Vade Retro Satanas
Vade rétro Satanas !
Si pour la médecine la possession s’explique par la névrose, plus ambiguë est la position de l’église face à cet état, en raison de son dogme. La possession résultant de l’intervention du sorcier et du diable, la « dépossession » revient à Dieu par le relais de l’église qui a créé une cérémonie de délivrance : l’exorcisme. Ce pouvoir d’abjuration du démon provient du Christ qui expulsa plusieurs démons par la puissance divine.
Devant ce problème, l’église a toujours fait preuve d’une certaine méfiance ; au XIXe siècle s’ajoute la critique de l’exorcisme estimant qu’il peut être plus dangereux qu’efficace. Certes, chaque évêché accueille dans ses murs un prêtre exorciste, expert en démonologie connaissant parfaitement le rituel de Pie IX, avec au titre XI le « de exorcizandis obssessis a daemonio », reproduction textuelle des manuels d’exorcisme du XVIIIe siècle ; mais l’église n’en fait guère de publicité. Lorsqu’elle décide et autorise une telle cérémonie, ce n’est qu’après une enquête sérieuse menée avec l’aide des autorités civiles et médicales et sur la conclusion plau¬sible de la présence du démon comme ce fut le cas pour Annette Trécourt en 1818 en Côte d’Or et pour Hélène Poirier en 1872. L’exorcisme est loin d’être un acte banal, on ne s’adresse pas au diable si simplement !
Passionné par ces faits surnaturels, l’Abbé Julio publie en 1908 « le livre secret des grands exorcismes et des bénédictions » ; ce prêtre exorcisait assez facilement dans sa chapelle tous les malheureux se croyant possédés, sans s’interroger.
L’exorcisme est un acte codé effectué seulement par un prêtre ayant une solide formation. Au village, la cérémonie se déroule souvent à la maison de la victime, mais en théorie le lieu ordinaire de cet acte solennel est l’église. Le ministre porte le surplis et l’étole violette, il bénit la maison dans les moindres recoins afin de ne laisser aucun espace libre au démon. Les participants à genoux chantent tout d’abord le Veni Créator avant de commencer la cérémonie demandant à Dieu et Jésus Christ de les inspirer et de
chasser les mauvais esprits. Le prêtre s’adresse alors à Satan :
» Sort d’ici vaincu, rampant et adjuré au nom de N.S.J.C., qui viendra juger vivants et morts et que le feu purifiera ce monde.
Ainsi Soit-Il »
Les participants récitent des psaumes, l’officiant asperge d’eau bénite l’intérieur. Si des objets maléfiques sont trouvés, il sont brûlés. Le prêtre verse ensuite de l’encens sur des charbons ardents à trois reprises de manière à former une croix à chaque fois et il encense toute la maison avec une attention spéciale pour la pièce où repose la victime, invoquant Dieu :
« Visitez Seigneur cette demeure et éloignez-en toute embûche de l’ennemi : que vos anges y habitent nous gardant de la paix et que votre bénédiction soit toujours sur nous et sur elle ». Puis au diable :
« Je t’exorcise esprit très impur ainsi que toute invasion satanique.
Au nom du Père du Fils et du Saint Esprit.
Sors de cette habitation et du repos des fidèles.
N’aie plus l’audace ainsi adjuré de molester ou d’infester désormais qui que ce soit ». Suit une aspersion d’eau bénite et l’exorcisme commence, er. presence de témoins. La victime est allongée sur une table recouverte d’une nappe blanche où sont posés quatre cierges bénits. Le crucifix dans les mains, le prêtre glisse son étole autour du cou ce la possédée et pose une croix sur son cœur. A ses côtés, le Sain: Sacrement ne doit jamais entrer en contact avec le corps malade Après avoir récité prières et oraisons, le prêtre invite le démon a quitter le corps de sa victime :
« »Je t’exorcise démon et je t’abjure par le Dieu vivant et le Dieu vrai par le Dieu Saint de sortir et de t’en aller de ce lieu sans jamais plus y revenir. »
ou bien
« Je vous conjure démons infernaux et je vous ordonne d’enlever tous les enchantements, de vous retirer de cette créature de Dieu et de la laisser libre de tous les maléfices par le Très Saint Nom de Jésus Chris:
Ces ordres décuplent les forces de l’exorcisée, d’où des scènes extravagantes. Si l expulsion ne se produit pas la première fois, le prêtre récidive jusqu’à la réussite.
L’expulsion des démons pose alors la question de leur devenir : en aucun cas. ils ne doivent se loger dans un autre corps humain. L’église ne répond pas à ce problème. En Bretagne, il était de coutume de transférer le démon sur un
chien noir ou dans un lieu éloigné, dans un marais, au fin fond d’une forêt, ou en dernier recours dans un cercle tracé au sol, qui devenait le lieu de captivité éternelle du démon.
source: article de Lamia sur le blog "impressionnant.org"
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