La Croix, un acte d’amour qui libère du démon, affirme Mgr Comastri
ROME, Dimanche 16 octobre 2005 – Le démon existe, mais le tout-puissant du mal n’existe pas. L’infini est unique et infiniment bon », a affirmé Mgr Angelo Comastri, vicaire général de Benoît XVI pour l’Etat de la Cité du Vatican.
Mgr Comastri a inauguré jeudi dernier 13 octobre à Rome, un cours sur « Exorcisme et satanisme » organisé par l’Institut « Sacerdos » pour la formation permanente des prêtres de l’Athénée pontifical « Regina Apostolorum », en collaboration avec le Groupe de Recherche et d’Information Religieuse (GRIS).
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« Si l’on se base sur l’Evangile, on ne peut douter de l’existence du démon, a affirmé Mgr Comastri, et son existence, plus que dans la vie des pécheurs, se voit dans la vie des saints. Lisez la vie des saints, tous ont dû combattre le démon. L’existence du démon se voit en particulier dans la vie de Jésus notre Seigneur ».
« Mais le démon n’est pas le dieu du mal, a-t-il poursuivi, car il n’existe pas de tout-puissant au négatif. L’infini est unique et infiniment bon. Le démon est une créature créée bonne par Dieu, mais cette créature est devenue mauvaise en se rebellant contre Dieu ».
« Il est fondamental de se souvenir de cette vérité, non pour banaliser le démon mais pour lui donner sa juste dimension », a-t-il déclaré.
Mgr Comastri a expliqué que « Jésus a vaincu Satan par sa passion et sa mort, faisant entrer dans l’histoire humaine envahie par Satan, la puissance de guérison de l’amour et du pardon de Dieu ».
Le vicaire général de Sa Sainteté pour le Vatican a précisé que le prince de ce monde « peut encore agir, car l’œuvre du salut du Christ n’est pas encore achevée dans notre vie appelée continuellement à choisir pour ou contre Lui ».
Mgr Comastri a précisé que lorsque la liberté de l’homme devient esclave de Satan, cela provoque de graves blessures dans la vie de l’homme.
Pour cette raison, a-t-il ajouté, « Jésus a donné à ses apôtres le pouvoir de chasser les démons et de libérer des démons par la puissance de son sang rédempteur, par la puissance de l’amour qu’il a fait entrer dans l’histoire à travers sa mort sur la Croix ».
« C’est à cette puissance que nous puisons pour chasser les démons. Ce pouvoir est réel et doit être pris au sérieux, mais il doit être exercé avec une grande humilité en évitant les analyses hâtives, et en évitant de dégénérer en arts magiques de libération, se souvenant toujours que c’est Jésus qui libère à travers la puissance de la prière qui vient de la foi, et à travers la puissance des sacrements de foi ».
Mgr Comastri explique que la puissance vient de la croix car tout le salut « part de ce fait d’amour infini par lequel Jésus entre dans l’histoire comme Sauveur ».
L’évêque italien explique ensuite comment, dans l’Evangile, Jésus nous indique une thérapie préventive vis-à-vis du démon, à travers les tentations qu’il a subies volontairement.
Mgr Comastri rappelle par ailleurs un dialogue du Curé d’Ars. « Au démon qui affirmait : « Je peux faire tout ce que tu fais toi, je peux même faire tes pénitences, je peux t’imiter en tout. Il n’y a qu’une seule chose que je ne peux pas faire : je ne peux t’imiter dans l’humilité », saint Jean-Marie Vianney a répondu : « C’est pour cela que je te vaincs » », raconte-t-il.
« L’humilité est le plus grand rempart contre le démon et l’humilité conduit toujours à la prière et à l’adoration », souligne Mgr Comastri.
En conclusion l’évêque italien a parlé de Marie « la créature qui a mis en pratique tout cela de manière exemplaire ». « Pour cette raison, l’aide de Marie, la confiance en Marie, la prière mariale est assurément une voie pour mettre en pratique les antidotes indiqués par Jésus, et avoir à travers l’intercession de Marie le contact le plus immédiat avec la puissance du Christ Sauveur qui est la racine de toute libération ».
A la question d’une journaliste sur la raison pour laquelle le mal existe, Mgr Comastri a répondu : « L’orgueil est la racine de tout mal car l’orgueil nous sépare de Dieu, et lorsqu’on se détache de Dieu, toutes les autres conséquences suivent ».
« L’histoire dans laquelle nous vivons n’est plus l’histoire sortie des mains de Dieu, mais une histoire dans laquelle se trouvent tous les effets d’une liberté qui s’est déployée contre Dieu », a-t-il poursuivi.
« Sur la croix, Jésus a prononcé un acte opposé à celui de Satan, un acte d’humilité, un acte d’amour duquel part une contre-histoire de laquelle nous faisons partie de par cette grâce de Dieu pour laquelle nous voulons consommer toute notre vie », a-t-il conclu. ZF05101606 ( ZENIT.org )
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