EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

séance d'exorcisme en Suisse 1979

Texte écrit après que Michèle Reboul a assisté dans un petit village en Suisse à une séance d’exorcisme. Elle raconte, ici, cette séance sans en tirer de conclusions et pose à un exorciste officiel de l’Eglise catholique les quinze questions les plus importantes. La position de l’église décrite ici est celle de 1979…

 

L’EXORCISTE : Belzébuth, nous, prêtre, nous t’ordonnons, en tant que représentant du Christ, au nom de la Très Sainte Trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

 

Nous t’ordonnons, au nom de la Sainte Croix, du Précieux Sang, des cinq Saintes Plaies, des quatorze stations du Chemin de la Croix, de la Très Sainte Vierge Marie, de l’Immaculée Conception de Lourdes, de Notre-Dame du Saint Rosaire de Fatima, de Notre-Dame du Mont-Carmel, de Notre-Dame de la grande victoire de Wigratzbad, des sept Douleurs de Marie, de l’archange saint Michel, de tous les neuf chœurs des Esprits bienheureux, de l’ange Erabel, ange gardien de cette femme, de tous les saints anges gardiens et anges de prêtres, de tous les saints du ciel, spécialement de tous les saints exorcistes, du saint curé d’Ars, de saint Benoît, des serviteurs et servantes de Dieu, Padre Pio, Thérèse de Konnersreuth, Catherine Emmerich, de toutes les âmes du Purgatoire et au nom du pape Paul VI. Nous t’ordonnons donc, Belzébuth, comme prêtre de Dieu, au nom de tous les patronages que nous venons d’invoquer, et au nom de la Très Sainte Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit : tu dois t’en retourner en enfer !

 

BELZÉBUTH : Je dois encore parler.

 

L’EXORCISTE : Dis la vérité et rien que la vérité, au nom de la Très Sainte Trinité, de la Très Sainte Vierge Marie, de l’Immaculée Conception… !

 

Nous sommes le 26 avril 1978, jour de la fête de Notre-Dame du Bon-Conseil, dans un petit village, en Suisse. Cinq prêtres exorcistes et un tout petit nombre de fidèles entourent une femme de quarante ans, Anne. A côté de la pièce, quelques personnes prient devant le Saint Sacrement. Plusieurs ont même veillé et jeûné depuis plusieurs jours afin d’aider Anne à supporter ses souffrances et par désir de se purifier avant la mise en contact avec les démons. Anne est allongée sur un lit pliant et, pendant toute la durée de l’exorcisme, elle arrachera les étoles des prêtres, elle gémira devant le sel exorcisé, l’eau bénite, elle repoussera avec violence la croix ou les images saintes qu’on veut lui mettre sur le front et, surtout, elle prêtera sa voix (une voix devenue très aiguë, grinçante de haine et de désespoir) aux démons qui la possèdent et qui sont contraints, par la Sainte Vierge, de dénoncer les graves déviations et même l’autodestruction de l’Eglise actuelle, par référence à ce que Ceux de là-haut (les démons n’aiment pas nommer la Trinité) veulent pour permettre un vrai renouveau de l’Eglise, une conversion au sens propre du mot, un retour à la Source : le Christ.

 

C’est depuis le 14 août 1975 que les démons parlent par l’intermédiaire d’Anne au coursd’exorcismes où le nombre des prêtres varie de deux à six. Quelles preuves ou, du moins, quels signes a-t-on pour penser qu’il s’agit bien dans son cas d’une possession et non d’une hystérie (l’un n’empêchant d’ailleurs pas l’autre)… que c’est bien la Vierge qui s’exprime à travers les démons, et non pas les démons de leur propre autorité, ni Anne de son propre chef ?

 

Difficile à dire : Anne s’est fait hospitaliser très fréquemment dans des hôpitaux psychiatriques, car elle souffre depuis l’âge de quatorze ans d’une insomnie rebelle à tout traitement, insomnie due à d’intolérables angoisses. Les médecins se déclarent impuissants à donner un diagnostic sur sa maladie (si l’on peut appeler l’angoisse une maladie) et, par suite, à lui fournir une thérapeutique appropriée (les neuroleptiques ruinent sa santé au lieu de la rétablir). Cette insomnie ne lui ôte cependant pas sa vitalité puisqu’elle continue à s’occuper de son mari et de ses quatre enfants. C’est une personne de milieu rural, qui n’a connu que l’école primaire et n’a jamais été portée à des réflexions ou des études théologiques Or, « les Avertissements de l’Au-delà sur l’Eglise contemporaine-aveux de l’enfer [1] », livre où sont retranscrites les révélations que la Vierge donne par l’intermédiaire des dix-neuf démons qui possèdent Anne (Lucifer, le vingtième, étant leur maître, mais les faisant agir de l’extérieur), se révèle à la lecture, fort bien rédigé. Ces révélations de la Vierge concernant l’Eglise contemporaine se poursuivent encore : Anne s’offre volontairement aux souffrances physiques et morales que lui provoquent les démons ; son seul souci, dit-elle, est de ne pas entraver, par sa propre subjectivité, les messages de la Vierge. Sa possession, est une des rares que l’on puisse dire expiatrices. Aussi l’exorcisme, dans son cas, n’est-il pas tant une façon de forcer le démon à la quitter (toute la personne est atteinte dans une possession, sauf la fine pointe de la volonté et de l’amour) qu’un moyen de le contraindre, lui, le rebelle, à parler.

 

Mais qu’est-ce qu’un exorcisme, en général ? C’est la sommation faite au démon, au nom du Christ, de la Trinité, de la Vierge, des saints anges, à sortir d’une personne qu’il possède ou infeste, c’est-à-dire qu’il domine en proportions plus ou moins graves. Le grand exorcisme se dit dans les cas de possession, et seulement par certains prêtres spécialement chargés de cette fonction, et le petit exorcisme, dit de Léon XIII (publié sur l’ordre de ce pape, en 1884), est récité, soit dans les cas d’enveloppement ou d’infestation diabolique, soit dans les cas où l’évêque refuse le grand exorcisme : en effet, prêtres et laïcs ont été autorisés par Léon XIII à dire le petit exorcisme « tous les jours, si c’est possible ».

 

Tous ces termes tentation, infestation, possession méritent d’être explicités pour être mieux situés dans l’esprit de l’Eglise catholique. C’est pourquoi on en trouvera ci-après une définition.

 

Les témoignages des saints permettent de se faire une idée des douleurs physiques que ressentent les possédés. Les visions de l’enfer pour des âmes saintes étaient parfois de véritables « séjours » en enfer.

 

Satan, le Négateur, « celui qui toujours nie » comme se définissait le Méphistophélès de Goethe, sert tout de même le dessein de Dieu puisqu’il permet à l’homme de choisir librement entre la mort, la division interne, la désintégration due au péché et la vie, la libération, l’union en Dieu.

 

source: site"revue du 3éme millénaire"



12/05/2012
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