EXORCISMES ET POSSESSIONS

Sa mission : l'écoute et l'aide

Les prêtres exorcistes se définissent eux-mêmes comme chargé d’une mission d’aide et d’accueil envers les personnes qui s’adressent à eux.
Leur mission est de réconcilier les gens avec eux mêmes et surtout avec Dieu et leur Foi.

On peut faire appel un prêtre exorciste qui est le seul habilité à pouvoir pratiquer le « grand exorcisme ».

Est-il utile de rencontrer un prêtre exorciste si l'on pense que le "grand exorcisme" n'est pas indispensable ? 
La réponse est : OUI !
Le prêtre pourra vous aider dans votre foi et rétablir une unité psychologico-spirituelle, via le dialogue, les conseils, la prière et les sacrements.

Il ne faut pas oublier aussi que Satan et ses anges sont parfois subtils, et il arrive que c'est seulement lorsqu'à lieu une prière de délivrance (exorcisme public simple) que les signes extérieurs manifestes de possession apparaîssent, mettant au grand jour la nécessité de conférer un exorcisme solennel (voir maladie?).

Différentes espèces d'exorcismes

L’exorcisme est l’invocation faite au nom de Dieu, afin d’éloigner le démon d’une personne, d’un animal, d’un lieu ou d’une chose.  L’exorcisme peut être privé ou public, et ce dernier peut être simple ou solennel.

L’exorcisme est PRIVÉ, lorsqu’il est pratiqué dans certains cas par un simple fidèle, selon le pouvoir et le droit d’exercer ce pouvoir, sans aucune autorisation, conformément à la collation de ce pouvoir par le Christ lui-même  : « Voici les miracles qui accompagneront CEUX QUI AURONT CRU  :  PAR MON NOM, ILS CHASSERONT LES DÉMONS ». (Marc 16.17).

L’exorcisme est PUBLIC, lorsqu’il est pratiqué AU NOM DE L’ÉGLISE, par une personne habilitée, conformément aux rites déterminés. 

• L’exorcisme public est SIMPLE, lorsqu’il dépend d’autres rites, comme le catéchuménat et le baptême. Il l'est également quand la forme solennelle (voir ci après), au jugement du prêtre responsable, n'est pas indispensable (la plupart des cas). Il est conféré à la demande du croyant et au jugement du prêtre qui dispose de plusieurs formes du rituel qu'il choisira selon le cas.
• L’exorcisme public est SOLENNEL, lorsqu’il est pratiqué AU NOM DE L’ÉGLISE pour des cas de possession grave, et pour cette raison, il est pratiqué par un prêtre et avec autorisation de l’évêque. Il s'agit ici d'une formule dite de "Grand Exorcisme", elle est utilisée quand l'exorcisme "simple" semble insuffisant. Les cas où le Grand exorcisme est pratiqué sont rares, mais non inexistants.

L’exorcisme PUBLIC (et surtout solennel) doit se faire, généralement du moins, dans une église ou une chapelle ; les prêtres seuls peuvent l’entreprendre avec une permission particulière de l’évêque du lieu.. 
Par ailleurs, lorsqu’il s’agit de l’exorcisme PRIVÉ, il est toujours permis, même aux laïcs. Deux ou trois formules existent et pourront vous être recommandées lors de l'entretien avec le prêtre responsable.

Les influences diaboliques et l'exorcisme

Les remèdes contre les influences diaboliques sont la prière, la pénitence, les sacrements, les sacramentaux et les exorcismes. 
L’Église a même institué l’ordre des exorcistes, qui était régulièrement conféré aux aspirants à la prêtrise (dans notre diocèse, les clercs chargés de l'exorcisme reçoivent cet ordre, appelé maintenant "institution au ministère d'exorciste").

Dans l’action du démon, il faut distinguer une façon ORDINAIRE et une autre EXTRAORDINAIRE. 
La première façon consiste pour le démon à pousser les hommes au péché par les tentations ; 
quant à la seconde façon, elle peut se traduire par les formes suivantes :

1. L’OBSESSION, qui est une suite de tentations plus violentes et plus prolongées que les tentations ordinaires.
2. La POSSESSION, où le démon agit réellement dans le corps du patient, au lieu de faire sentir son action seulement du dehors comme dans l’obsession.
3. La VEXATION, par laquelle le démon peut causer des troubles dans la santé, les biens matériels, les affections humaines, le travail, etc.
4. Les INFESTATIONS, qui peuvent atteindre différents objets, des maisons, des animaux.
5. Les SOUFFRANCES externes, coups et sévices, que l’on retrouve dans la vie des saints ou personnes ferventes.
6. L’état de DÉPENDANCE du démon, dont la cause est un pacte avec lui. 

Avant que la possession ne soit discernée, le démon provoque souvent des troubles physiques et psychiques, pour lesquels les traitements et les médicaments s’avèrent le plus souvent inefficaces. Parmi les maux physiques, on constate que ce sont surtout la tête et l’estomac qui en sont le plus affectés. Mais cela ne veut pas dire que tout mal de tête est symbole de possession !!! De plus, les maux physiques importants ou répétitifs doivent toujours être suivis par un médecin légalement reconnu.

Parmi les influences diaboliques SECONDAIRES, on peut mentionner plusieurs anomalies psychiques, comme l’imperméabilité à l’égard des valeurs divines, l’aversion du sacré, le doute religieux, l’incapacité d’éprouver une vraie contrition du péché, l’impossibilité de se concentrer pour la prière et pour la lecture de l’Écriture Sainte, l’angoisse, l’irritabilité, l’agressivité, le blasphème, l’alcoolisme, l’immoralité, la kleptomanie, le tabagisme, la toxicomanie, etc. Devant cette diversité des influences diaboliques, que peut bien faire le psychologue ?...

Dans notre monde permissif, plusieurs deviennent sous l’influence du démon, sans trop s’en apercevoir, en faisant des expériences du côté de la magie, de la sorcellerie, de l’occultisme, du spiritisme, des religions orientales, en ignorant les dangers qu’ils encourent. Par ailleurs, certains peuvent nuire à autrui par l’intervention du démon au moyen de la magie noire, des malédictions, du mauvais œil et des sorts.

Il faut rappeler d’abord que les signes caractéristiques d’une possession diabolique ne se manifestent pas constamment ; au contraire, ils apparaissent presque toujours pendant ou vers la fin d’un exorcisme. Sauf dans les cas les plus graves, le sujet possédé peut continuer à vaquer à son travail, à poursuivre des études, d’une manière apparemment normale, étant en réalité le seul à connaître les efforts que cela lui demande. Lorsqu’il ne se trouve pas en présence d’une influence religieuse, le possédé n’attire habituellement pas l’attention ; au contraire, il peut être aimable et discret  !...

Le discernement est souvent difficile et conjectural et c'est l’exorcisme lui-même qui permet de diagnostiquer la possession. Les trois principaux symptômes de la possession, c'est-à-dire une force surhumaine, le parler en langues inconnues et la connaissance de choses cachées, ne se manifestent jamais avant l’exorcisme et toujours pendant celui-ci. C'est au cours de l’exorcisme que l’exorciste discerne graduellement la gravité du mal, qu’il constate s’il s’agit d’une possession, d’une obsession, d’une vexation, et si le mal est profondément enraciné.

Alors...

Pratiquer plus largement les exorcismes ?

Pourquoi prendre parfois tant de « précautions » pour éviter de nuire au démon, alors qu’il est la cause, plus ou moins lointaine, de tout le mal qu’il y a chez les homes et sur la terre ?... De plus, selon le témoignage de nombreux exorcistes, jamais un exorcisme, qui n’était pas nécessaire, n’a causé le moindre dommage ; par contre, ils ont parfois eu à regretter de l’avoir omis !...

LE RECOURS AUX PSYCHOLOGUES

La mentalité qui prévaut généralement dans l’Église et notamment chez les membres de la hiérarchie, c'est de consulter les psychologues pour détecter une éventuelle possession diabolique. Cependant il faut affirmer que les psychologues, de quelque discipline qu’ils soient, n’ont habituellement pas la capacité et les aptitudes requises pour faire un tel discernement, d’autant plus qu’il existe une variété de possessions diaboliques, qui comportent des différences appréciables, quant à leur gravité et à leurs symptômes.

On ignore presque toujours qu’il y a des NÉVROSES-MALADIES et des NÉVROSES-DÉMONIAQUES. On attribuera parfois à un dédoublement de la personnalité ce qui ne sera, en fait, que l’intervention d’un esprit déchu. Il faut savoir aussi qu’une vraie possession diabolique est accompagnée presque toujours de troubles mentaux et nerveux, qui sont produits et amplifiés par le démon et dont les manifestations et symptômes sont pratiquement et médicalement identiques à ceux que produisent les névroses. Les psychologues et psychiatres sont habituellement incapables d’établir un discernement entre une NÉVROSE-MALADIE et une NÉVROSE-DÉMONIAQUE ! ... Mais nous rappelons qu'il est important que les maux physiques et psychiques importants ou répétitifs doivent toujours être suivis par un médecin légalement reconnu (utile également pour l'éventuelle reconnaissance de la guérison).

Léon Bloy n’était peut-être pas très loin de la vérité, lorsqu’il écrivait : « Si des prêtres ont perdu la foi au point de ne plus croire à leur privilège d’exorcistes et de n’en plus faire usage, c'est un malheur horrible et une prévarication atroce, par laquelle sont irrémédiablement livrées aux pires ennemis les prétendus hystériques dont regorgent nos hôpitaux » !...

Qui peut rencontrer un prêtre exorciste ?

Tout le monde : croyant et non-croyant.

Le non croyant pourra y trouver un lieu d'écoute et de conseils.

Le croyant y trouvera une aide spirituelle en concordance avec sa foi au Christ.

Comment se passe un entretien avec le prêtre chargé de l'exorcisme ?

Soyez rassurés. Le prêtre-exorciste ne vous jettera pas de l'eau bénite dans la figure dès votre arrivée en criant : « Arrière, Satan !!! ».

L'entrevue est surtout marquée par le dialogue et surtout l'écoute, dans une ambiance chaleureuse et même familiale. Elle essayera de vous donner les outils nécessaires afin de vous retrouver vous-même ainsi que Dieu et votre foi.

Le prêtre jugera lui-même des suites à y donner: conseils pratiques, conseils spirituels en lien avec l'Eglise, et s'il le faut une prière d'exorcisme.

Il est utile de rappeler que le prêtre est là pour réveiller la foi du croyant, et c'est cette foi qui est salvatrice (qui peut le sauver). Il est dès lors indispensable que celui qui vient rencontrer le prêtre soit franc, accepte et tente de suivre du mieux qu'il le peut les conseils que le prêtre lui donnera. Si prière d'exorcisme il y a, la participation du croyant est indispensable: il sera invité à écouter attentivement les prières et même à y participer.

Il est important que l'entretien, pour le croyant, ne reste pas sans suite. La foi est quelque chose qui se construit et se solidifie de jour en jour. La protection spirituelle apportée par les prières d'exorcismes doit être "nourrie" spirituellement, sinon la personne peut se retrouver rapidement dans l'état antérieur à l'exorcisme (si un cambriolage a lieu, on prend garde à sa sécurité, on verrouille ce qu'il faut afin que cela ne se reproduise plus, et on entretient la sécurité mise en place). Au moins un ou deux autres entretiens devraient être envisagés avec le prêtre exorciste  et/ou un suivi avec un autre prêtre.

Il va de soi que l'entretien que vous aurez sera revêtu du secret confessionnel (comme en confession).

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