être mondains et un démon pleuraient bruyamment : …« Le monde est mûr pour moi, je sais que la meilleure façon de se procurer des âmes est d’éveiller leur désir pour le plaisir… Mettez-moi en premier… moi avant le reste… pas d’humilité pour moi ! mais qu’on m’apprécie… Ce genre de chose assure la victoire pour moi… et ils dégringolent à corps perdus dans l’enfer ».  » (4 octobre 1923)

«J’ai entendu un démon, auquel une âme avait échappé, forcé d’avouer son impuissance. « Sacrebleu … comment tant de gens parviennent à m’échapper ? Ils étaient les miens » (et il roula leurs péchés) … «Je travaille assez dur, mais ils glissent entre mes doigts … Quelqu’un doit souffrir et faire réparation pour eux  » (15 janvier 1923).

« Ce soir », a écrit Josefa, « Je ne suis pas allé en enfer, mais j’ai été transportée à un endroit où tout était obscur,  dans le centre était un feu couvant rouge. Ils m’avaient posé à plat et donc lié que je ne pouvais pas … faire le moindre mouvement, autour de moi étaient sept ou huit personnes ; [ce qui représentait des démons] leurs corps noirs étaient dépouillés, et je pouvais les voir seulement par les reflets de l’incendie. Ils étaient assis et parlaient ensemble » On a dit : « Nous devrons être très prudents pour ne pas être découverts, car nous pourrions être facilement découverts ».

« Le diable répondit : « Insinuez-vous en leur induisant la négligence … mais gardez-vous à l’arrière-plan, de sorte que vous ne soyez pas découverts … par degrés ils deviendront impitoyables [durs, durs de coeurs], et vous serez en mesure de les incliner vers le mal. Tentez ces autres à l’ambition, à l’intérêt, à l’acquisition de la richesse sans travailler, que ce soit légal ou non. Excitez certains à la sensualité et à l’amour du plaisir. Que le vice les aveugle … » (Ici, ils ont utilisé des mots obscènes).

«Quant au reste … entrez par le cœur … vous savez les penchants de leur cœur … faites-les aimer … l’amour passionnément … travailler à fond … prendre aucun repos … qu’ils n’aient pas pitié, le monde doit aller à la damnation … et ces âmes ne doivent pas être autorisées à m’échapper ».

« De temps en temps des satellites de Satan répondaient : « Nous sommes vos esclaves … nous allons sans cesse travailler, et en dépit des nombreuses personnes qui font la guerre contre nous, nous allons travailler jour et nuit. Nous savons quel est votre pouvoir !  »

« Ils parlaient tous ensemble, et celui que je pris pour Satan a utilisé des paroles pleines d’horreur. Au loin, je pouvais entendre une clameur comme un festin, le tintement des verres … Et il cria : « Qu’ils se fourrent avec de la nourriture ! Ce sera d’autant plus facile pour nous … Laissons-les avec leur banquet. L’amour du plaisir est la porte par laquelle vous pourrez les rejoindre … »

« Il a ajouté ces choses horribles qui ne peuvent être ni écrites ni dites. Puis, comme engloutis dans un tourbillon de fumée, ils ont disparu. » (3 février 1923).

« Le malin pleurait l’évasion d’une âme :  » Remplissez son âme avec la peur, pour la conduire au désespoir. Tout sera perdu si elle met sa confiance en la miséricorde de ce …» (ici ils ont utilisé des paroles blasphématoires à propos de Notre Seigneur) : «Je suis perdu ; mais non, conduisez-la au désespoir, ne la quittez pas un instant, avant tout, faites son désespoir ».

« Puis l’enfer retentissait de cris frénétiques, et quand enfin le diable m’a jeté sur l’abîme, il est venu sur moi menaçant. Entre autres choses, il dit : « Est-il possible que ces débiles aient plus de pouvoir que moi, qui suis puissant … je dois cacher ma présence, travailler dans l’obscurité ; n’importe quel coin à partir duquel les tenter … près de l’oreille … dans les feuilles d’un livre … sous un lit … certains ne font pas attention à moi, mais je vais parler et parler … et à force de suggestions, quelque chose restera … Oui, je dois me cacher dans des endroits insoupçonnés ». (7-8 février 1923).

Encore une fois, elle a écrit : «Les âmes maudissaient la vocation qu’elles avaient reçu, mais pas suivi … la vocation qu’elles avaient perdu, parce qu’elles ne voulaient pas vivre une vie cachée et mortifié … » (18 mars 1922).

« À une occasion, quand j’étais en enfer, je vis un grand nombre de prêtres, religieux et religieuses, maudissant leurs vœux, leur ordres, leurs supérieurs et tout ce qui pouvait leur avoir donné la lumière et la grâce qu’ils avaient perdu …

«Je vis aussi, certains prélats. On les avait même accusé d’avoir utilisé les biens illicites appartenant à l’Eglise … » (28 septembre 1922).

«Les prêtres appelaient des malédictions sur leurs langues qui avaient consacrées, sur leurs doigts qui avaient tenu le Sacré Corps de Notre Seigneur, sur l’absolution qu’ils avaient donné alors qu’ils étaient en train de perdre leurs propres âmes, et à l’occasion par laquelle ils étaient tombés dans l’enfer  » (6 avril 1922).

« Un prêtre a dit : « Je mangeais du poison, car j’ai utilisé l’argent qui n’était pas le mien … l’argent qu’on m’a donné pour les messes que je ne fis pas offrir ».

»Un autre a dit qu’il appartenait à une société secrète qui avait trahi l’Église et la religion, et il avait été soudoyé pour fermer les yeux sur de terribles profanations et des sacrilèges.

« Pourtant, un autre a dit qu’il avait été condamné pour assister à des pièces profanes, après quoi il n’aurait pas du dire la messe … et qu’il avait passé environ sept ans ainsi ».

Josefa a noté que le plus grand nombre de religieux plongé dans l’enfer étaient là pour les péchés abominables contre la chasteté … et pour les péchés contre le vœu de pauvreté … pour l’utilisation non autorisée des biens de la communauté … pour les passions contre la charité (jalousie, antipathies, haine, etc.), pour la tiédeur et la détente [relachement] ; aussi pour le confort qu’ils avaient eux-mêmes permis et qui avaient conduit à graves péchés … pour de mauvaises confessions par respect humain et n’avoir voulu de sincérité et de courage, etc.

« La méditation de la journée était sur le jugement particulier des âmes religieuses. Je ne pouvais pas libérer mon esprit de la pensée de celui-ci, en dépit de l’oppression que je sentais. Soudain, je me sentais lié et accablé par un poids écrasant, de sorte qu’en un instant, je voyais plus clairement que jamais la manière prodigieuse dont est la sainteté de Dieu et sa détestation du péché.

«Je vis en un éclair toute ma vie depuis ma première confession à ce jour. Tout m’était vivement présent : Mes péchés, les grâces que j’avais reçu, le jour où je suis entré en religion, mes vêtements comme novice, mes premiers vœux, mes lectures spirituelles, et des temps de prière, les conseils donnés, et toute l’aide de la vie religieuse. Impossible à décrire la confusion et la honte que sent une âme à ce moment, quand elle se rend compte : «Tout est perdu, et je suis damnée pour toujours « .

Comme dans ses dernières descentes en enfer, Josefa s’accusait de tout péché spécifique qui aurait pu conduire à une telle calamité. Notre Seigneur voulu lui dire son seul ressenti de ce qu’auraient été les conséquences, si elle avait mérité une telle punition. Elle a écrit :

« Instantanément, je me suis retrouvée en enfer, mais n’ai pas traîné là comme avant. L’âme se précipite là, comme pour se cacher de Dieu afin d’être libre pour la haine et le maudire.

«Mon âme est tombée dans les profondeurs abyssales, dont le fond ne peut être vu, car il est immense … à la fois, j’ai entendu d’autres âmes goguenardes et se réjouissant de me voir partager leurs tourments. C’était un martyre d’entendre les terribles imprécations tous les côtés, ce qui peut être comparé à la soif de malédiction qui saisit sur âme, et plus on maudit, plus on veut. Jamais je ne me sentais comme avant. Autrefois mon âme avait été opprimée par la douleur en entendant ces blasphèmes horribles, bien incapable de produire même un acte d’amour. Mais aujourd’hui, il en était autrement.

«Je vis l’enfer, comme toujours avant, les longs couloirs sombres, les cavités, les flammes … j’ai entendu les mêmes malédictions et les imprécations, car – et de cela, j’ai déjà écrit avant – même si aucune formes corporelles ne sont visibles, les tourments se font sentir comme s’ils étaient présents, et les âmes se reconnaissent mutuellement. Certains crièrent, «Tiens, vous ici ? Et nous aimez vous ? Nous étions libres de prendre ces vœux ou non … mais non ! …» et ils maudirent leurs vœux.

« Puis on m’a poussé dans l’une de ces cavités ardentes et pressée, pour ainsi dire, entre des planches brûlantes et des ongles pointus – les fers rougiss semblaient percer ma chair ».

Voici que Josefa répète les multiples tortures desquelles aucun membre du corps n’est exclu :

«Je sentais comme s’ils cherchaient à percer ma langue, mais ne le pouvaient pas. Cette torture me réduit à une telle agonie que mes yeux semblaient être sortis de leurs orbites. Je pense que c’était à cause du feu qui brûle, qui brûle… pas un ongle n’échappe aux tourments terribles, et tout le temps on ne peut pas se déplacer, pas même un doigt pour obtenir un certain soulagement, on ne changera pas de posture, car le corps semble aplati et [encore] doublé en deux.

« Tout cela je le sentis comme avant, et bien que ces tortures étaient formidables, ce serait supportable si l’âme était en paix. Mais elle souffre indescriptiblement. Jusqu’à maintenant, lorsque je suis descendu en enfer, je pensais que j’avais été damné pour l’abandon de la vie religieuse. Mais cette fois, c’était différent. Je portais une marque spéciale, un signe que je suis religieuse, une âme qui avait été connue et aimée de Dieu, et il en y avaient d’autres qui portaient le même signe. Je ne peux pas dire comment je les reconnaissais, peut-être à cause de la manière spécialement insultante dont les mauvais esprits et d’autres âmes damnées les traitaient. Il y avait beaucoup de prêtres, là aussi. Cette souffrance particulière, je suis incapable de l’expliquer. C’était tout à fait différent de ce que j’avais connu à d’autres moments, car si les âmes de ceux qui vivaient dans le monde souffrent terriblement, infiniment pire sont les tourments de la religieuse. Sans cesse les trois paroles, pauvreté, chasteté et obéissance, sont imprimées sur l’âme en remords poignants.

«La pauvreté : Vous étiez libre et vous avez promis. Pourquoi, alors, avez-vous cherché le confort. Pourquoi tenir à cet objet qui ne vous appartient pas. Pourquoi avez-vous donné ce plaisir à votre corps. Pourquoi vous permettez-vous de disposer de cela !??? propriété de la Communauté ? Vous ne saviez pas que vous n’aviez plus le droit de posséder quoi que ce soit, que vous aviez librement renoncé à l’usage de ces choses ? … Pourquoi avez-vous murmurer quand quelque chose vous manquait, ou quand on voulait vous traiter moins bien que les autres ? Pourquoi ?

«La chasteté : Vous avez juré librement et en pleine connaissance de ses implications … vous vous êtes liée .. vous avez voulu … et comment l’avez-vous observée. Cela étant, pourquoi ne pas rester là où il aurait été licite pour vous de vous accorder les plaisirs et la jouissance ?

«Et l’âme tourmentée répond :« Oui, je me suis promis : je suis libre … Je pourrais n’avoir pas fait le vœu, mais je l’ai pris et je suis libre … «Les mots ne peuvent exprimer le martyre de tels remords « , écrit Josefa,  » et tout le temps les quolibets et les insultes des autres âmes damnées continuent.

«L’obéissance : Ne vous êtes-vous pas vous engagée pleinement à obéir à votre article et vos Supérieurs. Pourquoi, alors, avez-vous porté un jugement sur les commandements qui vous ont été donnés. Pourquoi avez-vous désobéi à la Règle. Pourquoi vous êtes vous dispensée de vie commune. Rappelez-vous ???? combien douce est la règle … et vous ne vouliez pas la garder … et maintenant, « les voix sataniques vociférent », vous aurez à nous obéir non pas pour un jour ou un an, ou pour un siècle, mais toujours et à jamais, pour toute l’éternité … C’est de votre propre fait … vous étiez libre.

«L’âme se rappelle constamment comment elle avait choisi son Dieu pour son Époux, et que, une fois qu’elle l’aimait par-dessus tout … que pour lui elle avait renoncé aux plaisirs les plus légitimes et tout ce qu’elle avait de plus cher sur la terre, comment au début de sa vie religieuse, elle avait senti toute la pureté, la douceur et la force de cet amour divin, et que pour une passion démesurée … maintenant elle doit haïr éternellement le Dieu qui l’avait choisie pour l’aimer.

«Cette haine forcée est une soif qui la consomme … aucune dernières joies ne peut lui procurer le moindre soulagement.

« Un de ses plus grands tourments est la honte », a ajouté Josefa. « Il lui semble que tous les damnés qui l’entourent sans cesse la nargue en disant : « Que nous devions être perdus qui n’avons jamais eu l’aide que vous avez apprécié n’est pas surprenant … mais vous … de quoi avez-vous manqué ? Vous qui avez vécu dans le palais du Roi … qui festoyait au conseil des élus ».

« Tout ce que j’ai écrit », conclue-elle, « n’est que l’ombre de ce que l’âme souffre, car aucun mot ne peut exprimer un tel tourment ». (4 septembre 1922).

Saint François Jérôme (de Geronimo, 1642-1716) et le pécheur obstiné

En l’an 1707, Saint François Jérôme faisait une prédication, comme à son habitude, dans un quartier de la ville de Naples. Il parlait de l’enfer et des châtiments terribles qui attendent les pécheurs obstinés. Une courtisane effrontée (une prostituée), qui vivait là, troublée par un discours qui avait suscité ses remords, chercha à l’entraver par des plaisanteries et des cris, accompagnés par des instruments bruyants. Comme elle se tenait près de la fenêtre, le Saint cria : «Méfiez-vous, ma fille, de résister à la grâce ; avant huit jours, Dieu vous punira ». La malheureuse n’en a été que plus bruyante. Huit jours se sont écoulés, et le saint prédicateur se trouva à nouveau devant la même maison. Cette fois, elle se tut ; les fenêtres étaient fermées. Les auditeurs, avec consternation sur leurs visages, dirent au Saint que Catherine (qui était le nom de la mauvaise femme) quelques heures avant était décédée subitement. »Mort ! » a t-il répété. « Eh bien, laissez-la nous dire maintenant ce qu’elle a gagné en riant de l’Enfer. Demandons-lui ». Il prononça ces mots d’un ton inspiré, et tout le monde attendit un miracle. Suivi par une foule immense, il monta à la chambre de la morte, et là, après avoir prié un instant, il découvrit le visage du cadavre, et dit d’une voix forte : «Catherine, dites-nous où êtes-vous maintenant ». A cette convocation, la femme morte leva la tête, tout en ouvrant ses yeux sauvages ; son visage emprunté de couleur, ses traits prirent une expression de désespoir horrible, et d’une voix dolente, elle prononça ces mots : «Dans l’enfer, je suis en enfer ». Et immédiatement, elle retomba de nouveau dans la condition d’un cadavre.

«J’étais présent à cet événement», dit l’un des témoins, « mais je ne pourrais jamais donner l’impression qu’il a produit sur moi et les passants, ni ce que je ressens encore chaque fois que je passe devant cette maison et regarde cette fenêtre. Au la vue de cette demeure malheureuse, j’entends encore le cri retentissant pitoyable : «Dans l’enfer, je suis en enfer». « Opérez votre salut avec crainte et tremblement » (Philippiens 2, 12).

Les enfants de Fatima voient l’enfer

En 1917, pendant la première guerre mondiale, «l’enfer sur terre», la Vierge Marie est apparue à trois enfants à Fatima, au Portugal, le 13 mai en octobre. Lors de son apparition, le 13 juillet 1917, elle a montré une vision de l’enfer aux trois jeunes enfants âgés de 7 à 10 ans. Lucia, la plus agée des trois enfants, raconte que la Vierge Marie a ouvert ses mains, et «des rayons de lumière semblaient pénétrer la terre, et nous avons vu, pour ainsi dire, une mer de feu. Plongés dans cet incendie il y avait des démons, et des âmes en forme humaine, comme des braises transparentes, noires ou brunes bronze, flottant dans cet incendie, qui étaient soulevées en l’air par les flammes qui sortaient d’elles-mêmes, avec des nuages de fumée, et retombaient de tous côtés comme des étincelles dans d’immenses incendies, sans poids ni équilibre, au milieu des cris et des gémissements de douleur et de désespoir, qui nous ont horrifiés et nous ont fait trembler de peur. (Cela doit avoir été un spectacle qui m’a fait crier, car les gens disent qu’ils m’ont entendue). Les démons se distinguaient par leur formes horribles et dégoûtantes d’animaux épouvantables et inconnus, noirs et transparents comme des charbons ardents, terrifiés et comme pour demander de l’aide, nous avons levé les yeux vers Notre-Dame, qui nous dit si tristement :  » Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Ainsi, quand vous dites le chapelet, dites après chaque mystère : O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et mener toutes les âmes au ciel, en particulier celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde ». Après cette vision, les enfants ont vécu des vies dramatiques de sacrifice et de pénitence pour que les pécheurs puissent être convertis et sauvés des feux de l’enfer que Dieu leur avait montré par sa prophétesse céleste.

Enfant ressuscité des morts par saint Jean Bosco

Un garçon de quinze ans à Turin était sur le point de mourir. Il a appelé après Don Bosco, mais le saint n’a pas été en mesure de venir à temps. Un autre prêtre a entendu la confession du garçon et le garçon est mort. Lorsque Don Bosco est revenu à Turin, il partit aussi pour voir le garçon. Quand on lui dit que le garçon était mort, il souligna que c’était « juste un malentendu ». Après un moment de prière dans la chambre de l’enfant mort, Don Bosco soudainement cria : « Lève-toi Charles ! »À la grande stupéfaction de tous les présents, le garçon agité, ouvrit les yeux, et se redressa. Voyant Don Bosco, ses yeux s’illuminèrent.

« Père, je devrais maintenant être en enfer ! » haletait le garçon. « Il y a deux semaines je me trouvais avec un mauvais compagnon qui m’a conduit dans le péché et à ma dernière confession, je craignais de tout dire… Oh, je viens d’un rêve horrible ! Je rêvais que je me tenais sur le bord d’un énorme four entouré par une horde de démons. Ils étaient sur le point de me jeter dans les flammes quand une belle Dame est apparue et les arrêta. «Il y a encore de l’espoir pour vous, Charles, me dit-elle. « Vous ne l’avez pas encore fait jugé ! A ce moment, je vous ai entendu m’appeler. Oh, Don Bosco ! Quelle joie de vous revoir ! Voulez-vous s’il vous plaît me confesser ?  »

Après avoir entendu la confession de l’enfant, Don Bosco dit au garçon : « Charles, maintenant que les portes du ciel sont grandes ouverte pour vous, souhaitez-vous plutôt y aller ou rester ici avec nous ? » Le garçon détourna les yeux un instant et ses yeux se mouillèrent de larmes. Un silence est tombé dans la pièce. « Don Bosco », dit-il enfin, « je préfère aller au ciel ». Les personnes en deuil ont regardé avec étonnement comment Charles se pencha en arrière sur les oreillers, ferma les yeux, et s’est installé une fois de plus dans le silence de la mort.

Le vieux général et le comte

En Russie, peu de temps avant la campagne militaire horrible entre Napoléon et la Russie en 1812, deux militaires de haut rang, dont un comte gouverneur militaire de Moscou et de l’autre un général, se moquaient autour d’un verre de l’existence de Dieu, de la vie après la mort et de l’Enfer. Ils ont fait un «engagement d’honneur» moqueur : s’il y avait un enfer, le premier viendrait en informer l’autre. Quelques semaines plus tard, le général partit pour le front. Un matin, alors que le comte était couché dans son lit, le général est soudainement apparu devant lui, pâle, avec sa main droite sur sa poitrine, en déclarant : « Que faisons-nous maintenant ? Il y a un enfer et je suis là ! Que faisons-nous maintenant ?  » Il a ensuite disparu. Le comte courut à des amis, les yeux hagards, les cheveux sur la tête, et s’écria ce qui venait d’arriver. Deux semaines plus tard, le mot était reçu à Moscou que le général était mort dans la bataille – le même jour et à l’heure même où il apparaissait au comte. Il avait gardé sa parole d’honneur : L’enfer existe.

Le jeune seigneur et sa maîtresse

À Londres au cours de l’hiver 1847-1848, une jeune veuve riche dans la fin de ses 20 années se trouva tout à coup dans une relation illicite avec un jeune seigneur. Une nuit, alors qu’elle tombait endormie, une lueur d’espoir commença à grandir et à se développer à sa porte. À son grand étonnement la porte a commencé à s’ouvrir lentement, et il y avait le jeune seigneur. Il approcha, lui saisit le poignet gauche, et siffla :  » Il y a un Enfer ». La douleur dans son poignet était si grande qu’elle perdit conscience. Quand elle est revenue, elle avait une brûlure terrible dans son poignet jusqu’à l’os. Le tapis a également été brûlé où ses traces étaient venues et disparues. Le lendemain, elle a appris que la veille, son seigneur avait été trouvé ivre et était mort dans les bras de ses serviteurs. Elle a apparemment vécu le reste de sa vie avec sa cicatrice carbonisée comme un rappel.

Une âme de l’enfer

Une veuve qui était un sordide marchand de sommeil et de porno depuis 30 ans est devenue un pilier de la crainte de Dieu dans la société du jour au lendemain – après que son mari lui ait rendu une visite de l’enfer ! « Je suis une femme qui a changé », a déclaré tremblante Sophia Neri, 53 ans, aux journalistes à Rome, Italie. «J’ai eu un aperçu de l’enfer à travers les yeux de mon mari, et je ferai tout pour empêcher de le rejoindre là-bas ».

Avant sa rencontre étrange, la veuve exploitait un petit empire d’appartements de bidonvilles infestés de rats en dehors de Rome et un réseau souterrain de porno qui produisait des magazines à vendre à l’étranger. « Mon mari Sal et moi avons tenu les affaires ensemble avant sa mort l’année dernière », a rappelé Sophia ». Nous vivions dans le style, mais nous vivions loin de la misère et des appétits des autres. Après que Sal soit mort, j’ai repris l’ensemble de l’opération et moi-même ai été heureuse avec la vie que je menais ».

Mais tout cela a changé le jour où Sal est apparu dans la chambre de Sophia. Ses yeux brûlants comme des braises. « Il se tenait devant moi, l’âme brisée, rétréci, si différent de l’arrogant homme confiant que je connaissais depuis 30 ans », a déclaré la reine du porno réformée aux journalistes. « Il m’a dit qu’il avait été condamné à une vie en enfer. Il a dit qu’il était bien pire que tout ce qu’il avait imaginé – et il m’a averti que j’irais le rejoindre si je ne m’amende ». « Vivre en enfer c’est avoir un corps qui est constamment sur le feu », dit-il. Puis il a appuyé la paume de sa main contre une lourde porte en bois et sa paume a brûlé dans le bois comme un fer rouge. Un moment plus tard, il a disparu laissant son empreinte de main derrière comme un rappel de son avertissement. Mais croyez-moi, ce message terrifiant s’est gravé dans mon esprit aussi clairement que son empreinte de main avait brûlé dans la porte. Je ne suis pas près de l’oublier « .

Cette nuit-là, Sophia vit un prêtre pour confesser ses péchés et demander pardon. « Elle m’a emmené chez elle et m’a montré l’empreinte de main sur la porte » [maintenant au Musée du purgatoire à Rome], dit le Père Angelo Macchi ». Après avoir vu cela et avoir entendu son histoire, je ne doute pas que son mari lui a rendu une visite de l’enfer ». Le lendemain, la dame secouée a démantelé son opération de pornographie illégale et a commencé à changer son immeuble délabré en appartements de luxe, qu’elle donnait à la ville pour être utilisés comme logements à loyers modiques pour les pauvres.

« Sophia a fait une confession complète de ses activités à la police », a déclaré le Père Macchi. « Mais jusqu’à présent, rien ne lui est arrivé d’elle parce qu’elle vit la vie d’un citoyen modèle. Elle lui a donné de l’argent pour la charité et vit dans un minuscule appartement juste à côté de mon église. Elle est une femme qui a vraiment trouvé Dieu – et probablement juste à temps « .

Révélations de sainte Thérèse d’Avila

« Bien que je me trouvais en prière un jour, je me suis retrouvé en un moment, sans savoir comment, plongé apparemment en enfer. Je compris que c’était la Volonté de Notre Seigneur que je doive voir l’endroit où les diables me gardent un état de préparation, et que j’avais mérité par mes péchés. Cela a duré un instant, mais il me semble impossible que je puisse jamais oublier, même si je devais vivre de nombreuses années.

« L’entrée semblait être par un long passage étroit, comme un four, très petite, sombre et étroite. Le sol semblait être saturé d’eau, de simple boue, extrêmement encrassée, d’émission d’odeurs pestilentielles, et couvert de vermine répugnante. À la fin était un endroit creux dans le mur comme un placard, et dont je me voyais confiné. Tout cela n’a jamais été agréable à voir en comparaison avec ce que je ressentais là. Il n’y a pas d’exagération dans ce que je dis.

« Mais pour ce que je sentis alors, je ne sais pas par où commencer si je devais le décrire ; C’est tout à fait inexplicable, je sentais un feu dans mon âme, mais de telle sorte que je suis encore incapable de décrire ce qu’étaient mes souffrances corporelles. J’ai subi des souffrances insupportable les plus pénibles dans cette vie, et, comme les médecins disent, les plus grandes qui peuvent être portées, comme la contraction de mon nerf quand j’étais paralysée, sans parler d’autres maux de différents types – pourtant, même celles dont je vous ai parlé, infligées par Satan sur moi, cependant toutes celles-ci n’étaient rien en comparaison avec ce que je sentis alors, surtout quand je voyais qu’il y aurait sans entracte ni fin.

«Ces souffrances ne sont rien en comparaison avec l’angoisse de mon âme, un sentiment d’oppression, d’étouffement, et de douleur si aiguë, accompagnée d’affliction si désespéré et cruelle, que je sais pas comment parler d’elle. Si je dis que l’âme est continuellement arrachée du corps, ce ne serait rien – pour ce qui implique la destruction de la vie par les mains d’un autre – mais ici, c’est l’âme elle-même qui est elle-même mise en pièces, je ne peux pas décrire ce feu intérieur ou ce désespoir, surpassant tous les tourments et toutes les douleurs alors que je ne voyais pas qui était celui qui me tourmentait, mais je me sentais sur le feu, et mise en pièces, car il me semblait, et je le répète, que ce feu intérieur et le désespoir sont les plus grands tourments de tous.

« À gauche dans ce lieu pestilentiel, et totalement sans pouvoir espérer de confort, je ne pouvais ni m’asseoir ni me coucher, il n’y avait pas de place, je fus placé comme dans un trou dans le mur ; Et ces murs, terribles à voir d’eux-mêmes, me cernaient de tous côtés, je ne pouvais pas respirer, il n’y avait pas de lumière, mais tout était obscurité. Je ne comprends pas comment c’est ; … il n’y avait pas de lumière, mais tout ce qui peut faire de la peine à être vu était visible.

« Notre Seigneur, à ce moment-là ne me laissait pas voir plus de l’Enfer. Ensuite j’avais une autre vision plus terrible, dans laquelle je vis la punition de certains péchés. C’était le plus horrible à regarder, mais parce que je ne sentais pas de douleur, ma terreur n’était pas si grande. Dans la dernière vision, Notre Seigneur me fit sentir vraiment ces tourments et comme l’angoisse de l’esprit, comme si j’avais eu chez eux des souffrances dans le corps là-bas. Je ne sais comment cela était, mais j’ai entendu distinctement que c’était une grande miséricorde que Notre Seigneur veuille que je vois de mes propres yeux l’endroit même d’où sa compassion m’a sauvée. J’ai écouté les personnes qui parlent de ces choses et d’autres qui ont insisté sur les différents tourments de l’enfer, mais pas souvent, parce que mon âme n’a fait aucun progrès par le chemin de la peur, et j’ai lu des diverses tortures, et comment les démons déchirent la chair avec des tenailles rougies. Mais tout est comme rien devant cela. C’est une question différente. En bref, l’une est une réalité, l’autre une description, et tout ce qui brûle ici dans cette vie n’est rien en comparaison avec le feu qui est là.

«Je suis tellement terrifiée par cette vision – et la terreur est sur moi, même maintenant que je vous écris – que même si elle a eu lieu il ya près de six ans, la chaleur naturelle de mon corps est refroidie par la peur, même maintenant, quand j’y pense. Et si, au milieu de toute la douleur et la souffrance que je peux avoir eu à supporter, je ne me souviens pas de temps dont je ne pense pas que tout ce que nous avons à souffrir dans ce monde n’est rien. Il me semble que nous nous plaignons sans raison. Je le répète : cette vision a été l’une des plus grands miséricordes de Dieu. Elle a été pour moi un des plus grands services, car elle a détruit ma peur de l’ennui et des contradictions du monde, et parce qu’il m’a rendue assez forte pour les supporter, et pour rendre grâce à Notre Seigneur qui a été mon libérateur, comme il me semble maintenant de ces douleurs terribles et éternelles.

«Depuis ce temps, comme je le disais, tout semble supportable en comparaison avec un instant de souffrance comme ceux que je devais ensuite garder de l’enfer. Je suis rempli de peur quand je vois que, après avoir lu des livres qui décrivent fréquemment de certaines manières, les peines de l’enfer, je ne les craignais pas, ni ne faisais de compte. Où étais-je ? Comment pourrais-je prendre aucun plaisir dans ces choses qui me conduisent directement à un endroit si terrible ? Soyez béni éternellement, O mon Dieu ! Et oh, combien il est manifeste que vous m’avez aimée beaucoup plus que je ne vous aime ! Combien de fois, Seigneur, m’avez-Vous sauvée de cette prison de peur ! Et comment j’ai eu l’habitude d’y revenir contrairement à Votre Volonté.

« C’était cette vision qui me remplissait d’une très grande détresse que je voyais tant d’âmes perdues, en particulier des luthériens – car ils étaient autrefois membres de l’Église par le Baptême – et cela m’a aussi donné les désirs les plus véhéments pour le salut des âmes ; car certainement je crois que pour en sauver même une seule de ces tourments écrasants, je voudrais volontiers supporter de nombreux décès. Si ici sur la terre nous voyons celui que nous aimons particulièrement dans de grands ennuis ou la douleur, notre nature même semble lui offrir compassion ; et si ces douleurs sont grandes, nous sommes dérangés nous-mêmes. Comment, alors, doit-on voir une âme en danger de douleur, la plus pénible de toutes les douleurs, pour toujours ? C’est une pensée qu’aucun coeur ne peut avoir sans grande angoisse. Ici nous savons que la douleur prendra fin avec la vie et qu’il y a des limites à cela, pourtant la vue de cela nous émeut si grandement à la compassion ; cette autre douleur n’a aucune fin et je ne sais pas comment nous pouvons être calmes quand nous voyons que Satan porte à éloigner tant d’âmes quotidiennement.

«  »Ceci me fait aussi souhaiter que, dans une question qui nous concerne tellement, nous ne nous donnions pas de repos satisfaits de faire moins que nous ne pouvons faire de notre part – Que nous ne négligions rien. Que Notre Seigneur daigne nous donner sa grâce pour cette fin « .

 

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Cher frères chrétiens, le Père Lombardi, dans son débat public avec le leader communiste italien Velio Spano dans Cagliara, le 4 Décembre 1948, a déclaré : «Je suis frappé d’horreur à l’idée que si vous continuez de cette manière, vous serez condamné à l’enfer ». Spano répondit : «Je ne crois pas en l’enfer ». Le père Lombardi répondit : «Justement, si vous continuez, vous serez condamné ; Pour éviter d’être condamné, il faut croire en l’enfer ». L’enfer est une réalité qui tombe facilement dans l’oublie dans la société d’aujourd’hui sans Dieu et apathique. C’est d’autant plus une raisons pour laquelle nous devrions craindre pour notre salut et faire tout ce que nous pouvons pour veiller à être un des élus. Saint-Léonard de Port-Maurice dit : « Car être sauvé pour l’éternité, être damné pour l’éternité, et ne pas faire tout votre possible pour éviter l’un et vous assurez de l’autre, est quelque chose d’inconcevable ». Ne laissez pas votre vie passer avant qu’il ne soit trop tard ; concentrez-vous sur le salut de votre âme à l’exclusion de toutes les autres choses, de peur que vous vous retrouviez pour toujours dans les feux éternels après votre jugement. O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez toutes les âmes au ciel, en particulier celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. Amen.

 

Cri d’une âme perdue et la leçon qu’elle enseigne

Clara et Annette, catholiques célibataires dans la vingtaine, travaillaient ensemble comme employées d’une entreprise commerciale en Allemagne. Bien qu’elles ne furent jamais des amies très proches, elles partageaient un respect mutuel courtois qui les conduisait à un échange d’idées et, éventuellement, de confidences. Clara se professait ouvertement religieuse, et estimait de son devoir d’instruire et exhorter Annette lorsque celle-ci lui apparaissait trop décontractée ou superficielle dans les questions religieuses.

En temps voulu, Annette se maria et quitta l’entreprise. L’année était 1937. Clara passa l’automne de cette année en vacances au lac de Garde. Vers le milieu de Septembre, elle reçut une lettre de sa mère. « Annette… Est morte. Elle a été victime d’un accident de voiture et a été enterrée hier à Wald-Friedhof ».

Clara fut effrayée car elle savait que son amie n’était pas très religieuse. Etait-elle prête à paraître devant Dieu ? Une mort subite, que lui était-il arrivé ?

Le lendemain, elle assistait à la messe, elle reçut la sainte communion, et pria avec ferveur pour son amie. La nuit suivante, dix minutes après minuit, la vision eut lieu…

« Clara, ne prie pas pour moi ! Je suis en enfer. Si je te dis cela et parle longuement à ce sujet, ne pense pas que ce soit à cause de notre amitié. Nous ne nous aimons pas ici, tout le monde. Je ne le fais que sous la contrainte. En vérité, je voudrais bien voir que vous veniez à cet état où je dois rester pour toujours « .

« Peut-être que vous irrite, mais ici, nous pensons tous de cette façon, nos volontés sont endurcies dans le mal. Dans ce que vous appelez le mal. Même quand nous faisons quelque chose de« bon », comme je le fais maintenant, d’ouvrir les yeux sur l’enfer, ce est pas en raison d’une bonne intention « .

« Tu te souviens encore de notre première rencontre il y a quatre ans…? Vous aviez alors 23 ans et aviez été là déjà une demi-année. Parce que j’étais débutante, vous me donniez quelques conseils utiles. Ainsi je louais votre amour pour votre prochain ! Ridicule ! Votre aide était simple coquetterie. Ici, nous ne reconnaissons pas de bon – en personne « .

« Vous rappelez-vous que je vous ai parlé de ma jeunesse ? Maintenant, je suis douloureusement obligée de combler certaines des lacunes ».

« Selon le plan de mes parents, je ne devais pas avoir existé. Un malheur a provoqué ma conception. Mes deux sœurs avaient 14 et 15 ans quand je suis née ».

«Si je n’avais jamais existé ! Si je pouvais maintenant m’anéantir ! Échapper à ces tortures ! Aucun plaisir n’égalerait celui avec lequel j’abandonnerais mon existence, comme un vêtement de cendres qui se perd dans le néant. Mais je dois continuer à exister comme j’ai choisi de le faire moi-même – comme une personne ruinée.  »

« Lorsque mon père et ma mère, encore jeunes, ont quitté le pays pour la ville, ils avaient perdu le contact avec l’Eglise et ont tenu compagnie à des gens irréligieux. Ils s’étaient rencontrés lors d’un bal et après un an et demi de compagnie, ils « ont dû » se marier « .

« À la suite de la cérémonie nuptiale, tant d’eau bénite est restée sur eux que ma mère assistait à la messe du dimanche deux fois par an. Mais elle ne m’a appris à prier. Au lieu de cela, elle a été entièrement prise par les soucis de la vie quotidienne, bien que notre situation n’était pas mal.  »

« Je me réfère à la prière, la messe, l’instruction religieuse, l’eau bénite, l’église avec une répugnance très forte. Je déteste tout cela, comme je déteste ceux qui vont à l’église, et en général tout être humain et tout. »

« Beaucoup de choses font que nous recevons de la torture. Chaque connaissances reçues pour l’heure de la mort, tout souvenir des choses vécues ou connues est pour nous, une flamme perçante. Dans chaque souvenir, bon et mauvais, nous voyons la manière dont était présente la grâce que nous avons méprisée ou ignorée. Quelle est cette torture Nous ne mangeons pas, nous ne dormons pas, nous ne marchons pas. Enchaînés, avec hurlements et grincements de dents, nous regardons consternés notre vie ruinée, par la haine et la souffrance . Entendez-vous ? Nous buvons ici la haine comme de l’eau. Avant tout, nous haïssons Dieu. Avec réticence je suis forcée de vous faire comprendre « .

« Les bienheureux peuvent aimer Dieu parce qu’ils le voient sans voile, dans toute sa beauté éblouissante. Cela rend leur bonheur indescriptible. Nous savons cela et cette connaissance nous rend furieux. Les hommes sur la terre, qui connaissent Dieu par la nature et la révélation, peuvent l’aimer, mais ils ne sont pas contraints de faire ainsi. Le croyant – je dis cela avec des grincements de dents – qui contemple le Christ sur la croix, avec des bras étendus, finira par l’aimer « .

« Mais celui dont Dieu se rapproche seulement dans la tempête finale, comme punisseur, comme juste vengeur, parce qu’il a été rejeté par lui, une telle personne ne le peut pas, mais le hait avec toute la force de sa volonté méchante. Nous sommes morts avec la détermination délibérée d’être séparés de Dieu. Comprenez-vous maintenant pourquoi l’enfer dure éternellement ! C’est parce que nos volontés ont été fixées pour l’éternité au moment de la mort. Nous avions fait notre choix final. Notre obstination ne nous quittera jamais. Sous la contrainte, je dois ajouter que Dieu est miséricordieux même envers nous. J’affirme beaucoup de choses contre ma volonté et je dois étouffer le torrent de haine que je voudrais vomir « .

«Dieu fut miséricordieux envers nous en ne permettant pas nos volontés méchantes s’épuisent sur la terre, comme nous aurions été prêts à le faire. Cela aurait augmenté nos fautes et nos douleurs. Il nous a fait mourir avant notre temps, comme dans mon cas, ou fait intervenir d’autres circonstances atténuantes. Maintenant, il se montre miséricordieux envers nous en ne nous contraignant pas une approche plus étroite que celle accordée dans cet enfer éloigné. Chaque étape qui nous rapproche de Dieu nous cause une douleur plus grande que celle qu’un pas de plus vers une fournaise ardente te causerait « .

« Vous aviez eu peur une fois, lors d’une promenade, quand je vous ai dit que mon père, quelques jours avant ma première communion, m’avait dit : « Ma petite Annette, la chose principale est votre belle robe blanche, tout le reste est juste feint. En raison de votre préoccupation, je fus presque honteuse. Maintenant, j’en ricane ».

« La chose importante est que nous ne pouvions pas recevoir la communion avant l’âge de 12 ans. D’ici là, j’étais déjà absorbé dans les amusements mondains et trouvé qu’il était facile de mettre de côté, sans scrupule, les choses de la religion. Ainsi, je n’ai pas attaché une grande importance à ma première communion. Nous sommes furieux que de nombreux enfants aillent à la communion à l’âge de sept ans. Nous faisons tout notre possible pour faire les gens croient que les enfants ont une connaissance insuffisante à cet âge. Ils doivent d’abord commettre certains péchés mortels. Alors la Particule blanche ne fera pas autant de dégâts à notre cause quand la foi, l’espérance et la charité [œuvre de bienfaisance] – oh, ces choses ! – reçues dans le Baptême, sont toujours vivantes dans leurs coeurs ».

… « Marta K, et vous, m’avez incitée à entrer dans « l’Association des Jeunes femmes ». Les jeux étaient amusants. Comme vous le savez, j’ai immédiatement pris une part de directive. Je l’ai aimée. Ainsi que les pique-niques. Je me suis même laissé être incitée à aller à la confession et à la communion parfois ».

« Une fois, vous m’avez avertie : « Anne, si vous ne priez pas, vous aller à la perdition. J’ai eu l’habitude de prier très peu en effet et même ceci à contrecoeur. Vous aviez alors seulement trop raison. Ceux qui brûlent en enfer n’ont pas prié ou n’ont pas prié assez « .

«La prière est la première étape vers Dieu. Et c’est l’étape décisive. Surtout la prière à Celle qui est la Mère du Christ, dont nous ne prononçons jamais le nom. Sa dévotion sauve du diable des âmes innombrables que le péché lui donnerait infailliblement « .

«Je continue mon histoire, consommé de rage et seulement parce que je dois le faire. Prier est la chose la plus facile que l’homme peut faire sur la terre. Et Dieu a lié exactement le salut de chacun à cette chose très facile ».

« Car à celui qui prie avec persévérance, Dieu peu à peu donne tant de lumière, tant de force, que même le pécheur le plus avili à la fin reviendra au salut. Pendant les dernières années de ma vie, je ne priais plus, de sorte que je manquais de ces grâces sans lesquelles personne ne peut être sauvé. Ici, nous ne recevons plus de grâces. En outre, si en nous recevions nous les refuserions cyniquement. Tous les fluctuations de l’existence terrestre ont cessé dans l’autre vie. Pendant des années, je vivais loin de Dieu. Ainsi, dans le dernier appel de la grâce, je me décidai contre Dieu « .

«Je n’ai jamais cru à l’influence du diable. Et maintenant, j’affirme qu’il a une forte influence sur les personnes qui sont dans l’état dans lequel j’étais alors. Seuls les nombreuses prières, des autres et la mienne propre, unies à des sacrifices et pénitences auraient pu m’arracher de son emprise. Et même cela comme peu à peu. S’il n’y en a que quelques-uns extérieurement obsédés, ils sont très nombreux les possédés interieurement. Le diable ne peut pas voler la libre volonté de ceux qui se donnent à son influence. Mais, pour ainsi dire, en punition de leur apostasie méthodique de Dieu, Il permet au diable de se nicher en eux « .

«Je déteste tellement le diable. Et pourtant, je suis heureuse pour lui, parce qu’il essaie de tous vous ruiner ; Lui et ses satellites, qui sont tombés avec lui au début du temps, sont des millions d’entre eux qui errent autour de la terre. Epais comme un essaim de mouches, et vous ne le remarquez même pas. Il est pas réservé à nous damnés de vous séduire ; mais aux esprits déchus. En vérité chaque fois qu’ils font glisser ici en enfer une âme humaine, leur propre torture est augmentée. Mais que ne fait-on pas pour la haine ?  »

«Au fond, je me suis rebellée contre Dieu. Vous ne comprenez pas cela ; vous me pensiez encore catholique, que je voulais, en fait, en être appelé une ; J’ai même payé mes cotisations ecclésiastiques. Peut-être que vos réponses étaient parfois droite sur moi, elles ne me firent aucune impression, puisque vous ne deviez pas avoir raison. En raison de ces relations contrefaites entre nous deux, notre séparation à l’occasion de mon mariage était sans conséquence pour moi. Avant le mariage, je suis allé à la confession et à la communion une fois de plus. C’était un précepte. Mon mari et moi avons pensé de même sur ce point. Pourquoi ne pas se conformer à cette formalité ? Nous avons donc respecté cela, comme avec les autres formalités « .

« Notre vie conjugale, en général, s’est passée dans une grande harmonie. Nous étions de même idée dans tout cela aussi, nous ne voulions pas de fardeau des enfants. En vérité, mon mari aurait aimé en avoir un ; … Pas plus, bien sûr. En fin de compte, je réussis à le dissuader, même de ce désir. Des robes, des meubles de luxe, des lieux de divertissement, des pique-niques et des excursions en voiture et des choses semblables étaient plus importantes pour moi … Ce fut une année de plaisir sur la terre, celle qui est passée de mon mariage à ma mort subite. Interieurement, bien sûr, je n’ai jamais été heureuse, même si à l’aise de l’extérieur. Il y avait toujours quelque chose d’indéterminé à intérieur qui me rongeait « .

« De façon inattendue j’eu un héritage de ma tante Lotte. Mon mari réussi à augmenter son salaire à un chiffre considérable. Et donc j’étais en mesure d’apprêter notre nouvelle maison d’une manière attrayante. La Religion n’a pas montré sa lumière, mais lointaine, pâle, faible et incertaine.  »

«Je l’ai utilisé pour donner libre cours à ma mauvaise humeur à propos de certaines représentations médiévales de l’enfer dans les cimetières ou ailleurs, où le diable brûle les âmes dans les charbons brûlants rougis, tandis que ses compagnons avec de longues queues lui glisse de nouvelles victimes. Clara ! On peut être trompé en décrivant l’enfer, mais jamais on peut exagérer « .

« Je vous le dis : Le feu dont parle la Bible, ne signifie pas le tourment de la conscience, le feu est le feu comme il a dit, « loin de moi, maudits, allez dans le feu éternel », doit être compris littéralement. ! Littéralement ! Comment l’esprit peut être touché par le feu matériel, vous demanderez. Comment votre âme peut souffrir sur la terre lorsque vous mettez votre doigt sur la flamme ? En fait l’âme ne brûle pas ; et pourtant quelle torture tout l’individu ressent ! »

«Notre plus grande torture consiste en la connaissance certaine que nous ne verrons jamais Dieu. Comment cela peut-il nous torturer autant, puisque sur la terre nous étionss si indifférents ? Tant que le couteau se trouve sur la table, il vous laisse froid. Vous voyez combien il est vif, mais vous ne le sentez pas. Plongez le couteau dans la chair et vous commencerez à crier de douleur. Maintenant nous ressentons la perte de Dieu. Les catholiques perdus souffrent plus que ceux des autres religions, parce que, la plupart du temps, ils ont reçu et méprisé plus de grâces et plus de lumière. Celui qui en savait plus souffre plus cruellement que celui qui en savait moins. Celui qui a péché par malice souffre plus vivement que celui qui a péché par faiblesse. Mais personne ne souffre plus que ce qu’il mérite. Oh, si ce n’étaient pas vrai, je devrais avoir un motif pour la haine !  »

« Ma mort est arrivée de cette façon… »

« Il y a une semaine – je parle en fonction de votre comptage, parce que, selon la douleur, je pourrais très bien dire que ça fait déjà dix ans que je suis en Enfer – Il y a une semaine, ainsi, mon mari et moi, un dimanche sommes allés à un pique-nique, le dernier pour moi. La journée était magnifique. Je me sentais très bien. Un sentiment sinistre de plaisir qui était avec moi toute la journée, me envahi. Lorsque tout à coup, lors du retour, mon mari fut ébloui par une voiture qui arrivait à toute vitesse. Il a perdu le contrôle « .

« Jésus, utilisé fréquemment par certaines personnes de langue allemande – s’échappa de mes lèvres avec un frissonnement. Non pas comme une prière, mais comme un cri. Une douleur de lacération m’a saisi partout. (En comparaison du présent, seulement une bagatelle). Alors j’ai perdu connaissance. Étrange ! Ce matin cette pensée m’était venue d’une façon inexplicable : ‘vous pourriez aller à la messe encore une fois ‘, cela avait ressemblé au dernier appel d’Amour ».

« Claire [lucide] et résolue, mon ‘NON’ coupa ce courant de pensée. Vous savez déjà ce qui est arrivé après ma mort. Le sort de mon mari et celui de ma mère, ce qui est arrivé à mon cadavre et les oeuvres de mes funérailles me sont connues à travers une certaine connaissance naturelle que nous avons ici. Ce qui se passe sur terre, nous le savons seulement obscurément. Mais nous savons ce qui nous touche de près. Je vois aussi où vous vivez « .

«Je me suis réveillé dans l’obscurité tout à coup, dans l’instant de mon passage. Je me voyais comme inondée par une lumière éblouissante. C’était au même endroit où mon corps était étendu. C’était comme un théâtre, quand soudain les lumières de la salle sont éteintes, les rideaux sont mis de côté et une scène inattendue, l’horrible Illumination, apparaît. La scène de ma vie « .

«Mon âme se montrait à moi comme dans un miroir ; toutes les grâces méprisées depuis ma jeunesse jusqu’à mon dernier NON à Dieu, je me sentais comme un assassin à qui sa victime morte est représentée lors de son procès à la cour – Devrais-je me repentir ? Jamais – Devrais-je avoir honte ? Jamais ! »

« Cependant, je ne pouvais même pas me tenir devant les yeux de Dieu, rejeté par moi. Il n’y avait qu’une seule chose pour moi. Comme Cain a fui loin du corps mort d’Abel, ainsi mon âme se précipita hors de la vue de l’horreur !».

« Ce fut le jugement particulier : le juge invisible dit : « Loin de moi ». Alors mon âme, comme une ombre de soufre jaune, est tombée la tête la première dans le lieu de torture éternelle ».

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Il est à espérer que l’histoire ci-dessus entraînera le lecteur à être plus sérieux sur le salut de son âme.

« La plus grande partie des hommes choisissent d’être damnés » Saint Alphonse de Liguori

Ceci est cohérent avec l’enseignement de la Sainte Bible.

« Entrez par la porte étroite ; parce que large est la porte et spacieuse la voie qui conduit à la perdition  ; et nombreux sont ceux qui entrent par elle. Combien est étroite la porte et resserrée la voie qui conduit à la vie, et qu’il en est peu qui la trouvent ! » Matth. 7, 13

 L’Eglise catholique est la seule véritable Eglise. L’histoire de toutes les nations,de toutes les personnes, témoignent que l’Eglise catholique est la plus ancienne, la première, celle établie par Notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ. Maintenant, si vous êtes vraiment sérieux au sujet du salut de votre âme, vous devez adopter la foi catholique comme il n’y a pas de salut hors de l’Eglise catholique. Cela a été défini dogmatiquement par trois papes différents, même avant le début de l’existence de l’église protestante.

Promouvez la foi. Distribuez cet article. Priez et travaillez pour le salut des âmes. Si nous sommes responsables du salut d’une âme, nous assurons aussi le salut de la nôtre selon Jacques 5, 19-20.

Saint Jean Bosco – Vision de l’enfer

Descente en enfer – Vision authentique

Le soir du dimanche 3 mai 1868, Don Bosco raconta la vision suivante. Elle est particulièrement expressive, au point que les Amis de Saint Jean Bosco ont pu la mettre en scène. Nul doute que Dieu ait fait là une grande grâce à Don Bosco pour nous permettre de mieux comprendre les fins dernières.

Une nuit, à peine étais-je assoupi, qu’un grand personnage, c’était un ange, me réveilla en songe pour m’accompagner vers une plaine sans fin, déserte et aride. Après l’avoir traversée, nous nous engageâmes le long d’une voie belle, large, spacieuse et bien pavée, qui allait en descendant entre deux magnifiques haies verdoyantes et couvertes de roses. Nous marchions au milieu des fleurs quand, sur la même voie, je vis s’avancer vers moi tous les jeunes de l’Oratoire qui s’approchaient avec hâte. Mais, tandis que je les observais, je vis avec peine qu’une fois l’un, une fois l’autre, tombait et qu’ils étaient ensuite entraînés par une force mystérieuse vers une descente épouvantable qui aboutissait à l’embouchure d’une fournaise effroyable.

Don Bosco : Mais pourquoi ces pauvres petits tombent-ils ?

L’Ange : Approche-toi pour mieux observer !

Don Bosco : Mais qu’est cela ? Des ficelles ? En tout cas elles sont bien cachées ! Et ces nœuds coulants ? Mais ce sont de véritables pièges ! (Se relevant et s’adressant aux garçons qui approchaient) : Attention vous allez vous faire prendre !

Pour se libérer ils sautaient de côté, puis se livraient à une course folle vers l’invisible gouffre. Qui était enlacé par la tête, qui par le cou, qui par la main, par un bras ou par une jambe, et ils étaient alors tous tirés subitement vers l’abîme. Les lassos posés sur le sol ressemblaient à une toile d’araignée et les jeunes qui s’y empêtraient étaient presque tous précipités à terre.

L’Ange : Ces lassos symbolisent le respect humain. Tire ce fil tu verras où il aboutit.

J’obéis et je constatai que j’étais entraîné par ce fil qui finissait au bord d’un épouvantable gouffre. Je tirai de toutes mes forces, et j’en sortis peu à peu un énorme monstre qui agrippait avec ses ongles l’extrémité d’une corde à laquelle étaient attachés tous ces lassos. Dès que quelque malhabile tombait dans les mailles, ce monstre dégoûtant l’attirait immédiatement à lui. C’était un démon, qui tendait les lassos pour faire tomber les élèves de l’Oratoire en enfer. J’observai attentivement et je pus lire sur chaque lasso son nom : lasso de l’orgueil, de la désobéissance, de l’envie, de l’impureté, du vol, de la gourmandise, de la colère et de la paresse. Je remarquai en outre que les lassos les plus dangereux étaient ceux de la malhonnêteté, de la désobéissance et de l’orgueil. D’ailleurs, à ce dernier étaient liés également les deux autres.

Don Bosco : Mais pourquoi vont-ils si vite ? Certains jeunes courent beaucoup plus précipitamment que les autres !

L’Ange : Parce qu’ils sont tirés par les lassos du respect humain !

En regardant encore plus attentivement, je vis de nombreux couteaux disposés ça et là entre ces lassos et qui servaient à les trancher. Le couteau le plus gros servait à couper le lasso de l’orgueil et on pouvait lire dessus : « Méditation ». Il y avait également deux épées dont l’une symbolisait la fréquente communion et l’autre la dévotion à Notre Dame. Je vis en outre un marteau : la confession. Grâce à ces moyens, quelques jeunes soit arrivaient à rompre les lassos dans lesquels ils étaient pris au piège, soit arrivaient à les éviter.

J’observai alors chaque détail et continuai à descendre par la route bordée de roses, mais le long du trajet, je remarquai que les roses se raréfiaient et étaient remplacées par de longues épines. A un moment les haies devinrent tout pleines d’épines, brûlées de soleil et sans aucune feuille. Plus loin, de ces buissons sortaient de longues ronces qui s’étalaient sur le sol et l’encombraient au point de rendre la marche difficile et pénible.

Nous étions alors arrivés à un vallonnement dont les pentes cachaient à nos regards tout ce qu’il y avait en arrière. La route continuait à descendre et devenait de plus en plus horrible, desséchée et pleine de cailloux et de ronces qui nous déchiraient. J’avais alors perdu mes jeunes de vue, dont beaucoup avaient quitté la route pour suivre d’autres sentiers tortueux et pleins d’inconnu. La pente se faisait toujours de plus en plus raide et difficile ; je glissais souvent et mon guide devait me soutenir pour que je ne tombe pas.

Don Bosco : Je suis fatigué ne pourrions-nous pas nous arrêter sur cette petite bosse ? Vous avez vu tout ce que nous avons descendu, et tout ce qui nous reste à faire ? Et cela devient pire, revenons en arrière s’il vous plaît !

L’Ange : Non, ce n’est pas possible, il faut repartir.

Nous arrivâmes alors au fond d’une vallée obscure. De ces noires profondeurs sortait un immense édifice aux portes grandes et closes.

Après plusieurs dégringolades, j’atteignis le fond de ce gouffre et je me sentis opprimé par une chaleur suffocante et une fumée dense qui s’élevaient de ces murailles avec des tourbillons de flammes.

Don Bosco : Où nous trouvons-nous ? Ces murailles paraissent plus hautes qu’une montagne. Qu’est-ce que cet édifice ?

L’Ange (avec un air de mystère) : Lis l’inscription sur cette porte de bronze incandescent et tu comprendras.

Don Bosco (frissonnant) :

« Lieu d’où l’on ne revient pas ».

(Se tournant vers l’Ange) : Nous sommes donc à la porte de l’enfer !

Alors l’Ange m’accompagnant pour faire le tour des murailles cyclopéennes de cette énorme forteresse. A distance régulière apparaissaient des portes de bronze semblables à la première, portant une nouvelle inscription :

« Eloignez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel préparé pour le diable et ses anges ! »

« Tout arbre qui ne portera pas de fruit sera coupé et jeté au feu ! »

Don Bosco : Nous voici revenus à la première porte.

L’Ange : Recule-toi et observe.

Tout tremblant, je levai donc les yeux et je découvris avec effroi une jeune qui, de loin, descendait vers le fond de ce précipice. Il avait les cheveux en bataille et tendait les bras en avant. Evidemment il aurait voulu s’arrêter, mais n’y réussissait pas. Il heurtait du pied pierres et racines, qui, au lieu de le retenir, le faisaient débouler.

Don Bosco : Mais c’est un de mes garçons ! (Tendant les bras pour l’aider). Attends, j’arrive !

L’Ange : Non, laisse faire la vengeance de Dieu !

Ce pauvre enfant se précipita donc jusqu’au fond. Et là, son front alla heurter la porte de bronze qui, à ce coup, s’ouvrit aussitôt. Derrière elle, dans un long grondement, des milliers d’autres s’ouvrirent qui, toutes, cédaient sous le coup de ce malheureux qui était comme aspiré par une irrésistible force. A travers toutes ces portes ouvertes je pus voir une horrible fournaise dans laquelle ce jeune s’enfonça en soulevant des éclaboussures de feu. Alors les portes se refermèrent avec un bruit assourdissant, aussi rapidement qu’elles s’étaient ouvertes.

Je vis ensuite se précipiter dans ce gouffre trois jeunes que j’avais éduqués. Ils roulaient comme des pierres à toute vitesse l’un derrière l’autre, tendant les bras en avant et hurlant de frayeur. Arrivés en bas ils heurtèrent la porte de bronze et je pus alors les reconnaître. La porte s’ouvrit et, derrière elle toutes les autres. Les trois jeunes s’enfoncèrent dans le long couloir en hurlant toujours. Ils disparurent dans la fournaise et les portes se refermèrent dans un fracas infernal.

Beaucoup d’autres se précipitèrent ainsi et je pus même voir un pauvre garçon poussé par un mauvais camarade. Certains tombaient seuls, d’autres en compagnie. Chacun portait écrit sur le front le péché qui le condamnait. Je les appelai par leur nom mais personne ne m’entendait.

L’Ange : Voici donc la cause de tant de damnations : les mauvais compagnons, les mauvais livres, les mauvaises habitudes.

Don Bosco (fatigué) : Il est donc inutile de nous donner tant de mal dans nos écoles, si tant de jeunes doivent ensuite finir aussi misérablement… N’avez-vous pas de remède pour empêcher la ruine de tant d’âmes ?

Alors l’Ange m’avertit que quelques autres jeunes, vivant dans les mêmes conditions, se damneraient s’ils venaient à mourir.

Don Bosco : Laissez-moi donc noter tout cela pour pouvoir les avertir et les remettre ensuite sur la voie du Ciel.

L’Ange : Crois-tu que certains, bien qu’avertis et repris, se corrigeraient ? Peut-être que tes premiers avertissements les impressionneraient, mais ils penseraient ensuite qu’il s’agit d’un songe et deviendraient donc pire qu’avant.

Don Bosco : Il n’y aura donc aucun remède pour tant de malheureux inconscients ? Suggérez-moi quelque chose pour les sauver…

L’Ange : Quel meilleur conseil leur donner que d’obéir à leurs supérieurs et de fréquenter les sacrements avec  les bonnes dispositions nécessaires ?

Pendant que je parlais avec l’Ange une nouvelle bande de jeunes tomba, et sous leurs coups, la porte de bronze s’ouvrit de nouveau…

L’Ange : Maintenant, allons visiter l’intérieur !

Don Bosco : Oh non ! Et puis, il faut que je retourne à l’Oratoire avertir les jeunes de tout ce que j’ai vu.

L’Ange : Viens d’abord, tu apprendras tellement de vérités ! Veux-tu entrer seul ou désires-tu que je t’accompagne ?

Don Bosco : Là-dedans tout seul ? Et qui me montrerait le chemin du retour ? Allons-y donc ensemble sinon c’est sûr que je n’entre pas.

Nous passâmes avec peine par une brèche étroite et accidentée et nous arrivâmes à l’entrée d’un obscur passage. Nous le parcourûmes avec la rapidité de l’éclair et nous nous trouvâmes devant une porte de feu sur laquelle étaient inscrites les menaces de l’Ecriture Sainte. Au bout du couloir nous entrâmes sur une vaste esplanade.

A l’opposé, sur un portail, jaillissaient en lettres de feu les paroles du divin Juge :

« Les impies iront au feu éternel ! »

Tout autour, les murailles à la fois sombres et embrasées étaient couvertes d’autres terribles inscriptions :

« Je mettrai le feu dans leurs chairs afin qu’ils brûlent éternellement »

« Ils seront tourmentés de jour et de nuit durant tous les siècles »

« Ici sont tous les mauvais et pour toujours »

« Ici aucune paix, mais une horreur éternelle »

« Aucune paix pour les impies seulement des cris et des grincements de dents »

L’Ange : A partir d’ici personne ne peut avoir un ami pour le conforter, ni un cœur pour l’aimer : nous avons dépassé la frontière entre le temps et l’éternité. Veux-tu voir et en faire l’expérience ?

Don Bosco : Faire l’expérience non, seulement voir.

L’Ange : Alors, viens.

L’Ange ouvrit le pesant portail et, à travers un couloir, nous parvînmes à une considérable caverne fermée par un immense crystal du sol jusqu’à la voûte et à travers lequel on pouvait voir l’intérieur. Après avoir jeté un regard, je reculai effaré de découvrir une immense caverne qui se perdait dans des anfractuosités pleines de feu jusqu’aux entrailles de la montage rendue incandescente par l’intense chaleur. Les murs, la voûte, le sol, le fer, les pierres et le charbon, tout brûlait mais rien ne se consumait, rien ne tombait en cendre.

Pendant que j’observais tout cela avec horreur, voici qu’un jeune se précipita comme un bolide, hurlant à pleine gorge. Il tomba dans ce lac de bronze en fusion où il resta, immobile. Je le regardai avec peine : c’était un élève de l’Oratoire.

Don Bosco : Mais pourquoi ne change-t-il pas au moins de position ? Comment brûle-t-il ainsi sans se consumer ?

L’Ange : Ne connais-tu pas l’évangile de St Marc : « Tous seront salés par le feu, comme toute victime est salée par le sel ? » Regarde et tu en seras convaincu.

Et de fait ce malheureux brûlait comme une torche humaine et ne se consumait pas. Peu après, un autre jeune se précipita dans la même caverne où il demeura immobile comme une statue. Après lui, encore d’autres, avec le même cri, qui s’immobilisaient à brûler dans d’horribles plaintes. Le premier avait une main tendue vers le haut et un pied en l’air, comme il était tombé ; le second était prostré sur l’horrible lac, un autre avait le visage plongé dans le bronze en fusion, un autre le cou. Ces malheureux, fixés dans des attitudes diverses étaient comme pétrifiés après leur chute, dans les situations les plus misérables.

« Là où le bois tombe, là il restera : comme on tombe en enfer, ainsi on y reste éternellement ».

Don Bosco : Mais lorsqu’ils couraient si rapidement, ne savaient-ils pas devoir finir ici-bas ? !

L’Ange : Oh oui ils le savaient, ils avaient été avertis si souvent ! Mais ils n’ont pas détesté le péché, ils n’ont pas voulu l’abandonner, c’est ainsi qu’ils se sont précipités volontairement. Parce qu’ils ont méprisé la miséricorde de Dieu qui les appelait à la pénitence, maintenant la justice divine les châtie de leur obstination dans le mal.

Don Bosco : Quel doit donc être le désespoir de ces malheureux qui n’ont plus aucun espoir de sortir de cet horrible abîme de tourments !

L’Ange : Si tu veux connaître leur supplice approche-toi un peu plus, pour mieux observer…

Je fis alors quelques pas pour me rapprocher de cette caverne, et je pus distinguer quelques damnés en train de s’infliger à l’envi des coups et des blessures. Les uns se mordaient comme des chiens enragés, d’autres se déchiraient la face ou se lacéraient les chairs. Puis, tout à coup, la voûte de la caverne devenait transparente comme du crystal pour faire voir aux damnés un lambeau de ciel et les figures radieuses de leurs compagnons, éternellement sauvés et plongés dans la plus ineffable joie. A telle vue, les damnés frémissaient d’une envie féroce et de honte. Ils s’étaient tellement moqués de ces justes, à l’époque, les traitant d’insensés ! Et maintenant, ils éprouvaient la honte de s’être trompés et ils étaient jaloux de la félicité dont jouissaient ceux qu’ils avaient estimés fous. C’est pourquoi quelques-uns hurlaient et d’autres blasphémaient :

« Insensés que nous sommes ! Nous appelions folie la voie des justes et leur fin sans honneur. Mais voici qu’ils sont comptés parmi les fils de Dieu. Leur mémoire est parmi les Saints… C’était nous qui nous trompions… Nous qui errions sur la voie de l’iniquité et de la perdition… A quoi nous a servi notre orgueil ? Toutes les vérités passeront comme des ombres ! » [Sag. 2]

L’Ange : Voici les chants lugubres qui résonnent là-dedans pour l’éternité. Mais ce sont des cris inutiles car toute douleur retombera pour toujours sur eux. Il est terminé le temps pendant lequel ils auraient pu recevoir miséricorde ; il n’y a plus pour eux que l’éternité.

Don Bosco : Mais comment est-il possible que tous ceux que je trouve ici soient damnés ? Quelques-uns d’entre eux étaient à l’Oratoire, hier soir encore, en pleine santé…

L’Ange : Tous ceux que tu vois ici sont tous morts à la grâce de Dieu et donc, s’ils succombaient maintenant dans leur impénitence, ils se damneraient. Mais continuons.

Nous poursuivîmes, pensifs, le long d’un lugubre couloir qui descendait vers un profond souterrain sur l’entrée duquel était écrit :

« Leur ver ne meurt pas et le feu ne s’éteint pas »

« Le Seigneur tout puissant livrera leurs chairs au feu et aux vers afin qu’ils brûlent et souffrent pour toutes l’éternité »

Et là nous assistâmes à l’affreux spectacle de ceux qui ressentaient le remords de ne pas avoir correspondu à la bonne éducation qu’on leur avait donnée à l’école ou en famille. Le souvenir de tous les moyens de salut qu’ils avaient négligés, des bonnes résolutions de se corriger qu’ils n’avaient pas maintenues, des bienfaits et de toutes les grâces reçues, tout cela leur déchirait le cerveau. Toutes les bonnes intentions non exécutées pavaient l’enfer en autant de pierres incandescentes.

L’Ange : Je vois la peine que tu éprouves à la vue de tant d’horreur destinée à ces jeunes qui auront résisté à la grâce. Eh bien ! Voudrais-tu maintenant aller au milieu de ces malheureux pour les libérer, ou rester dehors et les laisser souffrir au milieu de tels supplices ?

Don Bosco : Mais,… que me demandez-vous ? … J’aime tant les jeunes que je voudrais les sauver tous ! Mais, ne pourrait-on éviter de tomber là-dedans, aussi bien pour moi que pour les autres ?

L’Ange : Si, il est encore temps et ils peuvent encore éviter ce triste sort, à condition de faire tout leur possible pour vivre dans l’amitié de Dieu. Entre donc, pour admirer la bonté et la toute puissance de Dieu, qui use de tous les moyens pour préserver tes jeunes de la perdition éternelle.

Mon guide me prit par la main et me mena jusqu’au seuil d’une immense salle avec des portes de crystal. Sur les parois, à distance régulière, pendaient de longues tentures qui couvraient autant de pièces communiquant avec la caverne.

L’Ange montra à Don Bosco une tenture sur laquelle était écrit :

« Sixième commandement, l’impureté »

L’Ange : C’est l’impureté qui cause la ruine de nombreux jeunes !

Don Bosco : Mais ne s’étaient-ils pas confessés ?

L’Ange : Si, mais quelques-uns font des confessions sacrilèges et taisent ces fautes lors de l’accusation parce qu’ils en ont honte ; d’autres les accusent de manière à ne pas se faire totalement comprendre du confesseur et d’autres encore s’en confessent, mais ensuite ne maintiennent pas leur promesse de se corriger et continuent à pécher. Et pourtant cette vertu angélique plaît tellement à Notre Seigneur et à Marie Immaculée… D’autres enfin, non seulement n’ont pas la volonté de se corriger, mais n’ont même pas la douleur d’avoir offensé Dieu et ils vont de mal en pis… Evidemment, comment celui qui meurt dans de telles conditions pourrait résoudre le problème de son salut éternel ? Seuls ceux qui se sont vraiment repentis de cœur et se sont confessés avec les bonnes dispositions, peuvent mourir avec l’espoir de se sauver éternellement. Admire maintenant la miséricorde de Dieu !

Ayant dit cela d’un ton prophétique, l’Ange leva la tenture derrière laquelle je pus voir un groupe d’élèves de l’Oratoire que je connaissais bien et qui avaient été condamnés pour des fautes d’impureté. Parmi eux, quelques-uns se comportaient pourtant apparemment bien. J’en restai péniblement surpris.

Don Bosco : Mais pourquoi ont-ils été condamnés ? Et comment pourrais-je les sauver ?

L’Ange : Ils ont été condamnés parce qu’ils sont coupables, malgré leur apparente innocence. Ce sont des sépulcres blanchis, comme Jésus appelait les pharisiens qui lui tendaient des embûches en faisant montre de leur rectitude apparente, tandis qu’ils étaient détestables pour leurs vices et leurs péchés. Il faut donc les démasquer et les pousser  à se comporter bien, non seulement à l’extérieur, mais aussi dans leur cœur pour ne plus être hypocrites. Je te recommande de prêcher par-dessus tout et toujours contre l’immodestie. Il faut que tes jeunes soient particulièrement modestes dans leurs regards, leurs pensées, leurs affections, leurs attitudes et leurs actions. Il faut des prières et des sacrifices, y compris de ta part. Pour convertir ceux qui ont dévié, il faut les instruire et les convaincre que le salut éternel est le plus important problème à résoudre sur terre d’épreuves. Seuls ceux qui vivent dans la grâce de Dieu occupent bien leur temps, les autres le gaspillent et mettent ainsi leur âme en danger. Il faut les sacrements pour habituer les jeunes au contrôle d’eux-mêmes, pour remédier à leurs chutes par une prompte réhabilitation, pour les sortir de leur puanteur et leur rendre l’amitié divine, pour leur conserver cette amitié céleste avec l’assistance maternelle de Notre Dame. Regarde cette autre tenture.

Je regardai et je lus :

« Celui qui veut la richesse tombe dans la tentation et dans les pièges du démon »

Don Bosco : Pourtant mes jeunes sont tous pauvres…

L’Ange : Oui, mais beaucoup d’entre eux ont le cœur attaché à quelque chose qui les écarte de l’amour de Dieu et de la piété. Il y en a qui désirent les habits d’autrui, et les voleraient s’ils  le pouvaient… Regarde cet autre voile.

Et je lus :

« Racine de tous les maux »

Don Bosco : Est-ce l’orgueil ?

L’Ange : Non, la désobéissance est la racine de tous les maux. Il suffit de se rappeler le péché d’Adam et Eve. Il faut exhorter tes jeunes à la docilité envers leurs supérieurs, car ils représentent Dieu. Il faut leur dire que celui qui obéit aux représentants de Dieu, non seulement fait la divine volonté, mais acquiert encore des mérites continuels pour le Ciel. S’ils deviennent vraiment dociles ils réussiront à devenir exemplaires et vraiment vertueux. Insiste à leur montrer que l’obéissance à Dieu, à l’Eglise, aux parents et aux supérieurs, y compris dans les plus petites choses, les préservera du péché, les enrichira de mérites et leur acquerra la gloire pour toutes l’éternité.

Peu après, l’Ange m’accompagna vers la sortie, mais avant de passer la dernière porte de bronze incandescent il me dit :

L’Ange : Maintenant que tu as vu les tourments des autres, il convient que toi aussi fasses un peu l’expérience de l’enfer. Touche donc cette muraille ! Sache que mille autres la séparent encore du lieu où brûle vraiment l’enfer. Cette muraille est donc distante des millions et des millions de fois du vrai feu de l’enfer.

Don Bosco : Certainement, mais je ne la toucherai quand même pas : je ne veux pas me brûler !

L’Ange me saisit alors la main droite et à peine eut-elle effleuré la muraille que je la retirai brutalement en jetant un énorme cri. Alors, avec surprise, je me retrouvai dans le lit où j’avais vécu ce songe, mais j’avais pourtant fortement mal à la main. Le matin elle était tout gonflée et, ensuite, la peau tomba comme si elle avait réellement subi une forte brûlure.

 

 

La mort et le moment de vérité – Comment meurent les athées, les mécréants et pécheurs mortels 

Cependant beaucoup d’athées et d’infidèles veulent prolonger leur mort et continuer à vivre au mépris des lois de Dieu, mais Dieu a mis une limite précise sur toutes les actions de l’humanité afin que même celles de forme la plus ignoble et le mensonge des athées et des infidèles soient aidés par la peur de la mort pour devenir honnêtes et encore une fois évaluer les éléments de preuve de l’existence de Dieu. Même si l’existence de Dieu n’est que peu possible, (ce qui n’est pas vrai puisqu’il est prouvé exister par sa création par des preuves mathématiques irréfutables), les athées doivent faire tout en leur pouvoir pour déterminer si il y a une possibilité que Dieu existe. L’effrayante dernière parole ci-dessous, qui témoigne des différentes sortes d’athées célèbres et infidèles qui ont changé d’avis sur l’existence de Dieu sur leurs lits de mort, devrait dégriser tout esprit, et les aider à regarder une fois de plus la preuve dans la vraie honnêteté et sans aucun parti pris. Cette vie est terriblement courte, tandis que l’éternité est terriblement longue, et donc, tout esprit rationnel devrait sérieusement envisager que bien qu’ils puissent agir comme si Dieu n’existait pas, ils mourront tôt ou tard. Un homme peut vivre dans le mensonge, mais son lit de mort raconte la vérité. Les citations nous montrent comment les athées et les infidèles (pourtant réputés ou instruis) ne rejettent volontairement l’existence de Dieu que jusqu’à ce qu’ils sachent qu’ils doivent le rencontrer. Aristote a vraiment écrit que : «La mort est une chose terrible, car c’est la fin !» John Donne, l’auteur anglais, a écrit : «La mort est un conflit sanglant et aucune victoire à la fin ; une mer orageuse, et aucun port à la fin ; une hauteur glissante et sans pied, une chute désespérée et pas de fond !» Rousseau s’écria : «Aucun homme n’ose affronter la mort sans crainte».

Sir Francis Newport , tête d’un club anglais athée à ceux qui étaient rassemblés autour de son lit de mort : «Vous n’avez pas besoin de me dire que Dieu n’existe pas, car je sais qu’il y en a un, et que je suis en sa présence Vous n’avez pas besoin de me dire qu’il existe ! Qu’il n’est pas d’enfer. Je me sens glisser déjà. Misérables, cessez votre bavardage sur l’existence d’espoir pour moi, je sais que je suis perdu pour toujours ! Oh, que le feu ! Oh, les douleurs insupportables de l’enfer ! … Oh, que je pourrais mentir pour mille ans sur le feu qui ne s’éteint jamais, pour acheter la faveur de Dieu et m’unir à lui. Mais c’est un désir vain. Des millions et des millions d’années ne me porteront pas plus près de la fin de mes tourments qu’une mauvaise heure . Oh, l’éternité, l’éternité pour toujours et à jamais ! Oh, les douleurs insupportables de l’enfer !»

La mort horrible et terrifiante de Sir Francis Newport nous montre clairement la différence entre la vertu et l’injustice. Sir Francis Newport a été formé au début de sa vie pour comprendre les grandes vérités de l’Évangile. Il est tombé dans la société corrompue par ses principes et ses mœurs. Il devint un infidèle avoué, et une vie de dissipation lui apporta bientôt une maladie qui était incurable. Quand il sentit qu’il devait mourir, il se jeta sur son lit, et après une courte pause, il hurla ce qui suit : « D’où vient cela par la guerre dans mon cœur ? Quel argument est là maintenant pour m’aider contre des questions de fait que je prétends qu’il n’y a pas d’enfer, alors que j’en sens un dans mon propre sein ? Suis-je certain qu’il n’y a pas de représailles après, quand je me sens arrêté à présent ? Dois-je affirmer mon âme aussi mortelle que mon corps, quand cela languit, et qui est vigoureuse comme jamais ? O quelqu’un me rendrait cette ancienne dose de piété et d’innocence ! Misérable que je suis, où fuirais-je loin de ce sein ? Que vais-je devenir ?  »

Un compagnon infidèle a essayé de dissiper ses pensées, à qui il a répondu : « C’est qu’il y a un Dieu, je le sais, parce que je ressens en permanence les effets de sa colère ; qu’il y a un enfer, je suis également certain, après avoir reçu un gage de mon héritage il est déjà dans ma poitrine ; qu’il y a une conscience naturelle, je le sens maintenant avec horreur et stupéfaction, continuellement reproché par elle avec mes impiétés, et toutes mes iniquités, et tous mes péchés portés à mon souvenir. Pourquoi Dieu m’a marqué comme un exemple de sa vengeance, plutôt que vous, ou un quelconque de ma connaissance, je présume que c’est parce que je suis plus religieusement instruit, et rendu plus de dépit à l’Esprit de la grâce. O si je pouvais me trouver dans le feu qui n’est jamais éteint mille ans, pour acheter la faveur de Dieu et lui être réuni de nouveau ! Mais c’est un souhait stérile. Des millions de millions d’années ne me rapprocheront pas plus de la fin de mes tourments pour une mauvaise heure. O, l’éternité, l’éternité ! Qui peut découvrir l’abîme de l’éternité ? Qui peut paraphraser ces paroles – pour toujours et à jamais ?»

De peur que ses amis le croient fou, il dit :  » Vous m’imaginez mélancolique, ou distrait. Je voudrais que ce le soit ; mais cela fait partie de mon jugement comme je ne le suis pas. Non, mon appréhension des personnes et des choses est plus rapide et vigoureuse qu’elle ne l’était quand j’étais en parfaite santé ; et elle est ma malédiction, parce que je suis de ce fait plus sensible par l’état où je suis tombé. Voulez-vous savoir pourquoi je suis devenu un squelette en trois ou quatre jours ? Voyez maintenant, j’ai méprisé mon Créateur et refusé mon Rédempteur. Je me suis joint à l’athée et au profane, et ai continué ce cours dans de nombreuses condamnations, jusqu’à ce que mon iniquité soit mûre pour la vengeance, et le juste jugement de Dieu m’a dépassé quand ma sécurité était la plus grande, et les contrôles de ma conscience l’étaient moins « .

Comme sa détresse mentale et sa maladie corporelle le hâtait dans l’éternité, il lui a été demandé s’il y aurait une prière à faire en son nom ; il tourna son visage et hurla :«Tigres et monstres ! Êtes-vous aussi devenus des démons pour me tourmenter ? Voudriez-vous me donner la perspective du ciel pour rendre mon enfer plus insupportable ? »

Peu de temps après, sa voix défaillante, et poussant un gémissement d’horreur indicible, il cria, « Oh, les douleurs insupportables DE L’ENFER ! » et il est mort en même temps pour tomber dans l’enfer même dont Dieu lui avait donné une telle sérieuse terreur, comme un avertissement constant pour des multitudes de pécheurs négligents.

Voltaire, l’athée le plus influent d’Europe à son époque, qui, souvent, a déclaré que « temps que je ne serais pas enterré, la Bible sera inexistante » a pleuré à son dernier souffle dans un désespoir horrible : «Je suis abandonné par Dieu et l’homme, je vous donnerais la moitié de ce que je vaux, si vous me donniez la vie de six mois». (Il a dit cela à M. Fochin, qui lui a dit qu’il ne pouvait pas le faire.) «Alors je vais mourir et aller en enfer !» Son infirmière a dit : «Pour tout l’argent en Europe, je ne voudrais pas voir un autre incroyant [infidèle] toute la nuit pleurer pardon !».

Les dernières heures sur terre de l’infidèle français nommé Voltaire, devraient dégriser tout esprit qui vit toujours dans le péché et refuse de méditer sur la mort, le jugement et l’enfer. Lorsque Voltaire sentait que la course qu’il a réalisé devait se terminer par la mort, il a été pris de remords. Il envoya aussitôt chercher le prêtre, et voulait être « réconcilié avec l’église ». Ses flatteurs infidèles se hâtèrent dans sa chambre pour empêcher sa rétractation ; mais ce ne fut que pour assister à son ignominie et la leur propre. Il les a maudits au visage ; et, comme sa détresse était augmentée par leur présence, il cria à plusieurs reprises à haute voix :

 » Hors d’ici ! C’est vous qui m’avez porté à mon état actuel ! Laissez-moi, dis-je ! Hors d’ici ! Quelle gloire misérable est-ce que vous m’avez fait ! »

Espérant apaiser son angoisse par une rétractation écrite, il l’avait préparée, signée, et vue d’un témoin. Mais tout cela était inutile. Pendant deux mois, il fut torturé par une telle agonie que cela l’amenait parfois à grincer des dents de rage impuissante contre Dieu et l’homme. À d’autres moments, par des accents plaintifs, il plaidait : « O Christ ! O Seigneur Jésus ! » Puis, tournant son visage, il criait : « Je dois mourir – abandonné de Dieu et des hommes».

Comme sa fin approchait, son état devint tellement affreux que ses associés infidèles avaient peur d’approcher son chevet. Pourtant, ils gardaient la porte, pour que d’autres puissent ne pas savoir comment un infidèle fut contraint de mourir terriblement. Même son infirmière a dit à plusieurs reprises que »pour tout l’argent  d’Europe, elle ne voudrait pas voir un autre incroyant mourir ! » Ce fut une scène d’horreur au-delà de toute exagération. Telle est la fin bien attestée de celui qui avait une souveraineté naturelle intellectuelle, une excellente éducation, une grande richesse et l’honneur terrestre.

Sir Thomas Scott, chancelier d’Angleterre : «Jusqu’à ce moment, je pensais qu’il n’y avait ni un Dieu, ni un enfer. Maintenant, je sais et je sens qu’il y a les deux à la fois, et je suis condamné à la perdition par le juste jugement du Tout-Puissant».

Dans une interview de Newsweek avec Svetlana Staline, la fille du satanique meurtrier de masse Josef Staline, estimé avoir assassiné plus de 50 millions de personnes, elle a dit de la mort de son père : «Mon père est mort d’une mort difficile et terrible … Dieu accorde une mort facile uniquement au juste … A ce qui semblait le tout dernier moment, il a soudainement ouvert les yeux et jeta un coup d’œil sur tout le monde dans la salle. C’était un regard terrible, fou ou peut-être en colère et plein de peur de la mort … Sa main gauche s’est soulevée, comme si elle pointait vers quelque chose de plus haut et apporta la malédiction sur nous tous. Le geste était plein de menaces … Le moment suivant, il était mort».

Anton LaVey, auteur de la Bible satanique et grand prêtre de la religion dédiée au culte de Satan. Certaines de ses citations célèbres sont : «Il est une bête dans l’homme qui doit être exercée, pas exorcisée». Ses derniers mots furent : «Oh mon Dieu, oh mon Dieu, ce que j’ai fait, il y a quelque chose de très mal … il y a quelque chose qui cloche ….»

Thomas Hobbes, philosophe politique et sceptique qui a corrompu de nombreux hommes d’Angleterre : «Si je devais avoir le monde entier, je donnerais n’importe quoi pour vivre un jour, je serai heureux de trouver un trou pour me glisser hors du monde. Je suis sur le point de faire un bond de peur dans le noir !»

MF Rich : «Les horreurs terribles pèsent sur mon âme, j’ai donné mon immortalité pour de l’or, et son poids m’enfonce désespéré, impuissant dans un enfer !»

Thomas Payne, le premier écrivain infidèle dans les colonies américaines : « Reste avec moi, pour l’amour de Dieu , je ne peux pas supporter d’être laissé seul, Seigneur, aide-moi ô Dieu, qu’ai-je fait pour tant souffrir. Que vais-je devenir ci-après : «Je donnerais des mondes si je les avais, dès l’âge de la raison jamais n’avoir été publié si je pouvais. Seigneur, aide-moi ! Christ, aide-moi ! … Non, ne partez pas, restez avec moi ! Envoyez même un enfant pour rester avec moi, car je suis sur le bord de l’enfer ici seul. Si jamais le diable avait un agent, j’ai été celui-là».

David Hume, philosophe athée célèbre pour sa philosophie de l’empirisme et le scepticisme de la religion, il cria fort sur son lit de mort : «Je suis en feu !» Il est dit que son «désespoir était une scène horrible».

David Strauss
, principal représentant du rationalisme allemand, après avoir passé une vie à effacer la croyance en Dieu de l’esprit des autres : «Ma philosophie me laisse tout à fait désespéré ! Je me sens comme pris dans les mâchoires impitoyables d’une machine automatique, ne sachant pas à quel moment un de ses grands marteaux peut m’écraser !»

Talleyrand (appelé l’esprit le plus brillant en Europe par ses dupes), lorsqu’on l’interroga sur son état de santé alors sur son lit de mort répondit : «Je souffre les affres des damnés».

Sir Julian Huxley, anglais évolutionniste, biologiste et athée convaincu, sur son lit de mort : «Alors, il est vrai, après tout, il est vrai, après tout.»

Adams, l’infidèle, a déclaré : «Je suis perdu, perdu, perdu. Je suis damné pour toujours. «Son agonie fut si grande que quand il est mort, il arracha les cheveux de sa tête.»

Christine Hewitt, journaliste et artiste jamaïcaine avait cité : «La Bible est le pire livre jamais écrit». Peu de temps après, en Juin 2006, elle a été trouvée, brûlée au-delà de la reconnaissance dans son automobile.

 

Les conversions sur le lit de mort sont extrêmement rares

La Bible, qui s’étend sur une période de six mille ans, n’a pas un registre, mais donne un exemple d’une conversion de dernière minute (le larron qui est mort à côté de Jésus sur la croix). «Pour ce qui est votre vie ? C’est une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et ensuite s’évanouit». (Jacques 4, 15)

Aucun de nous ne sait combien de temps il lui reste dans cette vie ou quelles seront les circonstances de notre mort. Nous pouvons mourir d’une manière soudaine et inattendue qui empêcherait même la possibilité d’une conversion de dernière minute. La seule option raisonnable est de se repentir et de croire en Jésus-Christ aujourd’hui. Beaucoup de gens meurent sans avoir l’expérience d’une longue période de temps sur un lit de mort. Beaucoup de gens meurent instantanément et de façon inattendue, sans possibilité de se repentir et demander à Dieu de pardonner leurs péchés.

Ci-dessous, voici une citation intéressante de saint Alphonse concernant l’idée de la conversion à la foi catholique à la fin de sa vie. Bien que ces types de conversions sont possibles, elles sont extrêmement rares. Saint Alphonse affirme que ces types de conversions procédent hors de la nécessité, et qu’il serait très difficile pour Dieu de pardonner à cette personne :

«Celui qui vit dans le péché jusqu’à la mort doit mourir dans le péché. « Vous mourrez dans votre péché » (Jean 8, 21). Il est vrai que, si en quelque heures le pécheur se convertit, Dieu promet de lui pardonner, mais à aucun pécheur Dieu a promis la grâce de la conversion à l’heure de la mort. « Cherchez l’Eternel pendant qu’il se trouve ». (Esaïe 55, 6). Ensuite, il est pour certains pécheurs un moment où ils doivent chercher Dieu et ne le trouveront pas. « Vous me chercherez, et vous ne me trouverez. » (Jean 7, 34). Les malheureux iront se confesser à l’heure de la mort, ils promettent et pleurent, et demandent la miséricorde de Dieu, mais sans savoir ce qu’ils font. Un homme qui se voit sous les pieds d’un adversaire pointant un poignard à la gorge, va verser des larmes, demander pardon, et donner la promesse de servir son ennemi comme un esclave pendant le reste de sa vie. Mais, l’ennemi le croira ? Non, il sera convaincu que ses paroles ne sont pas sincères, que son but est d’échapper à ses mains, et que, s’il devait être gracié, il deviendra plus hostile que jamais. De la même manière, comment Dieu peut pardonner le pécheur mourant, quand il voit que tous ses actes de tristesse, et toutes ses promesses, ne procèdent pas du cœur, mais d’une crainte de la mort et de l’approche de la damnation» (Sermon 38 : De la mort du pécheur, par. 8)

La meilleure des statistiques est que chacun meurt. « Et il est donné à l’homme de mourir une fois, après quoi vient le jugement » (Hébreux 9, 27). La mort est une certitude pour laquelle nous devons faire la préparation, ou encore en subir les conséquences. Penser à ces derniers mots d’athées, mécréants et pécheurs nous amène tout naturellement à une question importante. Cela doit faire réfléchir et pour certains même une pensée effrayante, mais qui doit être considérée de manière réfléchie et enfin par chacun de nous : QUEL SERA VOTRE DERNIER MOT ?

Peines de l’enfer par Saint Antoine-Marie Claret

« La sensation de douleur dans l’enfer est essentiellement très terrible. Imaginez-vous, mon âme, par une nuit sombre sur le sommet d’une haute montagne. Sous vous se trouve une vallée profonde, et la terre s’ouvre de sorte que vous pouvez regarder l’enfer dans sa cavité. Imaginez qu’une prison est située au centre de la terre, de nombreux bas niveaux, tout pleins de feu, cernés de manière impénétrable que pour toute l’éternité la fumée ne peut même pas s’échapper. Dans cette prison les damnés sont emballés étroitement les uns sur les autres comme les briques d’un four … Considérez la qualité de l’incendie dans lequel ils brûlent.

Tout d’abord, le feu est étendu tout de même et torture tout le corps et l’âme tout entière. Une personne se trouve damnée en enfer pour toujours au même endroit, où elle a été affectée par la justice divine, sans être en mesure de se déplacer, comme un prisonnier enchaîné.

L’incendie, dans lequel il est totalement enveloppé comme un poisson dans l’eau, brûle autour de lui, à sa gauche, à sa droite, au-dessus et au-dessous. Sa tête, sa poitrine, ses épaules, ses bras, ses mains et ses pieds sont tout pénétrés de feu, de sorte qu’il ressemble à un morceau de fer éclatant complètement chaud, qui vient d’être retiré d’un four. Le toit sous lequel la personne maudite demeure est de feu ; la nourriture qu’elle prend est du feu ; la boisson qu’elle goûte du feu ; l’air qu’elle respire est du feu ; tout ce qu’elle voit et touche est tout de feu …

Mais ce feu est non seulement en dehors d’elle mais passe également dans la personne condamnée. Il pénètre son cerveau, ses dents, sa langue, sa gorge, son foie, ses poumons, ses intestins, son ventre, son cœur, ses veines, ses nerfs, ses os, jusqu’à la moelle, et même son sang.

« Dans l’enfer », selon saint Grégoire le Grand, « il y aura un feu qui ne peut pas être mis dehors, un ver qui ne peut pas mourir, une puanteur qu’on ne peut pas supporter, une obscurité qu’on peut sentir, une flagellation par des mains sauvages, avec ceux présents désespérant de rien de bon ».

Un fait plus terrible est que par la puissance divine ce feu va jusqu’à travailler sur les facultés mêmes de l’âme, les brûler et de les tourmenter. Supposons que je doive être placé devant un four de forgeron de sorte que tout mon corps soiit à l’air libre, mais un bras placé dans le feu, et que Dieu préserve ma vie pendant mille ans dans cette position. Ne serait-ce pas une torture insupportable ? Que serait-ce donc d’être complètement pénétré et entouré par le feu, qui affecterait non seulement un bras, mais même toutes les facultés de l’âme ?

PLUS TERRIBLE QUE L’HOMME PEUT IMAGINER

Deuxièmement, ce feu est beaucoup plus terrible que l’homme peut imaginer. Le feu naturel que nous voyons au cours de cette vie a un grand pouvoir de brûler et de tourment. Pourtant, ce n’est pas même l’ombre du feu de l’Enfer. Il y a deux raisons pour lesquelles le feu de l’enfer est plus terrible, au-delà de toute comparaison avec le feu de cette vie.

La première raison est la justice de Dieu comme le feu qui est un instrument pour punir le mal infini fait à sa majesté suprême, qui a été méprisé par une créature. Par conséquent, l’approvisionnement de la justice fait cet élément avec une puissance de brûlure, qui atteint presque l’infini ….

La deuxième raison est la malice du péché. Comme Dieu sait que le feu de ce monde ne suffit pas pour punir le péché comme il le mérite, il a donné au feu de l’Enfer une puissance si forte qu’elle ne peut jamais être comprise par tout esprit humain. Maintenant, comment ce feu brûle puissamment ?

Il brûle si puissamment, ô mon âme, que, selon les maîtres ascétiques, si une simple étincelle en tombait sur une meule,  elle permettrait de la réduire en un instant en cendre. Si elle tombait sur une boule de bronze, elle fondrait en un instant comme si elle était de cire. Si elle atterrissait sur un lac gelé, elle le ferait bouillir en un instant.

Arrête-toi brièvement ici, mon âme, pour répondre à quelques questions que je vais poser. Tout d’abord, je vous demande : Si un four spécial avait été gonflé à bloc comme on avait l’habitude de le faire pour tourmenter les saints martyrs, puis que des hommes plaçaient devant vous toutes sortes de bonnes choses que le cœur humain peut souhaiter, et ajoutaient l’offre d’un royaume prospère – si tout cela vous avait été promis à la condition que vous vous placiez dans le four seulement une demi-heure, que choisiriez-vous ?

CENT ROYAUMES

« Ah ! » diriez-vous : «Si vous m’aviez offert une centaine de royaumes je ne serais jamais assez fou pour accepter les tortures, quel que puisse être la grand votre offre, même si j’étais sûr que Dieu préserve ma vie pendant ces moments de souffrance ».

Deuxièmement, je vous demande : Si vous aviez déjà la possession d’un grand royaume et nagiez dans une mer de richesses afin que rien ne vous manque, et puis vous soyez attaqué par un ennemi, soyez emprisonné et mis dans les chaînes et obligé soit de renoncer à votre royaume ou encore de passer une demi-heure dans un four chaud, que choisiriez-vous ? « Ah ! » vous diriez, « Je préférerais passer toute ma vie dans l’extrême pauvreté et me se soumettre à toute autre difficulté et malheur, que de souffrir un tel grand tourment ! »

LA PRISON DE FEU ÉTERNEL

Maintenant, tournez vos pensées du temporel à l’éternel. Pour éviter le tourment d’un four chaud, qui va durer une demi-heure, vous souhaitez renoncer à tous vos biens, même les choses dont vous êtes le plus friand, vous souffririez toute autre perte temporelle, cependant lourde. Alors, pourquoi ne pensez-vous pas de la même manière quand vous traitez des tourments éternels ? Dieu ne vous menace pas seulement avec une demi-heure dans un four, mais avec une prison de feu éternel. Pour y échapper, ne devriez-vous pas renoncer à tout ce qu’Il a interdit, peu importe combien cela peut être agréable pour vous, et volontiers embrasser tout ce qu’Il commande, même si cela est extrêmement désagréable ?

La chose la plus terrible au sujet de l’Enfer est sa durée. Le condamné perd Dieu et Le perd pour toute l’éternité. Maintenant, qu’est l’éternité ? O mon âme, jusqu’à présent il n’y a pas eu d’ange qui ai été en mesure de comprendre ce qu’est l’éternité. Alors, comment pourriez-vous le comprendre ? Cependant, pour vous en former quelque idée, considérez les vérités suivantes :

L’éternité ne se termine jamais. Ceci est la vérité qui fait que même les grands saints tremblent. Le jugement final viendra, le monde sera détruit, la terre engloutira ceux qui se perdent, et ils seront jetés en enfer. Puis, avec sa main toute-puissante, Dieu les enfermera dans cette prison la plus malheureuse.

Dès lors, autant d’années passeront qu’il y a de feuilles sur les arbres et de plantes sur toute la terre, des milliers d’années cautant qu’il y a de gouttes d’eau dans toutes les mers et les rivières, autant de milliers d’années qu’il y a d’atomes dans l’air, qu’il y a de grains de sable sur toutes les rives de toutes les mers. Puis, après le passage de ce nombre incalculable d’années, qu’est-ce que sera l’éternité ? Jusque-là, il n’y en aura même pas eu une centième partie, ni un millième – rien. Elle commence alors à nouveau et durera aussi longtemps encore, même après ce qui a été répété mille fois et mille millions de fois encore. Et puis, après une si longue période, même pas une moitié sera passé, même pas une centième partie, ni un millième, aucune partie de l’éternité. Pendant tout ce temps il n’y a pas d’interruption d’incendies pour ceux qui sont damnés, et cela recommence.

Oh, profond mystère en effet ! Une terreur au-delà de toutes les terreurs ! O Éternité ! Qui peut vous comprendre ?

LES LARMES DE CAÏN

Supposons que, dans le cas du malheureux Caïn pleurant en enfer, il ait versé juste une larme pour les mille ans . Maintenant, ô mon âme, rappeleez vos pensées et supposons ce cas : depuis six mille ans au moins Cain a été en enfer et a versé seulement six larmes, que Dieu conserve miraculeusement. Combien d’années passeraient pour que ses larmes remplissent toutes les vallées de la terre et inondent toutes les villes et villages et couvrent toutes les montagnes afin d’inonder la terre entière ? Nous comprenons la distance de la terre au soleil comme étant de 34000000 lieues. Combien d’années seraient nécessaires pour que les larmes de Caïn remplissent cette immense espace ? De la terre au firmament, supposons une distance de cent soixante millions de lieues.

Oh Mon Dieu ! Peut-on imaginer quel est le nombre d’années suffisant pour remplir de ces larmes cet immense espace ? Et pourtant – ô vérité si incompréhensible – assurez-vous en autant que Dieu ne peut pas mentir – un temps arrivera où ces larmes de Caïn seront suffisantes pour inonder le monde, pour atteindre même le soleil, pour toucher le firmament, et pour remplir tout l’espace entre la terre et les cieux des cieux. Mais ce n’est pas tout.

Si Dieu asséchait toutes ces larmes jusqu’à la dernière goutte et que Caïn recommencait à nouveau de pleurer, il faudrait à nouveau remplir le même espace entier avec elles et le remplir un millier de fois et un million de fois ensuite, et après toutes ces innombrables années, pas même la moitié de l’éternité serait passée, même pas une fraction. Après tout ce temps brûlé en enfer, les souffrances de Caïn commenceront seulement.

Cette éternité est également sans relief. Ce serait en effet une petite consolation et de peu d’utilité pour les personnes condamnées, d’être en mesure de recevoir un bref répit une fois tous les mille ans.

PAS DE SECOURS

Imaginons dans l’enfer un endroit où il y a trois réprouvés. Le premier est plongé dans un lac de feu sulfurique, le second est enchaîné à un rocher et est tourmenté par deux démons, dont un déverse continuellement du plomb fondu dans sa gorge tandis que l’autre le déverse sur tout le corps, en le couvrant de la tête aux pieds. Le troisième réprouvé est torturé par deux serpents, dont un s’enroule autour du corps de l’homme et le ronge cruellement, tandis que l’autre entre dans le corps et attaque le cœur. Supposons que Dieu soit ému de pitié et accorde un répit de courte durée.

Le premier homme, après le passage d’un millier d’années est tiré du lac et reçoit le soulagement d’un verre d’eau fraîche, et au bout d’une heure est jeté à nouveau dans le lac. Le second, après mille ans, est libéré de sa place et a permission de se reposer, mais après une heure est de nouveau renvoyé au même tourment. Le troisième, après mille ans, est délivré des serpents, mais après une heure de soulagement, est de nouveau maltraité et tourmenté par eux. Ah, combien peu serait cette consolation – souffrir mille ans et se reposer une heure seulement.

Cependant, l’enfer n’a même pas autant de soulagement. On brûle toujours dans ces flammes terribles et on ne reçoit jamais un soulagement pour toute l’éternité. On est toujours rongé et pris de remords, et on ne se reposera jamais pour l’éternité. On souffrira toujours une soif si ardente et jamais on ne recevra le rafraîchissement d’une gorgée d’eau pour toute l’éternité. On se verra toujours abhorré par Dieu et on ne profitera jamais d’un seul tendre coup d’œil de Lui pour l’éternité. On se trouvera toujours maudit par le ciel et l’enfer, et on ne recevra jamais un seul geste d’amitié.

C’est un malheur essentiel que dans l’enfer tout sera sans relief, sans remède, sans interruption, sans fin, éternel.

LA BONTÉ DE SA MISÉRICORDE

Maintenant, je comprends en partie, ô mon Dieu, ce qu’est l’enfer. C’est un lieu de douleur extrême, de désespoir extrême. Cest où je mérite d’être pour mes péchés, où j’aurais été confiné depuis quelques années déjà où votre immense miséricorde ne m’a pas livré. Je ne cesse de répéter mille fois : Le Cœur de Jésus m’a aimé, sinon je serais maintenant en enfer ! La miséricorde de Jésus m’a pris en pitié, car autrement je serais en enfer ! Le Sang de Jésus m’a réconcilié avec le Père céleste, sinon mon lieu d’habitation serait l’enfer. Ce sera l’hymne que je veux chanter pour vous, mon Dieu, de toute éternité. Oui, à partir de maintenant mon intention est de répéter ces mots autant de fois que il y a de moments qui sont passés depuis cette heure malheureuse où je vous ai offensé.

Quelle a été ma gratitude pour Dieu pour sa miséricorde qu’il m’a montré ? Il m’a délivré de l’enfer. O, immense charité ! O, bonté infinie ! Après un avantage si grand, je ne devrais pas lui avoir donné tout mon coeur et l’aimer avec l’amour des plus ardents Séraphins ? Ne devrais-je pas réaliser toutes mes actions pour Lui et ne chercher en tout que son plaisir divin, en acceptant toutes les contradictions avec joie, afin de Lui retourner mon amour ? Pourrais-je faire moins que cela que après une bonté qui fut si grande ? Et pourtant, qu’est-ce que j’ai fait ? Oh, ingratitude digne d’un autre enfer ! Je vous mis de côté, ô mon Dieu ! Je réagis à Votre miséricorde en engageant de nouveaux péchés et délits. Je sais que j’ai fait le mal, ô mon Dieu, et je me repens de tout mon coeur. Ah, puissé-je verser une mer de larmes pour une telle ingratitude scandaleuse ! O Jésus, aie pitié de moi ; car je me résous maintenant à souffrir mille morts plutôt que de Vous offenser à nouveau.

L’URGENCE DE L’ENFER

Il est de foi que Dieu existe pour le bien et l’enfer pour les méchants. La foi nous enseigne que les peines de l’enfer sont éternelles, et elle nous avertit également qu’un seul péché mortel suffit pour condamner une âme à jamais à cause de la malice infinie par laquelle il offense un Dieu infini. Avec ces principes les plus positifs à l’esprit, comment puis-je rester indifférent quand je vois la facilité avec laquelle les péchés sont commis, les péchés qui se produisent aussi souvent que l’on prend un verre d’eau, des péchés et délits qui sont commis par légèreté ou déviation ? Comment puis-je me reposer quand tant de gens sont vus vivre continuellement dans le péché mortel et se précipitant de cette manière aveugle vers leur destruction éternelle ? Non, vraiment, je ne peux pas me reposer, mais je dois courir et les avertir. Si je voyais quelqu’un sur le point de tomber dans une fosse ou un incendie, ne me précipiterais-je pas pour l’avertir, et ferais tout en mon pouvoir pour l’empêcher de tomber ? Pourquoi ne devrais-je pas faire beaucoup pour empêcher les pécheurs de tomber dans la fosse et les feux de l’enfer ?

Comme je ne peux non plus comprendre pourquoi d’autres prêtres qui croient les vérités de même que je le fais, ce que nous devons tous faire, ne prêchent ou n’exhortent pas leur troupeau afin qu’ils puissent éviter cette éternité insupportable de l’enfer. C’est encore une source d’étonnement pour moi combien les laïcs – hommes et des femmes bénis avec la foi – ne donnent pas d’avertissement à ceux qui en ont besoin. Si une maison prenait feu au milieu de la nuit, et si les habitants de la même maison et les autres habitants de la ville étaient endormis et ne voyaient pas le danger, ne serait pas à celui qui l’a remarqué le premier de crier et de courir le long des rues, en criant : « Au feu, au feu dans cette maison là-bas!!! » Alors pourquoi devrait-il pas y avoir d’avertissement d’un feu éternel pour réveiller ceux qui sont à la dérive dans le sommeil du péché de telle manière que quand ils ouvriront leurs yeux, ils se retrouveront à brûler dans les flammes éternelles de l’enfer ?  »

 


Le zèle pour le salut des âmes a stimulé Saint Antoine Marie Claret à prêcher environ 25.000 sermons, écrire 144 livres, à fonder trois ordres religieux, à prêcher d’innombrables missions, et en six ans comme évêque, à en confirmer plus de 300.000 et à valider plus de 9000 mariages. Parti comme missionnaire en Espagne et aux îles Canaries, il a ensuite été nommé archevêque de Santiago de Cuba, et par la suite confesseur de la reine d’Espagne. Mais dans tout ce qu’il faisait, il a oeuvré de manière incessante, sans relâche, et si fructueusement pour la cause du Christ et de son Église qu’il est simplement appelé un « apôtre moderne ».

Des miracles ont entouré son oeuvre, et il possédait les dons de prophétie et de lecture des cœurs. Il a souvent vu Notre Seigneur et Notre Dame (à qui il était spécialement consacré), recevant d’eux instruction, encouragement et prophéties. Poussé par la motivation écrasante de sauver les âmes immortelles de la damnation éternelle, Saint-Antoine-Marie Claret a dirigé toutes ses énergies à cette fin, pour trouver tous les autres objectifs sans valeur en comparaison.

Sur le nombre de péchés au-delà duquel Dieu ne pardonne plus

«Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu». Matthieu 4, 7

Sermon de saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Eglise. Saint François Jérôme, quand il visita les parents de saint Alphonse peu de temps après sa naissance, a fait cette prophétie : «Cet enfant sera béni avec la longueur des jours, il ne doit pas voir la mort avant sa quatre-vingt-dixième année, il sera évêque et fera de grandes choses pour Jésus-Christ « . Cette prophétie est devenue certainement vraie. L’un des plus accompli de tous les saints est Alphonse de Liguori. Il était avocat en droit civil et de l’église avant qu’il consacre toute sa vie au service de Dieu. Il a été le fondateur d’un ordre religieux, auteur de plus d’une centaine de livres, à l’origine de la théologie moderne morale, célèbre prédicateur et confesseur, évêque, compositeur de musique et peintre. Sur l’ensemble de ses 91 années sur terre, il fut aussi un homme de prière et de profonde sainteté personnelle. Il donne un exemple de la vraie vie chrétienne que tous nous ferions bien de suivre. Voici son sermon :

«Dans l’Évangile de ce jour, nous lisons que, ayant disparu dans le désert, Jésus-Christ permit au diable, pour le placer sur le sommet du temple, de lui dire : «Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas» ; pour les anges te préservent de toute blessure. Mais le Seigneur a répondu que dans les Saintes Écritures, il est écrit : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. Le pécheur qui s’abandonne à pécher sans chercher à résister aux tentations, ou sans au-moins demander l’aide de Dieu pour les vaincre, et espère que le Seigneur, un jour, le tirer du précipice, tente Dieu de faire des miracles, ou plutôt de lui montrer une miséricorde extraordinaire non-étendue à la généralité des chrétiens.

«Dieu, comme dit l’Apôtre, «veut que tous les hommes soient sauvés» – I Tim. 2, 4 ; mais Il nous lie aussi à travailler pour notre propre salut, au moins en adoptant les moyens de surmonter nos ennemis, et de Lui obéir quand il nous appelle à la repentance. Les pécheurs entendent les appels de Dieu, mais ils les oublient, et continuent de l’offenser. Mais Dieu ne les oublie pas. Il compte les grâces qu’il dispense, ainsi que les péchés que nous commettons. Ainsi, lorsque le temps qu’il a fixé arrive, Dieu nous prive de ses grâces, et commence à infliger un châtiment. Je souhaite montrer dans ce discours que lorsque les péchés atteignent un certain nombre, Dieu ne pardonne pas plus. Soyez attentifs.

«1. Saint-Basile, saint Jérôme, saint Jean Chrysostome, saint Augustin et d’autres pères, enseignent, que Dieu, selon les paroles de l’Écriture : «Tu as ordonné toutes choses avec mesure, nombre et poids» – Sagesse 11, 21, Il  a fixé pour chaque personne le nombre des jours de sa vie, et les degrés de santé et le talent qu’Il lui remettra, donc Il a également déterminé pour chacun le nombre de péchés qu’il pardonnera ; et lorsque ce nombre est terminée, il ne vous pardonnera pas plus.

«2. Le Seigneur m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur contrit» – Isaïe 61, 1, Dieu est prêt à guérir ceux qui souhaitent sincèrement modifier leurs vies, mais ne peut pas prendre en pitié le pécheur obstiné. Le Seigneur pardonne les péchés, mais il ne peut pas pardonner à ceux qui sont déterminés à l’offenser. Nous ne pouvons pas exiger de Dieu une raison pour laquelle il pardonne à l’un une centaine de péchés, et prend la vie d’autres et les envoie en enfer après trois ou quatre péchés. Par son prophète Amos, Dieu a dit : «À cause des trois et même des quatre crimes de Damas, je ne le convertirai pas» – 1, 3. En cela, nous devons adorer les jugements de Dieu, et dire avec l’Apôtre : «Ô profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont incompréhensibles !» – Rom. 11, 33. Celui qui reçoit le pardon, dit saint Augustin, est gracié par la pure miséricorde de Dieu ; et ceux qui sont châtiés, sont justement punis. Combien Dieu en a envoyé en enfer pour la première infraction ? Saint Grégoire rapporte, qu’un enfant de cinq ans, qui était arrivé à l’usage de la raison, pour avoir prononcé un blasphème, a été saisi par le diable et porté en enfer. La divine Mère a révélé à ce grand serviteur de Dieu, Bénédicte de Florence, qu’un garçon de douze ans avait été condamné après le premier péché. Un autre garçon de huit ans est décédé après son premier péché, et a été perdu. Vous dites : je suis jeune ; nombreux sont ceux qui ont commis plus de péchés que moi. Mais Dieu est-Il, sur ce compte, obligé d’attendre votre repentir si vous l’offensez ? Dans l’Évangile de saint Matthieu (21, 19), nous lisons que le Sauveur maudit un figuier la première fois qu’il le voyait sans fruits. «Que jamais fruit ne naisse de toi désormais. Et à l’instant le figuier sécha». Ainsi tremblez à l’idée de commettre un seul péché mortel, en particulier si vous avez déjà été coupable des péchés mortels.

«3. Sur un péché pardonné ne sois pas sans crainte, et n’ajoute pas péché sur péché» – Eccl. 5, 5. Ne dites pas, ô pécheur : «Comme Dieu m’a pardonné les autres péchés, Il me pardonnera celui-ci si je commets cela». Ne dites pas cela ; car, si au péché qui a été pardonné vous en ajoutez un autre, vous avez raison de craindre que ce nouveau péché soit uni à votre ex-culpabilité, et que donc le nombre sera terminé, et que vous devez être abandonnés. Voici comment l’Écriture montre plus clairement cette vérité dans un autre endroit. «Le Seigneur attend patiemment que le jour du jugement soit venu, afin de les punir dans la plénitude de leurs péchés» – II Mac. 6, 14. Dieu attend avec patience jusqu’à ce qu’un certain nombre de péchés soit engagé, mais lorsque la mesure de la culpabilité est remplie, il n’attend plus, mais châtie le pécheur. «Vous avez scellé comme dans un sac mes offenses» – Job 14, 17. Les pécheurs multiplient leurs péchés sans tenir aucun compte d’eux ; mais les chiffres Dieu eux, sont que, lorsque la moisson est mûre, c’est-à-dire lorsque le nombre de péchés est terminé, il peut se venger sur eux. «Mettez les faucilles dans le blé, parce que la moisson est mûre» – Joël 3, 13.

«4. Sur cela, il existe de nombreux exemples dans les Écritures. Parlant des Hébreux, le Seigneur dit à un endroit : « Tous les hommes qui m’ont déjà tenté par dix fois … ne verront pas la terre » – Nombres 14, 22-23. À un autre endroit, il dit qu’il retenait sa vengeance contre les Amorrhéens parce que le nombre de leurs péchés n’avait pas été achevé. « Car les iniquités des Amorrhéens ne sont pas parvenues à leur comble jusqu’au temps présent » – Genèse 15, 16. Nous avons à nouveau l’exemple de Saül qui, après avoir désobéi à Dieu une seconde fois, a été abandonné. Il supplia Samuel d’intercéder devant le Seigneur en sa faveur. «Portez [soyez indulgent avec], je vous prie, mon péché, et retournez avec moi, afin que j’adore le Seigneur» – I Rois 15, 25. Mais, sachant que Dieu avait abandonné Saül, Samuel répondit : « Je ne retournerai pas avec vous, parce que vous avez rejeté la parole du Seigneur, et que le Seigneur vous a rejeté», etc. – 15, 26. Saül, vous avez abandonné Dieu, et Il vous a abandonné. Nous avons un autre exemple avec Balthassar, qui, après avoir profané les vaisseaux du Temple, a vu une main écrire sur le mur, Mane, Thecel, Phares. Daniel fut invité à exposer la signification de ces paroles. En expliquant le mot Thecel, il dit au roi : « Vous avez été pesé dans la balance, et vous avez été trouvé ayant trop peu de poids» – Dan. 5, 27. Par cette explication, il a donné au roi de comprendre que le poids de ses péchés dans la balance de la justice divine, avait fait la descente de l’échelle, « Dans la même nuit, fut tué Balthassar,  roi de Chaldée » – Dan. 5, 30. Oh ! Combien de pécheurs ont rencontré le même sort ! Continuant à offenser Dieu jusqu’à ce que leurs péchés soient élevés à un certain nombre, ils ont été frappés à morts et envoyés en enfer ! « Ils passent leurs jours dans le bonheur, et en un moment ils descendent dans les enfers » – Job 21, 13. Tremblez, frères, que si vous commettez un autre péché mortel, Dieu vous jette dans la géhenne.

«5. Si Dieu avait châtié les pécheurs au moment où ils l’insultent, nous ne devrions pas le voir tellement méprisé. Mais, parce qu’il ne punit pas instantanément leurs transgressions, et parce que par la miséricorde Il retient sa colère et attend leur retour, ils sont enclins à continuer de l’offenser. « Car, parce que la sentence n’est pas portée promptement contre les méchants, les fils des hommes, sans aucune crainte, commettent le mal » – Ecclés. 8, 11. Mais il est nécessaire d’être persuadé que, bien que Dieu soit indulgent avec nous, Il n’attend pas, ni ne nous garde pour toujours. Attendant, comme en de précédentes occasions, pour échapper aux pièges des Philistins, Samson a continué à se laisser leurrer par Dalila. « Je sortirai, comme j’ai fait auparavant, et je me dégagerai » – Juges 16, 20. Mais « le Seigneur s’est retiré de lui ». Samson fut enfin prit par ses ennemis, et a perdu sa vie. Le Seigneur vous avertit de ne pas dire : j’ai commis tant de péchés, et Dieu ne m’a pas châtié. « Et ne dis pas : J’ai péché, et que m’est-il arrivé de triste ? car le Très-Haut, quoique patient, rend selon le mérite » – Eccl. 5, 4. Dieu a de la patience pour une certaine durée, après quoi il punit les premiers et derniers péchés. Et plus grande a été sa patience, plus sévère est Sa vengeance.

«6.  Par conséquent, selon saint Jean Chrysostome, Dieu est plus à craindre quand il est indulgent avec les pécheurs que quand il punit instantanément leur péché. Et pourquoi ? Parce que, dit saint Grégoire, ceux à qui Dieu a montré le plus miséricorde sont, s’ils ne cessent pas de l’offenser, châtiés avec la plus grande rigueur. Le saint ajoute que Dieu punit souvent ces pécheurs avec une mort subite, et ne leur laisse pas le temps de se repentir. Et plus grande est la lumière que Dieu donne à certains pécheurs pour leur correction, plus grande est leur aveuglement et leur obstination dans le péché. « Il eût mieux valu pour eux de ne pas connaître la voie de la justice, que de l’avoir connue et de revenir ensuite en arrière » – II Pierre 2, 21. Les misérables pécheurs, qui, après avoir été éclairés, reviennent à la vomissure, saint Paul dit, qu’il est moralement impossible pour eux d’être à nouveau convertis. « … Car il est impossible à ceux qui ont été une fois illuminés, qui ont goûté le don du ciel, … et qui, après cela, sont tombés, d’être renouvelés par la pénitence » – Héb. 6, 4, 6.

«7. Écoutez donc, ô pécheur, l’exhortation du Seigneur : « Mon fils, as-tu péché ? ne recommence pas de nouveau ; mais prie pour tes fautes anciennes, afin qu’elles te soient remises » – Eccl. 21, 1. Fils, n’ajoutez pas des péchés à ceux que vous avez déjà commis, mais faites attention à prier pour le pardon de vos péchés passés ; Sinon, si vous commettez une autre péché mortel, les portes de la miséricorde divine peuvent être fermées pour vous, et votre âme peut être perdue à jamais. Quand donc, frères bien-aimés, le diable vous tente à nouveau de céder au péché, dites-vous : Si Dieu ne me pardonne pas plus, qu’advient-il de moi pour l’éternité ? Si le Diable en réponse, dit : ne craignez rien, Dieu est miséricordieux ; répondez-lui en disant : Quelle certitude ou quelle chance ai-je, que, si je retourne à nouveau vers le péché, Dieu me montrera la miséricorde ou m’accordera le pardon ? Voici la menace du Seigneur contre tous ceux qui méprisent Ses appels : « Parce que j’ai appelé, et que vous avez refusé de m’entendre, … Moi aussi, à votre mort, je rirai et je me moquerai, lorsque ce que vous craigniez vous sera arrivé » – Prov. 1, 24, 26. Remarquez les paroles « Moi aussi » ; elles veulent dire que, comme vous avez raillé le Seigneur pour le trahir à nouveau après votre confession et vos promesses de modification, de la sorte il se moquera de vous à l’heure de la mort. Je rirai et je me moquerai. Mais, « on ne se rit point de Dieu » – Gal . 6, 7. « Comme le chien », dit le Sage, « qui retourne à son vomissement, ainsi est l’imprudent [le fou] qui retourne à sa folie » – Prov. 26, 11. Le Bx Denis le Chartreux donne un excellent exposé de ce texte. Il dit que, comme un chien qui mange ce qu’il a vomi est un objet de dégoût et d’abomination, de la sorte le pécheur qui revient à ses péchés qu’il a détestés et avoués, devient odieux aux yeux de Dieu.

«8. O folie des pécheurs ! Si vous achetez une maison, vous n’épargnez rien pour obtenir tous les titres nécessaires afin de vous prémunir contre la perte de votre argent ; si vous prenez des médicaments, vous êtes prudent pour vous assurer qu’il ne peuvent pas vous blesser ; si vous passez sur une rivière, vous évitez prudemment tout danger de tomber dedans : et pour une jouissance éphémère, pour la satisfaction de la vengeance, pour un plaisir bestial, qui ne dure qu’un moment, vous risquez votre salut éternel, en disant : j’irai à la confession après avoir commis ce péché. Et quand je demande, êtes-vous allé à la confession ? Vous dites : Demain. Mais qui vous promet demain ? Qui vous assure que vous aurez le temps pour la confession, et que Dieu ne vous privera pas de la vie comme Il en a privé tant d’autres, dans l’acte de pécher ? « Diem tenes », dit saint Augustin, « qui horam non tenes ». Vous ne pouvez pas être certain de vivre une heure, et vous dites : j’irai à la confession demain. Écoutez les paroles de saint Grégoire : « Celui qui a promis le pardon aux pénitents, n’a pas promis demain aux pécheurs » – Hom. 12 in Evan. Dieu a promis le pardon à tous ceux qui se repentent ; Mais il n’a pas promis d’attendre jusqu’à demain pour ceux qui l’insultent. Peut-être que Dieu vous donnera le temps de vous repentir, peut-être qu’il ne le fera pas. Mais, ne devrait-il pas rendre ce qui doit advenir pour votre âme ? En attendant, pour l’amour d’un plaisir misérable, vous perdez la grâce de Dieu et vous vous exposez au danger d’être perdus à jamais.

«9. Risqueriez-vous, pour ces jouissances passagères, votre argent, votre honneur, vos biens, votre liberté et votre vie ? Non, vous ne le feriez pas. Comment se fait-il donc que, pour une gratification misérable, vous perdiez votre âme, le ciel, et Dieu ? Dites-moi : croyez-vous que le ciel, l’enfer, l’éternité, sont des vérités de foi ? Croyez-vous que, si vous mourez dans le péché, vous êtes perdu pour toujours ? Oh ! cette témérité, quelle folie est-ce, de vous condamner volontairement à une éternité de tourments avec l’espoir de renverser par la suite la sentence de votre condamnation ! « Nemo », dit saint Augustin, « sub spe salutis vult aegrotare ». Personne ne peut être trouvé si fou pour prendre le poison avec l’espoir d’empêcher ses effets mortels en adoptant les remèdes ordinaires. Et vous vous condamnez à l’enfer, en disant que vous vous attendez à en être ensuite préservé. O folie ! qui, conformément aux menaces divines, en a emporté et en emporte chaque jour tellement en enfer. « Tu as eu confiance dans ta malice [méchanceté] … Il viendra sur toi un malheur et tu ne sauras pas son origine » – Isaïe 47, 10, 11. Vous avez péché, vous fiant témérairement dans la miséricorde divine : la punition de votre culpabilité tombe tout à coup sur vous, et vous ne saurez pas d’où elle vient. Que dites-vous ? Quelle résolution faites-vous ? Si, après ce sermon, vous ne vous résolvez pas fermement de vous donner à Dieu, je pleure sur vous et vous considère comme perdu».

Pour le plus grand honneur et la gloire de Dieu et le salut des âmes, vous êtes encouragés à distribuer ce sermon à aussi grande échelle que les grâces de Dieu le permettent. Allez dans les églises et distribuez-le ou placez-le sur des véhicules en stationnement pour le service de l’Église. Vous pouvez reproduire ce document si le texte n’est pas modifié.

Ceux qui ne se repentent pas et ne se convertissent pas seront certainement punis par Dieu éternellement en enfer

Ceux qui ne se repentent et ne se convertissent pas, seront certainement punis par Dieu éternellement en enfer, et quand, comme en un dernier recours, ils appelleront finalement l’aide de Dieu, il ne leur répondra pas parce qu’ils ont mis leur foi dans le monde, dans la famille, et dans les amis au lieu de la mettre en Lui, en les choisissant eux au lieu de Lui.

«Alors ils crieront vers le Seigneur ;mais et il ne les exaucera [entendra] pas ; et il leur cachera sa face en ce temps-là, à cause de la malice [méchanceté] de leur invention». (Michée 3, 4)

«Cherchez le Seigneur tandis qu’on peut le trouver». (Isaïe 55, 6)

«Vous me chercherez et ne me trouverez pas ; et où je suis vous ne pouvez venir». (Jean 7, 34)

«Vous avez méprisé tous mes conseils, et négligé mes réprimandes : Moi aussi, à votre mort, je rirai et je me moquerai, lorsque ce que vous craigniez vous sera arrivé. Lorsqu’une calamité arrivera tout d’un coup, et que la mort [destruction], comme une tempête, fondra violemment sur vous ; quand viendront sur vous la tribulation et l’angoisse : Alors il m’invoqueront, et je ne les exaucerai [entendrai] pas ; dès le matin ils se lèveront, et ils ne me trouveront pas ; Parce qu’ils ont haï la discipline [l’instruction], et qu’ils n’ont pas reçu la crainte du Seigneur, qu’ils n’ont pas acquiescé à mes conseils, qu’ils ont déprécié [méprisé] toutes mes remontrances. Aussi, ils mangeront les fruits de leur voie, et ils seront rassasiés de leurs conseils». (Proverbes 1, 25-31)

[Note Vulgate Pr. 1, 31 : Ils seront rassasiés, etc : c’est-à-dire ils recevront la récompense pleine et entière de leurs desseins, de leurs projets.]

Quand Dieu leurs permettra d’être détruits, ils sauront, au bord de leur destruction, l’inutilité totale d’avoir mis leur foi dans leurs familles et dans le monde entier au lieu de Dieu, lorsque leurs familles seront détruites devant eux, comme Dieu avait permis à Babylone de détruire l’Égypte en laquelle les Israélites infidèles avaient fait confiance au lieu de Dieu. Dieu a détruit l’Egypte et les Israélites infidèles. Dieu ne change pas. Il reste éternellement le même. Sa justice ainsi que Sa miséricorde sont parfaites et on ne se moque pas de Dieu ! Beaucoup ne peuvent pas voir sa justice sur la terre parce qu’ils sont aveugles et infidèles, mais ils la verront sûrement au jour de leur jugement, car c’est une chose terrible que de tomber entre les mains de Dieu, qui tue ou sauve, à la fois corps et âme éternellement. «C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant» (Héb. 10, 31). Les membres de votre famille ne vous jugeront pas au jour du jugement. C’est Dieu Tout-Puissant, Jésus-Christ la deuxième Personne de la Divine, sainte et éternelle Trinité qui vous jugera, quand votre âme se retrouva nue devant lui. Les membres de votre famille et vos amis ne seront pas en mesure de vous consoler en enfer.

Sainte Catherine de Sienne : «La volonté des Saints est tellement unie à Dieu qu’un père ou une mère qui voit leur fils, ou un fils qui voit son père ou sa mère en enfer, ne s’en préoccupent pas, et ils sont même contents de les voir punis comme ses ennemis».

Saint Jean Eudes : «Pensez combien il y a des saints dans le ciel qui voient leurs pères, mères, frères, ou d’autres parents dans la damnation de l’enfer, et, malgré cela, ils adorent, ils aiment, ils bénissent de joie et de bonheur la plus juste Volonté de Dieu parce qu’ils voient que tel est le décret de la justice divine concernant ces parents … Pour les saints du Ciel, l’accomplissement de la volonté de Dieu est si complètement suffisante pour leur donner le bonheur et la félicité céleste que beaucoup d’entre eux, même voyant leurs proches chers punis en Enfer, se réjouissent de la manifestation de la justice éternelle de Dieu». (Lettres et œuvres plus courtes)

Sainte Thérèse d’Avila : «C’est une grande folie d’être prêt à violer l’amitié de Dieu plutôt que la loi de l’amitié humaine».  (Marie Auxiliatrice des chrétiens, père Bonaventure Hammer)

«… Dieu n’a pas épargné les anges qui ont péché, mais chargés des chaînes de l’enfer et précipités dans l’abîme, il les a livrés afin d’être tourmentés et réservés pour le jugement». (2 Pierre 2, 4)

Les catholiques doivent aussi comprendre que quelques-uns sont sauvés. Notre Seigneur Jésus-Christ a révélé que le chemin du Ciel est droit et étroit et peu le trouve, tandis que le chemin de l’enfer est large et pris par la plupart (Mt 7, 13).

Matthieu 7, 13 : «Entrez par la porte étroite ; parce que large est la porte et spacieuse la voie qui conduit à la perdition ; et nombreux sont ceux qui entrent par elle. Combien est étroite la porte et resserrée la voie qui conduit à la vie, et qu’il en est peu ceux qui la trouvent !»

Luc 13, 24 : «Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer, et ne le pourront pas».

L’Écriture enseigne aussi que presque tout le monde est dans les ténèbres, tant et si bien que Satan est même appelé le « prince » (Jean 12, 31) et le « Dieu » (2 Cor. 4, 3) de ce monde.

1 Jean 5, 19 : «Nous savons que nous sommes de Dieu ; et le monde est tout entier sous l’empire du malin [est assis dans la méchanceté]».

C’est la triste réalité de l’histoire que la plupart des gens dans le monde sont de mauvaise volonté et ne veulent pas la vérité. Voilà pourquoi presque tout le monde est dans les ténèbres et sur le chemin de la perdition. Cela a été le cas depuis le début. Ce fut le cas lorsque seulement huit âmes (Noé et sa famille) sur la totalité de la population du monde ont échappé à la colère de Dieu dans le déluge qui a couvert la terre entière, et quand les Israélites ont rejeté la loi de Dieu et sont tombés dans l’idolâtrie, encore et encore. Seuls deux hommes sur l’ensemble de la population des Israélites (Josué et Caleb) ont pénétré en terre promise depuis les temps où les gens s’étaient opposés à Dieu en ces temps, même s’ils avaient vu ces miracles que le monde n’avait jamais vu !

Vision de l’archidiacre de Lyon, mort le même jour que Saint-Bernard (1153) : «Sachez, Monseigneur, qu’à l’heure même où je suis décédé, trente-trois mille personnes sont également mortes. Sur ce nombre, Bernard et moi-même sommes allés au ciel sans délai, trois sont allés au purgatoire, et tous les autres sont tombés dans l’enfer». (Dit à saint Vincent Ferrier)

Pensez à la façon dont la quasi-totalité de l’Europe était pleinement catholique et comment les royaumes interdisaient les fausses religions à cette époque, ce qui rendait ce ce temps beaucoup plus bénéfique spirituellement pour les âmes que ce que nous voyons aujourd’hui ! Si si peu ont été sauvés en ce temps, combien sont sauvés maintenant ? On ne peut que frémir et pleurer à cette pensée !

Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même confirme également cette doctrine dans les révélations de sainte Brigitte, selon laquelle le nombre des sauvés est très faible en comparaison avec les damnés, où il explique que les moines du monde au 14ème siècle étaient esclaves du péché et qu’à peine un moine sur une centaine était sauvé de l’enfer : «Ils sont en vérité des esclaves et il y a très peu qui sont différents, oui si peu que vous pouvez à peine en trouver un sur une centaine !» (Livre 6, chapitre 35)

Si le Christ dit que pas même un moine sur cent sera sauvé, combien, pensez-vous, de gens ordinaires seront sauvés, qui ne cherchent même pas à renoncer au monde et à ses plaisirs ! Malheureusement, uniquement la mort et l’enfer serviront à réveiller la majorité des personnes entendant cela ! Vous pourrez lire ceci et puis continuer dans votre paresse et votre mondanité, ou vous aurez une ferveur spirituelle à durée limitée qui se refroidira avec le temps qui passe ! Nous prions avec les larmes que vous ne soyez pas un de ces Judas qui souffrira pour l’éternité en enfer !

«L’enfer est si chaud à l’intérieur que si le monde entier et tout ce qu’il a était en feu, il ne pouvait pas se comparer à cette vaste fournaise. Les diverses voix entendues dans la fournaise parlent toutes contre Dieu. Elles commencent et terminent leur discours avec des lamentations. Les âmes ressemblent à des gens dont les membres sont toujours étirés sans soulagement ou pause». (Les prophéties et les Révélations de sainte Brigitte, Livre 4, chapitre 7)

«Nicolas de Nice, en parlant du feu de l’enfer, dit que rien sur terre ne pourrait en donner une idée. Il ajoute que si tous les arbres de la forêt avaient été coupés, entassés dans un vaste tas et mis en feu, cette terrible pile ne serait pas une étincelle de l’Enfer».

«Le plus petit péché, après avoir été convoité, est suffisant pour damner quiconque du royaume des cieux, qui ne se repent pas». (Les prophéties et Révélations de sainte Brigitte, Livre 1, chapitre 32) 

«Les autres chrétiens ont accepté la foi sur l’enfer, parce que le Christ a dit à plusieurs reprises et avec un accent solennel qu’il y a un enfer, mais Jacinta l’a vu ; et une fois qu’elle avait saisi l’idée que la justice de Dieu est la contrepartie de sa miséricorde, et qu’il doit y avoir un enfer si l’on veut qu’il y ait un paradis, rien ne semblait si important pour elle, sauf de sauver autant d’âmes que possible des horreurs qu’elle avait entrevues sous les mains rayonnantes de la Reine du ciel. Rien ne pouvait être trop dur, rien de trop petit ni de trop grand pour renoncer». (Notre-Dame de Fatima, p. 89)

Beaucoup de gens aujourd’hui ne se soucient pas d’aider les autres âmes. Ils perdent leur temps à regarder la télévision, des séries mondaines, des films, à jouer à des jeux vidéo et à la recherche de plaisirs terrestres plutôt que de sauver leurs propres âmes et celles d’autres personnes. Ils ne passent pas même une heure par jour à essayer de sauver leurs propres âmes et les autres du feu de l’enfer éternel. Ces pécheurs sans cœur n’entreront pas au ciel car ils ne se soucient pas vraiment des âmes des autres personnes mais seulement de ce que serait leur prochain plaisir ou jouissance (Mt 12, 30). Notre Seigneur les jettera sûrement dans le feu éternel de l’enfer pour leur manque de charité !

Imaginez voir votre ami ou un membre de la famille être impitoyablement torturés et que vous ne soyez pas en mesure de l’empêcher. La plupart des gens ne feraient presque n’importe quoi pour empêcher cette situation de se produire. Pourtant, c’est exactement ce qui se passera, sauf si vous faites un effort pour sauver votre ami (Mt 7, 13-14). Donc, si vous vous souciez vraiment de votre famille et vos amis, s’il vous plaît, dites-leur pour la Parole de Dieu et les grandes révélations de sainte Brigitte. Une seule âme a plus de valeur qu’une quantité infinie d’univers, car l’univers matériel cessera d’exister, mais l’âme de votre ami ne cessera jamais d’exister. Rappelez-vous toujours : Un véritable ami est celui qui dit la vérité. En tant que catholique, on a une obligation de tenter de convertir des amis et des membres de la famille. Ainsi, si l’on est complètement inconscient de ce que croit son ami, alors cette personne n’évangélise pas  de la façon dont il ou elle doit évangéliser. Par conséquent, nous invitons tous les gens à la fête des noces de notre Seigneur comme nous avons été invité à le faire par Lui ! Si nous sommes convaincus que nous avons la foi, et ne sommes pas zélés pour l’étendre à d’autres, comment pouvons-nous nous attendre à être sauvés ?

Un aperçu des tourments de l’enfer

Alors que l’horreur ou le tourment de l’enfer ne peuvent jamais être pleinement compris dans ce monde, le Christ nous donne un aperçu de ce qui attend presque toutes les personnes dans ce monde dans Les révélations de sainte Brigitte. Dans le livre 4, chapitre 51, Dieu révèle combien le purgatoire est horrible, et à partir du purgatoire qui est horrible, on ne peut que frémir et pleurer à l’idée de ce qu’est l’enfer comme :

«Il me semblait qu’une âme était comme présentée devant le Juge par le soldat et par l’Ethiopien que j’avais vus ci-dessus, et il m’a été dit : Tout ce que vous voyez maintenant en ce chapitre, tout cela s’exécuta sur cette âme, dès qu’elle fut séparée du corps. L’âme, ayant été présentée devant le Juge, demeurait seule, car elle n’était au mains d’aucun de ceux qui la présentaient. Elle était aussi toute nue et toute dolente, ne sachant que devenir. Après, il me semblait que toutes les paroles qui étaient écrites dans ce livre répondaient d’elles-mêmes à tout ce que l’âme disait.

«Donc, en la présence du Juge et en l’assistance de ses troupes, ce soldat armé parla en ces termes :
Il n’est point de droit et de justice qu’on reproche en opprobre à l’âme les péchés qu’elle a confessés. En vérité, moi, qui voyais ceci, je connus parfaitement le tout, et le soldat qui parlait connaissait toutes choses en Dieu, mais il parlait, afin que je l’entendisse. Lors une réponse a été faite du livre de justice, que quand l’âme faisait pénitence, elle n’avait pas la contrition digne à tels péchés, ni une vraie satisfaction. C’est pourquoi elle doit maintenant endurer, pour n’avoir pas amendé ses fautes quand elle le pouvait. Ce qu’ayant été dit, l’âme fondit en larmes avec une telle abondance qu’elle semblait s’y abîmer. Néanmoins, on ne voyait point les larmes et on entendait point de voix.

«Après, le Roi parlait à l’âme, disant : Que la conscience dise et déclare maintenant les péchés dont vous n’avez pas fait digne satisfaction.
Lors, l’âme éleva si haut la voix qu’elle pouvait être quasi ouïe par tout le monde, disant : Malheur à moi, car je n’ai pas fais et vécu selon les commandements de Dieu, que j’ai ouïs et connus ! Et s’accusant elle-même, elle ajouta : Je n’ai pas craint les jugements de Dieu.

«Il lui fut répondu du livre : C’est pourquoi maintenant vous devez craindre les diables.
Et soudain l’âme, craignant et frémissant comme si elle était toute perdue, dit : Je n’ai eu quasi aucune charité envers Dieu, c’est pourquoi j’ai fait peu de bien.

«Il lui répliqua soudain du livre : La justice veut , et le droit du diable est de vous rendre selon que vous avez fait avec peine et tribulation.
L’âme dit : Il n’y a rien en moi, de la pointe des pieds jusqu’au sommet de la tête, que je ne l’ai revêtu de vanité et de superbe, car j’ai inventé de nouveau quelques vains et superbes habits, et j’ai suivi quelques autres selon la coutume du pays.
J’ai aussi lavé mes mains et ma face, non-seulement pour les avoir nettes, mais afin qu’on les louât comme belles.

«Il lui fut encore reparti du livre : La justice dit que c’est le droit du diable de vous rendre selon ce que vous méritez, car vous vous êtes ornée et habillée selon qu’il vous suggérait.
L’âme répondit derechef : Ma bouche était souvent ouverte aux cajoleries et bouffonneries, car je voulais grandement plaire aux autres, et mon ami désirait grandement toutes les choses d’où il n’encourrait la honte de l’opprobre du monde.

«On lui répondit encore du livre : C’est pourquoi votre langue et vos dents doivent être arrachées, et on doit vous en appliquer d’autres qui vous déplairont beaucoup. On vous doit ôter tout ce qui vous plaît.

«L’âme dit : je me réjouis grandement de ce que plusieurs imitent mes actions et mes mœurs.
On lui répondit encore du livre : C’est pourquoi la justice veut que celui qui sera appréhendé en même péché duquel vous êtes punie, subisse les mêmes peines que vous et soit amené à vous. Lors, quand quelqu’un arrivera où vous êtes, qui aura suivi vos vaines inventions, vos peines augmenteront.

«Ces choses ayant été dites, il me semblait que quelque lien était attaché au chef de l’âme, comme une couronne qui serrait si fort que le devant et le derrière de la tête se joignaient ensemble. Ses yeux étaient tombés de leur place, pendants par leur racines tout le long des joues. Les cheveux semblaient avoir été brûlés par le feu.

«Son cerveau coulait par le nez et par les oreilles. On lui étendait la langue et on lui cassait les dents ; on lui serrait les os des bras avec des cordes, et ses mains écorchées étaient liées au col. La poitrine et le ventre étaient si fortement serrés et conjoints au dos que, les côtes étant cassées, le cœur et toutes les parties intérieures se crevèrent. Les cuisses pendaient aux côtés, et on tirait les os cassés comme on a coutume de plier un fil délié en un peloton».

En effet, comme le purgatoire est horrible, combien plus l’enfer ne doit-il pas être infiniment plus horrible ?

Il est ici traité d’une vision terrible que sainte Brigitte, épouse, eut d’un homme et d’une femme, et comment l’explication a été faite par l’ange, où sont contenues plusieurs merveilles.

Chapitre 52

«Je voyais un homme dont les yeux étaient arrachés et pendaient encore aux joues avec deux petits nerfs. Il avait les oreilles comme un chien, le nez comme un cheval, la bouche comme un loup farouche, ses mains comme de grands pieds d’un bœuf, et ses pieds comme les serres d’un vautour.

«Je voyais aussi une femme qui était auprès de lui, les cheveux de laquelle étaient comme un buisson d’épines ; ses yeux étaient au derrière de la tête, ses oreilles coupées ; son nez était plein de pourriture et de puanteur ; ses lèvres étaient comme les dents du serpent. Il y avait en sa langue un aiguillon vénéneux. Les mains étaient comme deux queues de renard, ses pieds comme deux scorpions.

«Tandis que je voyais ceci, non en dormant, mais en veillant, je dis : Hélas ! qu’est ceci ? Et soudain une douce et mélodieuse voix me parla avec tant de consolation, que toute la crainte et l’effroi se retirèrent de moi disant : Vous qui voyez ceci, que pensez-vous que ce soit là ?

«J’ignore, dit-elle, si ceux que je voie sont diables, hommes ou bêtes, engendrés ainsi de quelque espèce de bête, ou des hommes que Dieu ait formés de la sorte.

«La voix me répondit : Ce ne sont point des diables, car ils n’ont pas de corps, comme vous voyez que ceux-ci ont, ni ne sont des bête car ils sont de la race d’Adam ; ni aussi Dieu ne les a pas créés de la sorte, mais ils apparaissent et sont faits ainsi difformes en leurs âmes par le diable, et ils vous semblent tels corporellement. Je vous montrerai qu’est-ce qu’ils signifient spirituellement.

«Les yeux de cet homme vous semblent arrachés et pendants par deux petit nerfs. Par les deux nerfs, vous entendrez deux choses : 1° que cet homme a cru que Dieu vivait éternellement ; 2° il a cru aussi que son âme, après cette vie, vivrait éternellement en bien ou en mal.

«Par les deux yeux, vous entendrez aussi deux autre choses : 1° qu’il devait considérer comment il devait éviter les péchés ; 2° comment il pouvait, par ma grâce, parfaire et accomplir les bonnes œuvres. Les deux yeux sont pour cela arrachés, d’autant qu’il n’a pas fait de bonnes œuvres, poussées du désir de la gloire céleste, ni fui le péché que par la crainte des supplices éternels.

«Il a aussi des oreilles de chien, car comme un chien, il ne s’est non plus soucié du nom de Dieu ni d’autre que du sien propre, s’il l’oyait nommer. C’est aussi en cette manière qu’il s’est soucié autant de l’honneur de Dieu que de l’honneur de son propre nom.
Il a aussi un nez de cheval, car comme le cheval débridé, ayant jeté sa fient , se plaît à y approcher le nez, il en fait de même, car ayant commis le péché, qui est très vil devant Dieu comme une fiente, il lui semble retirer quelque douceur misérable de sa puanteur quand il y pense.

«Il a aussi la bouche comme un loup farouche, qui ayant rempli son ventre et sa bouche, désire encore dévorer ce qui est encore en vie. De même en fait celui-ci, car s’il possédait tout ce qu’il a vu des yeux, il désirerait encore posséder tout ce qu’il oit [entend] que les autres possèdent.
Il a aussi les mains comme un bœuf très fort, qui étant courroucé, foule aux pieds celui qu’il peut surmonter à cause de la véhémence de sa colère, ne se souciant ni des intestins ni de la chair, pourvu qu’il lui puisse ravir la vie. De même en fait celui-ci, car quand il est en colère, il ne se soucie point que l’âme de son ennemi descende en enfer, ni que son corps endure quelque tourment que ce fût, pourvu qu’il lui pût ôter la vie.

«Il y a aussi les pieds comme un vautour, qui a quelque chose en ses griffes qui lui est à goût : il la serre tellement avec son pied, que les forces manquant au pied à cause de la grande douleur, il est contraint de laisser aller ce qu’il tenait. De même en fait celui-ci, car il veut tenir injustement jusqu’à la mort ce qu’il a pris d’autrui, quand même les forces lui manquent, et est contraint de lâcher prise quand il n’en peut plus.

«Les cheveux de cette femme ressemblaient à un buisson d’épines. Or, les cheveux, qui sont au sommet de la tête, qui ornent la face, signifient la volonté qui désire sommairement plaire à Dieu tout souverain, car cette volonté orne et enrichit l’âme devant Dieu. Mais d’autant que la volonté de cette femme est portée à plaire sommairement à ce monde plus qu’à Dieu souverain, c’est pourquoi ses cheveux sont comme un buisson d’épines.

«Ses yeux paraissent au derrière de la tête, car elle détourne les yeux de l’esprit de ce que Dieu lui a donné en la créant, en la rachetant, et en la favorisant utilement en diverses sortes de manières. Or, elle regarde fort attentivement les choses passagères, et desquelles elle s’approche tous les jours, jusqu’à ce qu’elles se soient évanouies de sa présence.

«Ses oreilles apparaissent coupées spirituellement, d’autant qu’elle se soucie peu de la doctrine du saint Évangile, ou d’ouïr les prédications.
Ses narines sont pleines de pourriture, car comme par les narines on attire au cerveau la suavité des odeurs, afin que par elles le cerveau soit fortifié, de même par ses affections déréglées, elle attire toutes les pourritures qui plaisent au corps, aux affections délectables et misérables.

«Ses lèvres sont comme les dents du serpent, et en sa langue paraissait un aiguillon vénéneux, car quand le serpent serre fortement les dents, de peur que son aiguillon ne soit rompu par quelque accident, néanmoins l’écume s’écoule entre la séparation des dents. De même elle serre les lèvres en la confession vraie, de peur de n’émousser la délectation du péché, qui est l’aiguillon vénéneux de son âme. Néanmoins, la laideur et la difformité du péché paraissent évidemment devant Dieu et devant les saints».

EXPLICATION

«Je vous ai parlé d’un mariage qui avait été fait contre les décrets et arrêts de l’Église. Maintenant, je vous en parlerai plus amplement. Or, vous avez vu les mains de cette femme comme une queue de renard et ses pieds comme des scorpions. C’est parce qu’elle était déréglée et désordonnée en toutes ses actions, membres et affections ; aussi poignait-elle l’âme de son mari par la légèreté de ses mains, et par sa démarche débordée, qui provoquait sa chair aux voluptés, plus durement et plus cruellement que la morsure du scorpion.

«Et voici qu’au même instant l’Éthiopien apparut ayant en sa main un trident, et en l’un des pieds comme trois griffes aiguës, et criant et disant : O juge , c’est maintenant mon heure. J’ai attendu, j’ai gardé le silence ; il est temps que j’agisse.

«Et soudain, le Juge séant avec une milice innombrable, un homme et une femme nus m’apparurent ; et le Juge leur dit : Dites tout ce que vous avez fait, bien que je le sache.
Premièrement, l’homme répondit : Nous avons ouï parler du décret et de la défense que l’Église fait de tels mariages, mais nous n’en avons pas tenu compte et l’avons méprisé.
Le Juge répondit : Puisque vous n’avez pas voulu suivre Dieu, la justice veut que vous sentiez les peines des bourreaux.

«Et soudain l’Éthiopien enfonça son ongle dans le cœur de tous deux, et les pressa tellement qu’on aurait dit qu’ils étaient dans une presse.
Et le juge dit : Ma fille (Brigitte), ceux-là méritent de telles choses qui s’éloignent de leur Créateur pour s’approcher de la créature. Le Juge dit encore à tous deux : Je vous ai donné un sac pour les remplir de mes délices. Qu’est-ce que vous m’apportez maintenant ?

«La femme répondit : O Juge, nous n’avons cherché que les délices du ventre , et nous n’emportons que la confusion misérable.
Lors le Juge dit au bourreau : Rendez ce qui est juste.
Le bourreau, dès l’instant, enfonça son ongle dans le ventre de tous deux, et les blessa si fortement que tous les intestins furent déchirés.
Et le Juge dit : Voilà ce que méritent les violateurs et les infracteurs de mes commandements, et qui au lieu de médecine, désirent le venin. Et il leur dit encore : Où est le trésor que je vous avais prêté pour le faire gagner ?

«Tous deux répondirent : Nous l’avons foulé aux pieds car nous avons cherché un trésor terrestre, et non un trésor éternel.
Lors le Juge dit au bourreau : Donnez ce que vous savez et devez rendre.
Le bourreau enfonça soudain son troisième ongle dans le cœur, dans leur ventre et dans leurs pieds, de sorte qu’ils ressemblaient à un petit globe.

«Et l’Éthiopien dit : Où irai-je avec eux ?
Le Juge lui dit : Ce n’est pas à toi de monter ni de te réjouir.
Ce qu’ayant été dit, soudain l’homme et la femme disparurent, et le Juge dit derechef : Réjouissez-vous, ma fille, de ce que vous êtes séparée de telles choses».

Pape saint Grégoire le Grand (600), Sur le petit nombre des sauvés : «Plus les méchants abondent, d’autant plus nous devons souffrir avec eux dans la patience ; car sur l’aire de battage rares sont les céréales transportées dans les granges, mais nombreux sont les tas de paille brûlés par le feu».

Saint Alphonse (vers 1760) : «Mon frère, si vous voulez bien vivre, efforcez-vous de vivre pendant le reste de votre vie dans la présence de la mort. « O mort, bonest ton jugement » (Eccl. XLI, 3). Oh, combien il juge vraiment des choses et dans quelle mesure il règle ses actions, qui juge et les règle avec la mort devant ses yeux ! Le souvenir de la mort nous fait perdre toute affection pour les choses de cette vie».

Vision de l’enfer, montrée par la Bienheureuse Vierge Marie aux enfants à Fatima, 1917 : «Elle nous a montré une mer de feu ; et plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme si elles étaient des charbons ardents, transparentes et noires ou de couleur bronze, portés par les flammes qui en sortaient avec des nuages de fumée, tombant de tous les côtés, comme les étincelles tombent en grandes conflagrations – sans poids ni équilibre, au milieu des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifient et font frémir de peur».

 

Sur le jugement général, par saint Alphonse de Liguori

«Et elles [les tribus de la terre] verront le Fils de l’homme venant dans les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande majesté» – Matthieu 24, 30.

À l’heure actuelle, Dieu n’est pas connu, et donc il est d’autant méprisé par les pécheurs, comme s’il ne pouvait pas se venger, quand Il veut, des offenses qui Lui sont faites. Le méchant «estimera que le Tout-Puissant ne pouvait rien faire» – Job 22, 17. Mais le Seigneur a fixé un jour, appelé dans les Écritures «Jour duSeigneur», auquel le Juge éternel fera connaître Sa puissance et Sa majesté. «Le Seigneur», dit le Psalmiste, «sera connu quand il pratiquera la justice» – Psaume 9, 17. Sur ce texte, Saint Bernard écrit : «Le Seigneur, qui est maintenant inconnu tandis qu’il cherche la Miséricorde, sera connu quand il exécutera la justice». Le prophète Sophonie appelle le Jour du Seigneur – «jour de colère – jour de tribulation et d’angoisse – jour de calamité et de misère» – Sophonie 1, 15.

Voyons maintenant, dans le premier point, les différentes apparences du Juste et de l’Injuste ; dans le deuxième, l’examen de conscience ; et dans le troisième, la parole prononcée sur l’élu et le réprouvé.

Premier point sur les différents apparences du Juste et des pécheurs dans la vallée de Josaphat – (Joël 4, 2)

Cette journée commencera avec le feu du ciel, qui brûlera la Terre, tous les hommes alors vivants, et toutes les choses sur la terre. «Et la terre, et tout ce qui est en elle sera consummé par le feu» – 2 Pierre 3, 10. Tout sera devenu un (1) tas de cendres.

Après la mort de tous les hommes, «La trompette sonnera, et les morts ressusciteront» – 1 Corinthiens 15, 52. Saint Jérôme disait : «Aussi souvent que je considère le Jour du Jugement dernier, je tremble. Que je mange, ou boive, ou quoi que je fasse, la trompette épouvantable semble sonner dans mes oreilles : Levez-vous morts et venu au Jugement» ; et Saint Augustin a déclaré, que rien, n’avait banni efficacement de lui les pensées terrestres, comme la peur du jugement.

Au son de cette trompette, les âmes des bienheureux descendront du ciel, pour être unies aux corps avec lequel elles ont servi Dieu sur la Terre ; et les malheureuses âmes des damnés, descendront en enfer pour prendre possession à nouveau, des corps avec lesquels elles ont offensé Dieu. Oh ! combien différente sera l’apparence des premiers, par rapport à ceux des derniers ! Le damné apparaîtra «déformé» et «noir», comme autant de brandons de l’Enfer ; mais «le juste resplendira comme le soleil» – Matthieu 13, 43. Oh ! Combien grand sera alors le bonheur de ceux qui ont mortifié leurs corps, par des œuvres de pénitence ! Nous pouvons estimer leur félicité par les paroles adressées par Saint Pierre d’Alcantara, après sa mort, à Sainte Thérèse : «O bonne pénitence qui méritait pour moi une telle gloire !».

Après leur résurrection, ils seront convoqués par les Anges, pour comparaître dans la vallée de Josaphat. «Nations, Nations, accourez dans la vallée de la destruction, car le Jour du Seigneur est proche» – Joël 3, 14. Ensuite, les anges viendront, et sépareront les réprouvés des élus, en plaçant les derniers à droite, et les premiers à gauche. «Les Anges sortiront et sépareront les méchants d’avec les justes» – Matthieu 13, 49. Oh ! Combien grande sera alors la confusion dont les malheureux damnés souffriront ! «Que pensez-vous», dit l’auteur de l’œuvre imparfaite, «que sera la confusion des impies, quand, étant séparés du juste, ils seront abandonnés ?». Cette répression seule, dit saint Jean Chrysostome, suffirait à constituer un enfer pour le méchant.«Et si nihil ulterius paterentur, ista sola verecundia sufficeret eis ad poenam». Le Frère sera séparé du frère, le mari de sa femme, le Fils du Père, etc.

Mais, voici, les cieux sont ouverts – les anges viennent assister au jugement général, portant, comme le dit saint Thomas, le signe de la Croix et des autres instruments de la-Passion du Rédempteur. «Veniente Domino ad judiciurn signum crucis, et alia passionis indicia demonstrabunt». La même chose peut être déduite du vingt-quatrième chapitre de Saint Matthieu : «Alors apparaîtra le signe du Fils de l’homme dans le ciel ; alors pleureront toutes les tribus de la terre» – Matthieu 24, 30. Les pécheurs pleureront à l’enseigne de la Croix ; car, comme le dit saint Jean Chrysostome, le Seigneur se plaindra d’eux – les plaies et la Croix de Jésus-Christparleront contre eux. «Clavi de te conquerentur, cicatrices contra te loquentur, crux Christi contra te perorabit».

La Très Sainte Vierge Marie, la Reine des Saints et des Anges, assistera au jugement dernier ; et enfin, le Juge éternel figurera dans les nuages, plein de splendeur et de majesté. «Et ils verront le Fils de l’homme venant dans les nuées du ciel, avec grande puissance et majesté» – Matthieu 24, 30. Oh ! Combien grande sera l’agonie du réprouvé, à la vue du juge ! «En leur présence», dit le prophète Joël, «les gens seront en de graves douleurs» – Joël 2, 6. Selon Saint-Jérôme, la présence de Jésus-Christ, donnera au réprouvé plus de douleur que l’enfer lui-même. «Il», dit-il, «seraplus facile pour les damnés de supporter les tourments de l’enfer, que la présence du Seigneur». Ainsi, en ce jour, les méchants, selon Saint Jean, appelleront sur eux les montagnes, pour tomber sur eux et pour les cacher à la vue du juge. «Et ils diront aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l’Agneau» – Apocalypse 6, 16.

Deuxième point sur l’examen de conscience

«La cour fut convoquée, et des livres furent ouverts» – Daniel 7, 10. Les Livres de la Conscience sont ouverts, et le jugement commence. L’Apôtre dit que le Seigneur«amènera à la lumière les choses cachées des ténèbres» – 1 Corinthiens 4, 5. Et, par la bouche de Son Prophète, Jésus-Christ a dit : « Je scruterai Jérusalem avec des lampes – Sophonie 1, 12. La lumière de la lampe révèle tout ce qui est caché.

«Un jugement», dit saint Jean Chrysostome, «terrible aux pécheurs, mais désirable et doux au Juste». Le Jugement dernier remplira les pécheurs de terreur, mais sera une source de joie et de douceur pour l’élu ; car Dieu donnera ensuite la Louange à chacun, selon ses œuvres – 1 Corinthiens 4, 5. L’apôtre nous dit que ce jour, le Juste sera élevé au-dessus des nuages, pour être unis aux anges et augmenter le nombre de ceux qui rendent hommage à l’Éternel«Nous serons emportés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Christ, dans les airs» – 1 Thessaloniciens 4, 17.

Les insensés considèrent maintenant comme des fous les Saints qui ont mené des vies mortifiées et humbles ; mais alors ils confesseront leur propre folie et diront : «Nous insensés, nous estimions leur vie une folie, et leur fin sans honneur. Voyez comment ils sont comptés parmi les Fils de Dieu et leur sort est au milieu des saints» – Sagesse 5, 4-5. Dans ce monde, les riches et les nobles sont appelés heureux ; mais le vrai bonheur consiste en une vie de Sainteté.

Mais les réprouvés, comme les boucs destinés à l’abattage, seront placés sur la gauche, dans l’attente de leur dernière condamnation. «Judicii tempus», dit saint Jean Chrysostome, «misericordiam non recipit». Au Jour du jugement, il n’y a pas d’espoir de Miséricorde pour les pauvres pécheurs. «Magna», dit Saint Augustin, «jam is poena peccati, metum et memoriam divini perdidisse judicii». La plus grande punition du péché, en ceux qui vivent en inimitié avec Dieu, est de perdre la peur et le souvenir du jugement divin. Continuez, continuez, dit l’Apôtre, de vivre obstinément dans le péché ; mais, en proportion de votreobstination, vous aurez accumulé pour le Jour du jugement, un trésor de la colère de Dieu.«Cependant, par ton endurcissement et ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère» – Romains 2, 5.

Alors, les pécheurs ne pourront pas se cacher ; mais, avec une douleur insupportable, ils seront contraints de comparaître en Jugement. «Être trouvé caché», dit Saint Anselme, «sera impossible – comparaître sera intolérable». Les diables feront leur office daccusateurs, et, comme le dit Saint Augustin, diront au juge : «Dieu juste, la plupart déclarent qu’il sont les miens, qui ne voulaient pas être les vôtres». Les témoins contre le méchant sont d’abord leur propre conscience – «leur conscience leur rendant témoignage» – Romains 2, 15 ; Deuxièmement, les murs mêmes de la maison dans laquelle ils ont péché pousseront des cris contre eux – «la pierre du mur poussera des cris» – Habacuc 2, 11 ; Troisièmement, le juge lui-même dira «Je suis le juge et le témoin, dit le Seigneur» – Jérémie 29, 23. Par conséquent, selon Saint Augustin, «Celui qui est maintenant le témoin de votre vie, sera le juge de votre cause». Pour les chrétiens en particulier, il dira : «Malheur à toi Chorazin, malheur à toi Bethsaïde, car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et Sidon, elles aurait depuis longtemps fait pénitence sous le sac et la cendre» – Matthieu 11, 21. … Il manifestera alors à tous les hommes leurs crimes les plus cachés. «Je découvrirai ta honte à ta face» – Nahum 3, 5. Il exposera à la vue toutes leurs impuretés, injustices et cruautés secrètes. «Jeposerai contre toi toutes tes abominations» – Ézéchiel 7, 3. Chacun des damnés portera ses péchés écrits sur son front.

Quelles excuses peut sauver le méchant, en ce jour ? Ah ! Ils ne peuvent offrir aucune excuse. «Mais toute iniquité fermera la bouche» – Psaume 107, 42. Leurs péchés fermeront même la bouche des réprouvés, de sorte qu’ils seront sans courage pour s’excuser eux-mêmes. Ils prononceront leur propre condamnation.

Troisième Point  Sentence des élus et des réprouvés

Saint Bernard dit, que la sentence des élu et leur destinée à la Gloire Éternelle, sera déclarée en premier, comme les douleurs des réprouvés peuvent être augmentées à la vue de ce qu’ils ont perdu. «Prius pronunciabitur sententia electis, ut acrius (reprobi) doleant videntes quid amiserint». Jésus-Christ se tournera alors d’abord vers les élus et avec un visage serein dira : «Venez les bénis de mon père, possédez le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du Monde» – Matthieu 25, 34. Il bénira toutes les larmes abritant la peine pour leurs péchés ; et toutes leurs bonnes œuvres, leurs prières, mortifications, et communions ; surtout, il bénira pour eux les douleurs de Sa Passion et le sang versé pour leur salut. Et après ces bénédictions, les élus, en chantant des « Alléluias », entreront dans le Paradis pour louer et aimer Dieu pour l’éternité

Le juge se tournera alors vers les réprouvés, et prononcera la sentence de leur condamnation en ces termes : «Éloignez de moi maudits, allez au feu éternel» – Matthieu 25, 41. Ils seront ensuite maudits à jamais, séparés de Dieu, et envoyés brûler pour toujours dans le feu de l’enfer. «Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les Justes dans la vie éternelle» – Matthieu 25, 46.

Après cette sentence, les méchants, selon Saint Ephrem, seront contraints de prendre congé pour toujours de leurs parents, du Paradis, des Saints, et de Marie, ladivine Mère. «Adieu, vous Justes. Adieu, ô Croix. Adieu, ô Paradis. Adieu, Pères et Frères !!! Nous ne vous reverrons jamais. Adieu, ô Marie, Mère de Dieu !». Alors une grande fosse sera ouverte au milieu de la vallée ; le malheureux damné y sera jeté – et les portes seront fermées, qui ne seront jamais ouvertes de nouveau. O maudit péché ! À quelle fin malheureuse le péché conduira, un jour, tant d’âmes rachetées par le Sang de Jésus-Christ! ! O malheureuses âmes ! pour lesquelles est préparée une telle fin demélancolie. Mais frères, ayons confiance. Jésus-Christ est maintenant un «Père», pas un «juge». Il est prêt à pardonner à tous ceux qui se repentent. Alors demandons le pardon de Lui.

 – Fin du sermon de Liguori –

 

L’Imitation de Jésus-Christ : Du jugement et des peines des pécheurs

  1. En toutes choses regardez la fin, et reportez-vous au jour où vous serez là, debout devant le Juge sévère à qui rien n’est caché, qu’on n’apaise point par des présents, qui ne reçoit point d’excuses, mais qui jugera selon la justice. Pécheur misérable et insensé ! Que répondrez-vous à Dieu, qui sait tous vos crimes, vous qui tremblez quelquefois à l’aspect d’un homme irrité ? Par quel étrange oubli de vous-même vous en allez-vous, sans rien prévoir, vers ce jour où nul ne pourra être excusé ni défendu par un autre, mais où chacun sera pour soi un fardeau assez pesant ? Maintenant votre travail produit son fruit : vos larmes sont agréées, vos gémissements écoutés, votre douleur satisfait à Dieu et purifie votre âme.
  2. Il a ici-bas un grand et salutaire purgatoire, l’homme patient qui, en butte aux outrages, s’afflige plus de la malice d’autrui que de sa propre injure ; qui prie sincèrement pour ceux qui le contristent, et leur pardonne du fonds du cœur ; qui, s’il a peiné les autres, est toujours prêt à demander pardon; qui incline à la compassion plus qu’à la colère ; qui se fait violence à lui-même, et s’efforce d’assujettir entièrement la chair à l’esprit. Il vaut mieux se purifier maintenant de ses péchés et retrancher ses vices, que d’attendre de les expier en l’autre vie. Oh ! combien nous nous trompons nous-mêmes par l’amour désordonné que nous avons pour notre chair.
  3. Que dévorera ce feu, sinon vos péchés ? Plus vous vous épargnez vous-même à présent, et plus vous flattez votre chair, plus ensuite votre châtiment sera terrible et plus vous amassez pour le feu éternel. L’homme sera puni plus rigoureusement dans les choses où il a le plus péché. Là les paresseux seront percés par des aiguillons ardents, et les intempérants tourmentés par une faim et une soif extrêmes. Là les voluptueux et les impudiques seront plongés dans une poix brûlante et dans un soufre fétide ; comme des chiens furieux, les envieux hurleront dans leur douleur.
  4. Chaque vice aura son tourment propre. Là les superbes seront remplis de confusion, et les avares réduits à la plus misérable indigence. Là une heure sera plus terrible dans le supplice, que cent années ici dans la plus dure pénitence. Ici quelquefois le travail cesse, on se console avec ses amis : là nul repos, nulle consolation pour les damnés. Soyez donc maintenant plein d’appréhension et de douleur pour vos péchés, afin de partager, au jour du jugement, la sécurité des bienheureux. Car «les justes alors s’élèveront avec une grande assurance contre ceux qui les auront opprimés et méprisés» (Sg 5, 1). Alors se lèvera pour juger celui qui se soumet aujourd’hui humblement aux jugements des hommes. Alors l’humble et le pauvre auront une grande confiance ; et de tous côtés l’épouvante environnera le superbe.
  5. Alors on verra qu’il fut sage en ce monde, celui qui apprit à être insensé et méprisable pour Jésus-Christ. Alors on s’applaudira des tribulations souffertes avec patience, «et toute iniquité sera muette» (Ps 106, 42). Alors tous les justes seront transportés d’allégresse, et tous les impies consternés de douleur. Alors la chair affligée se réjouira plus que si elle avait toujours été nourrie dans les délices. Alors les vêtements pauvres resplendiront, et les habits somptueux perdront tout leur éclat. Alors la plus pauvre petite demeure sera jugée au-dessus du palais tout brillant d’or. Alors une patience constamment soutenue sera de plus de secours que toute la puissance du monde ; et une obéissance simple, élevée plus haut que toute la prudence du siècle.
  6. Alors on trouvera plus de joie dans la pureté d’une bonne conscience que dans une docte philosophie. Alors le mépris des richesses aura plus de poids dans la balance que tous les trésors de la terre. Alors le souvenir d’une pieuse prière vous sera de plus de consolation que celui d’un repas splendide. Alors vous vous réjouirez plus du silence gardé que de longs entretiens. Alors les œuvres saintes l’emporteront sur les beaux discours. Alors vous préférerez une vie de peine et de travail à tous les plaisirs de la terre. Apprenez donc maintenant à supporter quelques légères souffrances afin d’être alors délivré de souffrances plus grandes. Éprouvez ici d’abord ce que vous pourrez dans la suite. Si vous ne pouvez maintenant souffrir ce peu de chose, comment supporterez-vous les tourments éternels ? Si maintenant la moindre douleur vous cause tant d’impatience, que sera-ce donc alors des tortures de l’enfer ? Il y a, n’en doutez point, deux joies qu’on ne peut réunir : vous ne pouvez goûter ici-bas les délices du monde, et régner ensuite avec Jésus-Christ.
  7.  Si vous aviez vécu jusqu’à ce jour dans les honneurs et les voluptés, de quoi cela vous servirait-il, s’il vous fallait mourir à l’instant ? Donc tout est vanité, hors aimer Dieu et le servir lui seul. Car celui qui aime Dieu de tout son cœur ne craint ni la mort, ni le supplice, ni le jugement, ni l’enfer, parce que l’amour parfait nous donne un sûr accès près de Dieu. Mais celui qui aime encore le péché, il n’est pas surprenant qu’il redoute la mort et le jugement. Cependant, si l’amour ne vous éloigne pas encore du mal, il est bon qu’au moins la crainte du feu vous retienne. Celui qui est peu touché de la crainte de Dieu ne saurait longtemps persévérer dans le bien, mais il tombera bientôt dans les pièges du démon. (L’Imitation de Jésus-Christ, Livre 1, ch. 24)

 

Prière pour demander les grâces nécessaires pour le salut

Père Éternel, Votre Fils a promis que vous nous accorderez toutes les grâces que nous demandons en Son Nom. Au Nom et mérites de Jésus-Christ, je Vous demande les Grâces suivantes pour moi et pour toute l’humanité. Je vous en prie, donnez-moi une foi vive en tout ce que l’Église enseigne. Éclairez-moi, pour que je connaisse la vanité des biens de ce monde, et l’immensité de l’Infinie bonté que Vous êtes. Montrez-moi également la difformité des péchés que j’ai commis, pour que je puisse devenir humble et les détester comme je le devrais.

Donnez-moi une ferme confiance de recevoir le pardon de mes péchés, la sainte persévérance, et la gloire du ciel, par les mérites de Jésus-Christ, et par l’intercession de Marie. Donnez-moi un grand amour pour Vous, qui me détache de l’amour de ce monde et de moi-même, afin que je puisse n’aimer rien d’autre que Vous.

Je vous prie de me donner la parfaite résignation à votre volonté. Je m’offre entièrement à vous pour que vous puissiez faire de moi, et de tout ce qui m’appartient, comme il Vous plaît.

Je vous supplie de me donner un grand chagrin pour mes péchés.

Je vous demande de me donner l’Esprit de la vraie humilité et de douceur, pour que je puisse accepter avec paix, et même avec joie, tout le mépris, l’ingratitude et les mauvais traitements que je pourrais recevoir. En même temps, je vous demande également de me donner la charité parfaite, qui doit me faire souhaiter le bien à ceux qui m’ont fait du mal.

Donnez-moi l’amour de la vertu de mortification, par laquelle je châtie mes sens rebelles et m’oppose à mon amour-propre. Donnez-moi une grande confiance en la Passion de Jésus-Christ et en l’intercession de Marie Immaculée. Donnez-moi un grand amour pour le Saint-Sacrement, et une tendre dévotion et amour pour votre Sainte Mère. Donnez-moi, avant tout, la sainte persévérance, et la grâce de toujours La prier, en particulier à l’heure de la tentation, et à l’heure de la mort.

Enfin, je vous recommande les Âmes du Purgatoire, mes parents et bienfaiteurs, et d’une manière particulière, je vous recommande tous ceux qui me haïssent ou qui m’ont offensé d’aucune façon ; Je vous prie de leur rendre le bien pour le mal qu’ils m’ont fait ou ont pu souhaiter me faire. Faites que, par votre bonté, je puisse venir un jour chanter Vos miséricordes dans le ciel ; car mon espoir est dans les mérites de votre Sang et dans le patronage de Marie. Marie, Mère de Dieu, priez Jésus pour moi. Amen.

Origène – Tortures des réprouvés

Origène, De principiis, lib. II, ep. XI, pass.) : «Nous nous en ferons une idée par les souffrances corporelles de cette vie, très aiguës parfois, mais peu durables, car l’excès même en précipite la fin. Elles peuvent pourtant être si cuisantes qu’on a vu des confesseurs de la foi, vaincus par la douleur, apostasier au moment où ils allaient recevoir la couronne, malgré leur ferme résolution de persévérer jusqu’au bout. S’il y a dans la vie présente des tourments si intolérables, que sera-ce, lorsque l’âme aura dépouillé ce vêtement grossier pour revêtir, à la résurrection, un corps spirituel d’autant plus sensible à la douleur qu’il sera plus subtil. Autant il y a de différence à être flagellé nu ou couvert d’un vêtement, autant le corps humain ressentira plus vivement les tortures, lorsqu’il aura échangé son enveloppe grossière contre un organisme plus délicat.

«Chaque pécheur s’allume son propre feu, et nos vices en sont la matière et l’aliment. De même qu’une fièvre prolongée, nourrie sans cesse par l’intempérance, finit par embraser tout le corps et à en faire un foyer d’inflammation, ainsi en est-il de l’âme qui accumule les actions mauvaises, et réunit en elle, à la longue, une masse de péchés. A l’heure marquée tout cet amas de vices s’agite, s’échauffe, bouillonne, et l’âme en proie à une flamme qu’elle a caressée la vie durant, subit la plus cruelle des tortures. Un pareil résultat n’est pas difficile à comprendre : ne disons-nous pas de certaines âmes qu’elles sont dévorées, déjà sur la terre, du feu de la colère, de l’envie, de la jalousie, et d’autres passions ? Ces maux acquièrent parfois une telle intensité, qu’on a vu des hommes préférer la mort au prolongement de leurs souffrances. Que sera-ce, quand le poison mortel, dont l’âme aurait pu se débarrasser pendant la vie présente, allumera en elle un feu inextinguible ? Alors par un effet de la puissance divine, le pécheur aura la conscience pleine et entière de toutes ses œuvres, il les lira en traits de feu dans son intelligence, et ce passé, toujours poignantes du remords. A ce genre de supplices viendra s’en ajouter un autre : lorsqu’on nous arrache un membre, nous éprouvons de vives souffrances ; mais l’âme séparée de Dieu, à qui elle aurait dû être unie, souffrira bien davantage de ce déchirement. Tiraillée en mille sens divers, elle sera comme divisée d’avec elle-même, et, en place de l’unité harmonique à laquelle Dieu la destinait, elle offrira l’image du désordre et de la confusion. Ajoutez-y ces ténèbres extérieures dont parle l’Evangile, c’est-à-dire la privation de toute lumière céleste et l’obscurcissement d’une intelligence créée pour contempler Dieu, et vous aurez une idée du sort des réprouvés».

Révélations célestes de sainte Brigitte sur le purgatoire et l’enfer relatifs aux comportements superbes et pompeux, vêtements nobles, honneurs, et joie corporelle

Révélations célestes de sainte Brigitte, Livre 6, Ch. 52 : «…la Mère de Dieu dit : Bien que je sache cela mieux que vous, néanmoins je le veux ouïr de votre bouche.

«Quand on nous prêchait l’humilité vraie, nous disions que nos parents possédaient des possessions très-amples et de mœurs très-excellentes. Pourquoi ne les imiterons-nous donc ? Notre mère allait de pair avec les premiers ; elle était excellemment et noblement vêtue, et avait plusieurs serviteurs ; elle nous a élevés avec honneur : pourquoi mes filles ne doivent-elles hériter de telles choses, auxquelles j’appris de se comporter noblement et de vivre avec joie corporelle ? Je leur ai enseigné de mourir avec de grandes dignités.

«La Mère de Dieu dit : Toute femme qui suit cette route et ces discours par œuvres, va par une voie droite dans l’enfer ; et partant, une telle réponse est dure et amère, car que profite tout cela, puisque le Créateur de toutes choses n’a jamais porté une robe superbe, tant qu’il a demeuré en terre ? Certainement, telles femmes ne considèrent point la face de Jésus, quelle elle était en la croix, sanglante et pâle de peines et de tourments, et ne soucient point des opprobres qu’il a ouïs, ni de la mort ignominieuse qu’il a choisie et soufferte pour nous, ni ne se souviennent point du lieu où il a rendu l’esprit ; car là où les larrons reçurent les supplices qu’ils méritaient, c’est là que mon Fils a été crucifié ; et moi, la plus chère de toutes les créatures, et qui suis la vraie humilité, j’assistai là.

«Et partant, ceux qui se gouvernent superbement et pompeusement, et donnent aux autres sujets de les imiter, sont semblables à un aspersoir qui, étant plongé dans une liqueur ardente, brûle et tache tous ceux qui en sont aspergés : de même quand les superbes donnent sujet de mauvais exemple et de mauvaise édification, ils brûlent les âmes ; et partant, je veux faire maintenant comme une bonne mère qui, déterrant ses enfants, leur montre les verges, lesquelles les serviteurs voient aussi ; mais les enfants, les voyant, craignent d’offenser la mère, la remerciant de les avoir menacés pour éviter les coups. Mais les serviteurs craignent d’être fouettés, s’ils manquent, et de la sorte, par cette crainte, les enfants font plusieurs biens, et les serviteurs moins de mal qu’ils ne faisaient.

«Partant, d’autant que je suis Mère de miséricorde, je veux vous montrer la peine du péché, afin que les amis de Dieu soient fervents de l’amour de Dieu, et les pécheurs, sachant de danger, fuient pour le moins le péché par la crainte ; et de la sorte, je fais miséricorde aux bons, afin qu’ils obtiennent une plus grande couronne au ciel, et au mauvais, afin qu’ils endurent moins de peines, et il n’y a pas pécheur si grand que je ne sois toute prête à lui aller au-devant et que mon Fils ne soit disposé à lui donner la grâce, s’il demande miséricorde avec amour.

«Et après cela apparurent trois femmes : la mère, la fille et la nièce ; mais la mère et la nièce apparurent mortes, et la fille apparut vive. Or, la susdite mère apparaissait morte, semblait ramper par terre dans un lieu fort obscur et boueux, le cœur de laquelle semblait arraché, et les lèvres semblaient coupées. Le menton tremblait, et les dents, blanches et longues, grinçaient en la bouche. Les narines étaient rongées, et ses yeux arrachés pendaient aux joues avec deux nerfs. Son front semblait creux et avalé, et au lieu du front était un grand et ténébreux abîme.

«En la tête, il n’y avait point de crâne, et son cerveau bouillait comme du plomb fondu et de la poix échauffée. Son col était aussi secoué comme un bois qui tourne autour, lequel un fer très aigu coupé sans cesse. Sa poitrine ouverte était pleine de vermisseaux longs qui grouillaient l’un sur l’autre, et ses bras ressemblaient à un manche d’un tailleur de pierres ; ses mains étaient comme des clous à nœuds et longs, et toutes les jointures étaient désemboitées, de sorte que quand l’une montait, l’autre descendait sans cesse. Un serpent long et grand était du plus haut de l’estomac jusques en bas, qui, baissait sa tête avec la queue envenimait ses entrailles, et tournait incessamment comme une roue. Ses cuisses et ses jambes ressemblaient à deux bâtons épineux pleins de pointes très-aiguës. Ses pieds étaient comme des pieds de crapauds.

«Lors cette mère, qui était comme morte, parlait à sa fille qui était vivante, lui disant : Oyez, lézarde et fille pleine de venin. Malheur à moi que j’aie été votre mère ! Je suis celle qui vous ai mise au nid de superbe, où vous croissiez, y étant échauffée, jusqu’à ce que vous avez atteint l’âge ; et elle vous a tellement plu que vous avez consommé en icelle tout votre temps. Partant, je vous dis que tout autant de fois que vous tournez les yeux superbement sur quelqu’un, comme je vous ai enseigné, tout autant de fois vous jetez à mes yeux du venin tout bouillant avec une intolérable ardeur ; et toutes fois et quantités de fois que vous proférez des paroles orgueilleuses que vous avez apprises de moi, tout autant de fois j’avale des breuvages très-amers ; toutes fois et quantités de fois que vos oreilles sont remplies de vent de superbe, qui excite les orages de l’arrogance, qui sont : ouïr les louanges de votre corps bien proportionné, désirer les honneurs du monde, ce que vous avez appris de moi, tout autant de fois frappe en mes oreilles un son horrible qui m’étourdit avec un vent brûlant. Malheur donc à moi qui suis en l’extrême pauvreté et misère ! Je suis pauvre, d’autant que je n’ai rien de bon ni n’en ressens ; misérable, parce que je suis assaillie de toute sorte de maux.

«Mais vous, ma fille, vous êtes semblable à la queue de la vache, qui va par les lieux boueux, qui toutes les fois qu’elle meut la queue, salit tous ceux qui sont auprès d’elle. De même en faites vous, ma fille, vous qui n’avez point la divine sagesse, et allez selon vos désirs et les mouvements de votre corps. Partant, toutes les fois que vous imitez les coutumes que j’ai fait couler en votre esprit en la jeunesse, savoir, les péchés que je vous ai enseigné de faire, tout autant de fois ma peine est renouvelée et mes feux brûlent avec plus d’ardeur. Partant, ma fille, pourquoi vous enorgueillissez-vous de votre sang ? Quel honneur avez-vous d’avoir été en mon ventre auprès de l’ordure et nourrie d’ordure ? Votre sortie a été honteuse, et les immondices de mon sang étaient votre robe en la naissance. Or, maintenant, mon ventre, qui vous a portée, est rongé par les vers.

«Mais pourquoi me plaindre de toi, ma fille, puisque j’ai plus de sujet de me plaindre de moi-même ? car il y a trois choses qui affligent le plus mon cœur : 1- étant créée de Dieu pour la gloire céleste, j’abusais de ma conscience, et me suis disposée pour les peines de l’enfer ; 2-Dieu m’ayant créée belle comme un ange, je me suis rendue difforme moi-même, de sorte que je suis plus semblable au diable qu’à l’ange de Dieu ; 3- j’ai mal changé le temps qui m’était donné ; j’ai préféré le moment c’est-à-dire, la délectation du péché, pour lequel je ressens maintenant des maux infinis dans l’enfer, à l’éternité glorieuse !

«Et lors, elle dit à l’épouse : Vous qui me voyez, vous ne me concevez que par similitudes. Certes, si vous me voyiez comme je suis, vous mourriez d’effroi, car tous mes membres sont comme des démons. Et partant, l’Écriture est vraie quand elle dit que, comme les justes sont membres de Dieu, de même les pécheurs sont membres du diable. J’en fais maintenant l’expérience. Les démons sont comme cloués à mon âme, d’autant que moi-même je me suis disposée à une si grande difformité.

«Mais écoutez encore davantage. Il vous semble que mes pieds sont comme des crapauds : cela est d’autant qu’opiniâtrement je me suis arrêtée dans le péché ; c’est pourquoi aussi les diables sont toujours avec moi, me rongeant sans jamais se rassasier ; mes jambes et mes cuisses sont comme des bâtons épineux, d’autant que ma volonté a suivi les concupiscences de la chair et les voluptés. Mais les os de mon dos sont tous désemboités, et l’un s’émeut contre l’autre, d’autant que mon esprit se plaisait trop aux consolations mondaines, et s’affligeait trop des adversités et des fâcheries du monde. Et comme le dos s’émeut selon le mouvement de la tête, de même ma volonté ne devait se mouvoir que selon les volontés de Dieu, qui est l’origine de tout bien. Mais d’autant que je n’ai pas fait cela, je pâtis justement ce que vous voyez. Mais d’autant qu’un serpent se glisse du bas de l’estomac jusques en haut, et étant comme un cercle, environne mon ventre, cela est d’autant que mes voluptés ont été déréglées, et voulaient tout posséder, pour pouvoir dépendre beaucoup avec indiscrétion ; c’est pourquoi le serpent court incessamment par mon intérieur, sans me donner trêve ni repos.

«Quant à ce que ma poitrine est ouverte et rongée des vers, cela montre la vraie justice divine. Certes, j’aimais la pourriture plus que Dieu, et mon cœur était lié aux choses passagères ; et partant, comme de petits vermisseaux s’engendrent les grands, de même mon âme est remplie de démons, comme engendrés de l’amour que j’avais pour la pourriture et l’ordure. Mes bras semblent aussi comme démanchés, d’autant que mon désir tendait à la longue vie et à vivre longtemps dans le péché.

«Je désirais aussi que le jugement de Dieu fût plus doux que l’Écriture ne dit ; et néanmoins, la conscience me disait bien que mon temps était court et que le jugement de Dieu était effroyable ; mais au contraire, les désirs des voluptés et des péchés me dictaient faussement que ma vie serait longue, et que le jugement de la fureur divine ne serait pas si effroyable ; et de telles suggestions renversaient ma conscience, et après, ma volonté et ma raison suivaient mes délectations et mes voluptés. C’est pourquoi aussi le diable s’émeut en mon âme contre ma volonté, et ma conscience entend et ressent que le jugement de Dieu est juste.

«Mes mains sont comme une massue longue, d’autant que je n’ai pas gardé les commandements de Dieu ; et par la même raison, mes mains me servent à la pesanteur et non à l’usage.

«Mon cou tourne comme un bois au tour et qui est taillé avec un ciseau, et c’est parce que les paroles divines n’ont point été à goût à mon cœur, mais lui étaient amères, d’autant qu’elles reprenaient ses délectations et ses voluptés : c’est pourquoi un fer aigu est toujours fiché à mon gosier.

«Mes lèvres sont coupées, d’autant qu’elles étaient promptes à parler de la vanité et superbe et de la cajolerie, mais grandement lâches à parler de Dieu. Ma joue paraît tremblante et les dents me grincent, d’autant que je donnais de la viande à mon corps, afin que je parusse belle, désirable, saine et forte à toutes les délices du corps ; et mes dents sont en continuel grincement, d’autant que tout leur ouvrage a été inutile pour le bien de l’âme. Mes narines sont coupées, d’autant que même vous punissez de telle peine ceux qui sont atteints des crimes dont celui-ci est atteint, afin qu’il ait de la honte, et moi, j’en ai la confusion éternelle !

«Quant à ce que les yeux sont pendus par deux nerfs jusques aux joues, cela est juste, car comme les yeux se plaisaient en la beauté des joues par ostentation de superbe, de même maintenant ils sont arrachés par trop pleurer, et pour confusion, pendant aux joues. Justement aussi mon front est avalé, et à sa place sont des ténèbres palpables, d’autant que j’ai couvert mon front du voile de superbe, et j’ai voulu me glorifier et paraître belle ; mon front est maintenant obscur et difforme ; mais d’autant que le cerveau bout et s’écoule, comme le plomb s’émeut et est flexible selon la volonté, qui était en mon cerveau, allait selon les mouvements de mon cœur, bien que je susse fort bien ce qu’il fallait faire.

«Mais même la passion du Fils de Dieu n’était point gravée dans mon cœur, mais s’enfuyait et s’en écoulait comme chose que je savais bien, et m’en souciais bien peu. D’ailleurs, j’étais autant attentive au sang qui coulait des membres du Fils de Dieu qu’à la poix, et je fuyais les paroles de charité comme de la poix, de peur qu’elles ne me détournassent des délices corporelles, et qu’elle ne me troublassent quand j’en jouissais. Quelquefois néanmoins, j’oyais la parole de Dieu pour le respect des hommes, mais elle sortait avec la même facilité de mon cœur qu’elle y était entrée. C’est pourquoi aussi mon cerveau s’écoule comme une poix ardente. Mes oreilles sont aussi bouchées avec des pierres fort dures, d’autant que les paroles de superbe entraient en elles avec joie, et de là s’écoulaient doucement Dans mon cœur. Et d’autant que j’ai fait toutes choses pour l’amour du monde et pour la vanité, mes oreilles n’entendront jamais les concerts et les agréables mélodies.

«Mais vous me pourriez demander si je n’ai fait aucune bonne œuvre. Je vous réponds : J’ai fait comme celui qui rogne la monnaie et la rend à son maître, car je jeûnais , je faisais des aumônes et d’autres bonne œuvres, mais tout cela par crainte de l’enfer et pour éviter les douleurs corporelles. Mais d’autant que la charité n’était point en mes œuvres, elles ne m’ont point servi pour obtenir le ciel ; elles n’ont pas été pourtant sans récompense.

«Vous pourriez encore vous enquérir quelle je suis intérieurement en ma volonté, puisque je suis difforme au-dedans. Je vous réponds : Ma volonté est comme l’homicide et le parricide : de même je désire toute sorte de maux à mon Créateur, qui m’a été néanmoins très-bon et très-doux.

«Après, la nièce morte de la susdite bisaïeule, morte aussi, parla à la mère qui vivait encore : Oyez, ô scorpion, ma mère ! Malheur à moi, d’autant que vous m’avez déçue, car vous m’avez montré un visage doux, mais vous m’avez cruellement percé le cœur. Vous m’avez donné trois mauvais conseils ; j’ai appris trois autres choses de vos actions, et vous m’avez montré trois voies en votre procédé. Le premier conseil a été d’aimer charnellement pour obtenir les amitiés charnelles ; le deuxième, de dépenser prodigalement les biens pour l’honneur du monde ; le troisième, d’avoir le repos pour les plaisirs de la chair. Certainement, ces conseils m’ont été grandement dommageables, car d’autant que j’ai aimé charnellement, j’ai maintenant la honte et l’envie spirituelle ; et parce que j’ai prodigalement dépensé les biens, je suis privée des dons de Dieu en la vie, et après la mort, j’ai été remplie de confusion ; et d’autant que je me plaisais aux délices charnelles, à l’heure de la mort, les ingratitudes et les chagrins de l’esprit me saisirent sans considération aucune.

«J’ai aussi appris trois choses de vos œuvres, savoir : 1- d’en faire quelques bonnes sans quitter le péché qui me plaisait, comme celui qui, mêlant le venin avec le miel, n’offrait que du venin au juge qui, étant justement irrité, l’épandit sur celui qui le lui offrait ; de même j’expérimente le même avec beaucoup de douleur et de tribulation ; 2- une façon et mode admirable de m’habiller, savoir des souliers mignons à mes pieds, des gants façonnés à mes mains, montrer ma gorge toute nue.

«Ce linge délié marquait l’éclat de mon corps, qui a tellement offusqué l’éclat de mon âme que je ne me souciai de sa beauté. Mes souliers ou sandales, découverts au-dessus, signifiaient ma foi sans les œuvres, qui ont laissé mon âme toute nue. Les gants aux mains signifiaient la vaine espérance que j’ai eue, car j’appuyais mes espérances en mes œuvres, dont j’attendais miséricorde, sans que j’aie jamais considéré la justice divine, ni n’ai point ressenti sa fureur, ce qui me donna le libertinage au péché. Mais quand la mort s’approchait, mon linge tomba de mes yeux sur terre, c’est-à-dire, sur mon cœur, lors l’âme se connut et se vit toute nue, voyant que mes péchés étaient grands et mes œuvres fort petites, et j’en avais tant de honte et de confusion que je ne pus entrer dans le palais du Roi des cieux. Or, lors les démons me trouvèrent, et me donnèrent de grandes peines et douleurs, où j’étais moquée avec confusions insupportables.

«La troisième que j’appris de vous, ma Mère, c’est de revêtir le serviteur des habillements du maître, et le maître, des habillements du serviteur. Ce maître est l’amour de Dieu ; le serviteur est la volonté de pécher. Partant, la charité devant régner dans mon cœur, j’ai posé la volonté de pécher, laquelle j’ai lors revêtue des vêtements du Seigneur, quand je me suis servie des créatures pour l’assouvissement de mes voluptés, et j’ai donné au Seigneur quelques restes, et encore iceux par crainte et non par amour. Mon cœur donc se réjouissait du succès de mes voluptés, d’autant que le Seigneur en était chassé et banni, et le serviteur bien reçu et caressé.

«J’ai appris de vous ces trois choses. Vous m’avez aussi montré trois voies en votre démarche : la première était éclatante, en laquelle étant entrée, je fus aveuglée de sa splendeur. La deuxième fut courte, et labile comme la glace, en laquelle je tombais pas à pas. La troisième était trop longue, et quand j’y marchais, un torrent impétueux m’emporta sur une montagne en une fosse profonde qui était là.

«En la première voie est marqué le progrès de ma superbe, qui fut trop brillante, car l’ostentation, fille de la superbe, donna tant d’éclat à mes yeux que je ne considérai point la fin, et partant, je fus aveugle.

«En la deuxième voie est marquée la rébellion. Le temps de rébellion n’est pas long en cette vie, car après la mort, l’homme est contraint d’obéir. En vérité, il m’a été fort long, car quand je passai par un pas, c’est-à-dire, par l’humilité de la confession, soudain je retombai à mes péchés ; c’est pourquoi je n’ai point été constante en l’obéissance, mais je tombais soudain dans mes péchés comme celui qui chemine sur la glace. Ma volonté était froide, d’autant que je ne quittais les délectations du péché, de sorte que quand j’avançais un pas à la confession, confessant mes péchés, je retombais en un autre pas, d’autant que je voulais le péché et je me plaisais à me confesser souvent.

«La troisième voie fut que je m’attendais à pouvoir pécher sans avoir une grande peine, pouvoir vivre longtemps et ne m’approcher point de l’heure de la mort. Et ayant avancé chemin par cette voie, un torrent impétueux, savoir, la mort, qui donne à un autre, m’enleva et me chargea de peines, renversant mes pieds. Or, quels sont ces pieds, si ce n’est que, les infirmités m’accablant, je ne pouvais avoir soin des utilités de mon corps, et moins de celles de l’âme ? C’est pourquoi je tombai en une profonde fosse, quand le cœur, qui était haut et superbe, endurci dans le péché, creva, et l’âme tomba en la fosse de la peine du péché. Et partant, cette voie a été trop longue commençait. Malheur donc à moi, ô ma mère ! car tout ce que j’appris de vous avec joie, je le pleure maintenant avec amertume !

«D’ailleurs, cette fille morte parlait encore à l’épouse, qui voyait ceci : Oyez, vous qui me voyez. Il vous semble que ma tête et ma face sont comme un tonnerre qui fulmine au-dedans, et mon col est mis comme dans une presse garnie de clous. Mes bras et mes pieds sont comme des serpents très-longs ; mes jambes et mes cuisses sont comme deux canaux d’eau coulants du toit tout glacés. Mais encore une peine m’est la plus amère de toutes : car comme si une personne avait tous les canaux des esprits vitaux bouchés, et comme si toutes les veines pleines de vent se serraient dans le cœur et crèveraient à raison de la violence du vent, de même je suis disposée au dedans misérablement, à raison du vent de la superbe qui m’a été très-agréable. Néanmoins, je suis en la voie de la miséricorde, car lorsque j’étais accablée d’infirmités, je les louai le mieux qu’il me fut possible, mais néanmoins avec un esprit de crainte.

«Mais la mort s’approchant, la considération de la passion de Jésus-Christ me vint en l’esprit, savoir, qu’elle était beaucoup plus douloureuse que la douleur que je méritais à raison de mes fautes, et par une telle considération, j’ai obtenu les larmes, gémissant, voyant que Dieu m’avait tant aimée, et que je l’avais aimé si peu ; car lors je le regardai des yeux de l’esprit et lui dis : O Seigneur, je crois que vous êtes mon Dieu. Ayez miséricorde de moi, ô Fils de la Vierge, pour l’amour de votre amère passion. J’amenderais maintenant ma vie, si j’en avais le temps. Et en ce point-là, je fus soudain allumée d’une scintille de charité en mon cœur, de sorte que la passion de Jésus me semblait plus amère que ma mort. Et lors mon cœur creva, et mon âme vint ès mains des démons, pour être présentées au jugement de Dieu, car il était indigne que les anges d’un grand éclat et d’une grande beauté portassent une âme si difforme.

«Or, au jugement de Dieu, les démons criant que mon âme fût condamnée à l’enfer, le Juge répondit : Je vois une scintille de charité en son cœur, qui ne doit être éteinte, mais qui doit être devant moi, et partant, je juge l’âme à être purifiée jusques à ce qu’étant dignement purifiée, elle mérite de me posséder.

«Vous pourriez encore vous enquérir si je serai participante de tous les biens qu’on fait pour moi. Je vous réponds par similitude : car comme si vous voyiez une balance, et s’il y avait en l’un des bassins du plomb qui l’abaissât, en l’autre une chose légère qui l’enlevât en haut, plus on la chargerait, voire emporterait le poids du plomb : de même en est-il de moi, car d’autant plus ai-je hanté le péché, d’autant plus suis-je descendue en peine. Et partant, tout ce qu’on fait à l’honneur de Dieu pour moi, cela m’enlève de la peine, et spécialement l’oraison, et les biens que font les hommes justes et amis de Dieu et les charités qu’on fait des biens bien acquis. Telles choses m’approchent de Dieu de jour en jour.

«Après cela, la Mère de Dieu parla à l’épouse : Vous admirez comment moi, qui suis Reine du ciel, et vous, qui vivez au monde, et cette âme, qui est en purgatoire, et l’autre en enfer, parlent ensemble. Je vous dirai cela. Je ne me retire jamais du ciel, d’autant que je ne serai jamais séparée de la vision de Dieu, ni l’âme qui est en enfer ne sera jamais séparée des peines, ni l’autre du purgatoire, qu’elle ne soit entièrement purifiée, ni vous ne viendrez à nous avant la séparation du corps ; mais votre âme et votre intelligence sont élevées dans le ciel, pour y entendre les paroles de Dieu, et il vous est permis de faire savoir quelques peines de l’enfer et du purgatoire aux mauvais, afin qu’ils prennent garde à eux et aux bons, pour consolation et avancement. Or, sachez que votre corps et votre âme sont unis en terre, et le Saint-Esprit vous donne l’intelligence, afin que vous connaissiez ses saintes volontés». (Révélations de sainte Brigitte, Livre 6, ch. 52)

Une âme damnée – Révélations de sainte Brigitte

Les Révélations de sainte Brigitte ont reçu un degré exceptionnellement élevé d’authenticité, d’autorité et d’importance à une date précoce. Le pape Grégoire XI (1370-1378) les a approuvées et confirmées, et jugées favorablement, tout comme Boniface IX (1389-1404) dans la Bulle papale Ab origine mundi, par. 39 (7 octobre 1391). Elles ont ensuite été examinées au concile de Constance (1414-1418) et au concile de Bâle (1431-1449), tout deux jugeant qu’elles étaient en conformité avec la foi catholique.

Une âme damnée pour de grands péchés et pour n’avoir eu douleur des plaies que Jésus-Christ 
souffrit en sa passion. Cette âme est damnée comme un enfant abortif. Ceux qui gardaient le  
sépulcre sont marques par ceux qui poursuivaient malicieusement Jésus-Christ en ses 
prédications, et par ceux qui le crucifiaient.

Livre 6 – Chapitre 28 : Une grande troupe paraissait être devant Jésus-Christ, à laquelle il parlait, disant : Voilà que cette âme n’est plus à moi. Elle ne s’est non plus souciée de mes plaies et de la blessure de mon cœur que si on eût percé le bouclier de son ennemi ; elle s’est autant souciée des trous de mes mains que si un drap fripé était rompu; elle a eu autant en estime les plaies de mes pieds que si on eût coupé une pomme pourrie.
Lors Notre-Seigneur parlait à elle, disant : Vous avez souvent en votre vie demandé pourquoi j’avais voulu mourir : Or, maintenant, je vous demande pourquoi vous êtes morte.
Elle répondit : D’autant que je ne vous ai point aimé.
Vous m’avez été, dit-il, comme un enfant abortif est à sa mère, pour lequel elle endure tout autant que s’il était vivant. De même je vous ai rachetée avec tant de prix et d’amertume comme un des saints, bien que vous vous en soyez souciée bien peu. Mais comme l’enfant abortif ne goûte point la douceur des mamelles de sa mère, ni consolation de ses paroles, ni n’est échauffé en son sein, de même vous ne jouirez jamais de la douceur ineffable de mes élus, d’autant que vous n’avez recherché autre douceur que le vôtre. Vous n’oyez jamais ma parole pour votre avancement. Les paroles de votre bouche et celles du monde vous plaisaient trop, et les paroles de ma bouche vous étaient amères. Vous ne ressentirez jamais les effets de mon amour ni de ma bonté, d’autant que vous avez été froide à faire toute sorte de biens. Allez donc au lieu où on a accoutumé de jeter les abortifs, où vous vivrez en votre mort éternelle, car vous n’avez pas voulu vivre en la lumière et en ma vie.
Après, Dieu parlait à la troupe : O mes amis, si toutes les étoiles et planètes étaient changées en langues ; si tous les saints me priaient, je ne lui ferais point miséricorde, d’autant qu’elle oblige ma justice à la damner. Cette âme fut semblable à trois sortes de gens : Premièrement à ceux qui suivaient de malice mes prédications, afin de pouvoir trouver occasion en mes paroles et en mes faits de m’accuser et de me trahir ; ils ont vu mes bonnes œuvres et mes merveilles qu’autre que Dieu ne pouvait faire ; ils ont ouï ma sapience, ont approuvé ma vie louable et néanmoins, ils enrageaient d’envie contre moi, et ils conçurent de la haine ; mais pourquoi cela ? d’autant que mes œuvres étaient bonnes et que leurs œuvres étaient mauvaises, et parce que je n’approuvais, mais je reprenais aigrement leurs péchés : de même cette âme me suivait avec son corps, non pas par le mouvement et l’attrait du divin amour, mais icelle était traînée à me suivre encore pour paraître devant les hommes ; elle oyait mes commandements et les voyait de ses yeux ; elle prenait de là sujet de se fâcher et s’en moquait ; elle ressentait ma bonté, et elle n’y croyait point ; elle voyait mes amis profiter, et elle les envoyait, mais pourquoi ? d’autant que mes paroles et celles de mes élus étaient contre sa malice, mes préceptes et mes avertissements contre sa volupté, mon amour et mon obéissance contre sa volonté ; néanmoins, sa conscience lui dictait que je devais être honoré par-dessus tout.
Par les mouvements des astres, elle entendait que j’étais son Créateur, et par les fruits de la
terre et par le bel ordre et la disposition de toutes les choses, elle savait que j’en étais l’auteur ; et
bien qu’elle le sut, elle s’en fâchait et abhorrait mes paroles, d’autant que je reprenais ses
mauvaises œuvres.
En deuxième lieu, il était semblable à ceux qui me tuèrent, et qui disait ensemble : Faisons le mourir sans crainte ; il ne ressuscitera point le troisième jour. Or, moi, j’avais prédit à mes disciples que je ressusciterais le troisième jour ; mais mes ennemis, les amateurs du monde, ne croyaient point que je ressuscitasse avec ma justice, et ce, d’autant que les Juifs me virent comme homme pur, et ne percèrent point jusques à la Divinité, qui était en moi : c’est pourquoi ils péchèrent, non avec tant de gravité, car s’ils eussent su que j’étais Dieu, ils ne m’eussent jamais occis.
Cette âme pensait en elle-même : Je fais ma volonté comme il me plait. Je le ferai mourir sans craindre par mes volontés et par les œuvres qui me plaisent et lui déplaisent ; elles ne me nuisent en rien : pourquoi ne les ferai-je donc ? car il ne ressuscitera pas pour juger ; il ne jugera pas selon les œuvres des hommes, car s’il voulait juger si rigoureusement, il nous eût pas rachetés ; et s’il avait tant de haine contre le péché, il ne supportait pas les pécheurs avec tant de patience.
En troisième lieu, il est semblable à ceux qui gardaient ma sépulture, qui s’armèrent et environnèrent de soldats mon tombeau, afin que je ne ressuscitasse point, disant : Gardons diligemment de peur qu’il ne ressuscite et qu’il faille le servir. De même en faisait cette âme : elle s’armait de l’endurcissement du péché, car elle gardait diligemment le sépulcre, c’est-à-dire, la conversation de mes élus, sur lesquels je me repose ; elle les gardait avec grand soin, afin que mes paroles et leurs avertissements n’entrassent en son cœur, pensant en soi-même : Je prendrai garde de n’entendre point leurs discours de peur qu’étant piqué de quelque juste ressentiment, je ne vienne à laisser mes voluptés, et que je n’entende ce qui déplairait à ma volonté ; et de la sorte, par la malice, il se sépara d’eux, avec lesquels la charité le devait unir.

DÉCLARATION

Cette personne damnée fut noble et se souciant peu de Dieu. Un jour, étant à table, blasphémant les saints, éternuant, elle mourut soudain sans les sacrements, et son âme a été vue comparaître en jugement, à laquelle le Juge disait : Vous avez parlé comme vous avez voulu, et avez fait comme vous avez pu : il est donc raisonnable que vous gardiez le silence maintenant et que vous écoutiez. Répondez-moi donc, sainte Brigitte l’entendant. Bien que je sache toutes choses, n’avez-vous pas ouï ce que j’ai dit ? Je ne veux point la mort du pêcheur, mais sa conversion. Pourquoi donc, le pouvant, n’êtes-vous pas revenue à moi ?
L’âme répondit : Certes, je l’ai ouï, mais je ne m’en suis pas souciée.
Le Juge lui dit derechef : N’avez-vous pas ouï : Allez au feu, maudits ! et venez, mes élus !
Pourquoi ne veniez-vous donc pas ?
Je l’ai ouï, dit-elle, mais je n’en croyais rien.
Le Juge lui dit encore : N’avez-vous pas ouï que j’étais juste Juge et éternellement  formidable ? Pourquoi donc ne m’avez-vous pas eu en crainte ?
Je l’ai ouï, dit-elle, mais je m’aimais trop, et j’ai clos mes oreilles, afin de n’ouïr le jugement ; j’ai
endurci mon cœur, afin de ne pas y penser.
Le Juge dit : Il est donc juste que la tribulation et l’angoisse ouvrent votre esprit, puisque vous
n’avez pas voulu entendre quand vous le pouviez.
Lors l’âme a été rejetée du jugement, gémissant et criant : Hélas ! Hélas ! Quelle récompense ! Mais aura-t-elle fin ?
Soudain une voix a été ouïe qui disait : Comme le premier principe de toutes choses n’aura point de fin, de même votre misère n’en aura point.

 

Visions du Purgatoire par les saints

Oui, ceux qui sont au purgatoire ont évité l’enfer et sont assurés du ciel, mais c’est encore un lieu de grande souffrance pour ceux qui y sont, et tous peuvent être encouragés à rechercher davantage dans cette vie à éviter le purgatoire en pensant à ses tourments. L’Enfer a beaucoup de similitudes avec le purgatoire, et donc, la lecture sur le purgatoire peut aussi aider une âme à imaginer ce sera que l’enfer.

De nombreux saints ont également affirmé avoir eu des expériences mystiques liées au purgatoire. Bien sûr, les expériences mystiques personnelles n’améliorent pas la Révélation complète et définitive du Christ mais elles sont plutôt destinées à nous aider à vivre plus pleinement à une certaine période de l’histoire. Donc, comme les visions de l’enfer, lisez ces histoires avec une graine de saveur [de sel], pour voir si elles peuvent vous aider à prendre plus au sérieux la réalité du purgatoire.

« Autant de douleur qu’en enfer » – Sainte Catherine de Gênes

Sainte Catherine de Gênes fut une  nonne du 15e siècle qui a passa une grande partie de son temps à prendre soin des malades, en particulier ceux de la peste bubonique. Elle est également célèbre pour ses expériences mystiques du purgatoire.

« Aucune langue ne peut dire ni expliquer, ni l’esprit comprendre la dureté du Purgatoire. Mais moi, si je vois qu’il y a dans le Purgatoire autant de douleur qu’en enfer, je vois l’âme qui a la moindre tache d’imperfection accepter le Purgatoire, comme je l’ai dit, comme si c’était une miséricorde, et ne pas tenir compte de ses douleurs par rapport à la moindre tache qui empêche une âme dans son amour ». Il me semble voir que la douleur que les âmes du purgatoire endurent à cause de tout ce qui en elles déplaît à Dieu, qui est ce qu’elles ont volontairement fait contre sa si grande bonté, est plus grande que toute autre douleur qu’elles ressentent au Purgatoire. Et cela parce qu’étant dans la grâce, elles voient la vérité et devant la dureté de l’empêchement qui leur reste pour s’approcher de Dieu ». (Traité sur le Purgatoire)

« Un esprit tout en feu ressemblant au métal incandescent » – Ste Lidwina de Schiedam

Sainte Lidwine de Schiedam était une sainte et mystique néerlandaise du 15ème siècle. Adolescente, elle a eu un accident de patinage sur glace qui l’a affaibli le reste de sa vie. Un homme pécheur a été converti par ses prières et ses exhortations, et a été en mesure de faire une bonne confession, mais il est mort peu de temps après, incapable de faire beaucoup pénitence. Après un certain temps, elle a demandé à son ange gardien s’il était encore au purgatoire, et elle a eu cette vision :

«Il est là, dit son ange, et il souffre beaucoup. Seriez-vous prête à supporter une certaine douleur pour diminuer la sienne ? Certainement, répondit-elle, je suis prête à souffrir quelque chose pour l’aider. Instantanément son ange la conduisit dans un lieu de torture affreuse. «Est-ce alors l’Enfer, mon frère ? demanda la sainte jeune fille, saisi d’horreur. «Non, ma sœur, répondit l’ange, mais cette partie du Purgatoire est limitrophe à l’Enfer ». En regardant autour de tous les côtés, elle vit ce qui ressemblait à une immense prison, entourée de murs d’une hauteur prodigieuse, la noirceur qui, ainsi que les pierres monstrueuses, lui inspirait l’horreur. En approchant de cette enceinte lugubre, elle entendit un bruit confus de voix se lamenter, des cris de fureur, des chaînes, des instruments de torture, des coups violents que les bourreaux se décharger sur leurs victimes. Ce bruit était tel que tout le tumulte du monde, dans la tempête ou la bataille, ne pourrait lui supporter aucune comparaison. «Qu’est-ce donc, que cet endroit horrible ? demanda Sainte Lidwina à son bon ange. « Est-ce que vous voulez que je vous le montre ? «Non, je vous en prie, dit-elle, reculant de terreur ; «le bruit que j’entends est si affreux que je ne peux plus le supporter ; comment, alors, pourrais-je supporter la vue de ces horreurs ? » Poursuivant sa route mystérieuse, elle vit un ange assis tristement sur le trottoir d’un puits. «Qui est cet ange ? demanda-t-elle à son guide. «C’est, dit-il, « l’ange gardien du pécheur dont beaucoup vous vous êtes intéressé. Son âme est dans ce puits, où il a un Purgatoire spécial ». A ces paroles, Lidwina jeta un regard curieux sur son ange ; elle désirait voir l’âme qui lui était chère, et tenter de la libérer de cette fosse affreuse. Son ange, qui l’avait compris, après avoir enlevé le couvercle du puits, un nuage de flammes sortit avec des cris plaintifs. «Reconnaissez-vous cette voix ? lui dit l’ange. « Hélas! oui, répondit la servante de Dieu. « Avez-vous envie de voir l’âme ? continua-t-il. À sa réponse affirmative, il l’appela par son nom ; et immédiatement notre vierge vit apparaître à la bouche de la fosse un esprit tout en feu, ressemblant à du métal en incandescence, qui lui dit d’une voix à peine audible, « O Lidwina, servante de Dieu, qui me donnera de contempler le visage du  Très-haut ? » La vue de cette âme, en proie à la tourmente de feu la plus terrible, donna à notre sainte un tel choc que la ceinture qu’elle portait autour de son corps se déchira en deux ; et, ne pouvant plus supporter la vision, elle se réveilla brusquement de son extase. Les personnes présentes, voyant sa peur, lui en demandèrent la cause. « Hélas ! » répondit-elle, «combien sont affreuses les prisons du purgatoire ! C’était pour aider les âmes que je consentis à descendre là. Sans ce motif, si le monde entier m’avait été donné, je ne serais pas soumise à la terreur inspirée d’un si horrible spectacle ». Quelques jours plus tard, le même ange qu’elle avait vu si triste lui apparut avec un visage joyeux ; il lui dit que l’âme de son protégé avait quitté la fosse et passé dans le purgatoire ordinaire. Cette réduction partielle ne suffisait pas à la charité de Lidwina ; elle continua à prier pour le pauvre malade, et de lui appliquer les mérites de ses souffrances, jusqu’à ce qu’elle ait vu les portes du ciel ouvertes pour lui. (Purgatoire, par le P. FX Schouppe, SJ, p. 16-19)

L’enfer – Sainte Hildegarde de Bingen

Sainte Hildegarde de Bingen, Le Livre des œuvres divines, 5ème vision : « Vers l’ouest s’étend la zone des ténèbres. Elle se trouve en dehors du monde, elle occupe la moitié de la zone méridionale et la moitié de la zone septentrionale.  Dans la malice de sa rébellion, elle s’insurge contre la plénitude de la protection divine, là où l’antique guerrier, après avoir écrasé les âmes livrées à l’oubli, se plaît à exercer ses supplices. … ces ténèbres revêtent la forme d’une gueule béante. C’est là en effet, en ces zones situées en dehors du monde, qu’elles prennent l’aspect cruel de la gueule du puits des enfers, dévorant les âmes des damnés, les torturant par de farouches supplices, parce qu’ils ont suivi le diable, commettant plus d’œuvres de damnation que d’œuvres chères à Dieu. Mais ces ténèbres ne sont en fait que la bouche et la gueule d’autres ténèbres plus épaisses, terribles et infinies, auxquelles elles s’accrochent : ce sont les lieux infernaux. En ces lieux abondent une infinité de châtiments, car ils sont plus durs qu’eux, parce qu’ils dévorent tout ce que Dieu a décidé de précipiter dans l’oubli, parce qu’ils torturent les âmes de ceux qui livrent à l’oubli leur créateur par impiété [¹]incrédulité [²] et faux serments [³]. Tu connais ces ténèbres infinies ; mais tu ne peux les voir, parce que l’homme peut connaître par sa science, par son intelligence, l’enfer et ses terribles supplices, mais aucun regard mortel ne peut tout à fait les voir, tant que l’homme est dans son corps. Il n’est pas non plus capable de discerner le degré des supplices qu’ils englobent. De même, tant qu’il est dans le siècle, l’homme ne connaît ni son âme ni les mérites de son âme».

¹ Comme, entre autres, le péché de scandale, le travail le dimanche, le sacrilège, le blasphème, l’impureté en pensée, le meurtre, le vol, la simonie, l’occultisme, les sept péchés capitaux et les autres péchés mortels.

² Comme l’idolâtrie, l’hérésie, le schisme, l’apostasie.

³ Comme jurer en vain au nom de Dieu, le mensonge, le faux témoignage, les vœux religieux solennels quittés.

TOUT A UNE FIN ET FINIT BIENTÔT

par saint Alphonse de Liguori

Voyez ! tous les biens de cette terre sont comme l’herbe du champ, qui aujourd’hui est en pleine floraison et belle,  mais  le soir, elle fane et perd ses fleurs, et le jour suivant est brûlée au feu. Voilà ce que Dieu a commandé de prêcher au prophète Isaïe, quand il lui dit : « Crie. Et j’ai dit : Que dirai-je ? Toute chair est de l’herbe, et toute sa gloire est comme la fleur du champ » – Isaïe 40, 6. Ainsi saint Jacques compare le riche de ce monde à l’herbe grasse : à la fin du voyage de leur vie, ils pourrissent le long du chemin avec toutes leurs richesses et pompes. « Et le riche de son abaissement, parce qu’il passera comme la fleur de l’herbe, car le Soleil s’est levé avec ses ardeurs, et il a desséché l’herbe, et sa fleur est tombée, et le charme de sa beauté s’est évanoui : ainsi le riche, lui aussi, se flétrira dans ses voies » – Jacques 1, 10-11. Ils s’en vont et sont comptés pour le feu, comme le riche glouton, qui avait une splendide apparence dans cette vie, à l’abri, mais ensuite « fut enseveli en enfer » – Luc 16, 22. Œuvrons donc, chers chrétiens bien-aimés, œuvrons au salut de nos âmes et à l’acquisition de richesses pour l’éternité qui ne finit pas ; car tout dans ce monde a une fin, et finit très bientôt.

Premier point 
Tout a une fin

Lorsqu’un grand de ce monde est en pleine jouissance des richesses et des honneurs qu’il a acquis, la mort viendra, et il lui sera dit : « Mets ordre à ta maison, parce que tu mourras, toi, et tu ne vivras pas » – Isaïe 38, 1. Oh ! quelle nouvelle ! Le malheureux homme lugubre doit alors dire : Adieu, ô monde ! – Adieu, ô Villa ! – Adieu, ô grotte ! – Adieu, parents ! – Adieu, amis ! – Adieu, sports ! – Adieu, boules ! – Adieu, comédies ! – Adieu, banquets ! – Adieu, honneurs ! Tout est fini pour moi. Il n’y a pas de remède ; qu’il le veuille ou non, il doit tous les laisser. « Parce que, lorsqu’il sera mort, il n’emportera pas tous ses biens ; et que sa gloire ne descendra  pas avec lui » – Psaume 48, 18. Saint Bernard dit que la Mort produit une séparation horrible de l’âme du corps, et plus que toutes les choses de cette terre. « Opus mortis horrendum divortium » – Sermon 26. Pour le grand de ce monde, que les mondains considèrent comme un mortel de renom le plus fortuné, la mort est si pleine d’amertume, qu’ils ne sont pas disposés même à en entendre parler ; car leur préoccupation entière est de trouver la paix dans leurs biens ici-bas. « Ô mort », dit l’Ecclésiastique, « que ton souvenir est amer à l’homme qui jouit de la paix au milieu de ses biens » – Ecclésiastique 41, 1. Mais, combien plus d’amertume provoque la mort elle-même quand elle vient en fait ! Misérable est l’homme qui est attaché aux biens de ce monde ! Chaque séparation produit la douleur. Par conséquent, lorsque l’âme doit être séparée, par la course de la mort, des biens sur lesquels elle avait fixé toutes ses affections, la douleur doit être insupportable. Ce fut ce qui a fait s’écrier au roi Agag, lorsque l’annonce de l’approche de la mort lui a été annoncée, « Est-ce ainsi que la mort amère sépare ? » – 1 Rois 15, 32. Le grand malheur des mondains est, que quand ils sont sur le point d’être appelés au jugement, au lieu de chercher à ajuster les comptes de leur âme, ils dirigent toute leur attention à des choses terrestres. Mais, dit saint Jean Chrysostome, le châtiment qui attend les pécheurs, pour avoir oublié Dieu pendant la vie, est qu’ils s’oublient eux-mêmes à l’heure de la mort. « Hae animadversione percutitur impius, ut moriens obliviscatur sui, qui vivens oblitus est Dei ».

Mais si grande que puissent être les choses de ce monde associées à un homme, il doit en prendre congé à la mort. Nu, il est entré dans ce monde, et nu, elles l’abandonneront. « Nu », dit Job, « Je suis sorti du ventre de ma mère, et nu, j’y retournerai » – Job 1, 21. En un mot, ceux qui ont passé leur vie entière dans la richesse et l’accumulation de possessions, ont perdu leur sommeil, leur santé et leur âme, n’emportent rien avec eux à l’heure de la mort ; leurs yeux sont alors ouverts ; et de tout ce qu’ils avaient si chèrement acquis, ils ne trouvent rien dans leurs mains. Par conséquent, cette nuit de confusion, ils la passeront dans une tempête de douleurs et de tristesse. « Un riche, lorsqu’il s’endormira, n’emportera rien avec lui ; il ouvrira ses yeux, et il ne trouvera rien. L’indigence le surprendra comme l’eau qui déborde ; pendant la nuit, une tempête l’accablera» – Job 27, 19-20. Saint Antonin rapporte que Saladin, le roi des Sarrasins, avait donné des ordres pour qu’à l’heure de la mort, le suaire dans lequel il devait être enterré, soit placé avant lui dans la tombe, et qu’une personne devrait pleurer : de tous ses biens, Saladin n’apportera que cela avec lui. Le Saint raconte aussi, qu’un certain philosophe, parlant d’Alexandre-le-Grand, après sa mort, dit : Voici l’homme qui a fait  trembler  la terre . « La Terre », comme dit l’Écriture, « était calme avant lui » – 1 Machabées 1, 3. Il est maintenant sous la terre. Voici l’homme à qui la domination du Monde entier n’aurait pas satisfait ; maintenant quatre coudées de terre sont suffisantes pour lui. « Qui terram heri conculcabat, hodie ab conculcatur ea ; et cui heri non sufficiebat mundus hodie sufficiunt cubitus terrae quatuor ». Saint Augustin, d’un autre auteur antique, qui étant allé voir le tombeau de César, cria : « Les princes te craignaient, les villes t’adoraient, tous tremblaient devant toi, où est parti ta magnificence ? » – Sermon 38. Écoutez ce que dit David, « J’ai vu l’impie exalté et élevé comme les cèdres du Liban. J’ai passé, et voilà qu’il n’était plus » – Psaume 36, 35- 36. Oh ! combien de ces spectacles sont vus chaque jour dans le monde ! Un pécheur qui était né dans l’humilité et la pauvreté, acquiert ensuite la richesse et les honneurs, de manière à exciter l’envie de tous. Quand il meurt, tout le monde dit, il a fait fortune dans le monde, mais maintenant il est mort, et avec la mort, tout est fini pour lui.

« Pourquoi s’enorgueillissent la terre et la cendre ? » – Ecclésiastique 10, 9. Telle est la parole que le Seigneur répond à l’homme qui est bouffi par les honneurs terrestres et les richesses terrestres. Créature misérable, dit-Il, d’où vient cette fierté ? Si vous aimez honneurs et les richesses, rappelez-vous que vous êtes poussière. « Puisque tu es poussière, tu retourneras à la poussière» – Genèse 3, 19. Vous devez mourir, et après la mort, quel avantage tirerez-vous des honneurs et possessions dont maintenant vous vous gonflez avec fierté ? Allez, dit saint Ambroise, allez dans un cimetière, où sont enterrés les riches et les pauvres, et voyez si vous pouvez discerner parmi eux, qui a été riche et qui a été pauvre ; tous sont nus, et il ne reste rien du plus riche d’entre eux, mais quelques os flétris. « Respice sepulchra, mihi dic, quis plongées ibi, quis sit pauper ». Combien serait rentable le souvenir de la mort de l’homme qui vit dans le monde ! « Il sera conduit aux sépulcres, et il veillera au milieu du monceau des morts » – Job 21, 32. À la vue de ces cadavres, il se souviendrait de la mort, et qu’il sera un jour comme eux. Ainsi, il devrait être réveillé du sommeil mortel dans lequel il vit peut-être dans un état de perdition. Mais, le malheur est que les mondains ne sont disposés à penser à la mort  jusqu’à ce que l’heure vienne quand ils doivent quitter cette terre, pour aller dans l’éternité ; et par conséquent, ils vivent comme attaché au monde, comme s’ils n’allaient jamais être séparés de lui. Mais, notre vie est courte, et doit bientôt prendre fin ; ainsi, toutes choses doivent prendre fin, et doivent bientôt prendre fin.

Second point 
Tout finit bientôt

Les hommes savent bien et croient fermement qu’ils mourront,  mais  ils imaginent la mort comme éloignée, comme si elle n’arrivait jamais. Mais Job nous dit que la vie de l’homme est courte. « L’homme né d’une femme, vivant peu de temps, est rempli de beaucoup de misères. Comme une fleur il s’élève et il est brisé » – Job 14, 1-2. À l’heure actuelle, la santé des hommes est tellement altérée, que comme nous le voyons par expérience, le plus grand nombre d’entre eux meurent avant d’atteindre l’âge de soixante-dix ans. Car qu’est-ce que votre vie ? C’est une vapeur dit Saint Jacques, un coup de vent, une fièvre, une attaque d’apoplexie, un piqûre, une attaque de poitrine, fait disparaître et n’est pas plus considérée « Qu’est-ce que votre vie ? C’est une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite sera dissipée » – Jacques 4, 15. « Nous mourrons tous », a déclaré la femme de Thécua à David, « et nous nous écoulons sur la Terre comme les eaux qui ne reviennent point » – 2 Rois 14, 14. Elle a dit la vérité ; comme toutes les rivières et les ruisseaux courent dans la mer, et que les eaux qui coulent ne reviennent plus, ainsi nos jours disparaissent et nous approchent de la mort.

Ils passent, ils passent rapidement. « Mes jours ont été plus rapides qu’un coureur » – Job 9, 25. La mort vient à notre rencontre et court plus vite qu’un coureur, de sorte que chaque étape que nous faisons, chaque souffle que nous tirons, nous nous approchons de la mort. Saint Jérôme sentait que, même pendant qu’il écrivait, il se rapprochait de la mort. Par conséquent, il a dit : « Ce que j’écris est ôté de ma vie ». « Quod scribo de mea vita tollitur ». Disons avec Job : Les années passent, et avec eux les plaisirs, honneurs, pompes, et toutes les choses de ce monde passent, « et il ne me reste qu’un sépulcre » – Job 17, 1. En un mot, toute la gloire des labeurs que nous avons subi dans ce monde, afin d’acquérir un grand revenu, pour valoir un haut personnage, pour l’apprentissage et le génie, doit prendre fin et être jeté dans une fosse, pour devenir la nourriture de vers. Alors le mondain misérable dira au décès : Ma maison, mon jardin, mes meubles à la mode, mes photos et riches appareils, dans un court laps de temps, ne m’appartiennent plus « et il ne me reste qu’un sépulcre ».

Mais, combien davantage le mondain peut être distrait par ses affaires mondaines et par ses plaisirs ; combien davantage il peut être inpliqué en eux, Saint Chrysostome dit que lorsque la peur de la mort, qui met le feu à  toutes les choses de la vie actuelle, commence à entrer dans l’âme, elle l’obligera à penser et à être soucieux de son sort après la mort. « Cum pulsare animam incipit metus mortis (ignis larvaire Praesentis vitae succendens omnia) philosophari eam cogit, et futura solicita mente Versari ». Hélas ! à l’heure de la mort, « Alors les yeux des aveugles seront ouverts » – Isaïe 35, 5. Ensuite, en effet, les yeux des aveugles seront ouverts, des mondains qui ont employé leur vie entière dans l’acquisition de biens terrestres, et ont payé, mais avec peu d’attention pour l’intérêt de l’âme. Dans tous ces cas doit se vérifier ce que Jésus-Christ leur a dit – que la mort viendra quand ils s’y attendent le moins. « Parce qu’à l’heure que vous ne pensez pas, le Fils de l’ homme viendra » – Luc 12, 40. Ainsi, sur ces malheureux, la mort vient toujours de façon inattendue. Par conséquent, parce que les amoureux du monde, ne sont   généralement pas avertis de leur dissolution prochaine, jusqu’à ce qu’elle soit très proche, ils doivent, dans les derniers jours de la vie, régler les comptes de leur âme pour les cinquante ou soixante ans où ils vivaient sur cette Terre. Ils désireront ensuite un autre mois, ou une autre semaine, pour régler leurs comptes, et pour «tranquilliser» leur conscience. Mais, « ils chercheront la paix, et il n’y aura aucune » – Ezéchiel 7, 25. Le temps qu’ils désirent est refusé. Le prêtre assistant lit le commandement divin au départ instantané de ce monde, « Proficiscere anima Christiana de hoc mundo ». Le départ, âme chrétienne, de ce monde ! Oh ! combien est dangereuse l’entrée de mondains dans l’éternité, mourant comme ils sont, au milieu de tant d’obscurité et de confusion, en conséquence de l’état désordonné des comptes de leurs âmes.

« Poids et balance sont les jugements du Seigneur » – Proverbes 16, 11. Au Tribunal de Dieu, la noblesse, les dignités et les riches n’ont pas de poids ; Deux choses seulement – nos péchés et les grâces faites pour nous par Dieu – font des échelles une l’ascension ou la «descente». Ceux qui seront trouvés fidèles à correspondre aux lumières et aux appels qu’ils ont reçus, sont récompensés ; et ceux qui seront trouvés infidèles, seront condamnés. Nous ne tenons pas un compte des grâces de Dieu,  mais le Seigneur tient un compte d’elles ; Il les mesure ; et quand il les voit méprisées à un certain degré, il laisse l’âme à ses péchés et l’emporte hors de la vie dans cet état misérable. « Car ce que l’homme aura semé, il le recueillera » – Galates 6, 8. Des Labeurs entrepris pour la réalisation des messages d’honneur et émolument, pour l’acquisition de la propriété et des applaudissements mondains, nous ne récoltons rien à l’heure de la mort ; tous sont alors perdus. Nous recueillons les fruits de la vie éternelle seulement des œuvres interprétées et tribulations subies pour Dieu.

Ainsi Saint Paul nous exhorte à assister à notre propre entreprise. « Mais nous vous exhortons, frères, à vous occuper de ce qui vous est propre… » – 1 Thessaloniciens 4, 10-11. De quelle entreprise, je vous demande, parle l’apôtre ? Est-ce d’acquisition de richesses, ou un grand nom dans le monde ?  Non ; il parle des affaires de l’âme, dont Jésus-Christ a parlé quand il a dit, « Négociez jusqu’à ce que je revienne » – Luc 19, 13. L’entreprise pour laquelle le Seigneur nous a placé, et pour laquelle il nous maintient sur cette terre, est de sauver nos âmes, et par les bonnes œuvres, pour obtenir la vie éternelle. Ceci est la fin pour laquelle nous avons été créés. « Et pour fin la vie éternelle » – Romains 6, 22. Le commerce de l’âme est pour nous non seulement le plus important, mais aussi la principale et unique affaire ; car si l’âme est sauvée, tout est sûr,  mais  si l’âme est perdue, tout est perdu. Par conséquent, nous devons, comme dit l’Écriture, œuvrer pour le salut de nos âmes, et combattre à mort pour la justice – c’est-à-dire pour le respect de la loi divine. « Combats pour la justice, pour ton âme ; et jusqu’à la mort combats pour la justice, et Dieu vaincra pour toi tes ennemis » – Ecclésiastique 4, 33. L’entreprise que Notre Sauveur nous recommande, en disant : Négociez jusqu’à ce que je revienne, est d’avoir toujours devant nos yeux le jour où il viendra, pour exiger un compte de notre vie entière.

Toutes les choses dans ce monde – Acquisitions, Applaudissements, Grandeur – doivent, comme nous l’avons dit, toutes prendre fin et prendre fin bientôt. « car elle passe, la figure de ce monde » – 1 Corinthiens 7, 31. La «figure» de cette vie meurt ; Heureux ceux qui, dans cette «figure», font de la loi leur partie du bien, et sauvent leurs âmes, préférant les intérêts éternels de l’âme, à tous les intérêts temporels du corps. « Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle » – Jean 12, 25. Les mondains disent : Heureux l’homme qui thésaurise plus d’argent ! Heureux ceux qui acquièrent l’estime du monde, et profitent des plaisirs de cette vie ! O Folie ! Heureux celui qui aime Dieu et sauve son âme ! Le salut de son âme était la seule faveur que le roi David a demandé à Dieu. « J’ai demandé une seule chose au Seigneur,  je la rechercherai ; c’est d’habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, c’est de contempler les délices du Seigneur et de visiter son temple » – Psaume 26, 4. Et Saint Paul dit que pour acquérir la grâce de Jésus-Christ, qui contient la vie éternelle, il méprisait comme fumier tous les biens de ce monde. « Bien plus, j’estime que tout est perte, auprès de l’éminente connaissance de Jésus-Christ Notre Seigneur, pour qui je me suis dépouillé de toutes choses, et je les regarde comme du fumier, afin de gagner le Christ » – Philippiens 3, 8.

Mais certains Pères de familles diront : je ne travaille pas tant pour moi-même, que pour mes enfants, que je tiens à laisser dans des circonstances confortables. Mais je répondrai : Si vous dissipez les biens que vous possédez, et laissez vos enfants dans la pauvreté, vous faites mal et êtes coupables de péché.  Mais allez-vous perdre votre âme afin de laisser vos enfants confortables ? Si vous tombez en enfer, peut-être viendront-ils vous en libérer ? O Folie ! Écoutez ce que David a dit : « Je n’ai point vu le juste abandonné, ni sa race [semence] cherchant du pain » – Psaume 36, 25. Assistez au service de Dieu ; Selon la Loi du juge ; le Seigneur pourvoira aux besoins de vos enfants, et vous sauverez vos âmes, et amasserez un éternel trésor de bonheur, qui ne peut jamais vous être pris enlevé ; un trésor non pas comme les possessions terrestres, dont vous pouvez être privé par les voleurs, et que vous perdrez certainement à la mort. Voici les conseils que le Seigneur vous donne, « Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la rouille ni les vers ne rongent, et où les voleurs ne fouillent ni ne dérobent » – Matthieu 6, 20. En conclusion, suivons la belle admonition que saint Grégoire donne à tous ceux qui souhaitent bien vivre et gagner la vie éternelle. « Sit nobis in intentione aeternitas, in usu temporalitas ». Mettons la fin de toutes nos actions dans cette vie à l’acquisition de biens éternels ; et n’utilisons les choses temporelles que pour préserver la vie pour le peu de temps nous devons rester sur cette terre. Le Saint poursuit : «Sicut nulla est proportio inter aeternitatem et nostrae vitae tempus, ita nulla debet esse proportio inter aeternitatis, et hujus, vitae euras». Comme il y a une distance infinie entre l’éternité et le temps de notre vie, ainsi il doit y avoir, en accord avec notre mode de compréhension, une distance infinie entre l’attention que nous devons payer au bien de l’éternité qui sera apprécié pour toujours et le soin que nous prenons des biens de cette vie, dont bientôt la mort nous éloignera.

– Fin du Sermon de Liguori –

Visions de l’enfer par sainte Françoise romaine

Sainte Françoise (1384 – 1440), veuve pénitente fondatrice des oblates bénédictines, a laissé 93 visions qu’elle a dictées elle-même à son confesseur, dont le Traité de l’enfer :

Chap. I. Du lieu de l’enfer, de son prince, de l’entrée des âmes dans ce lieu d’horreur, et des peines qui leur sont communes

Un jour que la servante de Dieu était très souffrante, elle s’enferma dans sa cellule, pour se livrer en toute liberté à l’exercice de la contemplation, où elle trouvait sa consolation et tous ses délices.

Il était environ quatre heures après midi : elle fut aussitôt ravie en extase, et l’archange Raphaël, qu’elle ne vit pas alors, vint la prendre, et la conduisit à la vision de l’enfer. Arrivée, à la porte de ce royaume effroyable, elle lut ces paroles écrites en caractères de feu : «Ce lieu est l’enfer, où il n’y a ni repos, ni consolation, ni espérance».

Cette porte étant ouverte, elle regarda et vit un abîme si profond et si épouvantable, que depuis elle n’en pouvait parler sans que son sang se glaçât d’effroi. De cet abîme sortaient des cris affreux et des exhalaisons insupportables ; alors elle fut saisie d’une horreur extrême ; mais elle entendit la voix de son conducteur invisible, qui lui disait d’avoir bon courage, parce qu’il ne lui arriverait aucun mal.

Un peu rassurée par cette voix amie, elle observa plus attentivement cette porte, et vit que déjà fort large à son entrée, elle allait en s’élargissant toujours davantage dans son épaisseur ; mais dans cet affreux corridor régnaient des ténèbres inimaginables ; cependant il se fit pour elle une lumière, et elle vit que l’enfer était composé de trois régions : l’une supérieure, l’autre inférieure, et l’autre intermédiaire.

Dans la région supérieure, tout annonçait de graves tourments ; dans celle du milieu, l’appareil des tortures était encore plus effrayant ; mais, dans la plus basse région, la souffrance était incompréhensible.

Ces trois régions étaient séparées par de longs espaces, où les ténèbres étaient épaisses, et les instruments de tortures en nombre prodigieux et extraordinairement variés.
Dans cet abîme effroyable, vivait un immense dragon qui en occupait toute la longueur : il avait sa queue dans l’enfer inférieur, son corps dans l’enfer intermédiaire et sa tête dans l’enfer supérieur.
Sa gueule était béante dans l’ouverture de la porte qu’il remplissait tout entière ; sa langue sortait d’une longueur démesurée ; ses yeux et ses oreilles lançaient des flammes sans clarté, mais d’une chaleur insupportable ; sa gorge vomissait une lave brûlante et d’une odeur empestée.

Françoise entendit dans cet abîme un bruit effroyable : c’étaient des cris, des hurlements, des blasphèmes, des lamentations déchirantes, et tout cela mêlé à une chaleur étouffante, et à une odeur insoutenable, lui faisait un tel mal, qu’elle crut que sa vie allait s’anéantir ; cependant son guide invisible la rassura par ses inspirations, et lui rendit un peu de courage : elle en avait besoin pour soutenir la vision dont nous allons parler.

Elle aperçut Satan sous la forme la plus terrifiante qu’il soit possible d’imaginer. Il était assis sur un siège qui ressemblait à une longue poutre, dans l’enfer du milieu, et cependant sa tête atteignait le haut de l’abîme, et ses pieds descendaient jusqu’au fond ; il tenait ses jambes écartées, et ses bras étendus, mais non en forme de croix. Une de ses mains menaçait le ciel, et l’autre semblait indiquer le fond du précipice.

Deux immenses cornes de cerf couronnaient son front ; elles étaient fort rameuses, et les innombrables petites cornes qui en sortaient, comme autant de rameaux, semblaient autant de cheminées par où s’échappaient des colonnes de flammes et de fumée.

Son visage était d’une laideur repoussante et d’un aspect terrible. Sa bouche, comme celle du dragon, vomissait un fleuve de feu très ardent ; mais sans clarté et d’une puanteur affreuse. Il portait au cou un carcan de fer rouge. Une chaîne brûlante le liait par le milieu du corps, et ses pieds et ses mains étaient également enchaînés.

Les fers de ses mains étaient fortement cramponnés dans la voûte de l’abîme ; ceux de ses pieds tenaient à un anneau fixé au fond du gouffre, et la chaîne qui lui liait les reins, liait aussi le dragon dont nous avons parlé.

A cette vision en succéda une autre. La servante de Dieu aperçut de tous côtes des âmes que les esprits qui les avaient tentées ramenaient dans cette affreuse demeure : elles portaient leurs péchés écrits sur leurs fronts en caractères si intelligibles, que la sainte comprenait pour quels crimes chacune d’elles était damnée.

Ces lettres, du reste, n’étaient que pour elle seule ; car ces âmes malheureuses ne connaissaient réciproquement leurs péchés que par la pensée. Les démons qui les conduisaient, les accablaient de plaisanteries, de reproches amers et de mauvais traitements, qu’il serait difficile de raconter, tant la rage de ces monstres était inventive.

A mesure que ces âmes arrivaient à l’entrée du gouffre, les démons les renversaient et les précipitaient, la tête la première, dans la gueule toujours ouverte du dragon. Ainsi englouties, elles glissaient rapidement dans ses entrailles, et à l’ouverture inférieure, elles étaient reçues par d’autres démons qui les conduisaient aussitôt à leur prince, ce monstre enchaîné, dont nous venons de parler.

Il les jugeait sur-le-champ, et après avoir assigné le lieu qu’elles devaient occuper selon leurs crimes, il les livrait à dés démons qui lui servaient de satellites pour les y conduire. La sainte remarqua que cette translation ne se faisait pas de la même manière que celle des âmes qui passent du purgatoire au paradis.

Quoique la distance que ces dernières ont à parcourir soit incomparablement plus grande que celle d’un enfer à l’autre, puisqu’il leur faut traverser la terre, le ciel des astres et le cristallin, pour arriver à l’empyrée ; cependant ce voyage se fait dans un clin d’œil.

La marche des âmes que Françoise voyait emporter par les gardes du tyran infernal, était au contraire fort lente, tant à cause des ténèbres épaisses, qu’il leur fallait traverser avec une sorte de violence, que des tortures qu’ils leur faisaient souffrir dans les espaces intermédiaires dont nous avons parlé. Ce n’était donc qu’après un certain temps que les démons finissaient par les déposer au fond de l’abîme.

Françoise vit aussi arriver d’autres âmes moins coupables que les premières, et cependant réprouvées ; elles étaient précipitées dans la gueule du dragon, présentées à Lucifer, jugées et transférées par les démons, comme les autres ; mais, au lieu de descendre au fond du gouffre, elles montaient dans l’enfer supérieur, avec la même lenteur néanmoins, et en subissant des tourments proportionnés à leurs péchés.

Arrivées dans leur prison, elles y trouvaient une multitude de démons en forme de serpents et de bêtes féroces, dont la vue les terrorisait.

Les regards de Satan les épouvantaient encore davantage, et, sans parler de l’incendie général dans lequel elles étaient enveloppées, le feu qui sortait du prince des ténèbres leur faisait cruellement sentir son ardeur dévorante. Autour d’elles régnait une nuit éternelle ; en sorte que rien ne pouvait faire diversion aux peines qu’elles enduraient. Là, comme dans les autres parties de l’enfer, chacune des âmes réprouvées était livrée à deux démons principaux, exécuteurs des arrêts de la justice divine.

La fonction du premier était de la frapper, de la déchirer et de la tourmenter sans cesse ; celle du second était de se moquer de son malheur, en lui reprochant de se l’être attiré par sa faute ; de lui rappeler continuellement le souvenir de ses péchés, mais de la manière la plus accablante, en lui demandant comment elle avait pu céder aux tentations, et consentir à offenser son Créateur ; de lui reprocher enfin, tous les moyens qu’elle avait eus de se sauver, et toutes les occasions de faire le bien, qu’elle avait perdues par sa faute.

De là des remords déchirants, qui, joints aux tourments que l’autre bourreau lui faisait éprouver, la mettaient dans un état de rage et de désespoir, qu’elle exprimait par des hurlements et des blasphèmes.

La charge confiée à ces deux démons n’était pourtant pas exclusive : tous les autres avaient également droit de l’insulter et de la tourmenter, et ils ne manquaient pas d’en user.

La servante de Dieu ayant désiré savoir quelle différence il y avait entre les habitants des trois provinces de ce royaume effroyable, il lui fut dit que, dans la région inférieure, étaient placés les plus grands criminels ; dans celle du milieu les criminels médiocres et dans la région supérieure les moins coupables des réprouvés.

Les âmes que vous voyez dans ce lieu le plus haut, ajouta la voix qui l’instruisait, sont celles des Juifs qui, à leur opiniâtreté près, vécurent exempts de grands crimes, celles des chrétiens qui négligèrent la confession pendant la vie, et en furent privés à la mort, etc.

Tout ce que la bienheureuse voyait et entendait la remplissait d’épouvante ; mais son guide avait grand soin de la rassurer et de la fortifier.

Chap. II. Tourments particuliers exercés sur neuf sortes de coupables

1° Supplices de ceux qui outragèrent la nature par leurs impuretés.

Françoise aperçut dans la partie la plus basse et la plus horrible de l’enfer des hommes et des femmes qui enduraient des tortures effroyables.

Les démons qui leur servaient de bourreaux les faisaient asseoir sur des barres de fer rougies au feu, qui pénétraient le corps dans toute sa longueur, et sortaient par le sommet de la tête, et pendant que l’un d’entre eux retirait cette barre, et la renfonçait de nouveau, les autres, avec des tenailles ardentes, leur déchiraient les chairs depuis la tète jusqu’aux pieds.

Or ces tourments étaient continuels et cela sans exclusion des peines générales je veux dire, du feu, du froid glacial, des épaisses ténèbres, des blasphèmes et des grincements de dents.

2° Supplices des usuriers.

Non loin du cachot des premiers, Françoise en vit un autre où les criminels étaient torturés d’une manière différente, et il lui fut dit que c’étaient les usuriers. Or, ces malheureux étaient couchés et cloués sur une table de feu, les bras étendus, mais non en forme de croix, et le guide de Françoise lui dit à ce sujet, que tout signe de la croix était banni de ces demeures infernales.

Chacun d’eux avait un cercle de fer rouge sur la tête. Les démons prenaient dans des chaudières de l’or et de l’argent fondus qu’ils versaient dans leurs bouches ; ils en faisaient couler aussi dans une ouverture qu’ils avaient pratiquée à l’endroit du cœur, en disant : souvenez-vous, âmes misérables de l’affection que vous aviez pour ces métaux pendant la vie ; c’est elle qui, vous a conduites où vous êtes.

Ils les plongeaient ensuite dans une cuve pleine d’or et d’argent liquéfiés ; en sorte, qu’elles ne faisaient que passer d’un tourment à un autre, sans obtenir un moment de repos. Elles souffraient en outre, les peines communes à toutes les autres âmes réprouvées ; ce qui les réduisait à un affreux désespoir : aussi ne cessaient-elles de blasphémer le nom sacré de Celui qui exerçait sur elles ses justes vengeances.

3° Supplices des blasphémateurs.

Françoise vit, dans la même région, les profanateurs obstinés de Dieu, de la sainte Vierge et des saints. Or, ils étaient soumis à des tortures effroyables.

Les démons, armés de pinces brûlantes, tiraient leurs langues, et les appliquaient sur des charbons embrasés, ou bien ils prenaient de ces charbons, et les leur mettaient dans la bouche ; ensuite ils les plongeaient dans des chaudières d’huile bouillante, ou bien ils leur en faisaient avaler, en disant : «Comment osiez-vous blasphémer ce que les cieux révèrent, âmes maudites et désespérées? Non loin de ceux-ci étaient les lâches qui renoncèrent Jésus-Christ par la crainte des supplices ; mais leurs tourments n’étaient pas aussi rigoureux, Dieu ayant égard à la faiblesse humaine qui les fit succomber.

4° Supplices des traîtres.

Françoise vit dans le même quartier, les tortures qu’exerçaient les démons impitoyables sur les hommes infidèles à leurs maîtres, et surtout sur les chrétiens qui ne prirent des engagements sur les fonts sacrés du baptême que pour les profaner.

Ces cruels bourreaux leur arrachaient le cœur avec des tenailles ardentes, et le leur rendaient ensuite pour l’arracher de nouveau. Ils les descendaient aussi de temps en temps dans des cuves pleines de poix bouillante, et leur disaient en les y tenant submergés : «Âmes fausses et perfides, sans cœur et sans fidélité, non contents de trahir vos maîtres temporels, vous avez osé trahir votre Dieu Lui-même ; car vous prîtes sur les fonts du baptême, l’engagement solennel de renoncer à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, et vous avez fait tout l’opposé.

N’oubliez pas ces promesses, et recevez le châtiment que leur violation vous a mérité». A ces reproches amers succédaient les hurlements des victimes ; elles blasphémaient aussi les sacrements, surtout le saint baptême et maudissaient leur divin auteur.

5° Supplices des homicides.

Un peu plus loin elle vit des hommes à figures féroces, plongés dans une immense chaudière remplie de sang en ébullition. Or, les démons venaient les prendre dans cette chaudière bouillante et les jetaient dans une autre pleine d’eau à moitié glacée ; puis les retiraient de celle-ci pour les submerger dans la première.

Mais ce n’était pas là leur unique tourment, d’autres démons armés de poignards enflammés leur perçaient le cœur et ne retiraient le fer de la plaie que pour l’y plonger encore.

Auprès de ces hommes sanguinaires, étaient placées ces mères qui se dénaturèrent au point d’ôter la vie à leurs propres enfants, et leurs tortures étaient à peu près les mêmes.

6° Supplices des apostats qui abandonnèrent la foi catholique non par faiblesse mais par corruption.

Les démons les sciaient par le milieu du corps, avec des scies de fer rouge, trempées dans du plomb fondu. Or, la reprise des chairs s’opérait subitement après l’opération, et permettait aux bourreaux de recommencer sans cesse.

7° Supplice des incestueux.

Il y eut dans tous les temps des hommes et des femmes qui, emportés par une passion aveugle, commirent des impuretés avec des personnes qui leur étaient unies par les liens du sang ou par des liens spirituels Or, la Servante de Dieu les vit dans un cachot voisin de celui des habitants de Sodome.

Or, les démons les plongeaient dans une fosse pleine de matières infectes en ébullition ; puis les retirant de là, ils les coupaient par quartiers, et lorsque ces quartiers s’étaient réunis, ce qui se faisait aussitôt, ils les replongeaient dans le cloaque brûlant et fétide.

8° Supplices des magiciens.

Dans l’enfer du milieu, la bienheureuse vit ceux qui, pendant leur vie, étaient en commerce avec le démon, et ceux qui les consultaient et leur donnaient confiance. Ils étaient enveloppés dans des ténèbres effroyables, et les bourreaux les lapidaient avec des pavés de fer rougis au feu. Il y avait là un gril carré, au milieu duquel, brûlait un feu terrible.

Or, de temps en temps les démons couchaient leurs victimes sur ce gril, et les y tenaient fortement enchaînés; puis ils les retiraient de là pour les lapider encore.

9° Supplices des excommuniés.

La servante de Dieu remarqua que toutes les âmes précipitées dans la gueule du démon ne sortaient pas de son corps. Ayant eu le désir de savoir quelles étaient les âmes qu’elle ne voyait pas reparaître, il lui fut dit que c’étaient les âmes de ceux qui étaient morts dans l’excommunication.

Elles descendent ajouta la voix qui l’instruisait, dans la queue du dragon, qui se prolonge jusqu’au fond de l’abîme, et est un vaste foyer où brûle un feu dévorant. Elles étaient donc renfermées dans cette affreuse prison, et les démons qui rôdaient autour, leur criaient d’une voix insultante : «C’est donc vous» qui, aveuglées par vos passions et hébétées par la sensualité, avez méprisé les foudres de l’Église ?

Eh bien ! bouillez maintenant dans la queue du dragon. Hélas ! hélas ! répondaient du dedans des voix plaintives, quelle infortune est la nôtre, et quels maux affreux nous endurons

Chap. III. Comment les péchés capitaux sont punis dans l’enfer inférieur.

1° Tourments des orgueilleux.

La bienheureuse aperçut une vaste prison dont les habitants étaient fort nombreux, et on lui dit que c’étaient les superbes. Cette prison était divisée en plusieurs pièces, où les victimes étaient classées selon les diverses espèces de ce péché. Les ambitieux étaient ceux que les démons paraissaient mépriser davantage. Autant ces misérables avaient été affamés des honneurs pendant leur vie, autant ils étaient rassasiés d’opprobres et de confusion. En punissant ceux-ci, ils n’oubliaient pourtant pas les autres. Chaque famille d’orgueilleux, si je puis parler ainsi, avait sa peine propre et particulière ; mais il y avait un châtiment horrible qui leur était commun à tous. Au milieu de cette prison spéciale était posé un lion énorme d’airain rougi par le feu. Sa gueule était levée en l’air et largement ouverte, et ses mâchoires, en guise de dents, étaient armées d’un grand nombre de rasoirs affilés. Son ventre était un repaire de serpents et d’autres bêtes venimeuses, et l’ouverture postérieure était comme l’entrée du corps de ce monstre, garnie de lames brûlantes et horriblement acérées.
Or, les démons chargés de tourmenter ces tristes victimes, les lançaient en l’air de manière à les faire retomber dans la gueule du lion. Toutes tranchées et presque divisées par les rasoirs, elles passaient par la gorge de ce monstre et tombaient dans ses larges entrailles, au milieu des reptiles qui fourmillaient dans ce lieu infect, et exerçaient sur elles leur rage infernale. Elles gravitaient ensuite vers la partie postérieure où des démons les saisissaient avec des pinces ardentes, et les tiraient violemment à eux, à travers les rasoirs dont l’ouverture était bordée, et ce jeu cruel les bourreaux le recommençaient sans cesse. Ces âmes, irritées et enragées par d’aussi horribles tourments, hurlaient d’une manière affreuse et proféraient des blasphèmes effroyables. «Hurlez, leur disaient les esprits infernaux ; hurlez, superbes maudits, qui fîtes si longtemps la guerre au Créateur sur la terre. Vous avez bien raison de vous désespérer, car vos malheurs ne finiront jamais».

2° Tourments des réprouvés qui furent sujets à la colère.

Françoise remarqua qu’ils étaient punis selon leurs divers degrés de culpabilité ; mais voici une peine qui leur était commune. Il y avait dans leur prison un serpent d’airain, que le feu de l’enfer maintenait continuellement embrasé. Sa poitrine était large, son cou élevé comme une colonne et sa gueule béante. Dans cette horrible gueule étaient plantés en forme de croissant de longues et fortes aiguilles, dont les pointes étaient dirigées vers la gorge de l’animal. Or, les démons, prenant ces âmes dont nous parlons les lançaient par cette ouverture dans le corps du monstre ; puis ils les en retiraient avec des tenailles ardentes toutes déchirées par les pointes qu’elles rencontraient à leur sortie. Or, elles souffraient continuellement ce supplice, qui les réduisait à un affreux désespoir, et leur arrachait les plus effroyables blasphèmes.

3° Tourments des avares.

La bienheureuse vit ensuite les avares dans une fosse remplie de gros serpents qui avaient des bras. Chacun de ces hideux reptiles s’attachait à un de ces coupables, que la justice divine leur avait abandonnés. Il lui frappait la bouche de sa queue, lui déchirait le cœur avec les dents, et l’étreignait dans ses bras, de manière à l’étouffer, si cela eût été possible ; mais d’autres démons venaient les arracher à leurs affreux embrassements, avec des tenailles de fer, qui les déchiraient d’une manière horrible, et allaient les plonger dans une seconde fosse remplie d’or et d’argent liquéfiés, les accablant de leurs dérisions et de leurs sarcasmes.

4° Tourments des envieux.

Chacun de ces malheureux était couvert d’un manteau de flammes, avait un ver venimeux qui lui rongeait le cœur, pénétrait dans sa poitrine, et, remontant par la gorge se présentait à la bouche, qu’il forçait à ouvrir convulsivement ; mais un démon l’empêchait de sortir, en serrant avec la main le cou de la victime, ce qui lui causait d’insupportables étouffements ; et tandis qu’il l’étouffait ainsi d’une main, il tenait de l’autre une épée dont il lui perçait le cœur. Un second démon venait ensuite, qui lui arrachait le cœur de la poitrine, le trempait dans des immondices, et le lui remettait, pour l’arracher de nouveau, et ainsi sans fin ; et ces traitements barbares étaient accompagnés de dérisions et de reproches, qui réduisaient ces infortunés à la rage et au désespoir

5° Tourments des paresseux.

Françoise les vit assis au milieu d’un grand feu, les bras croisés, et la tête inclinée sur les genoux. Leurs sièges étaient de pierres ; ces pierres étaient cannelées profondément, et leurs cavités remplies de charbons embrasés : les bancs eux-mêmes étaient tout rouges et la flamme qui sortait du brasier s’attachait à ces tristes victimes, et les couvrait comme un vêtement. Or, les démons, les prenant avec des pinces ardentes, les renversaient violemment sur ces lits affreux, et les y traînaient en les tournant et les retournant en toutes manières ; c’était pour les punir d’avoir perdu le temps. À côté de chacune d’elles était un démon qui, avec un coutelas, lui fendait la poitrine, et y versait. de l’huile bouillante, et cela pour les punir d’avoir trop présumé de la miséricorde de Dieu. Il mettait encore des vers dans leurs plaies, en punition des mauvaises pensées auxquelles leur oisiveté laissait le champ libre.

6° Tourments des gourmands.

Françoise pu contempler aussi les châtiments de la gourmandise. Chaque malheureux, réprouvé pour ce vice avait un démon qui le prenait par la tête et le traînait sur des charbons ardents, tandis qu’un autre démon, debout sur lui, le foulait aux pieds avec violence. Ils lui liaient ensuite les pieds et les mains, et le précipitaient dans une chaudière pleine de poix fondue ; puis, le retirant de là, ils le jetaient dans une autre remplie d’une eau presque réduite en glace. Ils lui versaient aussi du vin brûlant dans la bouche, pour le punir des coupables excès qu’il en avait fait pendant la vie. Pendant ce temps-là, ses bourreaux lui disaient d’un ton ironique : «La peine des gourmands, dans cette demeure, est le superflu chaud et froid. Voici donc où vous ont conduit vos intempérances, lui disaient d’autres esprits infernaux. Désormais vous aurez pour nourriture des serpents, et du feu pour breuvage ».

7° Tourments des luxurieux.

Françoise cherchait des yeux les esclaves de cette passion honteuse ; on les lui montra. Ils étaient liés à des poteaux de fer embrasé, et les bourreaux, avec leurs langues ardentes, léchaient toutes les parties de leurs corps, ce qui les faisait souffrir horriblement. D’autres démons, avec des tenailles, déchiraient leurs chairs par lambeaux, en punition de la bonne chère qu’ils faisaient dans le monde, ce qui servait à alimenter toujours davantage leur funeste passion. Sous leurs poteaux étaient des grils ardents et armés de pointes de fer, auprès desquels étaient couchés d’horribles serpents. Les démons, attirant brusquement leurs victimes, les faisaient tomber à la renverse sur ces lits affreux, et les serpents se jetant sur eux, les mordaient avec une rage inconcevable. Ce supplice était particulier aux adultères.

Chap. IV. Supplices particuliers à sept espèces de pécheurs.

1° Tourments des voleurs.

La servante de Dieu vit des hommes qui étaient liés avec des cordes noires, par le moyen desquelles les démons les attiraient en haut ; après quoi ils les laissaient retomber dans le feu. Ensuite ils les descendaient dans un puits d’eau glacée ; de là ils les faisaient passer dans un lac de plomb fondu, où ils les forçaient de boire une horrible fusion de fiel, de poix et de soufre ; ils les jetaient enfin dans un repaire de bêtes féroces. Or, il fut dit à la sainte que ces tristes victimes étaient les voleurs.

2° Tourments des enfants dénaturés.

Il y eut toujours sur la terre des enfants détestables, qui, au lieu d’honorer leurs parents, n’eurent pour eux que de l’éloignement et du mépris, les rendant excessivement malheureux par leur insubordination, leur mauvais caractère et leurs violences. Or, Françoise les vit dans un immense tonneau, garni de rasoirs, et où se trouvaient des serpents féroces. Les démons roulaient cette effroyable machine, et les pauvres victimes qu’elle renfermait étaient mordues par les serpents, et déchirées par les rasoirs. On fit remarquer à la bienheureuse que ces coupables et les autres ne demeuraient pas toujours dans l’enfer qui leur était assigné. De l’enfer inférieur ils passaient quelquefois dans l’enfer supérieur ou dans l’intermédiaires, ou de ceux-ci dans le plus bas. Ayant désiré en savoir la raison, il lui fut dit que c’était pour subir le supplément de peines dû aux circonstances plus ou moins aggravantes de leurs péchés.

3° Tourments de ceux qui furent infidèles à leur vœu de chasteté.

La position de ces malheureux était effroyable. Les démons les plongeaient tantôt dans un feu ardent, où coulaient en fusion la poix et le soufre, et tantôt dans un bain d’eau glacée ; d’autres fois ils les serraient entre deux planches de fer, armées de clous aigus, et leur perçaient les flancs avec des fourches. Enfin, pour ajouter l’insulte à leurs supplices, ils ne cessaient de leur reprocher les crimes qu’ils avaient commis. «Souvenez-vous, leur disaient-ils, de vos impuretés sacrilèges : ces plaisirs, sitôt passés, vous coûtent cher maintenant. Souvenez-vous de tant de sacrements que vous avez profanés, et qui n’ont servi qu’à rendre votre condamnation plus terrible».

4° Tourments des parjures.

Ils avaient des bonnets de feu sur la tête ; leurs langues étaient arrachées, et leurs mains coupées.

5° Tourments des détracteurs.

Chacun d’eux était livré à une vipère à sept tètes. Je parle de la forme qu’avait prise le démon spécialement chargé de le tourmenter. Or, voici à quoi lui servaient ses sept gueules. Avec la première il arrachait la langue du patient ; avec la seconde il la mangeait ; avec la troisième il la crachait dans le feu ; avec la quatrième il la reprenait et la rendait au coupable ; avec la cinquième il lui crevait les yeux ; avec la sixième il lui arrachait la cervelle par une oreille, et avec la septième enfin, il dévorait ses narines. En outre, avec les ongles de ses mains il lui déchirait le corps.

6° Tourments des vierges folles.

Françoise vit ces âmes qui, fort jalouses de conserver leur virginité corporelle, prenaient peu de soin de la pureté de leur cœur. Les démons les flagellaient cruellement avec des chaînes de fer rouge.

7° Tourments des veuves vicieuses.

Elles étaient liées aux branches d’un énorme pommier, la tête renversée en arrière, et les démons leur faisaient manger des pommes pleines de vers. En outre, des dragons terribles, s’enlaçant à elles, leur déchiraient le cœur et les entrailles, tandis que la foule des démons ne cessait dé leur reprocher leur mauvaise vie.

8° Tourments des femmes idolâtres de leur beauté.

Elles avaient pour chevelure des serpents qui leur mordaient cruellement le visage, tandis que d’autres démons enfonçaient des épingles rougies au feu dans toutes les parties de leur corps ; et, pour aiguiser les remords de la conscience, ils ne cessaient de leur dire : Vous fîtes notre métier sur la terre, il est juste que vous nous soyez associées pendant l’éternité. Faites maintenant votre toilette dans ces flammes. Ces âmes répondaient par des blasphèmes horribles à ces insultes de leurs ennemis.

Chap. V. Blasphèmes des réprouvés

Tout cet affreux séjour retentissait d’horribles blasphèmes. Ses infortunes habitants maudissaient Dieu, comme s’il ne leur eût fait que du mal, et jamais aucun bien ; ils maudissaient l’humanité sacrée de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; ils maudissaient tous Ses mystères, dont le souvenir ne leur rappelait que de criminelles ingratitudes ; ils maudissaient toutes les grâces qu’ils avaient obtenues par Ses mérites, et dont l’abus leur avait attiré de si horribles châtiments. Toute la sainte vie de ce Dieu sauveur provoquait leurs blasphèmes ; mais chacun s’attachait à profaner d’une manière spéciale la circonstance qui lui déplaisait le plus. Celui-ci maudissait Son Incarnation, celui-là Sa Naissance ; celui-ci Sa Circoncision et celui-là Son Baptême ; celui-ci Sa Pénitence, celui-là Sa Passion ; un autre Sa Résurrection, un autre Son Ascension glorieuse. Rien de ce qu’a fait notre aimable Sauveur, pour le salut de nos âmes, n’était respecté, parce que tous ces bienfaits ne furent pour eux que des objets d’ingratitude. Ils maudissaient et blasphémaient le doux nom de Marie, ses prérogatives, ses vertus, mais surtout sa maternité divine ; parce que si elle n’eût pas mis le fils de Dieu au monde, ils eussent été moins coupables, et n’auraient pas à supporter d’aussi horribles tourments. Ainsi donc leur éternité est tout employée à blasphémer et à maudire, mais avec une telle rage et un si profond désespoir, que, n’eussent-ils point d’autres supplices, cela suffirait pour les rendre infiniment malheureux. Cependant ils souffrent les autres peines communes à tous les réprouvés, et en outre, les peines qui leur sont particulières, ainsi que je viens de le dire.

Chap. VI. Nombre des démons, leurs noms et leurs emplois.

Dans la 17ème vision où la création des anges et leur classification furent manifestées à la servante de Dieu, Dieu lui fit discerner ceux qui devaient pécher de ceux qui demeureraient fidèles. Elle fut ensuite témoin de leur révolte et de la chute horrible qu’elle leur mérita. Or, elle ne fut pourtant pas aussi profonde pour les uns que pour les autres : un tiers de ces infortunés demeura dans les airs, un autre tiers s’arrêta sur la terre et le dernier tiers tomba jusque dans l’enfer. Cette différence dans les châtiments correspondit à celles que Dieu remarqua dans les circonstances de leur faute commune. Parmi ces esprits rebelles, il y en eut qui embrassèrent de gaieté de cœur, si je puis parler de la sorte, la cause de Lucifer; et d’autres qui virent avec indifférence ce soulèvement contre le Créateur, et demeurèrent neutres. Les premiers furent précipités sur le champ dans l’enfer, d’où ils ne sortent jamais, à moins que Dieu ne les déchaîne quand Il veut frapper la terre de quelque grande calamité, pour punir les péchés des hommes. Les seconds furent jetés partie dans les airs, et partie sur la terre ; et ce sont ces derniers qui nous tentent, comme je le dirai plus tard.
Lucifer, qui voulut être l’égal de Dieu dans le ciel, est le monarque des enfers, mais monarque enchaîné et plus malheureux que tous les autres. Il a sous lui trois princes auxquels tous les démons, divisés en trois corps, sont assujettis par la volonté de Dieu ; de même que dans le ciel, les bons anges sont divisés en trois hiérarchies présidées par trois esprits d’une gloire supérieure. Ces trois princes de la milice céleste furent pris dans les trois premiers chœurs, où ils étaient les plus nobles et les plus excellents ; ainsi, les trois princes de la milice infernale furent choisis comme les plus méchants des esprits des mêmes chœurs, qui arborèrent l’étendard de la révolte.
Lucifer était dans le ciel le plus noble des anges qui se révoltèrent, et son orgueil en fit le plus méchant de tous les démons. C’est pour cela que la justice de Dieu l’a donné pour roi à tous ses compagnons et aux réprouvés, avec puissance de les gouverner et de les punir, selon ses caprices ; ce qui fait qu’on l’appelle le tyran des enfers. Outre cette présidence générale, il est encore établi sur le vice de l’orgueil. Le premier des trois princes qui commandent sous ses ordres, se nomme Asmodée : c’était dans le ciel un chérubin, et il est aujourd’hui l’esprit impur qui préside à tous les péchés déshonnêtes. Le deuxième prince s’appelle Mammon : c’était autrefois un trône, et maintenant il préside aux divers péchés que fait commettre l’amour de l’argent. Le troisième prince porte le nom de Belzébuth ; il appartenait à l’origine au chœur des dominations, et maintenant il est établi sur tous les crimes qu’enfante l’idolâtrie, et préside aux ténèbres infernales. C’est aussi de lui que viennent celles qui aveuglent les esprits des humains. Ces trois chefs ainsi que leur monarque, ne sortent jamais de leurs prisons infernales ; lorsque la justice de Dieu veut exercer sur la terre quelque vengeance éclatante, ces princes maudits députent à cet effet un nombre suffisant de leurs démons subordonnés ; car il arrive quelquefois que les fléaux dont Dieu veut frapper les peuples, demandent plus de forces ou plus de malices que n’en ont les mauvais esprits répandus sur la terre et dans l’air. Alors les infernaux plus méchants et plus enragés, deviennent des auxiliaires indispensables. Mais hors de ces cas rares, ces grands coupables ne peuvent sortir des prisons où ils sont renfermés.
Tous ces esprits infortunés sont classés dans l’abîme selon leur ordre hiérarchique. La première hiérarchie, composée de séraphins, de chérubins et de trônes, habite l’enfer le plus bas ; ils endurent des tourments plus cruels que les autres, et exercent les vengeances célestes sur les plus grands pécheurs. Lucifer qui fut un séraphin, exerce sur eux une spéciale autorité, en vertu de l’orgueil dont il a la haute présidence. Les démons de cette hiérarchie ne sont envoyés sur terre, que, lorsque la colère de Dieu permet que l’orgueil prévale pour punir les nations.
La deuxième hiérarchie formée de dominations, de principautés et de puissances, demeure dans l’enfer du milieu. Elle a pour prince Asmodée qui, comme je l’ai déjà dit, préside aux péchés de la luxure. On peut deviner que, les démons de cette hiérarchie sont sur terre, lorsque les peuples s’abandonnent au vice infâme de l’impureté.
La troisième hiérarchie qui se compose de vertus, d’archanges et d’anges, a pour chef Mammon, et habite l’enfer supérieur. Lorsque ces démons sont lâchés sur la terre, la soif des richesses y prévaut de toutes parts, et il n’est plus question que d’or ou d’argent. Quant à Belzébuth, il est le prince des ténèbres, et les répand, quand Dieu le permet, dans les intelligences, pour étouffer la lumière de la conscience et celle de la véritable foi. Tel est l’ordre qui règne parmi les démons dans les enfers ; quant à leur nombre, il est innombrable.
On retrouve ces mêmes hiérarchies parmi les démons qui demeurent dans l’air et sur la terre, mais ils n’ont point de chefs, et par conséquent vivent dans l’indépendance et une sorte d’égalité. Ce sont les démons aériens qui, la plupart du temps, déchaînent les vents, excitent les tempêtes, produisent les orages, les grêles et les inondations. Leur intention en cela est de faire du mal aux hommes, surtout en diminuant leur confiance en la divine Providence, et les faisant murmurer contre la volonté de Dieu.
Les démons de la première hiérarchie, qui vivent sur la terre, ne manquent pas de profiter aussi de ces occasions favorables à leur malice ; trouvant les hommes irrités par ces calamités et fort affaiblis dans leur soumission et leur confiance, ils les font tomber beaucoup plus facilement dans le vice de l’orgueil. Ceux de la deuxième hiérarchie ne manquent pas à leur tour de les précipiter de leur hauteur superbe dans le cloaque impur, ce qui donne ensuite toute facilité aux démons de la troisième hiérarchie, de les faire tomber dans les péchés qu’enfante l’amour de l’argent.
Alors les anges qui président aux ténèbres les aveuglent, leur font quitter la voie de la vérité, et rendent leur retour extrêmement difficile. C’est ainsi que tous les démons, malgré la différence de leurs emplois, se concertent et s’aident mutuellement à perdre les âmes. Les uns affaiblissent leur foi, les autres les poussent à l’orgueil, ceux-ci à l’impureté, ceux-là à l’amour des richesses, d’autres enfin leur jettent un voile sur les yeux et les écartent si fort de la voie du salut, que la plupart ne la retrouvent plus. Le seul moyen d’échapper à ce complot infernal, serait de se relever promptement de la première chute, et c’est précisément ce que ces pauvres âmes ne font pas. De là, cette chaîne de tentations, qui de chute en chute les conduit au fond du précipice.
Lorsque j’ai dit que les démons qui sont dans l’air et sur la terre n’ont pas de chefs, j’ai voulu dire seulement qu’ils n’ont pas d’officiers subalternes ; car tous sont soumis à Lucifer, et obéissent à ses commandements, parce que telle est la volonté de la justice divine. Malgré la haine qu’ils portent aux hommes, aucun d’eux n’oserait les tenter sans l’ordre de Lucifer, et Lucifer lui-même ne peut prescrire, en ce genre que ce que lui permet le Seigneur plein de bonté et de compassion pour nous.
Lucifer voit tous ses démons, non seulement ceux qui sont autour de lui dans l’enfer, mais encore ceux qui sont dans l’air et sur la terre. Tous aussi le voient sans aucun obstacle, et comprennent parfaitement toutes ses volontés. Ils se voient également et se comprennent fort bien les uns les autres.
Les malins esprits, répandus dans l’air et sur la terre, ne ressentent pas les atteintes du feu de l’enfer ; ils n’en sont pas moins excessivement malheureux, tant parce qu’ils se maltraitent et se frappent sans cesse les uns les autres, que parce que les opérations des bons anges dans ce monde leur causent un dépit qui les tourmente cruellement. Les peines de ceux qui appartiennent à la première hiérarchie sont plus acerbes que celles des esprits de la seconde, et ceux-ci sont plus malheureux que les esprits de la troisième. La même justice distributive préside aux tourments des esprits infernaux ; mais ceux-ci sont tous en proie à l’ardeur des flammes infernales.
Les démons qui demeurent au milieu de nous, et ont reçu le pouvoir de nous tenter, sont tous des esprits tombés du dernier chœur. Les anges commis à notre garde sont aussi de simples anges. Ces esprits tentateurs sont sans cesse occupés à préparer notre perte. Les moyens qu’ils emploient pour cela sont si subtils et si variés, qu’une âme qui leur échappe est fort heureuse, et ne saurait trop témoigner sa reconnaissance au Seigneur. Il n’est pas un instant du jour et de la nuit, où ces cruels ennemis n’essayent d’une tentation ou d’une autre, afin de lasser ceux qu’ils ne peuvent vaincre par la ruse ou la violence. La patience est donc l’arme défensive par excellence. Malheur à qui la laisse tomber de ses mains ! Lorsque ces tentateurs ordinaires rencontrent des âmes fortes et patientes, qu’ils ne peuvent entamer, ils appellent à leur secours des compagnons plus astucieux et plus malins, non pour combattre avec eux ou à leur place, car Dieu ne le permet pas ; mais pour leur suggérer des stratagèmes plus efficaces. Françoise savait tout cela par expérience : il était rare qu’elle fût tentée par son démon seul. D’ordinaire il s’en associait d’autres ; et trop faibles encore, ils recouraient à la malice des esprits supérieurs qui demeuraient dans l’air. Elle était devenue si habile dans cette guerre, qu’en soutenant une attaque, elle savait à quel chœur avait appartenu celui dont le conseil la dirigeait, et qui il était.
Lorsque les démons veulent livrer un assaut à une âme habile et forte, les uns l’attaquent de front, et les autres se placent derrière elle. C’est de cette sorte qu’ils combattaient ordinairement contre notre bienheureuse, et elle les voyait se faire des signes pour concerter leurs moyens.
Lorsqu’une âme, vaincue par les tentations, meurt dans son péché, son tentateur habituel l’emporte avec promptitude, suivi de beaucoup d’autres qui lui prodiguent des outrages, et ne cessent de la tourmenter jusqu’à ce qu’elle soit précipitée dans l’enfer. Ces détestables esprits se livrent ensuite à une joie féroce. Son ange gardien, après l’avoir suivie jusqu’à l’entrée de l’abîme, se retire aussitôt qu’elle a disparu, et remonte au ciel.
Lorsqu’une âme, au contraire, est condamnée au purgatoire, son tentateur est cruellement battu par l’ordre de Lucifer pour avoir laisse échapper sa proie. Il reste pourtant là, en dehors du purgatoire, mais assez près pour que l’âme le voie et entende, les reproches qu’il lui fait sur les causes de ses tourments. Lorsqu’elle quitte le purgatoire pour monter au ciel, ce démon revient sur la terre se mêler à ceux qui nous tentent ; mais il est pour eux un objet de moqueries, pour avoir mal rempli la mission dont il était chargé.
Tous ceux qui laissent ainsi échapper les âmes ne peuvent plus remplir l’office de tentateurs. Ils vont, errant çà et là, réduits à rendre aux hommes d’autres mauvais offices, quand ils peuvent. Quelquefois Lucifer, pour les punir, les loge honteusement dans des corps d’animaux, ou bien il s’en sert, avec la permission de Dieu, pour exercer des possessions qui leur attirent souvent de nouveaux châtiments et de nouvelles hontes. Les démons, au contraire, qui ont réussi à perdre les âmes auxquelles Lucifer les avait attachés, après les avoir portées dans les enfers, reparaissent sur la terre, couverts de gloire parmi leurs semblables, et jouent un plus grand rôle que jamais dans la guerre qu’ils font aux enfants de Dieu. Ce sont eux que les autres appellent à leur secours, comme plus expérimentés et plus habiles, quand ils ont affaire à des âmes fortes et généreuses qui se rient de leurs vains efforts.
Tout démon chargé de la mission de perdre une âme ne s’occupe point des autres ; il n’en veut qu’à celle-là, et emploie tous ses soins à la faire pécher ou à troubler sa paix. Cependant, quand il l’a vaincue, il la pousse, autant qu’il peut, à tenter, à molester ou à scandaliser d’autres âmes.
Il y a d’autres démons du même chœur que ceux qui nous tentent, qui vivent au milieu de nous sans nous attaquer. Leur mission est de surveiller ceux qui nous tentent, et de les châtier chaque fois qu’ils ne réussissent pas à nous faire pécher.
Chaque fois qu’ils entendent prononcer dévotement le saint Nom de Jésus, ils se prosternent spirituellement, non de bon cœur, mais par force. Françoise en vit une fois plusieurs en forme humaine, qui à ce Nom sacré qu’elle prononçait en conversant avec son confesseur, inclinèrent leur front avec un profond respect, jusque dans la poussière. Ce Nom sacré est pour eux un nouveau supplice, qui les fait souffrir d’autant plus cruellement, que la personne qui le prononce est plus avancée dans l’amour, et plus parfaite. Lorsque les impies profanent ce nom adorable, ces esprits réprouvés ne s’en attristent pas ; mais ils sont forcés de s’incliner, comme pour réparer l’injure qui Lui est faite. Ils en agissent de même lorsqu’on le prend en vain. Sans cette adoration forcée, ils seraient bien contents d’entendre blasphémer ce saint Nom. Les bons anges, au contraire, en pareilles occasions, l’adorent profondément, le louent et le bénissent avec un amour incomparable. Lorsqu’il est prononcé avec un vrai sentiment de dévotion, ils lui rendent les mêmes hommages, mais avec un vif sentiment de joie. Chaque fois que notre bienheureuse proférait ce très saint Nom, elle voyait son archange prendre un air extraordinairement joyeux, et s’incliner d’une manière si gracieuse, qu’elle en était tout embrasée d’amour.
Lorsque les âmes vivent dans l’habitude du péché mortel, les démons entrent en elles, et les dominent en plusieurs façons, qui varient selon la qualité et la quantité de leurs crimes ; mais quand elles reçoivent l’absolution avec un cœur contrit, ils perdent leur domination, délogent au plus vite, et se remettent auprès d’elles pour les tenter de nouveau ; mais leurs attaques sont moins vives, parce que la confession a diminué leurs forces.

Chap. VII. Des limbes.

Lorsque la servante de Dieu fut transportée à l’entrée de l’enfer, elle vit tout près un ange debout à une autre porte : c’était la porte des limbes, de cette prison où toutes les âmes justes de la terre attendirent si longtemps la venue du Libérateur. Ce lieu, quoique contigu à l’enfer, n’a aucune communication avec lui. Son élévation est à l’enfer ce qu’est celle d’une maison aux caves de la maison voisine ; c’est-à-dire, que sa plus basse partie est supérieure à la plus élevée de l’enfer. Il n’y a dans ce lieu ni feu, ni glace, ni serpents, ni démons, ni odeur empestée ; on n’y entend ni hurlements, ni blasphèmes ; on n’y souffre aucune autre peine que la privation de la lumière ; car il y fait toujours nuit. C’est là que se trouve la demeure éternelle des enfants morts sans baptême. Sa distribution est la même que celle de l’enfer. Il y a une partie supérieure, une inférieure et une intermédiaire. La partie supérieure est habitée par les enfants nés ou conçus de parents chrétiens. Dans la partie intermédiaire sont renfermés les enfants des Juifs, morts avant d’avoir péché. Leur position est la même que celle des premiers, excepté que leur prison est encore plus ténébreuse. Dans la partie inférieure se trouvent les enfants nés ou conçus par l’effet d’un crime contraire au vœu solennel de chasteté ou à l’affinité spirituelle. Là règne une nuit plus profonde que dans les deux parties plus élevées.

Ch. VIII. Du purgatoire.

Après les visions susdites, la servante de Dieu fut conduite à celle du purgatoire dont la distribution est la même que celle de l’enfer. En approchant de ce triste lieu, elle lut ces paroles écrites sur la porte : «C’est ici le purgatoire, lieu d’espérance, où les âmes attendent l’accomplissement de leur désir». L’ange Raphaël lui fit voir les trois parties de cette demeure ; et voici ce qu’elle y vit :
Dans la partie la plus basse brûle un feu qui donne de la lumière, dissemblable en cela à celui de l’enfer, qui est noir et sans aucune clarté. Ce feu est très ardent et d’une couleur rouge. C’est là que sont punies les âmes redevables à la justice divine de la peine temporelle qu’elles méritèrent par de grands péchés ; et le feu les tourmente plus ou moins rigoureusement, selon la qualité et la quantité de leurs dettes. L’ange lui dit que, sept années de souffrances dans cette partie intérieure correspondent à celle temporelle méritée par un seul péché mortel.
À la gauche de ces âmes, mais hors du purgatoire, Françoise vit les démons qui les tentaient pendant la vie, et elle observa que ces pauvres âmes souffraient beaucoup de leur vision, et des reproches qu’ils ne cessaient de leur faire entendre. «Vous avez mieux aimé, leur disaient-ils, suivre nos illusions et nos persuasions, que les préceptes de l’Évangile. Vous avez eu la folie d’offenser Celui à qui vous étiez redevable de votre création et rédemption. Demeurez ici maintenant pour expier vos ingratitudes». Du reste, le pouvoir des démons sur ces âmes se borne à ces deux choses : à les affliger par leurs reproches et par leur horrible aspect.
Ces âmes, placées dans le feu du purgatoire inférieur, acquiescent humblement à la justice divine ; néanmoins, la rigueur des peines qu’elles endurent leur arrache des gémissements que personne en cette vie ne saurait comprendre. Elles acquiescent à la volonté de leur juge, parce qu’elles comprennent parfaitement l’équité des tourments qu’elles endurent. Or, cet acquiescement, est cause que Dieu prête l’oreille à leurs plaintes, qu’Il en est touché et leur donne quelques consolations. Il ne les arrache pas pour cela aux flammes qui les brûlent, mais Il leur fait trouver dans leur soumission même, une sorte de rafraîchissement, ainsi que dans la pensée qu’elles arriveront bientôt à la gloire éternelle. Elles connaissent non seulement leurs propres péchés, mais encore ceux des autres âmes qui souffrent avec elles, et toutes sont contentes de la justice punitive de Dieu, qui s’exerce avec tant d’équité.
Lorsqu’un ange gardien a conduit dans ce purgatoire inférieur l’âme qui lui était confiée, il se place en dehors de la prison, au côté droit de la porte, tandis que le mauvais ange se place au côté gauche ; et il se tient là jusqu’à ce que cette âme entièrement purifiée, devienne libre de monter au ciel. C’est lui qui recueille les suffrages offerts pour elle sur la terre, et les présente à la justice de Dieu, qui les lui rend, afin qu’il les applique à cette pauvre âme, comme un remède qui adoucit ses maux. Il présente également à Dieu toutes les bonnes œuvres qu’elle a faites pendant sa vie mortelle tandis que le mauvais ange rappelle sans cesse les péchés qu’elle a commis, à la justice du Seigneur. Lorsqu’une âme a fait des legs pieux avant son trépas, Dieu, dans Sa bonté, les accepte sur-le-champ et les récompense, quand même ils ne recevraient pas leur exécution par la faute de ceux qui en étaient chargés. Cependant, si elle a renvoyé ces bonnes œuvres après sa mort, par affection pour ses richesses, Dieu ne la récompense qu’à l’expiration du temps déterminé par elle pour leur accomplissement.
Ce purgatoire inférieur se divise en trois prisons séparées, où le feu n’a pas une égale ardeur ; il est plus brûlant dans la première que dans la seconde, et dans la seconde que dans la troisième, Or, la première est destinée aux religieux et aux prêtres, eussent-ils commis de moindres péchés que les séculiers, parce qu’ils ont eu plus de lumières et n’ont pas honoré leur dignité comme ils le devaient. Françoise vit dans ce cachot un prêtre fort pieux, mais qui avait trop contenté son appétit dans l’usage des aliments. La seconde prison est la demeure des religieux et des clercs qui ne furent pas honorés du sacerdoce. Dans la troisième, sont renfermées les âmes séculières qui commirent des péchés mortels et ne les expièrent pas pendant la vie. Les tourments ne sont pourtant pas égaux dans chacune de ces prisons ; ils sont plus ou moins cruels selon la mesure des dettes et la qualité des personnes. Les supérieurs y souffrent davantage que les inférieurs ; selon qu’une âme est plus ou moins coupable, les supplices sont plus ou moins cruels, et leur durée plus ou moins longue.
Après avoir considéré le purgatoire inférieur, Françoise fut conduite à la vision du purgatoire intermédiaire. Or, il se partage, comme l’autre, en trois parties, dont la première est un lac d’eau glacée, la seconde un lac de poix fondue, mêlée d’huile bouillante, et la troisième un lac de métaux liquéfiés. C’est dans ce purgatoire que sont logées les âmes, qui ne commirent pas de péchés assez graves pour mériter d’être placées dans le purgatoire inférieur. Ce sont donc les péchés véniels qui conduisent à ce purgatoire intermédiaire. Or, il y a dans cette prison trente-huit anges qui sont sans cesse occupés à transvaser, ces pauvres âmes d’un lac dans l’autre, ce qu’ils font avec des manières très gracieuses et une grande charité. Ces anges ne sont pas pris parmi leurs anges gardiens ; ce sont d’autres anges que la bonté de Dieu a chargés de ce ministère. J’attribue leur mission à la bonté de Dieu parce que leur présence est pour ces âmes d’une grande consolation.
La servante de Dieu reçut dans cette vision plusieurs lumières sur l’application des suffrages que les vivants offrent pour les morts, qui méritent bien d’être communiquées. Elle connut 1° que les messes, indulgences accordées, et bonnes œuvres offertes pour certaines âmes par leurs parents et amis, ne leur sont pas intégralement appliquées ; elles en reçoivent bien la meilleure part, mais le reste est réparti entre toutes les âmes du purgatoire. Françoise connut 2° que ces offrandes, faites par erreur à des âmes qui sont en paradis, profitent d’abord à ceux qui les font, et ensuite aux âmes du purgatoire. Elle connut 3° que ces mêmes secours adressés par les vivants à des âmes qu’ils croient en voie de salut, et qui sont réprouvées, entrent intégralement dans les trésors de leurs auteurs, parce que, ni les damnés ne peuvent en profiter, ni Dieu ne permet qu’elles soient appliquées aux âmes du purgatoire. Il est à remarquer que Françoise, au sortir d’une de ces visions, qui avait duré environ deux heures, crut y avoir employé un temps fort considérable. Il résulte donc de là que le temps qui semble passer vite sur la terre, parait bien long dans l’éternité. (Sainte Françoise Romaine, Traité de l’enfer, chap. I à VIII, 1414)

A suivre

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