L’une des conséquences inattendues du pontificat du pape François est l’explosion du nombre de demandes d’exorcismes. Il est vrai que ce « jeune » pape avait parlé du diable dès le début de son pontificat en des termes très clairs, tandis que le sujet était devenu tabou dans nombre d’églises…
Hausse du nombre d’exorcistes
Le nombre d’exorcistes en Grande-Bretagne ne cesse d’augmenter, pour faire face à une augmentation des cas de possession par le diable, ou plus exactement pour répondre à la demande croissante des victimes qui pensent avoir à être libérées d’une emprise démoniaque. La plupart des diocèses britanniques ont donc désormais un exorciste officiel tandis que la moitié n’en avait pas il y a encore cinq ans. En Italie et en Espagne également, les autorités catholiques notent une explosion du nombre de demande d’exorcismes, et forment donc de plus en plus de prêtres pour y répondre. Cette semaine, 160 prêtres du monde suivent ainsi une semaine de conférences sur l’exorcisme organisée par l’université pontificale Regina Apostolorum à Rome.
Les exorcismes réclamés par des personnes dépendantes de la pornographie ou des drogues
Si la prise de conscience est attribuée au pape Français et à ses fréquentes références au diable d’une part, il y a des facteurs individuels qui multiplient les raisons de chercher à échapper à l’emprise du démon facilitée par l’addiction à la pornographie et aux drogues, selon un prêtre britannique qui suit ces conférences à Rome. Il pointe également l’absence de repères de la société moderne consumériste et athée.
« La pornographie et la drogue sont des addictions qui permettent au diable d’entrer, mais il y a également une prise de conscience au sein de l’Eglise de ce qu’est le Diable », précise-t-il. Deux des quatre prêtres britanniques présents à Rome ont déjà pratiqué des exorcismes, et se souviennent d’une femme qui « grognait avec une voix grave » et d’une autre qui « criait et souffrait d’agressions intenses »…
Le pape François parle fréquemment du diable : on croit davantage en son existence
Le frère Cesare Truqui, exorciste mexicain qui exerce désormais en Suisse, commente : « Le pape François parle du diable tout le temps et cela a certainement engendré une prise de conscience de la nécessité des exorcismes. Mais les habitants d’Amérique latine ont cette sensibilité – pour eux, l’existence du diable fait partie intégrante de leur foi. »
L’un des prêtres britanniques ajoute : « Il y a encore quelques années, un grand nombre de fidèles de l’Eglise ne croyaient pas au Diable, mais ils reviennent désormais aux Ecritures. Le pape François a encouragé ce phénomène. »
Le frère Truqui a pratiqué une centaine d’exorcismes dans sa vie : « Les symptômes incluent le comportement obsessionnel. J’ai traité une femme qui se peignait huit heures par jour ainsi qu’un homme obsédé par la masturbation – il le faisait chaque jour plusieurs fois. »
Selon les exorcistes, la dépendance rend le diable plus puissant
Ce constat est partagé par l’un des prêtres britanniques : « Lorsqu’une personne devient dépendante d’une substance ou d’un comportement, ceci donne prise au diable et le renforce. »
Le frère précise que les exorcistes sont capables de discerner ce qui relève de troubles psychiatriques ou de possession démoniaque : « Certaines personnes sont atteintes de maladies mentales et n’ont pas besoin d’exorcisme. Mais d’autres en ont besoin et les signes sont récurrents : celles qui parlent des langues anciennes par exemple. D’autres personnes ont une force surnaturelle lorsqu’elles sont possédées – on peut avoir besoin de quatre hommes pour maîtriser une femme menue. Dans certains cas, les personnes sont même capables de léviter. » Le prêtre britannique précise toutefois qu’un « nombre considérable de cas présentés aux autorités religieuses relèvent finalement de la psychiatrie ».
Béatrice Romée
source reinformation.tv