EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

L'Aveyron possède son exorciste

L'Aveyron possède son exorciste

Le père Gérard Deltort est exorciste diocésain à Rodez, une mission pour laquelle l'évêque l'a nommé il y a sept ans.

Il est le quatrième à occuper cette fonction, créée il y a une trentaine d'années.

« Dans la mentalité des gens, il y a l'idée d'un magicien », soupire le prêtre, doté d'une formation scientifique et qui refuse cette assimilation. « L'exorcisme, c'est de la psychologie et de la religion. Mon ministère ne s'explique pas si je ne suis pas croyant et prêtre de Jésus-Christ », ajoute-t-il.

UNE A DEUX VISITES PAR SEMAINE

L'exorciste ruthénois a décidé de s'entourer de collaborateurs et, notamment, de psychologues. « Très vite, l'idée d'équipe m'est apparue indispensable. J'avais besoin d'autres écoutes et puis quand on reçoit à plusieurs, il y a la dimension d'église », précise-t-il. Sans compter qu'ainsi, il risque moins d'être perçu comme un magicien.

Chaque semaine, de une à deux personnes font appel à lui. Ce sont des « blessés de la vie » qui se demandent d'où peuvent venir leurs ennuis, qui se sentent victimes d'un sort ou d'un envoûtement, sans compter ceux qui se disent possédés ou entendent des bruits étranges. « Il y a des personnes qui ont pactisé avec l'esprit du mal et qui ont des pépins ensuite », ajoute le prêtre. Certains d'entre eux sont adressés à l'exorciste par des psychologues ou bien ont déjà vu des marabouts ou voyants.

« Ecouter fait partie de la mission de l'exorciste. Il faut que ces personnes se sentent comprises et prises au sérieux », explique le prêtre, qui poursuit: « Je peux conseiller à certaines personnes d'aller voir un médecin, d'avoir une bonne hygiène de vie, de prendre leurs médicaments quand ils en ont. Quelques fois je ne sais pas trop quoi faire et je renvoie à des psychiatres ».

« J' utilise très peu tout ce qui donne l'impression d'être magique », précise-t-il. Les séances se composent donc de discusion et d'une prière, exorcisme ou délivrance. La première ne doit être utilisée qu'en cas de véritable possession. Elle consiste à demander à Dieu de chasser l'esprit du mal du coeur de quelqu'un mais peut également se faire selon une formule imprécative, fort prisée des réalisateurs. Le prêtre somme le démon de sortir du corps de son hôte.

« La possession, c'est-à-dire quelqu'un qui a livré tout son être à l'esprit du mal, n'est pas impensable. C'est déjà arrivé à des confrères d'en rencontrer même si moi, je n'ai pas eu de vraie possession », raconte le prêtre. Il lui est toutefois arrivé de faire des exorcismes, en cas de pacte satanique ou lors d'un dédoublement inexplicable. « La plupart du temps, ce sont des prières de délivrance de l'esprit du mal et de guérison ».

Comme bon nombre de Ruthénois, Gérard Deltort a été voir le film « L'exorciste » et s'énerve de cette série de poncifs folkloriques. « La fille, j'aurais déjà commencé par l'écouter et j'aurais prié Dieu pour qu'il la délivre », commente-t-il, avant de s'exclamer sur le démon et les grimaces de la gamine. Mais s'il se moque de cette vision fantaisiste d'un diable incarné, il n'en nie pas pour autant l'existence du mal.

« L'esprit du mal existe, je le vois à travers ses effets, au Rwanda, au Kosovo... », affirme le prêtre, qui se montre toutefois optimiste: « Dieu a toujours le dernier mot ».

Florence RAYNAL.

 

source: site "depeche.fr"



16/05/2012
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