EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

L'EXORCISME ET SES AVATARS REFONT SURFACE EN FRANCE

 

L'exorcisme et ses avatars refont surface en France

L'église Maria Assunta de San Donaci, en Italie
L'église Maria Assunta de San Donaci, en Italie — Capture Google Maps

Beaucoup le croyaient disparu, mais l'exorcisme, visant à expulser les démons qui se seraient emparés d'une personne, revient en force en France à la faveur de la crise, quoique sous diverses formes. Interdit dans le judaïsme, inexistant chez les protestants, très cadré dans le catholicisme, ce rituel religieux s'est libéralisé avec le mouvement charismatique -évangélique ou catholique- évoquant les dons spirituels dont celui de chasser les démons.

Le procès, à partir de lundi, de quatre Antillais pour «enlèvement et séquestration avec actes de torture ou de barbarie» sur la personne d'une jeune Camerounaise fait appel, selon les auteurs des sévices, à la sorcellerie. Les accusés avaient été exclus de l'Eglise Adventiste du Septième Jour, un an avant les faits perpétrés à Grigny (Essone), en mai 2011. Mais, selon Jean-Paul Barquon, secrétaire général de l'Union des fédérations adventistes de France, «la pratique de l'exorcisme n'existe pas dans notre Eglise», qui commémore son 150e anniversaire et compte 18 millions de membres baptisés dans 204 pays et 13.000 en France. «Mais, ajoute-t-il, il existe des minorités qui, dans toutes les Eglises, voient des démons partout. Et s'il peut y avoir des pratiques culturelles différentes parmi les Africains et les Antillais, par exemple, rien ne justifie qu'on fasse subir des sévices corporels».

«Envoûtés par le grand-père, la grand-mère, le voisin du dessus»

Le Père Maurice Bellot, qui a exercé pendant 14 ans les fonctions d'exorciste en chef du diocèse de Paris, a reçu beaucoup d'Africains et d'Antillais pendant son ministère, de 1993 à 2006. «Pourtant, aucun d'eux ne m'a jamais dit qu'il était possédé par Satan. Ils étaient plutôt envoûtés par le grand-père, la grand-mère, le voisin du dessus». «Ces personnes, qui vivent dans les banlieues, n'auraient d'ailleurs jamais été voir un prêtre dans leur pays. Ils y consultent le sorcier, le marabout, le gourou, le sage qui est responsable des esprits dans un territoire donné». «Arrivés en France, note Maurice Bellot, ils se sentent déracinés, seuls, en souffrance, et vont là où ils sont accueillis à bras ouverts, dans les mêmes ambiances chaleureuses qu'ils ont connues chez eux. Dans ce domaine, l'Eglise catholique est en retard de plusieurs guerres».

>> A lire, les confessions de l'exorciste en chef  du Vatican

«Les églises de type charismatique -qu'elles soient évangéliques ou catholiques- où l'on évoque les charismes ou dons de guérison, de délivrance des démons, exercent une grande attraction sur ces populations», relève de son côté Jean-Paul Barquon.

D'où une floraison d'exorcistes officieux, à côté de la centaine nommée officiellement par l'épiscopat catholique, et tenue à un rituel précis. «Chez les charismatiques, souligne Maurice Bellot, il s'agit surtout de petits exos comme ils disent. Pas bien sérieux, mais pas trop dangereux. L'exorcisme canonique solennel, ou grand exorcisme ne peut être pratiqué que par un prêtre exorciste, entouré d'une équipe, dont un psychiatre»

source:www.20minutes.fr



18/04/2019
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