Le diable et l’exorcisme romain
Le diable et l’exorcisme romain
Le diable existe. C’est ce qu’affirme un document publié par le Vatican le mardi 26 janvier 1999: le décret du “ Nouveau rite des exorcismes ”.
Suivant les indications données en 1963 par le Concile Vatican II, Rome avait modifié, les années suivantes, tous les différents rites liturgiques, sauf un, celui des exorcismes, dont le texte remonte à 1614.
L’exorcisme suppose l’existence personnelle d’un ange, créé bon par Dieu, mais qui devient par sa faute ennemi du Seigneur : Satan. Certains théologiens catholiques – comme le Néerlandais Herbert Haag- ont soutenu que l’existence de Satan en tant que personne ne peut se fonder sur la Bible. Le “ Malin ” ou le “ Diable ”, selon Herbert Haag, serait seulement une grande métaphore pour indiquer la puissance terrible du mal.
De son côté, le théologien suisse Urs Von Balthasar, décédé il y a dix ans, affirmait : “ ’Eglise ordonne de croire qu’il existe un enfer éternel ; mais celui-ci pourrait être vide ”.
Mais comme l’avait déjà fait Paul VI (décédé en 1978), même le pape Jean-Paul II en 1986 avait répété comme une vérité, l’existence du diable, et soutenu que la plus grande victoire du démon est justement celle de faire croire qu’il n’existe pas.
Le nouveau rite des exorcismes, se référant aux nombreux passages dans lesquels l’Ancien Testament et Jésus parlaient de Satan, et rappelant la définition du Concile de Latran (Rome en 1215) proclame l’existence du diable, et donc la nécessité, en certains cas rares, de l’exorcisme. Les diables, souligne le texte, “sont des créatures angéliques, qui se sont opposées à la volonté salvatrice de Dieu”.
Le nouveau rituel maintient la distinction entre “exorcisme mineur”, c’est-à-dire la prière avec laquelle les catéchumènes “renoncent à Satan”, et “l’exorcisme majeur” qui vise expressément à libérer de la possession diabolique.
Mais l’exorciste (toujours un prêtre, et nommé par l’évêque de son diocèse), précise le texte du Vatican, doit “agir avec la plus grande prudence. Il ne doit pas penser que celui qui souffre d’une maladie psychique est possédé par le démon”.
“Les signes de l’obsession diabolique, continue le document, sont : parler des langues inconnues, manifester des choses lointaines et occultes, démontrer une force physique non conforme à l’âge et à l’état de santé, ou une aversion viscérale envers Dieu, au nom de Jésus, à la Vierge Marie. Mais ces signes peuvent être seulement un indice, car on ne doit pas croire qu’ils proviennent nécessairement du diable”.
Pour distinguer s’il s’agit d’une maladie psychique, ou d’une véritable “possession diabolique”, précise le texte, l’exorciste peut consulter “des experts en science médicale et psychiatrique, qui ont le sens des réalités spirituelles”. C’est justement à cause de ceci que les journalistes italiens écrivent qu’avec ce nouveau document, le Vatican s’ouvre aux théories de Sigmund Freud.
Mgr Corrado Balducci, un des plus grands experts italiens en exorcisme (sur sa carte de visite, il est écrit démonologue) a affirmé à la revue Avvenire, journal des évêques catholiques italiens : “La possession diabolique est un cas très rare. Sur mille cas de personnes que l’on dit possédées, 970 ont seulement des troubles psychiques ; les trente autres présentent une combinaison de phénomènes psychiatriques et para-psychologiques, et ont certains pouvoirs qui vont faire l’objet d’examens ultérieurs ; et à la fin, cinq ou six, au maximum, sont des vrais possédés du démon ”.
Mais d’autres journaux ironisent sur la possibilité même de l’existence du diable, le grand adversaire du bien et de Dieu : “Si avec le nouveau rituel écrit Il Manifesto, les nouveaux apôtres réussissaient à arracher définitivement le mal et les ténèbres, qu’adviendrait-il de nos pauvres jours ? Nous attendons avec anxiété la version du rituel des exorcismes de l’an 3000 ”.
source: site "évangile et liberté"
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