EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

25 000 demandes d'exorcismes par an

Le chiffre : 25 000

Demandes > D'exorcismes par an. C'est le chiffre avancé par l'église catholique. À raison d'un prêtre exorciste par diocèse, les 92 exorcistes de l'église ont du pain sur la planche.


Pour l'église catholique, « des cas rarissimes »

Fernand Sanchez est médecin retraité, diacre et à ce titre, responsable du service « Écoute et exorcisme » du diocèse d'Agen. « Cela fait 7 ans maintenant que nous avons mis en place cette structure composée de 12 bénévoles. Parmi elles, un prêtre et un psychiatre. Nous tenons des permanences, le jeudi après-midi. C'est vrai, nous avons énormément de demandes d'exorcismes. Deux à trois chaque semaine. Mais c'est rarissime qu'on finisse par y procéder. » Pour le diacre, les personnes qui sont en demande d'exorcisme ont d'abord besoin de parler, de se confier : « Elles ont souvent des blessures anciennes. Elles sont allées consulter un médecin, un psychiatre, peut-être un guérisseur. La demande d'exorcisme n'a en fait rien à voir avec la foi, mais avec la croyance en une puissance susceptible d'en combattre efficacement une autre. Elles se sont persuadées qu'on leur a jeté un sort, qu'elles sont possédées. Ce mécanisme est imparable : ce n'est pas de votre faute si vous avez des problèmes, tout vient d'un élément extérieur contre lequel vous êtes impuissant. Alors tout votre passé est relu à travers cette grille d'envoûtement. Entretenir la croyance selon laquelle une personne est possédée la déresponsabilise. Car le coup de goupillon et les imprécations ne vont pas les dispenser d'un chemin difficile. » Les échanges du jeudi donnent aux écoutants un premier aperçu : « On leur propose de revenir, de consulter un psychothérapeute, ou parfois d'aller voir un psychiatre car un traitement médical s'impose. » Pour Fernand Sanchez, les exorcistes parallèles peuvent être dangereux car pour leurs patients leur parole a autorité : « Et elle leur ôte tout libre arbitre ». L'église catholique, elle, a, dans chaque diocèse un prêtre exorciste. En 7 ans, le frère Sanchez ne conserve pas le souvenir d'un cas qui ait, au final, nécessité l'emploi de crucifix et autre litanie. Ite missa est.

J.Sch.


«Ce n'est pas scientifique»

Daniel Ajzenberg, expert psychiatre.

Dans ces pratiques de guérison quelle est la dimension psychologique ?

« Il s'agit de comportements magiques qui n'ont aucun fondement scientifique. La part psychologique est bien sûr importante. Si l'on y croit, la pratique a un effet placebo. Elle peut libérer quelqu'un d'un symptôme d'origine psychosomatique. Mais, s'il s'agit d'une fracture d'un membre, par exemple, ça ne marche jamais.

Ces rituels peuvent-ils être dangereux ?

Les sujets qui croient à ses rituels libérateurs sont souvent fragiles, avec peu de sens critique et peuvent donc être manipulés. C'est d'ailleurs là que s'engouffrent les charlatans, les escrocs. Il arrive que la justice les poursuive pour escroquerie lorsqu'ils demandent des sommes exorbitantes. Sinon, s'il n'y a pas prise de substance toxique ou de manipulation, c'est inoffensif.

Certains entrent en transe durant ces séances

Oui. ce sont surtout des femmes qui ont une structure hystériforme. Leur corps traduit alors une émotion qui devrait passer par la parole ».

Recueillis par Guillaume Atchouel

Jérôme Schrepf, Guillaume Atchouel

  
source: "la depeche.fr"


11/11/2012
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