EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

L'exorcisme

Pratique religieuse, voire magique, très ancienne, l'exorcisme ou l'art de chasser le diable, les démons et autres esprits possesseurs demeure toujours en usage
chez la plupart des peuples de la Terre, toutes cultures confondues.

Chez les Grecs, les Romains, les juifs et les premiers chrétiens, la maladie était
souvent considérée comme une possession du corps par une entité maléfique.
Dans la mythologie antique, le mot daimon (démon) désignait les puissances in-
termédiaires entre les dieux et les hom
mes. Selon le christianisme primitif, la
faculté de chasser les démons était un 
don que, de nos jours, nous appellerions
un charisme. Dans le vocabulaire chré
tien moderne, le démon est un ange déchu le plus beau de tous les anges, le Diable, Lucifer ou Satan.

Le Nouveau Testament l'affirme : Jésus guérissait les malades en chassant de leur corps les démons responsables de leur mal. Il transmit ce don à ses disciples. Ie christianisme, devenu religion officielle de l'Empire, hiérarchisa l'Église et structura ses dogmes. La démonologie devint un domaine d'étude distinct de la théologie, ayant ses spécialistes, les démonologues. Cette science traite des démons, incubes et succubes, de leur existence, de leur relation avec la divinité, de leur activité dans le monde, des moyens à mettre en oeuvre pour s'en protéger ou les chasser.

À partir du Ve siècle, l'Église confiait l'exorcisme aux frères mineurs, qui jusqu'en 1972, année où Paul VI le supprima, appartenaient au IIIe ordre.

Voici tout ce qu'il reste de la maison qui inspira le best-seller de William Blatty, L'Exorciste, dont on tira le célèbre film du même nom.
Cette demeure, située dans Bunker Hill Road, à Washington et détruite par un incendie, avait été le théâtre de la possession démoniaque de Robbie Mannheim, jeune garçon qui fut délivré par
le père Bowdern à l'issue d'un exorcisme qui dura un mois entier.
LES PRETRES EXORCISTES

De nos jours, l'Église catholique a confié aux évêques la gestion du très délicat
problème posé par la possession et son corollaire, l'exorcisme. Car le phénomène de la possession, fréquemment observé au Moyen Âge, n'a non seulement pas disparu, mais, après avoir reculé pendant plusieurs décennies, il semble proliférer à nouveau.

Ainsi, en France, dans chaque diocèse, l'évêque défère la fonction d'exorciste à
un prêtre choisi pour sa foi sans faille, l'excellence de sa science théologique,
son extrême prudence et la pureté de ses moeurs.

L'Église romaine interdit en principe toute publicité accordée aux cérémonies
d'exorcisme. Les prêtres autorisés exercent leur fonction de préférence à huis
clos, dans un sanctuaire réservé à cet 
effet, ou, très exceptionnellement, au do-
micile de la personne concernée.

L'Église orthodoxe, les Églises réformées, luthérienne notamment, ont conservé l'exorcisme dans leur rituel, de même que le Judaïsme ou l'Islam.

En marge des Églises officielles, il existe aujourd'hui des courants religieux
tels que le Renouveau charismatique (catholique) ou l'Église gallicane -pour
ne citer que les plus connus-, dont les prêtres pratiquent l'exorcisme de manière
courante, parfois publiquement, au cours de spectaculaires grand-messes
purificatrices.

Des gourous, des adeptes de sectes et de mouvements ésotériques, voire des
guérisseurs, des voyants et des sorciers, profitant de la réserve de l'Église post-
conciliaire à l'égard du diable et des démons, se sont librement autoproclamés
«exorcistes». Dès lors, ils exercent à titre 
vénal et à grand renfort de publicité, l'art
très lucratif de chasser les démons, de purifier les maisons ou d'exorciser les
malades qui se croient possédés ou bien victimes du mauvais sort. Ces empiristes s'inspirent le plus souvent des rituels, des prières et des protecteurs de l'abbé Julio (1844-1912), un personnage curieux, resté en marge de l'Église.

DÉROULEMENT D'UNE SÉANCE

La théologie catholique considère la possession comme l'état d'un être sous l'emprise physique et mentale d'un ou de plusieurs démons. Mais la distinction
entre le véritable possédé et les hallucinations de celui qui se croit possédé est
difficile à établir. Avant même d'entre 
prendre un exorcisme, le prêtre exorciste
doit donc s'assurer que le sujet est véritablement «habité» par une puissance dé-
moniaque et non atteint d'hystérie, affligé d'un délire de persécution ou d'une
autre perturbation purement psychique.

L'Église retient trois critères comme signes d'une véritable possession: l'ex-
pression orale du sujet dans des langues inconnues (xénoglossie), la connaissance de choses cachées, de secrets connus seulement de l'officiant (voyance), et enfin une force physique hors du commun.

L'exorcisme de l'Église catholique est une cérémonie impressionnante et spec-
taculaire qui comporte onze actes codifiés par le « Rituel romain» dont voici les
principales étapes.

Le prêtre exorciste est généralement accompagné par un ou deux assistants
ecclésiastiques, car un exorcisme n'est jamais une cérémonie de tout repos. Il
arrive que l'esprit possesseur ou les démons se rebiffent et recourent à des v
iolences extrêmes, par l'intermédiaire du sujet qu'ils ont investi.

C'est souvent un véritable combat corps à corps que le prêtre exorciste doit
livrer aux démons. Au début de 
l'exorcisme, le prêtre s'approche du sujet
possédé qui se trouve à genoux ou allongé sur un lit (parfois même, il doit être
attaché, s'il est réputé violent), en récitant la litanie des saints tout en l'asper-
geant d'eau bénite. L'exorciste emprisonne alors le cou du malade de son étole
violette, avant de réciter le psaume 54 :

« Ô Dieu ! Sauve-moi par ton nom,
Et rends-aloi justice par ta puissance !
Ô Dieu ! Écoute ma prière,
Prête l'oreille aux paroles de ma bouche.'»

Puis, le prêtre ordonne au démon de comparaître, de se présenter, de décliner
son identité, ce qu'il n'accepte de faire le plus souvent qu'en torturant physique-
ment le possédé qui se débat et hurle.

Aux stades suivants, l'officiant récite des passages de l'Évangile proclamant la
divinité et la puissance du Christ, ce qui incommode le ou les démons possesseurs et déchaîne leur fureur.

Ces derniers manifestent alors leur courroux par la bouche du sujet, en pro-
férant d' insultes, d'affreux jurons et en poussant des cris épouvantables.

Sans se laisser impressionner, le prêtre étend sa main droite sur la tête du
possédé en récitant la prière préparatoire puis entreprend la lecture du premier
exorcisme du rituel romain, appelé «exorcisme de Satan»

Puis suivent des prières et des b énédictions.

La plupart du temps, le possédé reste prostré, hébété, le corps parcouru de frissons. Le prêtre attaque alors le deuxième exorcisme destiné à chasser le à
Vieux serpent

Le possédé s'agite de plus en plus. 'Sa bouche écume, éructe des insultes et des outrages en différentes langues, souvent en latin, en grec, en hébreux ou en
d'autres langues orientales, parfois inconnues. À ce stade, l'exorciste sait à
qui il a affaire, quel démon habite le malade, quel est son adversaire. Après
une invocation solennelle adressée à 
Dieu, à Jésus, à Marie et à tous les saints,
il saisit le crucifix qu'il place au-dessus du sujet, et prononce d'une voix forte,
assurée, les paroles sacramentelles du troisième et dernier exorcisme du rituel.

À ce moment, le plus souvent, le corps du possédé est pris de convulsions
et se tétanise dans des positions impossibles, insoutenables au regard du profane. Il arrive que le démon s'en prenne alors violemment à l'exorciste et à ses assistants, qu'il les insulte. Pour bien leur faire comprendre qui il est et quelle est
l'étendue de son pouvoir, il se met à débiter, par la bouche du possédé, les
secrets les plus intimes et les plus inavouables des personnes présentes ou de
leurs proches.

Parfois, un prêtre mal préparé à sa tâche, impressionné par l'étalage public
de ces faits outrageants, vrais ou faux, lâche prise, renonce à son ministère et
tout est à recommencer.

Ca il faut bien l'admettre, l'exorcisme ne réussit pas à tout coup. C'est souvent
une épreuve de longue haleine pouvant nécessiter de nombreuses séances étalées 
sur des mois et des années. Quand tout se passe bien, le sujet expulse par sa bouche le ou les démons qui l'habitent, dans une suite de râles, de rondements, de vives douleurs. libere, le sujet reste longtemps hébété, prostré, tandis que le prêtre achève la cérémonie en psalmodiant un chant liturgique et une prière d'action de grâces.

En 1990, un jeune Hongrois âgé de 16 ans,décide d'exorciser sa soeur cadette, à sa façon. À l'aide de couteaux de cuisine, il tue et découpe le corps de la fillette, dont le sang servira à barbouiller le mot Satan sur les murs de la pièce. On retrouva un exemplaire du livre L'Exorciste sur la table de chevet du jeune homme...

 

EXORCISME ET PSYCHIATRIE

Devant le phénomène de la possession, l'Église demeure prudente. Elle met en
garde ses prêtres et ses ouailles contre la tentation de prendre pour une infesta-
tion diabolique un simple mal-être, une souffrance psychologique ou une série
de revers - des malaises très fréquents de 
la société occidentale contemporaine.

Et si aujourd'hui l'Église catholique officielle recourt moins qu'autrefois à l'exorcisme pour soigner les personnes qui se prétendent possédées ou victimes
d'un mauvais sort, c'est, comme l'a expliqué le père Joseph de Tonquédec
(auteur en 1938 d'un ouvrage de référence: Les Manifestations nerveuses ou mentales et les manifestations diaboliques), parce que «l'exorcisme est une cérémonie impressionnante qui peut agir efficacement sur l'inconscient des
malades; les adjurations au démon, les aspersions d'eau bénite, l'étole passée au
cou du patient, etc., sont cependant susceptibles de susciter dans un psychisme
déjà débile, la mythomanie diabolique en paroles et en actions. Si on appelle le
diable on le verra : non pas lui, mais un portrait composé d'après l'image que le
malade se fait de lui. »

C'est pourquoi de nos jours les prêtres exorcistes pratiquent une collaboration
mutuelle avec les psychiatres. Il existe en effet davantage de cas de possession
avouée ou apparente ressortissant de la psychiatrie que de l'exorcisme. Ainsi,
dans les années 60/70, durant quatre années de ministère en tant qu'exorciste
officiel de l'archevêché de Paris -huit diocèses-, le père Gesland n'a en fait
connu que trois cas indiscutables de possession diabolique.

 

source: site "dossiers secrets"



23/05/2012
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