EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

Paul braem exorciste du diocèse de Laon,St Quentin,Soissons

Paul Braem sous le soleil de Satan

 
L'abbé Braem en train de lire quelques lignes du Rituel de l'exorcisme et prières de supplication. L'exercice de son ministère couvre la zone située entre Saint-Quentin, Laon et Soissons.      (Photos : Gaël HERISSE)

L'abbé Braem en train de lire quelques lignes du Rituel de l'exorcisme et prières de supplication. L'exercice de son ministère couvre la zone située entre Saint-Quentin, Laon et Soissons. (Photos : Gaël HERISSE)


Chasser le Malin et écouter le malaise des paroissiens, c’est le quotidien de l’abbé Paul Braem, le nouvel exorciste du diocèse.

 

Des voix qui vous susurrent des ordres au creux de l'oreille ? Une douleur abdominale aiguë à l'approche du moindre crucifie ? Des meubles pris d'une soudaine envie de traverser la pièce ? Pas de doute possible. Il faut filer chez l'exorciste ! Enfin presque…

Loin des clichés ensorcelés, l'abbé Paul Braem, fraîchement nommé en novembre à la tête du ministère de l'exorcisme du diocèse, nous donne quelques clés de lecture de cette pratique encore obscure et génératrice de beaucoup de fantasmes.

Un exorcisme sobre

« Ils viennent avec l'extraordinaire, en eux, et repartent avec le cheminement de la vie chrétienne ordinaire… ». Un soupçon mystérieux, c'est ainsi que l'abbé décrit son travail et la « guérison » de ses ouailles, rappelant que « même les situations les plus alambiquées ne sont pas hors du champ de la Grâce… ».

Ici, on marche sur des œufs, à la frontière du surnaturel, de l'ineffable religieux et du pur factuel. Délicat à appréhender pour le quidam et un non-sens pour les sceptiques. Loin de l'imaginaire collectif, l'abbé Paul Braem laisse transparaître toute sa modération.

Peu versé dans l'exubérance et ce que l'on associe, habituellement, aux phénomènes de possessions. Comme si son quotidien était banal. Le profane en serait presque déçu…

Cracheur de grenouilles ?

Cracher des grenouilles ou proférer des insultes en latin relèvent, ici, de la gabegie. Une bonne fiction cinématographique, tout au plus. « Le film L'Exorciste a donné une image fantastique du véritable rituel de l'exorcisme », explique celui qui fut aussi prêtre-ouvrier comme infirmier psychiatrique à Hirson.

Et ce n'est pas les positions de son confrère Gabriel Amorth, exorciste installé au cœur même du Vatican, qui feront changer d'avis notre prêtre. Du haut de ses 84 ans et de ses 70 000 exorcismes, le père Amorth se serait déjà fait « cracher des clous »* dessus et se dit même « plus fort que Satan. Quand il me voit, il se fait pipi dessus !* »

L'hérésie n'est pas loin pour Paul Braem. « Je n'aime pas trop ça, murmure-t-il, un brin stupéfait. Ceux qui disent « moi je, moi je… » sont à côté de la plaque. Seul, le Christ a vaincu le Diable », dit-il.

L'écoute avant la chasse au Malin

Si les voies du Seigneur sont impénétrables, celles du Malin sont protéiformes. Elles se manifestent sous différents aspects : l'ignorance chrétienne, les problèmes psychiatriques, la montée des pratiques superstitieuses et ésotériques (spiritisme, cartomancie…) ainsi que le plus marquant, la possession.

« Le rituel de l'exorcisme est quelque chose d'extrêmement rare et particulier, explique l'abbé. On ne reconnaît qu'exceptionnellement un cas de possession diabolique. J'ai rencontré une trentaine de personnes et, jusqu'à présent, aucune d'entre elles n'était possédée. Certains viennent me voir après avoir rencontré des cartomanciennes, d'autres ont des sentiments d'inimitié contre quelqu'un ou se sentent envoûtés. Ils ont l'impression que quelqu'un intervient dans leur existence ou qu'il existe des causalités extra-naturelles. Je leur demande de s'exprimer et on en discute. Selon la conversation, on conclut par une vraie prière. Cela permet de soulager la partie fantastique de leur esprit. »

« Satan, je t'ordonne de partir ! »

Ainsi, le rituel de l'exorcisme, quand rituel il y a, semble bien plus codifié et simple que ne nous le laisse penser notre imaginaire.

Pas besoin d'ail, de don particulier ou de mise en scène extraordinaire. Un signe de croix, de l'eau bénite, quelques litanies, quelques récitations de psaumes et invocations aux saints, accompagnées d'une renonciation à Satan, satisfont au cérémonial. La lecture du livre du rituel suffit.

Reste que le jour-J, Paul Braem devra avoir les idées claires et distinctes pour reconnaître son premier cas avéré de possession. « Je le discernerai quand j'observerai que cela dépasse les mécanismes et les ressorts humains communs », affirme-t-il avant d'ajouter : « Avant, j'en parlerai avec l'évêque. Mais, je n'ai pas d'appréhension car ce n'est pas moi, personnellement, qui suis en cause. A travers moi, c'est l'affaire de l'Eglise. »

Ce jour-là, il devra exercer l'ultime rituel, celui du grand exorcisme. Et devra prononcer la fameuse formule imprécative : « Satan, je t'ordonne de partir ! »

* Cf. Le Parisien du 17 septembre 2010.

 

 

 

 

 

 

LA FILLE AUX 30 DEMONS

Nicole Obry, appelée Nicole de Vervins, fut une fameuse possédée axonaise du XVIe siècle (fin 1655 - début 1656). On raconte qu'à 15 ans, allant prier sur la tombe de son grand-père située à Vervins, elle vit un spectre (de l'apparence de son aïeul selon les versions) sortir de la sépulture. Cette vision, qui se renouvela les jours suivants, la fit tomber malade de frayeur. La jugeant possédée, Pierre Delamotte, un prêtre dominicain et grand exorciste, fit avouer à l'esprit qui la possédait qu'il était Belzébuth, accompagné d'une cohorte de 29 autres démons. Lors de l'exorcisme, 26 d'entre eux furent chassés à Notre-Dame-de-Liesse, un autre prit la fuite à Pierrepont.

Les moines présents à Vervins avec la possédée, la conduisirent à Laon. Selon certaines versions, l'évêque exorcisa et chassa les trois derniers démons dont Astaroth, sous la forme d'un porc, Cerberus sous la forme d'un chien et Belzebuth sous la forme d'un taureau. Etant presque morte, Nicole Obry fut sauvée par une oraison que saint Bernard avait composée et récitée par l'évêque. Une version raconte qu'en 1677, Nicole Obry, se donnant en spectacle à la cathédrale d'Amiens, recouvra la vue grâce à un autre miracle...

(Sources : Internet)

 

 

 

 

 

DANS L'ISLAM ET LE JUDAISME

- Dans l'islam, on peut chasser les djinns qui se sont emparés du corps d'une personne en prononçant des sourates qui « consument » les esprits malfaisants. (source : La Croix)

- Dans le judaïsme, le Talmud puis la Kabbale décrivent des cérémonies d'exorcisme. Mais, actuellement, « il n'y a pas d'équivalent aux prêtres exorcistes dans le judaïsme », selon Paul Elkaïm, responsable de l'association israélite de Saint-Quentin.

 

 

REPERES

15

Une quinzaine de personnes par an demandent à rencontrer l'exorciste local. Quasi-disparu dans les années 40-50, l'exorcisme revient largement en grâce. La déchristianisation en étant l'une des causes, selon Paul Braem.

1

Ces dernières années, seul un cas s'est avéré être un authentique cas de possession diabolique. C'est le prédécesseur de Paul Braem au ministère de l'exorcisme, Denis Trinez, qui s'en est occupé et qui l'a reconnu. La pratique du grand exorcisme n'a, pourtant, « pas vraiment sorti cette personne de ses problèmes », confie l'abbé Braem.

2

Le grand exorcisme - le rituel utilisé lors d'un cas de possession diabolique -comporte deux formules majeures. La formule déprécative de type « Seigneur, je te prie de le faire sortir » qui s'adresse à Dieu et la formule imprécative qui s'adresse directement au démon. C'est l'ancien « Vade retro, satanas ! ».

Bénédictions, prières de délivrance, prières de coupures de liens et de guérison (lors de l'onction des malades) et sacrements sont également pratiqués par l'exorciste.

Toutes ces méthodes sont exercées gratuitement par le prêtre.

 

source:site "l'aisne nouvelle"



27/05/2012
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