EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

L’association des exorcistes du Bénin est née

L’association des exorcistes du Bénin est née

 

 

Une première rencontre des exorcistes du Bénin, qui a porté beaucoup de fruits.

Rencontre attendue par plus d’un, rencontre soutenue par plusieurs évêques, c’est le  lundi 21 mai qu’elle a vu le jour au centre d’accueil et de spiritualité Saint jean Eudes d’Atrokpocodji. En inaugurant cette rencontre par la prière de l’office des lectures, les participants ont porté vers Dieu la maman du Père Jean-Marie Adohou qui venait de trépasser ; alors qu’il n’était pas encore remis du décès de son frère.

 

Une rencontre inédite

Dans son mot d’introduction ; le père Pamphile dont le rôle précurseur aura été d’œuvrer à la possibilité de cette rencontre, présente la genèse de l’initiative, il a évoqué la difficulté deconfiguration des participants : s’agirait-il d’exorcistes nommés ou d’aspirants exorcistes. D’une manière ou d’une autre, l’expérience de tous était la bienvenue ; ainsi se constituait l’association des exorcistes du Bénin en réponse à l’association internationale des exorcistes qui se réunit tous les deux ans à Collevalenza. En se constituant en association, les 27 participants de cette session répondent au vœu profond de faire de cette rencontre un creuset d’échange et de partage d’expériences pour une efficacité du ministère d’exorcismes. Comme un instrument de cette efficacité, un bureau de 5 membres sera élu. Le président Pamphile Fanou, le vice-président Jean-Marie Adohou, le trésorier  Jean Houélété, le secrétaire général Kisito Vodounou, le secrétaire-adjoint Roméo-Hervé Amoussouhoui.

 

Ministère d’exorcisme

Ce préalable méthodologique qui a conduit d’ailleurs à un remaniement du programme était nécessaire pour nous faire entrer  dans le vif du sujet avec l’exposé du Père Pamphile intitulé le prêtre face à l’exorcisme. Le conférencier en se réappropriant à frais nouveau, ce thème développé par le Père Gilbert Dagnon au colloque de Yaoundé en 2006 a montré l’urgence du ministère d’exorcisme dans un contexte de plus en plus pollué par la recrudescence des phénomènes démoniaques. L’esprit cartésien traiterait d’illusoires de pareils faits tandis que l’esprit superstitieux tomberait volontiers dans la diabolisation de toute chose. Deux attitudes qu’il faut formellement éviter. Exposer le prêtre face à la possession, nécessite une juste approche du concept. Les questions ne manqueront pas  pour élucider les diverses formes d’attaques du démon. En  exposant l’oppression diabolique, l’obsession, et la possession le conférencier a donné les signes qui permettent de reconnaitre une possession. L’allure de questions et de débat que prenait l’exposé ne pouvait que nous rendre insensibles au temps qui passait et qui nous a conduits à  l’eucharistie du milieu du jour présidée par le Père Jean-Marie. Il nous a invité à rester attentifs au verset final de l’évangile du jour qui présente le christ comme vainqueur du mal en écho à la dernière demande de la prière du Notre Père. Le chrétien peut ainsi envisager sa vie comme un grand pèlerinage.

La matinée était bien remplie pour que les participants refassent leur force autour d’un repas fraternel.

 

Collaboration du psychiatre et de l’exorciste

L’après-midi nous a rassemblés autour du Dr Gansou pour son exposé : exorcisme et prise en charge psychiatrique. Si nous axons le nœud de la réflexion du conférencier sur  deux grandes interrogations  à savoir : quels sont les critères qui permettent à l’exorciste d’écarter une maladie psychiatrique et qu’est ce qui permet  au psychiatre d’écarter d’emblée une maladie spirituelle ?  Il nous apparait nécessaire la collaboration du psychiatre et de l’exorciste en vue du bien du malade mental. Le conférencier en a donné la preuve sur une enquête réalisée sur 48 patients de différents centres médicaux. Les abondantes questions des participants traduisaient en même temps la grande lacune d’un ministère d’exorcisme dépourvue de tout rudiment de psychiatrie. Chacun peut alors repartir avec la conviction profonde que le psychiatre doit accompagner l’exorciste. Cette première journée de travail s’est donc achevée devant le seigneur avec la prière  des vêpres.

Enthousiasmés par l’ambiance de la veille, les participants à la session ont démarré la journée à 8h30 avec la prière de l’office des lectures. Le secrétaire fait lecture du compte rendu de la veille. Le Père  Pamphile présente le menu de la journée : la matinée était consacrée au partage d’expérience et la soirée à l’écoute de Jean Pliya.

 

Partage d’expériences

Pour le partage d’expérience, les exorcistes attitrés prennent d’abord la parole. Ils devaient exposer les cas les plus redoutables de leur parcours dans ce ministère tout en dévoilant leur méthode de travail. C’est d’abord le Père Jacques Jullia de Kandi qui a pris la parole. Il a déploré l’illusion qui fait croire que le phénomène occulte est absent en ces lieux de première évangélisation. La croissance du christianisme constitue un danger pour le milieu traditionnel et les sociétés secrètes qui usent d’intrigue et d’empoisonnement. La pratique pharmacologique de l’usage des antidotes ne relève pas de l’exorcisme mais vient pour désintoxiquer les victimes. Mais en cas de présence d’entité étrangère, l’exorcisme s’avère nécessaire.

A son tour, le Père Houélété  en  prenant la parole nous a menés dans un univers apocalyptique de démons à plusieurs têtes et cornes. Ils ont pour noms Lucifer des eaux, ange noir, Dezer et président à tous les phénomènes diaboliques et même à l’émergence de nouvelles sectes. Le père Jean Houélété préconise en face de toute manifestation démoniaque le calme et la sérénité d’esprit. Il recommande bien souvent le rosaire à ses patients tandis que  lui-même s’adonne au jeûne et à la prière personnelle.

L’exorciste de Natitingou, le père Dieudonné N’tcha, novice dans ce domaine, a présenté le ministère d’exorcisme comme un sacrement de miséricorde et de compassion. En faisant ses premiers pas dans ce ministère il découvre toute l’importance du prêtre exorciste à travers l’écoute, le discernement et la prière avec les malades. Il emprunte bien sûr cette méthode à Jean Pliya.

Le père Pamphile quant à lui, a largement expliqué le phénomène de la sorcellerie et ses différents grades. Il a montré qu’une action efficace ne peut s’accomplir sans le consentement du possédé. Le mal de la sorcellerie serait si venimeux qu’il subsisterait toujours en trace chez la personne possédée même après sa délivrance. Il a ensuite précisé les dispositions intérieures d’un bon ministère, c’est-à-dire la confession fréquente, la fidélité aux offices, la place de choix aux dévotions à l’Esprit saint et à la Vierge Marie, le port sur soi d’un crucifix et ou d’une médaille de la Vierge Marie, armes redoutables contre le démon. Le père a proposé une méthode classique d’exorcisme :

- écoute de la personne en faisant attention à son milieu de vie et cadre social

- invitation au pardon

- invitation à rompre les liens contactés par occultisme

- procéder à une prière de délivrance

- bénir si possible les lieux de vie et de travail

- détruire les objets maléfices (même à distance par l’intermédiaire de l’archange Michel)

procéder à l’exorcisme si le mal persiste.

Les menus conseils donnés par la plupart des intervenants se ramenaient à la vigilance de l’exorciste par rapport aux tentations de l’argent, de la chair et du pouvoir. Ces intervenants ne manquaient pas de pertinence dans leur propos. Quelqu’un a évoqué en présentant ces cas, la complicité qu’il y a souvent entre les sorciers  et les bandits de grand chemin.

   L’intérêt du sujet abordé par les intervenants s’est remarqué par la diversité et l’abondance des questions. Nous pouvons retenir entre autres questions qui ont fait débat : les chutes observées lors des prières de délivrance sont elles des signes de possession ? Comment un religieux peut il être victime de possession ?

L’intérêt  de  cette session a eu son paroxysme dans les propos du frère Jean Pliya. Il a fait d’abord remarqué que le combat contre le diable est le propre du chrétien baptisé. Il en ressort que ce combat n’exige pas du chrétien une compétence particulière.

Le souci de l’Eglise dans ce combat se manifeste dans la pratique des sacrements et l’usage des sacramentaux. C’est en cela qu’une  vie spirituelle engagée est le meilleur remède contre l’influence du mal. L’exorcisme ne peut avoir d’efficacité sans les dispositions intérieures de foi, de pénitence, de pardon donné et reçu. A renfort de témoignages, le charismatique a montré la force du pardon dans le processus de la délivrance. Il n’a pas manqué d’évoquer le charisme du parler en langue, un langage dont la compréhension échappe au démon. En définitive, il fallait retenir avec Jean Pliya que le ministère de guérison a une approche pratique dans une bonne formation. C’est en portant ce souci de formation qu’il a proposé des documents pouvant aider dans ce domaine les participants de la session. Ceux-ci  se sont séparés  avec une réelle note de satisfaction.

Achille LANVIWANOU

 

source:www.lacroixdubenin.com



02/08/2012
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