EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

Les démons de la Bible et de la kabbale

Les démons de la Bible et de la kabbale

- Présentation


L’ancien Orient donnait un visage personnel aux mille forces obscures dont la présence est soupçonnée derrière les maux qui assaillent l’homme.
C’était pour les païens une tentation constante de chercher à se concilier les esprits mauvais en leur rendant un culte sacrificiel, en un mot, d’en faire des dieux.
Israël n’était pas à l’abri de la tentation. Abandonnant son créateur, il se tournait aussi vers les « autres dieux » (Deutéronome 13,3-7-14), autrement dit vers des démons (32,17), allant jusqu’à leur offrir des sacrifices humains (Psaumes 106,37). Il se prostituait aux satyres (Lévitique 17,7 ; Isaïe 13,21 et 34,13) qui hantaient ses hauts lieux illégaux (2 Chroniques 11,15).
Les traducteurs grecs de la Bible ont systématisé cette interprétation démoniaque de l’idolâtrie, identifiant formellement aux démons les dieux païens (Ps 96,5 ; Baruch 4,7), les introduisant même dans des contextes où l’original hébreu ne parlait pas d’eux (Ps 91,6 ; Isaïe 13,21 ; 65,3). Ainsi le monde des démons devenait un univers rival de Dieu.
L’Ancien Testament leur voue des lieux maudits comme Babylone (Is 13) ou le pays d’Edom (Is 34).
Le rituel de l’Expiation ordonne de livrer au démon Azazel le bouc chargé des péchés d’Israël (Lévitique 16,10).
Autour de l’homme malade, on pressent des forces mauvaises qui le tourmentent. Primitivement des maux tels que la peste (Psaumes 91,6 ; Habaquq 3,5), la fièvre (Deutéronome 32,24 ; Ha 3,5) sont regardés comme des fléaux de Dieu. Il les envoie sur les hommes coupables, comme il envoie son esprit mauvais sur Saül (I Samuel 16,14-23 ; 18,10 ; 19,9) et l’Ange exterminateur sur l’Egypte, sur Jérusalem ou sur l’année assyrienne (Exode 12,23 ; 2 S 24,16 ; 2 Rois 19,35).
Le Livre de Tobie sait que ce sont les démons qui tourmentent l’homme (Tb 6,8) et que les anges ont mission de les combattre (Tb 8,3). Cependant, pour présenter le pire d’entre eux, celui qui tue, l’auteur ne craint pas de faire encore appel au folklore perse en lui donnant le nom d’Asmodée (Tb 3,8 ; 6,14). 
La Bible parle de démons ou génies, comme d’esprits impurs, malfaisants et tentateurs.
Personnalisation de toutes les puissances maléfiques, ils ont souvent revêtu les visages des dieux étrangers : Bêelzéboul, l’ancien dieu-guérisseur d’Ekrôn (II Rois 1,2), Lilith (Isaïe 34,14), Asmodée (Tobie 3,8), Dagon, dieu phénicien de la fertilité (Juges 16,23 ; I Samuel 5,7), Nergal, dieu babylonien dont le culte s’établit en Samarie (2 Rois 17,30), Adramélech et Anamélech dieux de Sépharvaïm (2 Rois 17,31).
Les démons ont un nom collectif (les Seirim) ou personnel (Lilith, Azazel, Abaddon, Asmodée, Beelzebul ou Belzébuth, etc.)

- Lilith

Parfois donnée pour une fille maléfique d’Adam, premier homme de la tradition hébraïque, la démone Lilith semble dériver d’un esprit mésopotamien hantant le désert, de nature similaire et portant un nom de même consonance. 
Lilith, également connue sous les noms de Lilitu, Lillake, Belet-ili, Belili, Baalat, Ardat-Lilli, est présente dans les mythes juifs, babyloniens, sumériens, arabes et même teutons. 
Lorsque Dieu créa le monde et son jardin d'Eden, il décida de façonner l'Homme : il prit un peu de glaise afin de modeler le corps d'Adam, le fit cuire et lui insuffla le souffle de la vie. Adam vécut ainsi seul dans le Jardin d'Eden pendant un certain temps et observa les animaux tout autour de lui, constatant que chaque espèce était composée de mâles et de femelles, alors que lui était le seul être de son espèce. Ne comprenant pas pourquoi, il posa la question à Dieu, lui manifestant le souhait d'avoir une autre créature de son espèce. Dieu, reconnaissant la justesse de la demande de l'Homme décida de lui attribuer une compagne : il prit un peu de terre du Jardin et façonna la première femme : Lilith. Mais la terre était impure.
Lorsque se posa la question de l'autorité dans le couple, Adam voulut s'imposer comme chef de la famille mais Lilith refusa, arguant qu'elle avait été créée égale à lui. Ce conflit, auquel s'ajouta le courroux de Dieu devant la désobéissance de Lilith encouragea cette dernière à s'enfuir de l'Eden : elle invoqua le nom de l'Ineffable et reçut une paire d'aile qui lui permit de s'envoler hors du Jardin. Elle s'installa sur le bord de la mer Rouge où elle passa ses journées à s'accoupler aux démons.
Adam, le cœur brisé, prévint Dieu et lui demanda de lui ramener sa compagne. Dieu envoya 3 Anges pour convaincre Lilith de retourner auprès d'Adam mais elle refusa.
Les Anges décidèrent donc, pour la punir, de tuer 100 de ses fils (des démons) par jour. Désespérée par un châtiment si cruel, elle tenta de se suicider en se jetant dans la Mer Rouge. Mus par le remords, les 3 Anges décidèrent de lui accorder, en compensation, tout pouvoir sur les enfants nouveau-nés, pendant 8 jours pour les garçons et 20 pour les filles et un pouvoir illimité sur les enfants nés hors mariage. Cependant, elle devait s'engager à perdre ses prérogatives sur les enfants portant une amulette présentant l'image de ces anges, ce qu'elle accepta.
Dieu, n'ayant pu ramener Lilith, donna à Adam une nouvelle femme, Eve, qu'il créa à partir de la chair de l'homme afin qu'elle lui obéisse. 
Mais Lilith vouait à cette nouvelle femme une jalousie haineuse et tenace. Elle épousa Samaël [l'Ange de la Mort, le Serpent de la tentation (Genèse 3, 1-5), condamné à ramper, fuyant et sournois, dont le venin est particulièrement redouté] à qui elle demanda de corrompre Adam et Eve afin qu'ils soient, eux aussi, chassés du Jardin d'Eden.
Ainsi, Adam goûta le fruit défendu et subit le même préjudice que Lilith qui se considéra vengée.
Une autre version fait d'elle le Serpent tentateur et non son époux, et une autre la présente comme la séductrice d'Adam après sa chute (de cette union seraient nés les mauvais esprits).
Lilith est la princesse des démones succubes (lilims) qui tentent les hommes et les enfants mâles dans leur sommeil. Jalouses, luxurieuses, impudiques et sanguinaires, elles tuent en grand nombre leur progéniture. Des théologiens ont distingué les succubes (tentatrices venant, la nuit, rejoindre les hommes) et les incubes (tentateurs rejoignant les femmes). 
Lilith possède 180 000 servantes, toujours prêtes à envahir notre univers ; elles sortent la nuit et se nourrissent de pus et de vermine.
Les histoires démoniaques babyloniennes expliquent que Lilith n’était pas un démon à part entière mais simplement une humaine possédant un grand savoir et quelques pouvoirs spéciaux. Repoussé par les Démons qui ne voulaient pas d'elle, elle profita de connaître leur nom pour les invoquer, signant ainsi quelques pactes qui lui permirent d'accroître ses pouvoirs. Ce n'est que plus tard qu'elle devint un démon à part entière, elle hantera les légendes et superstitions juives durant le Moyen Age.
Lilith est également connue sous le nom de Déesse Noire, apparenté à Empousa, fille de Hécate, séduisant les hommes dans leur sommeil pour leur sucer le sang et dévorer leur chair. Dans l'astrologie, Lilith est associée à la Lune noire. Dans la nuit noire, gare à celui qui désire Lilith car elle s'emparera de lui, lui permettant de remplir le monde de sa descendance de démons. Son véritable domicile se trouverait dans les profondeurs de la mer, ce qui l’apparente aux sirènes.

- Satan, Lucifer, le Diable, le Serpent, le Dragon, le Malin, Léonard

En face des anges fidèles, la Bible présente les anges rebelles ayant à leur tête Satan (de l’expression hébraïque ha-satan : le satan ; dans Zacharie et dans le Livre de Job, il s’agit d’un nom commun, « le satan », qui désigne un des anges serviteurs de Dieu, l’accusateur de l’homme, un espion rassemblant des renseignements sur les êtres humains lors de ses voyages terrestres ; ce n’est que dans lesChroniques qu’il devient un nom propre, celui de l'adversaire de Dieu) ou Lucifer [celui qui « porte la lumière », c’est également le nom de Vénus (astre ou étoile du matin) et celui du roi de Babylone dans Isaïe (14,12)] ou le Diable [en grec diabolos : celui qui désunit] ou le Serpent ou le Dragon (LéviathanBéhémoth) ou la Bête ou Bélial ou le Prince des ténèbres ou le Malin ou Moloch (auquel Moïse fait allusion) qui, depuis Adam, attire l’homme vers le mal, ou encore Azazel et Samaël.
Pour certains démonologues, Satan est un prince révolutionnaire dans l'empire de Belzébuth.
Dans la tradition juive tardive et donc dans la pensée chrétienne primitive, on commença à considérer Satan comme un adversaire non seulement des hommes mais aussi et surtout de Dieu. Ce développement est probablement le résultat de l’influence de la religion zoroastrienne, avec ses pouvoirs opposés du bien (Ahura Mazda) et du mal (Ahriman). Mais dans le judaïsme et dans le christianisme, le dualisme est toujours provisoire ou temporaire, le diable étant finalement soumis par Dieu. En France, au XIe siècle, le diable est appelé Aversier (adversaire). 
Dans les écrits de la secte de Qumran conservés dans les manuscrits de la mer Morte, le diable est personnifié par Bélial, l’esprit de la méchanceté.
Le plus beau de tous les esprits purs, un séraphin ou un chérubin, prit la tête des anges rebelles : il voulait être heureux en lui-même par ses propres forces. Tout au moins, il voulait mériter strictement cette béatitude que Dieu lui donnerait alors comme un salaire. Il voulait ne rien tenir du Créateur et, tout en étant maître des autres créatures, se soustraire à la règle imposée par le Supérieur de toutes choses : « C'est vouloir commander et ne pas obéir, et en cela consiste le péché d'orgueil ; aussi a-t-on raison de dire que le premier péché du démon fut l'orgueil » (Thomas d'Aquin).
Jésus déclare : « Il (le Diable, ndlr) a été homicide dès le commencement, et n'est point demeuré dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur et père du mensonge » (Jean 8,44)
C'est au Moyen Âge que le diable connaît sa gloire, dans la tradition occidentale. On le représente sous les traits d'un serpent, mais aussi d'un crapaud, d'une chauve-souris, d'un léopard, d'un chat noir, d'un bouc ou d'un singe... Il est dragon, créature hybride, corps velu à tête de bouc, mais peut aussi se révéler, surtout auprès des dames, un homme très séduisant. On prétendait, au Moyen Âge, que les coquettes qui passaient trop de temps devant leur miroir finiraient par y voir le diable, et que leur visage deviendrait aussi laid que l'arrière-train qu'il leur montrait. Héritage celtique ? Comme le dieu gaulois Cernunnos qui porte sur son front de splendides cornes de cerf, le diable a des cornes. C'est aussi en se référant au dieu Moloch que l'on a façonné l'image du diable, empruntant à la cruelle idole ses cornes, sa fourche (sur certaines statues, le bras se terminait par un gril sur lequel était exposée la victime jusqu'à ce que son corps bascule dans un bassin d'airain disposé aux pieds de Baal-Moloch) et l’allusion au feu « infernal ». La figure médiévale traditionnelle de personnage cornu et barbu aux pieds de bouc est également due à l’influence du dieu Pan et des satyres antiques qui, au moment où l’empire romain se convertit au christianisme, devinrent les démons et les mauvais esprits de la nouvelle religion. Pan, fils de Zeus et de la nymphe Callisto, principalement adoré en Arcadie, présidait aux troupeaux et passait pour l'inventeur d'un instrument de musique qualifié de chalumeau. Muni de cornes, de pieds de chèvres et d'une petite queue, on lui donnait pour compagnons les égipans, les faunes et les satyres, et il passait pour un grand amateur de filles vierges et de jeunes éphèbes. Certaines nymphes, telles que Syrinx et Echo, avaient cependant repoussé ses avances. Est-ce de là que provenaient ses accès de méchanceté, la terreur que son apparition soudaine provoquait parmi les voyageurs et les populations superstitieuses des montagnes de la Grèce ? Considéré à la fin du monde antique comme le Grand Tout, la vie universelle, il fut rapidement assimilé à un démon, puis au Prince des incubes ayant Lilith pour parèdre. Pour les psychanalystes, Pan représente la libido. Il est le symbole de l'élan vital, de toutes les forces de la nature débordante.
Sous son apparence caprine, le diable prit le nom de Léonard, le grand Bouc noir qui préside au sabbat des sorcières. Démon des premiers ordres, grand maître des sabbats, Léonard est le chef des démons subalternes et inspecteur général de la sorcellerie, de la magie noire et des sorciers. On l'appelle souvent le Grand Nègre. Il préside au sabbat sous la figure d'un bouc de haute taille. Il a trois cornes sur la tête, deux oreilles de renard, les cheveux hérissés, les yeux ronds, enflammés et fort ouverts, une barbe de chèvre et un visage au derrière, des pieds en pattes d’oie. Les sorciers l'adorent en lui baisant ce visage inférieur avec une chandelle verte à la main. Quelquefois, il ressemble à un lévrier ou à un bœuf ou encore à un grand oiseau noir ou un tronc d'arbre surmonté d'un visage ténébreux. Léonard est taciturne et mélancolique, mais dans toutes les assemblées de sorciers et de diables où il est obligé de figurer, il se montre avantageux et déploie une gravité superbe.
Le Dragon, incarnation de Satan, donne sa puissance à la Bête (Apocalypse 13,1). L’ange qui tient la clef de l’abîme « se saisit du Dragon, l’antique Serpent, qui est le Diable et Satan » et l’enchaîne pour mille ans (Ap 20, 1-2).
Les aspects du démon sont incroyablement variés et c’est pourquoi la subtilité des théologiens prêta au diable une ambivalence seule capable d’expliquer qu’il puisse être à la fois terrifiant et séducteur. Car ce sont là, on le comprend fort aisément, des apparences inconciliables : comment séduire, tenter l’âme du pécheur si on commence par le terrifier ? Et comment le terrifier si on commence par le séduire ?
Le « Prince de ce siècle », comme l’appelle saint Paul, dispose donc d’un grand nombre de moyens d’action pour gagner à sa cause l’âme des hommes faibles ou luxurieux.
Tour à tour dragon horrible ou jeune fille séduisante, il attaquera l’homme selon des voies multiples, adaptées à chaque cas. C’est pourquoi on le voit apparaître, dans l’immensité des déserts d’Egypte, par exemple, où il va tenter des ascètes comme saint Antoine, sous les traits d’un serpent ou d’un monstre hideux, propre à glacer le sang de tout homme aux nerfs un peu fragiles ou sous ceux d’une très belle femme, propre à enflammer le plus aguerri des ermites. Ces manœuvres échouent pour la plupart mais les Vies des Pères du désert regorgent d’exemples analogues et révèlent déjà, chez le diable, une personnalité bien affirmée.
"Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera." (1 Pierre 5.8)
"(...) Satan lui-même se déguise en ange de lumière." (2 Corinthiens 11,14)
Satan, Lucifer, Samaël, Azazel, Bélial, Mastéma, Léviathan, Serpent, Dragon (terrassé par saint Michel et saint Georges), Léonard, tels sont donc quelques-uns des noms et aussi des aspects du Diable.
Cette fusion en un seul être, le Diable chrétien, chef de l'Enfer, de personnages autrefois distincts (serpent biblique séducteur d’Eve, astre du matin du nom de Lucifer, adversaire de Yahvé sous le nom de Satan) est sans doute à l’origine de ce pouvoir de métamorphose qu’on lui prête volontiers.

- Les anges déchus

Le livre de l’Apocalypse évoque la lutte des anges rebelles contre les anges fidèles, et leur défaite face à l’archange Michel qui les chasse du ciel.
L’Eglise croit à leur influence mauvaise, et même à des cas de possession contre lesquels elle agit par exorcisme ; mais elle refuse le dualisme manichéen (2 principes égaux du Bien et du Mal) et affirme que, créés bons, les démons sont devenus mauvais par leur faute et que, s’ils peuvent tenter l’homme, ils restent soumis à la toute-puissance de Dieu.
Selon le Pseudo Denys l’Aréopagite, les démons sont des anges révoltés contre Dieu ; ils ont trahi leur nature, mais ne sont mauvais ni par leur origine, ni par leur nature. S’ils étaient naturellement mauvais, ils ne procéderaient pas du Bien, ils ne compteraient pas au rang des êtres, et d’ailleurs comment se seraient-ils séparés des bons anges si leur nature avait été mauvaise de toute éternité ? « La race des démons n’est donc pas mauvaise en tant qu’elle se conforme à sa nature mais bien en tant qu’elle ne s’y conforme pas ».
Honorius d’Autun, probablement moine irlandais auteur de l’Elucidarium (vers 1150) déformé plus tard en Lucidaire, ajoute aux données bibliques des éléments des légendes irlandaises de la Vision de Tungdal (diables hideux et cruels résidant en Enfer). Le Lucidaire inspira la Divine Comédie de Dante.
Au XVe siècle, Denys le Chartreux (Denys Leeuwis ou Van Leeuven, né à Ryckel dans le Limbourg belge, 1402 1471), répandit les concepts de la Vision de Tungdal, ajoutant la notion biblique de « tentateur » (le Diable, cherchant à avoir de nombreuses victimes à tourmenter pour l’éternité, s’efforce de les faire tomber en enfer). Du XVe s. date l’expression de « Malin », signifiant « cruel » et « rusé ».
Les démons, au sens chrétien du terme, c’est-à-dire les esprits mauvais composant la suite de Satan, sont tous des anges déchus, qui ont perdu leur habitat céleste, mais dont la nature est identique à celle des anges et qui furent, au même titre qu’eux, créés par Dieu.
Ceci les distingue radicalement des démons manichéens, par exemple, qui sont des créations de l’esprit des Ténèbres et foncièrement distincts des anges ou créatures célestes composant le cortège du dieu bon.
Cette différence est importante car elle implique que le Mal et ses prosélytes et instruments que sont les démons n’est pas pour le dogme chrétien une entité distincte du Bien, mais une perversion, une déchéance de ce dernier.
Pourquoi certains sont-ils devenus des démons et furent-ils chassés du ciel ?
Il existe deux réponses traditionnelles différentes :
- La première, d’origine évangélique, indique que certains anges, sous la conduite de Lucifer, se seraient révoltés lors de la création de l’homme et auraient voulu faire obstacle au plan divin.
- La seconde, d’origine biblique, indique que certains anges, ayant trouvé fort belles les filles des hommes, descendirent sur terre pour s’unir à elles, perdant ainsi leurs privilèges angéliques.
La première de ces traditions figure notamment dans l’Epître aux Ephésiens de Paul. Lucifer s’est révolté contre Dieu au moment où celui-ci créa Adam. L’archange saint Michel le chassa alors du ciel et le précipita dans l’abîme. D’autres anges (un tiers des anges selon la tradition), qui, prirent fait et cause pour Lucifer, furent précipités avec lui et relégués dans cet espace intermédiaire qui sépare la terre du ciel (le Graal aurait été taillé par les anges dans l’émeraude tombée du front de Lucifer pendant sa chute). Toujours présents, volant dans les airs, ils ne cessent de harceler les hommes qui doivent, dit saint Paul, « revêtir l’armure de Dieu pour pouvoir résister aux manœuvres du diable ». Et il ajoute : « Car ce n’est pas contre des adversaires de chair et de sang que nous avons à lutter mais contre les Puissances, contre les Principautés, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du Mal qui habitent les espaces célestes. »
L’autre tradition est mentionnée dans la Genèse (6,1-4) en des termes qui déjouent depuis longtemps la sagacité des exégètes et des théologiens : « Alors que les hommes avaient commencé à se multiplier sur la surface du sol et que des filles leur étaient nées, les elohim (« fils de Dieu ») virent que les filles d’homme étaient belles et ils prirent pour femmes celles de leur choix. Le Seigneur dit : « Mon esprit ne dirigera pas toujours l’homme, étant donné ses erreurs ; il n’est que chair et ses jours seront de cent vingt ans.» En ces jours, les Néphilim (géants) étaient sur la terre et ils y étaient encore lorsque les fils de Dieu vinrent trouver des filles d’homme et eurent d’elles des enfants. Ce sont les héros d’autrefois, ces hommes de renom. » Hennins suppose que le terme hébreu Néphilim, traduit ordinairement par géants, signifie nécromanciens, de nephi (cadavre) ; le plus souvent, en effet, il fallait un cadavre pour évoquer l'âme des morts. Ces géants eurent des descendants fameux : voirNombres (13, 32-33), Deutéronome(1, 20-21 ; 3, 11 ; 9, 12), 1er livre de Samuel (17, 4-7), IIe livre de Samuel (21, 15-22), Livre de Baruch (3, 26-28). Selon l’Ancien Testament, Goliath mesurait environ 3 mètres, mais les manuscrits de Qumran, antérieurs, indiquent qu’il atteignait près de 2 mètres (ce qui en faisait un être très grand par rapport à la moyenne de l’époque qui était de 1 m 58). La découverte de squelettes de haute stature dans la région de Bashan prouve l’existence des Rephaïm (géants descendants de Rapha).
Les Pères de l'Eglise, Jean Chrysostome, Cyrille, Théodoret et Augustin, enseignaient que les fils de Dieu étaient les pieux descendants de Seth et que les filles des hommes appartenaient à la race perverse de Caïn.
Le Livre d’Enoch (patriarche enlevé vivant au ciel par Yahvé et censé avoir eu communication des mystères de la vie et de la mort), livre apocryphe de l’Ancien Testament, cité par saint Jude, raconte qu’au début de la lutte contre le créateur, le chef des esprits rebelles est Samiaxas (ou Semiazas). Il veut se faire homme pour s'unir aux filles des hommes ; 20 autres anges partagent sa résolution. Tous s'assemblent sur la montagne du serment et jurent de devenir des hommes, par amour pour les filles de la terre. Samiaxas et ses anges s'unissent aux femmes et engendrent les géants. Ces géants, issus du commerce des anges et des filles des hommes, furent les premiers anthropophages.
Dans la chute des anges, racontée au livre d’Enoch, il n'est pas question d'une lutte contre Dieu. Hénoch attribue aux anges faits hommes la découverte de la magie et l'enseignement de la divination. Ils façonnent les joyaux et les pierreries. Les femmes sont initiées aux grands mystères, initiation regardée comme une profanation par les anciens cabalistes. Emus des douleurs de la terre, les quatre anges de l'harmonie demandent à Dieu la fin de ses maux. Dieu trouve le déluge nécessaire ; la famille de Noé mérite seule d'être sauvée. Azazel, le dernier des anges déchus, après s'être révolté contre Samiaxas, s'était élevé au rang de chef des rebelles. Dieu ordonne à Raphaël, l'ange de la vraie science, de jeter Azazel dans une caverne, au désert de Dodoel. Raphaël reçoit ensuite du Seigneur la mission de retourner du côté de la vérité les révélations magiques faites aux hommes par Azazel. Ainsi, d'après Hénoch, pour réparer le mal fait à l'humanité par les enseignements du diable ou de la fausse science, de la magie noire, un ange lui apprit à se servir des connaissances acquises pour arriver à la vraie lumière, à la pure magie. Le génie de la fausse science est enfermé, pour qu'il ne puisse plus nuire aux hommes. L'auteur du livre d’Enoch dit que les âmes hybrides des géants flottent dans l'atmosphère et forment des courants mauvais. « Certains anges virent que les filles des hommes étaient belles et ils s’unirent à elles. Leurs descendants furent ces Néphilim ou géants des premiers temps. Le chef des mauvais anges s’appelait Azazel et il apprit aux hommes à fabriquer des épées et des glaives, des boucliers et des cuirasses pour se protéger la poitrine et il leur montra les métaux et l’art de les travailler, l’art de peindre le tour des yeux à l’antimoine et d’embellir les paupières et l’art de travailler les pierres précieuses... » (Livre d’Enoch). Il semble donc que ces « fils de Dieu » étaient des anges qui quittèrent leur habitat céleste et « churent » sur la terre.
Ce sont ces anges déchus que Dieu « a enchaînés dans les ténèbres pour se les réserver en vue du Jugement », dit la seconde Epître de Paul. L’Apocalypse en parle en des termes identiques.
Il existerait pour les démons chrétiens deux habitats distincts : l’air entourant la terre (tout particulièrement la zone d’ombre que projette la terre dans l’espace à l’opposé du soleil) et les ténèbres, c’est-à-dire les abîmes souterrains de la terre. Cette dernière conception devait, en tout cas, devenir plus populaire que la première car c’est elle qui prévalut, en fait, dans les visions ultérieures du monde démoniaque.
Au temps même de Paul les textes évangéliques laissent entendre que le Christ lui-même, pendant les 3 jours de sa mort, descendit dans l’Hadès (Paul emploie ce mot grec pour désigner l’enfer) pour y « prêcher aux esprits en prison ».
Ces « esprits en prison » ont donné lieu à bien des commentaires et des interprétations : on les identifia tour à tour avec les anges déchus cités plus haut et enchaînés par Dieu dans les ténèbres, ou avec les esprits des défunts noyés au moment du Déluge, interprétation que donne Paul lui-même.

- L'orphisme 

L'orphisme, courant religieux de la Grèce antique, rattaché à Orphée, le maître des incantations et lié au culte de Zagréos (Dionysos), enseignait que les hommes étaient nés des cendres des Titans, ces géants fils de la Terre, qui voulurent détrôner Chronos/Saturne et furent foudroyés par Zeus/Jupiter.
L'âme, enfermée dans le corps comme dans une prison, porte le fardeau du crime originel commis par les Titans ; elle ne s'évadera de cette prison, qu’après de nombreux cycles d'existences (transmigrations), lorsqu'elle sera purifiée par les jeûnes, l'ascétisme et l'initiation qui est essentielle pour suivre l'itinéraire spirituel.
L'orphisme donna naissance à une abondante littérature (poèmes orphiques) qui se développa du VIe s. av. J. -C. jusqu'à la fin du paganisme.
Zagréos se confondit avec Orphée auquel on donna le nom de Orpheus Bakkikos (Orphée bacchant).
Vers le IIIème siècle, Orphée orna des sépultures chrétiennes ; sur une amulette, il est même représenté crucifié, avec au-dessus de lui un croissant de lune et 7 étoiles en forme de cercle. 

- La kabbale

La kabbale accorde une grande importance aux anges et à leurs légions, lesquels sont souvent sollicités dans les opérations de magie.
Les innombrables démons mentionnés dans la Kabbale, ont des origines diverses mais certains d’entre eux, ont été engendrés par Adam et Eve dans des circonstances singulières : ces derniers auraient eu des relations nocturnes avec des succubes et des incubes.

- Succubes et incubes

Les succubes (du latin subcubare : coucher sous) sont des démons femelles venant tenter et séduire les hommes (notamment les moines) pendant leur sommeil pour s’unir à eux et les incubes (du latinincubare : coucher dans) des démons mâles agissant de même avec les femmes.
Selon un Traité de démonologie de 1575, l'incube pouvait faire un enfant à une vierge sans la déflorer, par le biais d'un sexe fin et double, qui lui permettait de s'introduire dans les deux « vases » de ses victimes. On pouvait identifier les succubes à leur vagin « glacial ».
Les succubes pouvaient se glisser dans le corps d'une femme décédée, et, sous ses traits, se livrer à une nuit d'orgie avant d'abandonner le cadavre aux côtés du partenaire endormi d'épuisement.
Le démon incube n'ayant pas de semence, il se transforme en démon succube pour voler celle de jouvenceaux naïfs. Redevenu incube, il peut mettre des mortelles enceintes.
Les enfants nés de ces étreintes étaient maigres, malgré les nourrices qu'ils épuisaient, pleuraient quand on les cajolait, et riaient du malheur des autres. Preuve de leur caractère démoniaque, ils ne survivaient pas au-delà de sept ans, l'âge de raison.
De doctes théologiens ont néanmoins considéré comme enfants d'incubes : Caïn, Alexandre le Grand, Merlin l'enchanteur, les Huns, Luther et l'Antéchrist.
Clément d’Alexandrie, Cyprien et Augustin croyaient aux succubes et incubes, et avec eux l'Eglise jusqu’au XVIIe siècle.
La kabbale fournit des chiffres extrêmement précis quant aux relations d'Adam avec Lilith, la reine des succubes.
D’après la Bible, Adam, après son départ d’Eden, engendra d’abord Abel et Caïn.
Au bout de 138 ans il engendra Seth « à son image ». La Kabbale avance que pendant ces 138 ans, Adam a dû engendrer des êtres qui n’étaient pas à son image, fruits de ses relations nocturnes avec Lilith, autrement dit des démons.
Pour certains exégètes, Adam eut pour première femme Lilith qui, obéissant à Satan, refusa de se soumettre à lui, l’abandonna et s’en alla occuper la région de l’air. Eve était leur fille puisque elle fut « tirée d’Adam » et « chair de sa chair ».
Les spéculations rabbiniques quant au nombre exact des démons appartiennent à l’arithmologie sacrée.
Chaque être humain est entouré de vingt mille démons disposés comme suit : 10 000 à sa gauche, 10 000 à sa droite. Lilith, à elle seule, possède 180 000 suivantes. Tous ces démons ne proviennent évidemment pas des rapports nocturnes d’Adam et d’Eve. Certains sont nés, dit la Kabbale, à partir des mues successives des vipères ; ce qui explique leur anatomie entièrement ou partiellement reptilienne. Bien entendu, ils sont impondérables, se déplacent librement à travers l’espace et peuvent, à l’occasion, s’incarner dans les formes ou les personnifications les plus hétéroclites. Ils peuvent devenir maladies. Ils gouvernent les nombres pairs. « Ne buvez donc jamais, conseille sérieusement la Kabbale, deux ou quatre coupes de vin, mais trois ou cinq, sinon vous donnerez prise aux démons de l’ivresse ».
La démonologie kabbalistique évolua vite vers les formes les plus dégradées de sorcellerie et alimenta tous les textes, toutes les « formules », tous les « secrets » des sorciers et tenants du Sabbat. Il est vrai que ces démons n’avaient pas tous un pouvoir ni une apparence terrifiants et que certains exerçaient même une séduction indiscutable, une sorte de fascination morbide sur les esprits faibles ou portés au surnaturel. 


Liste alphabétique des principaux démons :

Abaddon (de l'hébreu abad : faire périr) ou Apollyon (du grec : exterminateur), souverain du puits sans fond, est l'ange de l'abîme (Ange exterminateur) dans l'Apocalypse. Les démonologues le considèrent comme le chef des démons de la 7e hiérarchie et le roi des démons-sauterelles.

Abalam ou Abalim, de la suite de Paymon, est couronné d'un diadème étincelant de pierreries. Il a un visage de femme et commande 200 légions.

Abigor ou EligorEligos, grand duc, est un beau cavalier appartenant aux sphères supérieures du monde démoniaque, portant lance et sceptre (serpent) et chevauchant un monstre ailé. Sa cuirasse rutile sous les feux de l’enfer qu’il parcourt à la tête de ses 60 légions infernales. Il connaît l'avenir et les secrets de la guerre ; il enseigne aux chefs les moyens de se faire aimer des soldats.

Abrahel : succube apparu en 1581 dans le duché du Limbourg, décrit par Nicolas Rémy (Démonolâtrie, 1581).

Abrasax ou Abracax, Abraxas, Carabia, Decarabia, du nom duquel on a tiré la célèbre formule « abracadabra »,  est mentionné dans la liste des principaux démons établie par l'Église lors du concile de Braga (561-563). 
Les basilidiens voyaient en lui leur divinité suprême « IAO », écrit IAW (iota, alpha, omega), qui, selon certains, est une déformation du nom de Yahvé, le dieu de l’Ancien testament. 
Abrasax, roi d'une partie de l'enfer et comte, commande 30 légions. Il est représenté par une étoile à 5 branches. Il apparaît avec une tête de coq, des pieds de dragon et un fouet à la main. Il porte de courts cheveux bruns bouclés et a la peau claire ; ses ailes noires sont rayées de rouge. Il apparaît aussi en roi (il porte une couronne) anguipède. Il connaît les propriétés des plantes et des pierres précieuses et donne des familiers sous forme d'oiseaux. 
La formule « abracadabra » viendrait de l’hébreu abreg ad hâbra (envoie ta foudre jusqu’à la mort). 
Selon Serenus Samonicus, médecin du IIe siècle, elle était disposée en triangle renversé, le nom s’écrivant en diminuant d’une lettre à chaque ligne. 
Au Moyen Age, ce pantacle, porté autour du cou, était censé guérir les maladies, notamment la fièvre, protéger des sorts et éloigner le mauvais oeil. La formule aurait aussi servi de mot de passe pour rencontrer le diable… 

Acham est conjuré le jeudi.

Adès voir Pluton

Adonis, démon brûlé, agit dans les incendies.

Adramalech ou Adramélech, démon sumérien, vient tout droit des rivages du Tigre. Son torse humain, sa tête de mulet, sa queue de paon indiquent qu’il occupe de hautes fonctions dans la hiérarchie de l’enfer : Grand chancelier des enfers, président du haut conseil des diables et intendant de la garde robe de Satan. Il préside la grande assemblée des schedîn (terme désignant les démons ou esprits en hébreu). Les habitants de Sépharvaïm, ville de la Samarie, faisaient, en son honneur, passer leurs enfants par le feu.
Adramélech et Anamélech et étaient les principales divinités des Sépharvaïtes qui les imploraient pour la conservation de leurs troupeaux. Anamélech (peut-être un autre nom de Moloch), est parfois représenté par une caille ou un faisan. Son nom signifierait « bon Roi ». Il serait la lune, Adramélech étant le soleil.

Aghation est un démon familier qui ne se montre qu'à midi. Il parait en forme d'homme ou de bête. Il se laisse parfois enfermer dans un talisman, dans une bouteille ou dans un anneau magique.

Agathodemon est un bon génie, adoré par les Egyptiens sous la figure d'un serpent à tête humaine. Les Dragons ou les Serpents ailés, vénérés par les anciens, étaient appelés Aghatodemones (Bons Génies).

Agaliarept : voir

Agnan tourmente les deux Amériques, surtout le Brésil.

Aguarès, vêtu d’une tunique à la romaine, chevauche un crocodile, épervier au poing. Grand duc de la partie orientale des enfers, c’est un démon originaire d’Egypte. Chef des démons de l'ordre des vertus, il commande 31 légions. Il accorde des dignités, enseigne toutes les langues et fait danser les esprits de la terre. Il fait revenir à la charge les fuyards et met l'ennemi en déroute.

Ahriman (voir) divinité du mal chez les anciens Perses.

Aim 
voir Aym 

Alastor
 ou Alaster, Alastair, que l'on dit le plus cruel des démons, est l’exécuteur des hautes œuvres. Il exécutait les sentences divines ; mais, après sa rébellion (car il n'acceptait plus de recevoir des ordres) il fut réincarné dans le corps d'un mortel. Bourreau infernal, il exécute ses victimes grâce à des sons démoniaques qu'il produit avec sa guitare nommée Heghbas. Il utilise aussi l'épée et le fouet.

Allatou épouse de Nergal

Alocer ou Allocer, Alloces, Aloger, duc de l’enfer, commande 36 légions. Il a une tête de lion, porte un habit de chevalier et monte un cheval gigantesque aux pattes de dragon. Il enseigne les secrets de l’astronomie et des arts libéraux. On assure qu'il rend ceux qu'il protège heureux dans leur famille. Amduscias est placé sous ses ordres.

Alouqua est un démon femelle à la fois succube et vampire qui épuise les hommes et les conduit au suicide.

Alpiel a l'intendance des arbres fruitiers.

Alricaus ou Aalrihaus, est un démon que l'on conjure le samedi. Fauteur de trouble à la cour infernale, il commande 22 légions. Il enseigne la logique et la psychologie.

Alrinach, démon de l'occident, président des tempêtes, tremblements de terre et des pluies, parait sous les traits et les habits d'une femme.

Les Alrunes sont des succubes d'ou serait issue la nation des Huns ; elles prenaient toutes sortes de formes, mais ne pouvaient changer de sexe.

Amduscias ou Amdusias, placé sous les ordres d'Alocer, est grand-duc lui aussi, mais il ne commande que 29 légions. Amduscias peut prendre forme humaine ou l’apparence d’une licorne. Il possède une voix si suave que les arbres s’inclinent sur terre chaque fois qu’il chante. Lorsqu’on le lui commande, Amduscias donne des concerts et, on entend, sans rien voir, le son des trompettes et des autres instruments de musique.

Amon ou Aamon, marquis, dieu suprême de l'ancienne Egypte, commande 40 légions. Tête de loup vomissant des flammes, queue de serpent ou tête de hibou et corps humain, il se repaît du corps des damnés. Il connaît le passé et l'avenir et peut réconcilier les amis brouillés.

Amoymon ou Amaimon est l'un des 4 rois de l'enfer gouvernant la partie orientale. On l'évoque le matin de neuf heures à midi et le soir de trois a six heures. Son lieutenant, Asmodée, est le premier prince de ses Etats. 

Amy 
voir Aym

Anamélech et Adramélech étaient les principales divinités des Sépharvaïtes qui les imploraient pour la conservation de leurs troupeaux. Anamélech (peut-être un autre nom de Moloch), est parfois représenté par une caille ou un faisan. Son nom signifierait « bon Roi ». Il serait la lune, Adramélech étant le soleil.

Anarazel est un démon chargé de la garde des trésors souterrains qu'ils transportent d'un lieu à un autre pour les dérober aux recherches des hommes. Avec ses compagnons Gaziel et Fecor, il ébranle les fondements des maisons, excite les tempêtes, sonne les cloches à minuit, fait paraître les spectres et inspire les terreurs nocturnes.

Andras suscite querelles et discordes. Il apprend à tuer maîtres et serviteurs. Grand marquis aux enfers, il est représenté avec le corps d'un ange, la tête d'un chat huant, à cheval sur un loup noir et tenant un sabre. Il commande 30 légions.

Andrealphus ou Androalphus, marquis, est à la tête de 30 légions. Il donne des leçons de géométrie et est astronome. Il enseigne aussi à ergoter habilement : il permet à ceux qui commercent avec lui d’éviter la griffe des juges. Il se montre sous forme humaine ou sous la figure d'un paon à la voix grave. Il est capable de transformer un homme en oiseau. 

Angat
 est le nom du diable à Madagascar ; il a la figure d'un serpent. 

Anneberg, rancunier et terrible, démon des mines, se montre surtout en Allemagne : il a la figure d'un cheval, avec un cou immense et des yeux effroyables.

Antéchrist est un démon escamoteur et nécromancien ; à ne pas confondre avec l'Antéchrist de l'Apocalypse.

Apollyon voir Abaddon

Aquiel est un démon que l'on conjure le dimanche.

Arias, démon des astrologues, connaît l’astronomie et enseigne l’astrologie. Il peut métamorphoser les hommes à sa volonté et leur faire obtenir dignités et titres.

Arioch est le démon de la vengeance.

Ascaroth dépend de Nergal ; il protège les espions et les délateurs.

Ascik-Pacha
 : démon turc favorisant les intrigues, facilitant les accouchements et rompant les charmes.

Asmodée ou Asmoday, ChammadaïSydonaï, est un démon du cercle supérieur, parfois assimilé à Belzébuth, prince des Enfers. Certains ont vue en lui le Serpent qui séduisit Eve. Asmodée apparaît, dans la tradition postérieure hébraïque, en particulier dans le Livre de Tobie de l’Ancien Testament, comme un esprit du mal lubrique (le récit le présente sous les traits de l’amant de Sarah dont il a assassiné les 7 premiers maris). Tobie, désirant épouser Sarah, parvient à chasser le démon avec l’aide de l’archange Raphaël qui poursuit Asmodée jusqu’en Haute Égypte et l’enchaîne : le démon « s'enfuit par les airs. Raphaël l'entrava et l'enchaîna. » (Tobie 8, 2-3). Asmodée apprend aux hommes à se rendre invisibles, leur enseigne la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et les arts mécaniques. Il connaît les trésors cachés. Dans la tradition talmudique, Asmodée est associé à Salomon, auquel il apporte son aide lors de la construction du Temple de Jérusalem. On le considère également comme étant la cause des excès attribués à Salomon. Il personnifiait la colère pour les Perses. Surintendant des Enfers, maître des Maisons de jeu, Asmodée sème dissipation et erreur. Il est soumis à la hiérarchie du Roi Amoymon et commande 72 légions. On le représente souvent avec trois têtes : une de buffle, une d'homme et une de bélier, avec une queue de serpent, des pieds d'oie, une haleine enflammée portant à la main une lance et chevauchant un dragon. Sainte Françoise Romaine (1384-1440) relate, dans le chapitre VI de son traité sur l'enfer, qu'Asmodée était un chérubinavant sa révolte contre Dieu.

Asmoug
 : démon perse causant discordes, querelles et procès.

Astaroth, avec le titre de grand-duc, règne à l’ouest de l’enfer. Il commande 40 légions. On le représente généralement comme un ange anthropomorphe, laid et nu, tenant une vipère dans la main gauche et chevauchant un dragon. Il assume les fonctions de trésorier infernal et joue un rôle assez équivoque car il lui arrive de protéger les hommes et de leur dévoiler l’avenir. Il donne de très bons conseils quand on établit des lois nouvelles. Il procure l'amitié des grands seigneurs. Il enseigne les arts libéraux et permet de connaître le présent et l'avenir. On ne peut l'évoquer que le mercredi. Il connaît toute l’histoire de la Création, les fautes et les chutes des Anges. Il est cité comme l’un des sept Princes de l’Enfer qui visitèrent Faust. On ne peut se prémunir de son insupportable puanteur qu'en se bouchant le nez avec un anneau magique. Sa femme est Astarté (la grande déesse phénicienne, elle-même déformation d’Ishtar), reine de l'élégance dans le sombre royaume.

Astarté ou Ashtart 
Salomon, pourtant « le plus sage des hommes » (I Rois 5,11), rétablit en Israël le culte des divinités étrangères et notamment celui d'Astarté ou Ashtart, déesse sidonienne de la fertilité et de la guerre et Reine du ciel (Ishtar chez les Sumériens). Le culte d’Ashtart (déesse arboricole figurée par un bosquet) fut pratiqué en Israël, notamment sous les règnes d’Achaz et de Manassé, qui osèrent placer le bosquet dans le Saint des Saints (II Rois 16, 3-4 ; 17, 16 ; 21,3-7). Astarté est l'épouse d'Astaroth.

Attuku est un démon auquel les magiciens babyloniens attribuaient le pouvoir de déchaîner les tempêtes et les ouragans.

Ausitif, Béhémoth, Bélaam, Issacarum et Zabulon sont des démons cités lors de l’affaire des Ursulines de Loudun.

Aversier
 (adversaire) est le nom donné au Diable au XIe siècle dans les campagnes de France.

Axaphat
 est invoqué dans les litanies du sabbat.

Aym ou AimAmyAvnas, Haborym est le démon des incendies. Aym, ancienne divinité chthonienne des Moabites, est représenté avec 3 têtes (l'une de serpent, l'autre d'homme, la troisième de chat) chevauchant une vipère et tenant une torche. Il enseigne les secrets de l’astronomie et des arts libéraux. Il permet de trouver les trésors gardés par les démons. Il donne de bons domestiques.
Grand duc des Enfers, il est environné de flammes et commande 26 légions. Il met le feu aux villes, châteaux et places-fortes.

Aypéros voir Ipes

Azael est l'un des anges rebelles. Selon les rabbins, il est enchaîné sur des pierres pointues, dans un désert, en attendant le jugement dernier.

Azazel 
Azazel, appelé également Samaël (ou Shammaël), est surtout connu par le Livre d’Enoch, qui le désigne comme le chef des anges déchus, le Lucifer de la bible.
Le chef des démons est aussi nommé : Bélial et Mastéma. 
Il n’est que le premier porte-enseigne des armées infernales dans le Paradis Perdu de Milton.
A la fête de l'Expiation (Jour du Grand Pardon), que les juifs célébraient le dixième jour du septième mois, on amenait au grand prêtre 2 boucs qu'il tirait au sort : l'un pour le Seigneur, l'autre pour Azazel, le démon du désert. Celui sur qui tombait le sort du Seigneur était immolé, et son sang servait pour l'Expiation. Le grand prêtre mettait ensuite ses deux mains sur la tête de l'autre bouc (le bouc émissaire), confessait ses péchés et ceux du peuple, en chargeait cet animal, qui était alors conduit dans le désert et mis en liberté. « Le bouc emportera sur lui toutes les iniquités dans une terre désolée ; il sera chassé dans le désert. » (Lévitique XVI, 22).
Quant à la cité d'Athènes, elle sacrifiait des humains quand les tensions sociales renaissaient, par exemple lors d’une calamité collective (épidémie, famine, invasion) ; ce rite de purification était appeléPharmakos qui signifie à la fois poison et remède. Vers le Ve siècle avant J.-C., en Grèce, notamment à Athènes et dans les ports ioniens, les citoyens lapidaient ou chassaient le Pharmakos, bouc émissaire humain, souvent un condamné ou un débile mental, pour guérir la cité d'une épidémie ou de tout autre fléau. La pratique du Pharmacos passa à Marseille, colonie grecque. 
Dans l'Apocalypse d'Abraham, Azazel est tour à tour identifié au Serpent tentateur et au grand dragon chargé de dévorer les réprouvés en enfer.
Certains textes (notamment Isaïe XIII, 21 et XXXIV, 14) en font le prince des animaux maléfiques vivant dans le désert et notamment le souverain des boucs.
D'autres prétendent qu'Azazel volent sans cesse autour de nous dans les airs.
Le Livre d'Enoch évoque la condamnation d'Azazel par l'Eternel qui, cette fois, l'exile totalement de notre univers.
Raphaël reçut l'ordre de mettre aux fers l'ange déchu Azazel, de le jeter dans une fosse remplie de pierres pointues dans le désert de Dudael et de le recouvrir d'obscurité. Ainsi doit-il rester jusqu'au grand jour du jugement, où il sera jeté dans le feu de l'enfer et la terre sera guérie de la corruption qu'il y a introduite.
Voici comment s'est produite la chute d'Azazel :
Lorsque la génération du déluge commença à se livrer à l'idolâtrie, Dieu fut profondément attristé.
Les deux anges Shemhazai et Azazel se levèrent et dirent « Seigneur de l'univers ! Voici que s'est réalisé ce que nous avons prédit lors de la création du monde et de l'homme, en te disant : Qu'est l'homme, que Tu te souviennes de lui ? » Et Dieu dit : « Et qu'adviendra-t-il du monde maintenant, sans l'homme ? » Les anges répliquèrent : « Nous nous en occuperons. » Alors Dieu dit : « Je le sais bien, si vous habitez la terre, le mauvais penchant vous subjuguera et vous serez encore plus iniques que l'homme n'a jamais été. » Les anges insistèrent : « Donne nous l'autorisation d'habiter parmi les hommes et Tu verras que nous sanctifierons Ton Nom. » Dieu céda à leur désir, et leur dit : « Descendez et séjournez parmi les hommes ! »
Lorsque les anges arrivèrent sur terre et virent les filles des hommes dans toute leur grâce et beauté, ils ne purent maîtriser leur passion. Shemhazai vit une jeune fille appelée Istehar et il fut pris de passion pour elle. Elle promit de se soumettre à lui si d'abord il lui apprenait le Nom Ineffable grâce auquel il s'était élevé jusqu'au ciel. Il accepta cette condition. Mais aussitôt qu'elle l'eut appris, elle prononça le Nom et monta au ciel elle-même, sans accomplir sa promesse faite à l'ange. Dieu dit : « Parce qu'elle s'est tenue à l'écart du péché, nous la placerons parmi les sept étoiles, pour que jamais les hommes ne l'oublient », et elle fut placée dans la constellation des Pléiades.
Toutefois, Shemhazai et Azazel, ne furent pas découragés de conclure des alliances avec les filles des hommes et deux fils naquirent au premier.
Azazel se mit à inventer les parures et les ornements qui permettent aux femmes de séduire les hommes. Dieu envoya alors Metatron auprès de Shemhazai pour lui dire qu'Il avait décidé de détruire le monde et d'amener le déluge. L'ange déchu se mit à pleurer et à s'affliger sur le sort du monde et de ses deux fils. Si le monde disparaissait, que mangeraient-ils, eux qui avaient besoin quotidiennement de 1 000 chameaux, de 1 000 chevaux et de 1 000 bouvillons ? Les deux fils de Shemhazai, Hiwwa et Hiyya, firent des songes. Le premier vit une grande pierre qui recouvrait la terre et la pierre était marquée partout de lignes d'écriture. Un ange vint et avec un grattoir effaça toutes les lignes, ne laissant que 4 lettres sur la pierre. Le deuxième fils vit un grand bocage planté de toutes sortes d'arbres. Des anges portant des haches s'en approchèrent, abattirent les arbres, n'en laissant qu'un seul avec 3 de ses branches. En s'éveillant, Hiwwa et Hiyya rapportèrent leurs songes à leur père qui les interpréta en disant : « Dieu amènera le déluge et personne ne sera sauvé à l'exception de Noé et ses trois fils. » Entendant cela, ils se mirent à pleurer et à sangloter, mais leur père les consola : « Doucement, ne soyez pas affligés ! Chaque fois que les hommes tailleront ou hisseront une pierre, ou lanceront un vaisseau, ils invoqueront vos noms, Hiwwa ! Hiyya ! » Cette prophétie les apaisa.
Alors Shemhazai se repentit. Il se suspendit entre ciel et terre et il se trouve jusqu'à ce jour dans cette position de pécheur pénitent.
Mais Azazel persista dans son péché, égarant l'humanité par des parures sensuelles.
Pour cette raison le Jour de l'Expiation, 2 boucs furent sacrifiés au Temple, l'un à Dieu, pour qu'Il pardonne les péchés d'Israël, l'autre à Azazel, pour qu'il porte les péchés d'Israël.
D’après l’islam, Azazil, maître des anges déchus, enseigna aux hommes l'art de fabriquer des armes, de fondre les métaux pour créer de la monnaie. C'est lui qui montra aux femmes l'art d'employer des fards et autres ornements. Il apprit également aux géants à utiliser leur force et à remuer leurs passions. Il enseigna la vertu des simples (herbes) et la force des poisons, des enchantements, des fascinations. Il enseigna enfin l'astronomie, la divination par les signes de l'air, de la terre et de la lune.
Azazel est mentionné dans la liste des principaux démons établie par le concile de Braga (561-563) soutenu par le pape Jean III.

Baal ou BaelBel, dont le nom signifie « Seigneur, Maître » dans les langues sémitiques, est le plus ancien démon de l’enfer. Duc (général en chef des armées infernales pour certains), il est représenté avec 3 têtes : une tête de chat, une tête d’homme couronnée et une tête de crapaud, et ses jambes se terminent en pattes d’araignée. Il rend invisibles et rusés ceux qui l'invoquent. Il commande 70 légions et règne dans toute la partie orientale.
Considéré comme la figure principale du Panthéon cananéen ou il était adoré comme Dieu dispensateur de richesses, adoré en Phénicie où il était considéré comme étant le mari d'Astarté et à Carthage où on lui offrait des sacrifices humains (en particulier des enfants pour obtenir de belles récoltes ou la déroute des ennemis), il a été assimilé par les Grecs à Apollon et par les Romains à Saturne.
L'historien grec, Diodore de Sicile (v. 90 av. J.-C.-21 av. J.-C.), affirme que l'on sacrifiait des humains à ce dieu.

Baalberith, secrétaire général et archiviste des Enfers, est le maître des alliances. Les Phéniciens prêtaient serment devant lui.

Baalzéphon est le capitaine des gardes de l'Enfer. Les Egyptiens l’invoquaient pour qu’il empêche les esclaves de s'enfuir.

Babuces
 : nom donné à des incubes.

Balaam : démon hébreu de l'avarice et de la cupidité.

Balan ou Balam, roi des Enfers commandant 40 légions, est représenté, le plus souvent nu, avec 3 têtes (taureau, homme aux yeux de braise, bélier) et une queue de serpent, épervier au poing et monté sur un ours. D'une voix rauque, il répond à toutes les questions concernant le passé, le présent et l'avenir. Il enseigne les ruses, les astuces et le moyen d'être invisible.

Baphomet ou Bafomet, Baffomet, Bahomet, Bahumet, etc., est le nom d'une idole (une tête humaine à 1 ou 3 visages sur 4 pieds) qu'on dit avoir été adorée par la secte des gnostiques.
Silvestre de Sacy pense que le mot « Baphomet » est simplement une déformation du nom du prophète « Mahomet ».
Münter fait remarquer que les figures ou têtes enchantées employées par les sorciers dans l'exercice de leur art, lesquelles étaient réputées animées par le diable, s'appelaient des « têtes de Mahomet », et venaient en partie de l'Orient, en partie de l'Espagne.
Raynouard reconnaît dans « Baphomet » le nom de « Mahomet ».
Des idoles qu'on a désignées, à tort ou à raison, sous le nom de Baphomet, étaient des représentations humaines, réunissant les attributs des 2 sexes. 
Arrêté dès octobre 1307, le Templier Larchant avoue avoir vu cette tête à Paris et précise que les frères l'adoraient, la baisaient et l'appelaient leur Sauveur.
Questionnés à Carcassonne en novembre 1307, 2 frères parlent « d'une figure baphométique » et l'un d'eux précise que cette figure est nommée « Yalla ».
Le procès-verbal d'avril 1310, dressé par Nogaret, établit l'accusation d'idolâtrie : « Ils (les templiers, ndlr) adoraient ces idoles ou cette idole. Ils la vénéraient comme Dieu [...], spécialement dans leurs grands chapitres [...]. Ils disaient que cette tête pouvait les sauver. Les rendre riches. Qu'elle donnait à l'Ordre toutes ses richesses. Qu'elle faisait fleurir les arbres. Qu'elle faisait germer [...] ».
La tête humaine (c’est parfois une vraie tête) est tantôt masculine, jeune ou vieille, imberbe ou barbue, tantôt féminine à « la semblance d'une fée ou de la Vierge » mais elle est parfois androgyne. Certains la disent « noire comme la face d'un infidèle ».
Pour Radulphe de Gisy c'est un « maufé » (un diable).
Hugues de Pairaud affirme qu'il a tenu entre ses mains, dans un chapitre général à Montpellier, cette tête d'homme montée sur 4 pieds, 2 du côté de la face et 2 derrière.
La tête comporte 2 nez et 3 yeux ou peut avoir 2 ou 3 faces (dans les églises orthodoxes, la tête à 3 visages est le symbole de la Trinité).
La tête peut être aussi celle d’un animal (bouc, bélier, bœuf ou chat noir) qui parle et rend des oracles.
Le matériau, parfois recouvert de peau humaine, est varié : bois peint parfois doré, os, or, argent, vermeil.
La plupart des frères avouent avoir peu vue cette idole parce qu’elle était souvent placée dans un lieu sombre, et recouverte d'un voile. Beaucoup disent en avoir seulement entendu parler.
A noter que figure fréquemment sur les sceaux templiers un personnage à 2 têtes (celle d’un jeune homme ou d’une jeune fille - ou d’un androgyne - et celle d’un vieillard barbu) tenant une équerre et un compas (voir).
« On se rappelle que les Templiers furent accusés d'adorer certaines idoles nommées têtes de Baphomet. M. de Hammer en a découvert une douzaine dans le cabinet impérial des antiques à Vienne. On les avait prises pour des idoles tibétaines. M. de Hammer a déchiffré les inscriptions arabes, grecques ou latines qu'elles portent, ainsi que les symboles dont elles sont chargées. Le nom de l'idole « Mêté », c'est-à-dire dire la Raison, la Sagesse en langue grecque, s'y reproduit partout, accompagné des doctrines gnostiques et des abjurations de la foi chrétienne. C'est du mot « Mêté » et de celui de « baphé », baptême, que s'est formé le nom de « Baphomet », qui signifie « baptême de l'esprit », et qui a rapport au baptême de feu des anciens gnostiques. La « Mêté » est représentée sur ces idoles, conformément aux idées des gnostiques, et particulièrement à celles des ophites, sous une figure humaine, réunissant les attributs des deux sexes ; elle est accompagnée de la croix tronquée ou de la clef de la vie et du Nil des anciens Egyptiens qui ressemble à un « T », du serpent si fameux dans toutes les mythologies, de la représentation du baptême de feu, et en outre de tous les symboles maçonniques, tels que le soleil, la lune, l'étoile signée, le tablier, la chaîne, le chandelier à sept branches, etc. » 
Selon Michelet, le chef principal de l'accusation contre les Templiers, le reniement, avait un fondement réel : dans la cérémonie initiatrice, il est certain qu'on reniait le Christ, mais ce reniement était-il symbolique, une imitation du reniement de Pierre ?

Barbas voir Marbas 

Barbatos apprend la divination par le chant des oiseaux, le mugissement des taureaux, les aboiements des chiens et les cris de divers animaux. Il réconcilie les amis brouillés et connaît les trésors enfouis. On le rencontre en forêt, sous la forme d’un archer ou d’un chasseur. Comte et duc, il commande 30 légions. Son nom est dérivé du latin barbatus qui signifie "vieil homme" ou "philosophe".

Baron : Gilles de Rays lui sacrifiait les mains et le cœur des enfants dont il avait joui au préalable, pour obtenir la recette de la pierre philosophale lui permettant de fabriquer de l'or.

Bathym voir Marthym.

Beal ou Beale voir Berith

Bébal
 ou Labal fait partie de la suite de Paymon

Béchard est désigné dans les Clavicules de Salomon comme agissant sur les vents et les tempêtes. Il fait grêler, tonner et pleuvoir, au moyen d'un maléfice composé avec des crapauds et autres mixtures.

Béchet est conjuré le vendredi

Béhémoth 
Le livre de Job (40,15-24) décrit Béhémoth (le Bestial) comme un bœuf gigantesque qui mangeait le foin que lui servaient les montagnes. Il est le Roi des orgueilleux et sa haine de Dieu le rend très dur et obstiné.
On en fait aussi un démon stupide, goinfre et intempérant, représenté comme un hippopotame ou un éléphant bedonnant ; ainsi Béhémoth aime-t-il à fréquenter les marins qui blasphèment dans les cabarets et se satisfaire de toutes sortes de lubricités. C’est le démon de la gourmandise et des plaisirs de la table.
Sommelier et grand échanson des Enfers, il est aussi le chef des 1100 légions de démons qui frétillent de la queue. Béhémoth concentre sa force non seulement dans cette queue « aussi ferme que du cèdre » que dans ses reins. Béhémoth signifie proprement l'universalité des animaux.
Certains Juifs, et même plusieurs commentateurs chrétiens, ont voulu y voir Satan en personne. Suivant d'autres auteurs, Béhémoth est un démon lourd, stupide, et dont toute la force est dans les reins. Dans le procès d'Urbain Grandier, une des ursulines de Loudun possédées du démon, sœur Jeanne des Anges, fut accusée d'être possédée par Béhémoth. Les démonologues prétendent qu'il prend à volonté la forme de toutes les grosses bêtes, mais qu'il se déguise de préférence en chien, en renard et en loup.
Bodin, dans sa Démonomanie ou Traité des sorciers, assure que Béhémoth n'est autre que le Pharaon d'Egypte qui pourchassa les Hébreux.

Beherit est le nom syrien de Satan

Bélaam, Béhémoth, Issacarum, Ausitif et Zabulon sont des démons cités lors de l’affaire des Ursulines de Loudun.

Beleth
 voir Byleth

Bélial (beli-ya’al : « malfaisant » « vaurien ») ou BéliarBélias qui, comme tous les démons ayant dans leur nom la racine « Bel » ou « Bal », est une ancienne divinité phénicienne ou cananéenne.
« Prince de la Tromperie » et « Esprit des ténèbres », il est à la fois très vicieux (parce qu'il avait un culte à Sodome, il devint le démon de la pédérastie et le patron des incubes) et très drôle, ce qui n’est pas incompatible, et se promène d’ordinaire sur un char de feu (Bélial illustrait les cultes de l'Antiquité pour les chrétiens qui le représentaient conduisant un char de feu).
C’est lui que l’Apocalypse désigne sous le nom de « la Bête ». 
On le représente avec un extérieur séduisant. Il a le maintien plein de grâce et de dignité. Il procure dignités et faveurs, donne d’habiles serviteurs et secoure ceux qui se soumettent à lui. 
Le roi Salomon s'empara de lui et l'enferma dans une jarre qu'il enfouit au fond d'un puits. Mais les Babyloniens, lors de leur conquête de Jérusalem, explorèrent ce puits et brisèrent la jarre, libérant ainsi Bélial.
Bien que Bélial eût un culte à Sodome et dans d'autres villes, on n'osa jamais lui ériger publiquement des autels ; les Babyloniens l'adorèrent aussi.
Selon Wierus, Bélial, l'un des rois de l'enfer, fut créé immédiatement après Lucifer, et il entraîna la plupart des anges dans la révolte ; aussi fut-il renversé du ciel un des premiers. Il commandait 80 légions de l'ordre des Vertus et de l'ordre des Anges.
Bélial est aussi qualifié d’ « ambassadeur en Italie ».
Le nom de Bélial revient souvent sous la plume des écrivains sacrés : leurs ennemis sont des fils de Bélial ; pour eux, le culte de Bélial est le culte des démons, du roi des enfers.
Au moyen âge, on appelait "enfants de Bélial" les Barbares venus du Nord. 
En Angleterre, les puritains se sont souvent servis du même terme pour flétrir les royalistes.
On a fait aussi de Bélial le chef des démons, nommé également Azazel ou Samaël (ou Shammaël). 

Béliol voir Chodar

Belphégor ou Baalphégor, dont le nom signifie étymologiquement « Seigneur du Phégor », était un dieu de la fertilité des plantes adoré sur le mont Phégor, qui signifie crevasse ou fente, par les anciens peuples moabites ; on l'invoquait quelquefois dans les cavernes et on lui jetait des offrandes par un soupirail ; des rabbins disent qu'on lui rendait aussi hommage aux toilettes où on lui offrait les excréments, ce qui était digne de lui. Il est généralement représenté sous les traits d’un démon cornu et barbu, assis sur une chaise percée. Il préside aux richesses qu’il distribue et aux artifices.
Ambassadeur en France, démon des découvertes et des inventions ingénieuses, il prend souvent un corps de jeune femme pour plaire aux hommes et séduit aussi les fainéants en leur distribuant des richesses faciles. Certains démonologues ne voient dans Belphégor que le Dieu Pet ou Crepitus, d'autres soutiennent qu'il s'agit de Priape. Wier remarque que c'est un démon qui a toujours la bouche ouverte.

Belzébuth est le « prince des démons », celui que la démonologie chrétienne adoptera comme « lieutenant de Satan ».
C’est une créature gigantesque, dont la tête est entourée d’un bandeau de feu ou qui porte une ceinture de feu, au visage bouffi, aux yeux étincelants, aux sourcils relevés et à l'air menaçant, aux larges narines, nantie de cornes, avec des ailes de chauve-souris, des pattes de canard et une queue de lion. Quand il est en colère, il vomit des flammes et hurle comme un loup.
Les Hébreux, dans leurs égarements idolâtriques, allèrent quelquefois consulter sur l'avenir Belzébuth, considéré comme le chef des esprits malins dans la démonologie du Nouveau Testament(Matthieu XII, 24-27 ; Marc III, 22-24 ; Luc XI, 15-19).
En Syrie, il était Bêelzéboul ou Baal-Zeboub, le « seigneur des mouches » ; il a été souvent utilisé dans la démonologie médiévale et la sorcellerie.
Selon les Clavicules de Salomon, il apparaît quelquefois comme un veau énorme ou un bouc muni d'une longue queue, mais se montre, le plus souvent, sous la forme d'une énorme mouche.
On a cherché d’autres explications du nom de Belzébuth en lisant Bel-zeboul « le maître, le seigneur des demeures » et Beel d'bobo, mots syriaques signifiant « le maître de la calomnie », c'est-à-dire le calomniateur (Beel d'bobo correspond exactement au mot grec diabolos dont nous avons fait "diable").

Berith répond sur le passé, le présent et l’avenir, mais il ment très souvent. Comme il sait changer les métaux en or, il est parfois considéré comme le démon des alchimistes.
Duc aux enfers commandant 26 légions, il est connu sous 3 noms : Berith, Beal (ou Beale) et Bolfri (ou Bofry). Grand et terrible, il se montre sous les traits d'un jeune soldat habillé de rouge, monté sur un cheval de même couleur, et la teinte ceinte d'une couronne d'or.

Bête (La) 
Voir Bélial

Bheng
 
: démons des Bohémiens

Bifrons
, prince des morts, mène alternativement des actions discrètes et de grandes campagnes militaires contre les soldats de Dieu à la tête de son armée de morts-vivants. Il apparaît sur Terre rarement. Il se trouvait aux côtés de Satan lors de sa Chute.

Bolfri 
(ou Bofry) voir Berith

Botis, 
grand président et duc des Enfers, a l'aspect d'une horrible vipère pouvant prendre une forme humaine, avec de grandes dents, deux cornes, et une épée en main. Il répond sur le passé et l'avenir. Il peut réconcilier amis et ennemis. Il commande 60 légions infernales.

Briffaut
 : démon qui posséda une femme à Beauvais.

Buer enseigne la philosophie, la logique et les vertus des plantes. Il rend la santé aux malades. Il donne de bons domestiques. Il a la forme d'une étoile à 5 branches ou d'une roue à 5 rayons et avance en roulant. Il commande 50 légions.

Bune hante les cimetières, rassemble les démons sur les sépulcres et déplace les cadavres. Il procure richesse et éloquence à ceux qui le servent. Grand-duc à la tête de 30 légions, il a la forme d'un dragon à 3 têtes, dont une est celle d'un homme.

Busas voir Pruslas

Byleth
 ou Beleth est un des rois de l'enfer, fort et terrible, enragé et désobéissant, commandant 80 légions, qui intervient dans les exorcismes. L'exorciste doit être très prudent car il n'obéit qu'avec fureur. Celui qui parvient à le soumettre acquerra une grande puissance. Il monte un cheval blanc, précédé de trompettes et de musiciens de tout genre. Il peut causer l'amour des hommes comme des femmes. Il était autrefois de l'ordre des Puissances et il espère remonter un jour dans le ciel sur le septième trône.

Caacrinolas ou Caacrinolaas, Caacrinlas, Caassimolar est connu aussi sous les noms de Glasya-Labolas ou Glassialabolas, Glassiabolas, Glassyabolas. Grand président aux enfers, il a l’apparence d'un chien avec des ailes de griffon. Il donne la connaissance des arts libéraux, incite aux meurtres et rend invisible. Il commande 36 légions.

Caim 
voir Caym

Candelier est invoqué dans les litanies du sabbat.

Carabia voir Abrasax

Carniveau
 est invoqué dans les litanies du sabbat.

Carreau, prince des puissances, est invoqué dans les litanies du sabbat.

Caym ou Caim est le plus grand sophiste et logicien. Grand président aux enfers, il commande 30 légions. Il se montre généralement sous la forme d'un merle d'une grive, mais, lorsqu'il paraît sous forme humaine il tient un sabre et répand du brasier ardent. Il aurait eu une discussion avec Luther. Il donne l’art de comprendre le chant des oiseaux, le mugissement des bœufs et le bruit des ondes. Il connaît l'avenir.

Cerbère est le Gardien des enfers. Il fait la fête aux âmes damnées entrant aux Enfers et menace celles qui tentent d'en sortir. Marquis infernal, il commande 19 légions et se montre sous la forme d'un corbeau à la voie rauque. Il donne l'éloquence, l'amabilité et enseigne les beaux-arts.

Chammadaï voir Asmodée

Chamos ou Chamoos, Grand Chambellan, chevalier de la Mouche.

Charon, le nocher des Enfers dans la mythologie grecque, fils de l’Érèbe et de la Nuit sous les traits d’un vieillard sinistre, fait traverser, dans sa barque, les marais de l’Achéron aux âmes des défunts qui ont reçu une sépulture.

Chax vole l’argent dans les maisons et ne le restitue qu’au bout de 1200 ans. Il enlève les chevaux et indique les trésors cachés.

Chemosh voir Kemosh

Chiridirelles secourt les voyageurs et indique leur chemin aux égarés. Il se montre sous la forme d'un passant à cheval.

Chodar, que les nécromanciens nomment aussi Béliol, a l'Orient pour district, et commande aux démons des prestiges.

Cimeries enseigne la grammaire, la logique, la rhétorique. Marquis de l'empire infernal chevauchant un cheval noir, il est à la tête de 26 légions. Il commande aux parties africaines. Il fait découvrir les trésors, les choses cachées. Il rend l’homme léger à la course. Il donne aux bourgeois l’aspect fringant des militaires.

Clauneck agit sur les biens, sur les richesses ; il fait trouver les trésors à celui qu'il sert en vertu d'un pacte. Il est aimé de Lucifer qui le laisse maître de disposer de l'argent.

Clistheret peut faire paraître la nuit au milieu du jour, et le jour au milieu de la nuit.

Cornedur : voir 

Courils : 
petits démons dansant autour des monuments druidiques (Finistère)

Coutellier
 est invoqué dans les litanies du sabbat.

Dagon est le boulanger et grand panetier de la cour infernale. Les Philistins, qui l'adoraient sous la forme d'un homme à queue de poisson, lui attribuaient l'invention de l'agriculture. Démon de la mer, il est aussi celui de la vengeance.

Decarabia
 voir Abrasax

(Le) Diable [du grec diabolos : celui qui désunit]. Satan, Lucifer, Samaël, Azazel, Bélial, Léviathan, Serpent, Dragon, Léonard, tels sont quelques-uns des noms et des aspects du diable.

Dolers 
est invoqué dans les litanies du sabbat.

Eligor
Eligos 
voir Abigor

Empuse, démon du midi, est un spectre horrible, au regard atroce, avec un pied d'âne et un pied d'airain. Une flamme autour de sa tête ne cherche qu’à faire du mal. Il prend diverses formes de femmes, de chiens, de bœuf ou de vipère.

Ereshkigal : déesse sumérienne et akkadienne des Enfers (Irkalla) invisible aux humains. Sœur jumelle du dieu Enki, elle règne sur les Enfers avec son époux Nergal.

Eurynome, Prince de la mort régnant aux Enfers, Grand Croix de l'ordre de la Mouche, présente un aspect particulièrement horrible : il possède un corps blessé tout avec des dents de loup, recouvert en partie d'une peau de renard. Voir

Fécor et ses compagnons Anarazel et Gaziel, ébranlent les fondements des maisons, excitent les tempêtes, font souffler des vents accompagnés de flammes, inspirent la peur par un grand bruit de cloches et de clochettes, font apparaître les spectres et donnent des terreurs nocturnes.

Flauros ou Fleuretty, grand duc ou lieutenant-général des enfers, commande 20 ou 36 légions et a la figure d'un léopard. Lorsqu'il prend forme humaine, il a un visage affreux et des yeux enflammés. Il connaît le passé, le présent et l'avenir. Il soulève tous les démons contre les exorcistes. Mais il détruit les ennemis de l'exorciste si celui-ci le désire. Voir

Focalor commande à la mer et aux vents. Il tue les bourgeois et les jette dans les flots. Général aux enfers, commandant 30 légions, il obéit en rechignant à l'exorciste. Il se montre sous l’aspect d'un homme avec des ailes de griffon.

Forcas ou Forcus, Furcas, Foray, Foras, Forras, Forau rend l’homme invisible, ingénieux et beau parleur. Géomancien, il fait retrouver les choses perdues et découvrir les trésors. Il enseigne les vertus des plantes et des pierres précieuses, la logique, la rhétorique, l'esthétique, la chiromancie, l'astrologie et la pyromancie. Chevalier et président des enfers, il commande 29 légions. Il apparaît sous la forme d'un vieil homme nu, corpulent, à la longue barbe et aux cheveux blancs, monté sur un cheval pâle et tenant une lance ou une fourche. Voir

Forneus instruit les hommes dans les plus hautes affaires. Il fait du bien à ses amis et du mal à ses ennemis.

Fume-Bouche est invoqué dans les litanies du sabbat.

Furcas voir Forcas

Furfur, démon kabbalistique et chrétien, ancienne divinité sémitique de l’orage, devint un ange avec une queue enflammée : ultime vestige de ses antiques fonctions de divinité ouranienne armée de la foudre. Il entretient l’union entre maris et femmes. Il répond sur des sujets abstraits mais c’est un menteur à moins qu’il ne soit enfermé dans un triangle.
Comte aux enfers, commandant 26 légions, il se fait voir sous la forme d'un cerf avec une queue enflammée. Sous la forme d'un ange, il parle d'une voix rauque. Il fait tomber la foudre, luire les éclairs et gronder le tonnerre dans les lieux qu’on lui indique.

Gaap ou Tap excite à l’amour ou à la haine. Il transporte rapidement les hommes dans les contrées qu’ils veulent parcourir. Grand président et grand prince aux enfers, commandant 70 légions, il a l'empire sur les démons soumis à la puissance d'Amoymon. Il se montre à midi sous sa forme humaine. Des nécromanciens lui offraient autrefois des libations et des holocaustes.

Gamigyn ou Gamycyn, Samigina fait paraître devant l’exorciste les âmes qui ont péri en mer et celles qui souffrent au purgatoire. Il répond à toutes les questions de l’exorciste et reste auprès de lui jusqu’à ce qu’il ait exécuté tout ce qu’on lui a ordonné. Grand marquis des enfers, commandant 30 légions, il apparaît soit sous la forme d'un petit cheval ou d'un âne, soit sous celle d'un homme, à la voix rauque, qui enseigne les arts libéraux.

Garandier
 est invoqué dans les litanies du sabbat.

Gaziel est chargé de la garde des trésors souterrains, qu'il transporte d'un lieu à un autre pour les dérober aux recherches des hommes. Avec ses compagnons Anarazel et Fécor, il ébranle les fondements des maisons, excite les tempêtes, fait souffler des vents accompagnés de flammes, inspire la peur par un grand bruit de cloches et de clochettes, fait apparaître les spectres et donne des terreurs nocturnes. Il peut ranimer les cadavres mais seulement pour un moment.

Gilbert 
: démon des Ostrogoths.

Glasya-Labolas ou Glassialabolas, Glassiabolas, Glassyabolas : voir Caacrinolas.

Gomory fait découvrir les trésors cachés et répond sur le passé, le présent et l’avenir. Duc des enfers, commandant 26 légions, il apparaît sous la forme d'une femme coiffée d’une couronne.

Gorson, roi de l'Occident, est visible à 9 heures du matin.

Grésil : Louis Gaufridy, curé de Notre-Dame des Accoules à Marseille, condamné pour avoir introduit le démon dans un couvent d'ursulines, est brûlé vif le 30 avril 1611. Des ursulines ont accusé Gaufridy des pires turpitudes notamment de les avoir fait posséder par les démons, Belzébuth, Asmodée, Verrine, Grésil, Sonneillon, et autres…

Gusoyn augmente les dignités et affermit les honneurs. Il découvre les choses cachées. Grand duc, commandant 45 légions, il apparaît sous la forme d'un chameau.

Haagenti enseigne l’art de transformer les métaux en or. Il peut rendre l’homme habile en toutes choses et faire du vin avec de l’eau. Grand président aux enfers, commandant 33 légions, il apparaît sous la figure d'un taureau avec des ailes de griffon.

Haborym voir Aym.

Hadès voir Pluton

Hallulaya, dont le nom peut être traduit par « courtilière », est un démon de Babylone qui tourmente les hommes quand ils sont sur les routes.

Halphas bâtit des villes et ordonne les guerres. Grand comte des enfers, commandant 26 légions, il apparaît sous la forme d'une cigogne à la voix bruyante.

Hécate, archidémone, Princesse Souveraine des esprits malins. Des démonologues l'assimilent à Proserpine (ou Perséphone), la reine des Enfers. 
Dans la mythologie grecque, c’est une déesse lunaire et chtonienne régnant sur la terre et la mer stérile et liée aux cultes de la fertilité. Elle préside aux germinations et aux accouchements.
Chez Hésiode, elle joue un rôle protecteur auprès des marins et des enfants, assez semblable à celui d'Artémis. Mais elle est aussi la déesse des fantômes et des terreurs nocturnes. Elle est la seule divinité qui possède le pouvoir de pénétrer les 3 mondes : celui des esprits et des morts (le « monde souterrain » ou monde d’en bas, inférieur), celui des mortels (la Terre ou le Monde du Milieu) et celui des Dieux (l’Olympe ou le Monde du Dessus). Progressivement, elle se retrouve associée à la face sombre de l'astre lunaire, et se voit prêter des capacités de divinations et de sorcellerie. On la retrouve alors, maîtresse des arts occultes, liée à la lignée de magiciennes comme Médée et Circé, et invoquée par les magiciens et les sorcières.
Elle est souvent représentée portant un grand flambeau et suivie par un chien, ou avec 3 têtes (femme au milieu, chien à gauche et cheval à droite), ou 3 corps ou par 3 femmes adossées à une colonne ou par 3 animaux (la chienne, la truie et la jument).
On a retrouvé de nombreuses statuettes à d'anciens carrefours, lieux de la géomancie par excellence, où elle était invoquée lorsqu’un choix devait être fait.
On lui offrait des sacrifices et on prononçait des incantations. Sa présence faisait trembler la terre, éclater les feux et aboyer les chiens.

Humtaba, démon de Babylone, a la réputation de ne rien pardonner. Sa voix est ouragan, sa bouche feu, son haleine mort.

Hutgin a du plaisir à obliger les hommes en leur rendant service. Ambassadeur en Turquie.

Incubes voir

Ipes ou Ayperos donne du génie et de l’audace. Il connaît le passé, le présent et l'avenir. Prince et comte de l'enfer, commandant 36 légions, il apparaît sous la forme d'un ange ou sous celle d'un lion, avec les pattes d'une oie et une queue de lièvre.

Issacarum ou Isacaron (chérubin déchu apparaissant sous la forme d'un horrible cochon), Béhémoth, Ausitif, Zabulon et Bélaam sont des démons cités lors de l’affaire des Ursulines de Loudun.

Junier, prince des angesest invoqué dans les litanies du sabbat.

Kakos est invoqué dans les litanies du sabbat.

Kelen préside les débauches et les orgies.

Kemosh 
Salomon, pourtant « le plus sage des hommes » (I Rois 5,11), rétablit en Israël le culte des divinités étrangères et notamment celui de Kemosh ou Chemosh « l’abomination de Moab » (I Rois 11,4-8) représenté par un singe.

Kobal est le directeur des spectacles et des farces de l’Enfer. Démon perfide qui mord en riant, il est le patron des comédiens.

Labal 
voir Bébal

Lamastu, démone spécialisée dans l'avortement, apparaît sous la forme d'une femme à tête de lion, le corps ouvert d'écailles avec une parure d'aile de chauve souris 5Voir.

Lamia, démone, apparaît sous la forme d'une vieille femme aux dents acérées. Dans la mythologie grecque, Lamia a une apparence monstrueuse (buste de femme et corps de serpent) et se terre dans une caverne ; jalouse des autres mères, elle en sort parfois pour dévorer un jeune enfant 4.

Les Lamies, sous la forme de femmes ayant des têtes de dragon aux bouts des pieds, se trouvent dans les déserts. Elles hantent aussi les cimetières où elles déterrent les cadavres qu’elles mangent, ne laissant des morts que des ossements.

Léonard, le Grand Bouc Noir, Grand maître des sabbats, Inspecteur général de la sorcellerie, Chevalier de la Mouche : voir

Léviathan (Bête qui se tortille), monstre marin d’origine babylonienne et égyptienne (dragon marin ou crocodile), antique personnification de l’Abîme, devint dans la démonologie postérieure, un démon androgyne, avec le grade de grand amiral (sans doute parce qu’il personnifiait l’Abîme marin). Certains en ont fait une baleine, d’autres un crocodile. Léviathan désigne aussi l'universalité des poissons. C’est un grand menteur, responsable de nombreuses possessions. Il est coriace et difficile à exorciser. Dieu « fracasse les têtes de Léviathan pour en faire la pâture des bêtes sauvages » (Psaumes74,14).

Lilith, également connue sous les noms de Lilitu, Lillake, Belet-ili, Belili et Baalat, est présente dans les mythes juifs, sumériens, arabes et même teutons. Parfois donnée pour une fille maléfique d’Adam, premier homme de la tradition hébraïque, la démone Lilith semble dériver d’un esprit mésopotamien hantant le désert, de nature similaire et portant un nom de même consonance. 

Lilu, démon de Babylone, cherche les femmes malades pour leur faire du mal la nuit.

Loray anime les combats. Il aggrave les blessures faites par les archers.

Lucesme
 est invoqué dans les litanies du sabbat.

Lucifer, c’est le Diable, Satan, Azazel, SamaëlBélial ou Mastéma. Lucifer, le plus beau de tous les esprits purs, un séraphin ou un chérubin, prit la tête de la révolte des anges contre le Créateur.
Pour les démonologues, Lucifer est le grand justicier de l’enfer. Il est souvent pris pour le roi des enfers, commandant aux Européens et aux Asiatiques. Il apparaît sous la forme d’un bel enfant et aime jouer des tours. Selon les magiciens, il était invoqué le lundi et se contentait de l’offrande d’une souris. On l’invoque dans les litanies du sabbat des sorcières.

Lucifuge-Rofocale
  : voir

Magoa
, roi de l'occident, est l'un des plus puissants démons.

Maimon est le chef de la 9ème hiérarchie des démons, ceux qui sont des tentateurs et des dresseurs de pièges.

Malafar voir Valefar

Malphas
 bâtit des citadelles et des tours inexpugnables. Il renverse les remparts ennemis. Il fait trouver de bons ouvriers et donne des esprits familiers, mais il trompe ceux qui lui sacrifient. Grand président des enfers commandant 40 légions, il apparaît sous la forme d'un corbeau à la voix rauque.

Mammon et Moloch 
Mammon et Moloch sont des divinités du panthéon phénicien et ammonite [peuple de l’ancienne Syrie censé descendre d’Ammon (Ben Amm), le fils que Loth eut de sa fille cadette (Genèse 19,38) : les filles de Loth profitèrent de son sommeil pour s’unir à lui et donnèrent naissance à Ammon et Moab] ravalés au rang de démons et représentés avec une tête de veau ou de taureau.
Les Phéniciens et les Ammonites sacrifiaient des enfants à Mammon et à Moloch, lors des rites de fécondité, et ce trait leur est resté dans la démonologie comme dévorateurs des enfants.
Mammon est le dieu de la richesse des Syriens ; c’est aussi le démon de l’avarice. Il apprit aux hommes à fouiller la terre pour en découvrir les trésors. On le dit Ambassadeur des enfers en Angleterre. Sainte Françoise Romaine (+ 1440) présente Mammon comme étant un des trois princes des Enfers, soumis directement à Lucifer. 
Moloch ou Molek, Milkon, qui signifie « Roi », dieu Solaire des Cananéens de l'ancienne Palestine, cruelle idole des Phéniciens et des Carthaginois, a été identifié à Baal puis à Saturne. La statue du dieu était en bronze, creuse à l'intérieur. D'après Diodore de Sicile, elle avait les bras étendus en avant et un peu inclinés vers le sol, de manière à recevoir les corps qu'on lui offrait et qui retombaient ensuite de leur propre poids, brûlés et consumés, dans un bassin d'airain placé au-dessous. D'après la description de quelques anciens rabbins, les victimes qu'on déposait sur les bras de l'idole, élevés vers le ciel, roulaient dans une cavité ménagée à l'intérieur de la statue de bronze, que l'on faisait rougir au feu et, afin d'étouffer les cris plaintifs des victimes, les prêtres exécutaient autour de l'idole un grand bruit de tambours et d'autres instruments. De là le nom de Tophet (toph : tambour) donné par les Juifs à l'endroit de la vallée de Ben-Hinnôm, près de Jérusalem, où ils offraient des sacrifices à Moloch. Enfin, suivant quelques auteurs, le ventre et l'estomac de la statue étaient divisés en sept compartiments, dans chacun desquels on introduisait une victime vivante ; ici, une brebis ; là, un bélier ; à côté, un veau ; ailleurs, un bœuf, etc., et, dans le septième, un homme. Quelquefois, surtout chez les Juifs, on se contentait de faire passer les enfants à travers de grands feux allumés devant l'idole ; c'est ce qu'on appelait « consacrer son fils ou sa fille par le feu de Moloch ».
Salomon, pourtant « le plus sage des hommes » (I Rois 5,11), rétablit en Israël le culte des divinités étrangères et notamment celui d'Astarté ou Ashtart, déesse sidonienne de la fertilité et de la guerre et Reine du ciel (Ishtar chez les Sumériens), de Milkom (ou Moloch) « l’abomination des Ammonites » à qui il fit élever un temple à Tophet, et de Kemosh ou Chemosh « l’abomination de Moab » (I Rois11,4-8) représenté par un singe.
Les cultes de Moloch, de Baal et d’Ashtart (déesse arboricole figurée par un bosquet) furent pratiqué en Israël, notamment sous les règnes d’Achaz et de Manassé, qui firent passer un de leurs fils par le feu, dressèrent un autel à Baal dans le sanctuaire extérieur et osèrent placer le bosquet dans le Saint des Saints (II Rois 16, 3-4 ; 17, 16 ; 21,3-7).
Amon, qui succéda à son père Manassé, continua à servir les idoles (II Rois 21, 20-21).
Josias, fils d’Amon, démolit les autels des idoles, brisa les stèles, coupa les poteaux sacrés et souilla tous les hauts lieux en y faisant brûler ou jeter des ossements humains. (II Rois 23, 4-14).

Marbas ou Barbas répond sur les choses cachées. Il donne la connaissance des arts mécaniques. Il envoie les maladies. Grand président aux enfers commandant 36 légions, il se montre sous la forme d'un lion furieux.

Marchiosas obéit aux exorcistes et répond à toutes les questions sans jamais mentir. Ange déchu, il espère retourner au ciel parmi les anges, au bout de 1 200 ans. Grand Marquis de l'Enfer, commandant 30 légions, il apparaît sous la forme d'un loup avec des ailes de griffon et une queue de serpent, ou sous la forme d'un homme.

Marthym ou Bathym, duc aux enfers, commandant 30 légions, apparaît comme un homme grand et fort avec une queue de serpent, montant un cheval d'une blancheur livide. Il connaît les vertus des plantes et des pierres précieuses. Il peut transporter d’un pays à un autre à une vitesse prodigieuse.

Martinet défendait aux magiciens de ne rien entreprendre sans sa permission, ni de sortir d'un lieu avant qu’il leur donnât congé.

Mastéma voir Azazel

Melchom porte la bourse. Il est le trésorier-payeur des employés publics des Enfers.

Méphistophélès, démon médiéval, est défini par Goethe (dans Faust) comme « celui qui hait la lumière ». Goethe lui fait dire : « Je suis l'esprit qui toujours nie ; et c'est avec justice, car tout ce qui existe est digne d'être détruit, il serait donc mieux que rien n'existât. Ainsi, tout ce que vous nommez péché, destruction, bref, tout ce que l'on entend par mal, voilà mon élément. »
Méphistophélès, l'un des principaux seigneurs de l'Enfer, est le démon de la raillerie méchante, du mépris de la vertu, du scepticisme. On le reconnaît à sa froide méchanceté, à ce rire amer qui insulte aux larmes, à la joie féroce que lui cause l'aspect des douleurs.
Quand il est convoqué, son but premier est de confisquer votre âme et pour cela, il vous apprend la sagesse et vous donne un pouvoir immense pour tout ce que vous désirez. Le contrat signé avec votre sang n'est pas résiliable et finit avec votre mort.

Mérimin est le démon de la luxure et des plaisirs de la chair, non seulement des plaisirs sexuels, mais aussi de tous les plaisirs consommés de façon excessive.

Milkom : voir 

Minoson fait gagner aux jeux.

Molek ou Moloch : voir 

Montagnards
 : petits démons des mines de montagnes portant un tablier de cuir et tourmentant les mineurs.

Morax instruit dans l’astronomie et les arts libéraux. Il est le prince des esprits familiers. Capitaine, comte et président de plusieurs bandes infernales, commandant 36 légions, il apparaît sous la forme d'un taureau.

Mullin est le premier valet de chambre de Belzébuth.

Murmur est le démon de la musique.

Naamah est le démon femelle de la séduction (succube) dans la Kabbale.

Nabam est conjuré le samedi.

Naberius ou Naberus, Nebiros est un marquis vaillant à la voix rauque qui se montre sous la figure d'un corbeau (Lemegeton Clavicula Salomonis, XVIIe s.). Il donne l’éloquence, enseigne les arts libéraux, fait trouver la main de gloire, indique les qualités des métaux, des végétaux, et de tous les animaux. Il est aussi l’un des chefs des nécromanciens et prédit l’avenir. Selon le Grand Grimoire (ouDragon rouge), Nebiros est maréchal et inspecteur général des Enfers. Voir

Naimbroth est conjuré le mardi.

Nebiros voir Naberius

Nergal est le chef de la police des Enfers, le premier espion de Belzébuth, considéré parfois comme à l’origine d'épidémies. 
Dieu mésopotamien des Enfers, il est l’époux de la déesse des Enfers : Ereshkigal.
Idole adorée par les habitants de Kouth (II Rois 17, 30), il représentait très probablement la planète Mars que vénéraient aussi les Sabéens sous un nom analogue à celui de Nergal et ayant en syriaque la signification de « hache ».
Les légendes consignées dans le Talmud par les rabbins prétendent que le Nergal avait la forme d'un coq.

Nusmiane voir

Nybbas est le grand intendant des visions et des songes. La cour infernale le considère comme un bateleur et un charlatan.

Nysrock, seigneur des plaisirs de la table, est le chef de cuisine de Belzébuth.

Ob, démon des syriens, ventriloque, donnait ses oracles par le derrière, d'une voix basse et sépulcrale.

Oilette est invoqué dans les litanies du sabbat.

Olivier est invoqué comme prince des archanges dans les litanies du sabbat.

Orias, qui connaît l'astronomie et l'astrologie, est le démon des astrologues et des devins. Grand marquis de l'empire infernal, il commande 30 légions et apparaît comme un lion furieux, assis sur un cheval à queue de serpent et portant dans chaque main une vipère.

Orobas révèle les mensonges, accorde des dignités et des emplois et réconcilie les ennemis. Grand prince, commandant 20 légions, il apparaît sous la forme d'un beau cheval. Il parle de l'essence divine et peut donner des réponses sur le passé, le présent, et l'avenir.

Otis ou Ottis apparaît sous la forme d'une vipère, avec de grandes dents, 2 cornes sur la tête et un glaive à la main. Grand président des enfers, commandant 60 légions, il répond effrontément sur le présent et l'avenir.

Oze répond sur les choses divines et abstraites. Il rend l’homme insensé au point de lui faire croire qu’il est roi ou empereur. Il rend ses adeptes habiles dans les arts libéraux. Grand président des enfers, il apparaît sous la forme d'un léopard ou sous celle d'un homme ; il porte une couronne, mais ne règne qu'une heure par jour.

Pan, prince des Incubes, démon de la luxure, ou une des représentations du diable

Paymon ou Paimon, roi de l'enfer, commande à 200 légions. Il apparaît aux exorcistes sous la forme d’un homme chevauchant un dromadaire, couronné d’un diadème étincelant de pierreries avec un visage de femme. Il est accompagné des deux grands princes Labal (ou Bébal) et Abalim (ou Abalam). Il enseigne les arts, les sciences et les choses secrètes. Il faisait partie de l'ordre angélique desDominations.

Perrier ou Pierrier est invoqué comme prince des Principautés, dans les litanies du sabbat.

Perséphone 
voir Proserpine

Phoenix, avant de se montrer à un exorciste, produit des sons mélodieux. Mais il faut se boucher les oreilles quand on lui commande de prendre forme humaine. Il répond aux questions sur toutes les sciences. Grand marquis des enfers, il apparaît sous la forme d'un phénix avec la voix d'un enfant. Après 1000 ans, il espère retourner au 7ème ordre des Trônes.

Picollus vénéré par les habitants de la Prusse qui lui consacraient la tête d'un homme mort. 

Pierre-de-Feu est invoqué dans les litanies du sabbat.

Pierre Fort
 est invoqué dans les litanies du sabbat.

Pluton ou Hadès, AdèsPrince du feu, Grand Croix de l’Ordre de la Mouche, est le gouverneur des pays enflammés (Enfers). 

Princel ou PucelPocel répond sur les sciences occultes. Il enseigne la géométrie et les arts libéraux. Il est accusé de faire entendre de violents bruits ou le mugissement des eaux. Pour les Prussiens, il était le roi de l'enfer.

Prisier est invoqué dans les litanies du sabbat.

Proserpine (équivalent latin de Perséphone) assurait la germination des plantes. On lui a attribué un caractère redoutable avec ses nouvelles fonctions de Reine des Enfers. Elle est la mère des Érinyes. Voir Hécate
.

Pruslas ou Busas répond à tout ce qu’on lui demande. Il envenime les discordes et déclenche les guerres, les querelles. Il réduit les gens à la mendicité. Il régna sur Babylone. Il a la tête d’un hibou.

Pucel 
voir Princel

Pursan connaît le présent, le passé et l’avenir. Il aide à découvrir les choses enfouies, comme les trésors.

Python-Luzbel, chef des chérubins de l'abîme, démon des prophéties, est responsable du besoin d'isolement qui pousse les êtres à se couper de tout contact avec les autres et des faux prophètes qui annoncent la fin du monde et toutes sortes de cataclysmes. 

Raum ou Raym détruit les villes et donne des dignités. Grand duc, il commande 30 légions. Il apparaît sous la forme d'un corbeau lorsqu'il est conjuré. Il appartenait à l'ordre angélique des Trônes.

Remmon ou Rimmon, démon syrien, est le premier médecin de l’empereur infernal. Il a le pouvoir de guérir la lèpre. Ambassadeur en Russie.

Roneve ou Ronwe donne la connaissance des langues. Marquis et comte de l'enfer, commandant 19 cohortes, il apparaît sous une forme monstrueuse.

Rosier est invoqué comme prince des Dominations dans les litanies du sabbat.

Sabathan est invoqué dans les litanies du sabbat.

Sabras ou Sabnac, Salmac, démon des fortifications, bâtit des tours avec une adresse surprenante. Il change les hommes en pierres. Grand marquis infernal, commandant 50 légions, il apparaît comme un soldat à tête d'un lion, monté sur un cheval hideux.

Saleos ou Sallos, Zaleos est un puissant duc de l'enfer commandant 30 légions. Il est dépeint comme un beau soldat, coiffé d'une couronne ducale, et chevauchant un crocodile. 

Samaël ou Shammaël
Samaël est le nom angélique de Lucifer appelé également AzazelBélial ou Mastéma. 
Le nom « Samaël » est visiblement relié à se'mol, mot hébreu signifiant « le côté gauche ». Il semble que ce soit l'origine de l'utilisation de la gauche comme représentant le diable (senestre : sinistre).
Les cabalistes reconnaissent 2 anges portant le nom de Samaël, l'un blanc, l'autre noir :
- Le Samaël blanc, c'est l'ange des châtiments, l'exécuteur des hautes œuvres divines ; le Samaël noir est l'ange des catastrophes non expiatoires, des malheurs soudains et inexplicables, du moins en apparence.
Dans certains écrits rabbiniques et dans la littérature apocalyptique, le Samaël blanc est considéré comme l'Ange de la Mort, le bras gauche de Dieu ; vêtu de feu, lui même composé de feu, il est représenté avec six paires d'ailes tenant une épée dont l'extrémité contient du poison ou un arc et des flèches. 
- Le Samaël noir est aussi nommé le Samaël incirconcis, ou le père des écorces.
Les cabalistes donnent le nom d'écorces aux erreurs, parce que les erreurs sont des enveloppes qui cachent la vérité. Les esprits réprouvés sont les écorces vides qui ne contiennent plus la vérité, semblables aux citrons pleins de cendre qui croissent sur les bords du lac Asphaltite. Celui qui exerce la justice de Dieu sur les écorces, c'est le Samaël noir. La circoncision symbolise chez les Juifs le retranchement de l'écorce ou de l'erreur ; c'est-à-dire l'adoration du principe créateur sans aucune espèce de forme visible ou d'enveloppe matérielle.
Le Samaël incirconcis est donc le père de l'erreur, définition analogue à celle des docteurs catholiques, qui nomment Satan « le père du mensonge », en interprétant la parole du Christ, qui avait déclaré le Diable « meurtrier comme son père » ce qui indiquerait peut-être que le diable est en même temps le fils et le père du mensonge. Pour Eliphas Lévi, le diable est « le magnétisme du mal, la force fatale que Dieu a voulue, quand il a voulu la liberté » 
Samaël, prince des anges déchus (assimilé à Satan par Moïse Maïmonide), monté sur un serpent ayant la taille d'un chameau, vint séduire Eve dans le Jardin d'Eden. Il aurait cohabité avec elle bien avant Adam et de cette union serait né Caïn et de nombreux démons. De son côté, Adam, momentanément séparé d'Eve, se serait accouplé avec Lilith et, lui aussi, en aurait eu plusieurs démons.
D'autres prétendant que Samaël, androgyne, aurait forniqué avec les deux (on le confond parfois avec Asmodée, le démon de la luxure). 
Précipité par la suite aux abîmes, le serpent fut maudit entre toutes les bêtes et Samaël le rejoignit en la troisième résidence sur les sept auxquelles il est fait allusion dans le Zohar : « c'est le lieu des embrasements et des nuages de fumées où débouche le fleuve de feu qui s'écoule et émerge. Il est la maison où sont brûlées les âmes des ignobles car le feu y descend sur la tête des pervers que pourchassent les Anges destructeurs. C'est dans ce lieu aussi que parfois se trouvent les délateurs d'Israël qui les détournent de la bonne voie, sauf quand ceux-ci obtiennent la guérison qui leur permet de les repousser. Le chef qui est à leur tête vient du côté gauche. Tous les êtres qui peuplent cette résidence viennent du domaine obscur ce qu'exprime « L'obscurité est sur la face de l'Abîme. » (Genèse I, 2). Samaël le réprouvé y vit aussi. »

Samanum est un démon rouge qui attaque les hommes, les plantes et les minéraux, et provoque les pluies rouges. En Babylonie on lui attribuait des pouvoirs sexuels sur l'homme et la femme.

Samigina
 voir Gamigyn

Sarcueil est invoqué dans les litanies du sabbat.

Sargatanas : voir

Satan, de l’expression hébraïque ha-satan (le satan). Dans Zacharie et dans le Livre de Job, il s’agit d’un nom commun, « le satan », qui désigne un des anges serviteurs de Dieu, l’ange accusateur de l’homme, un "espion" rassemblant des renseignements sur les êtres humains lors de ses voyages terrestres ; ce n’est que dans les Chroniques qu’il devient un nom propre, celui de l'adversaire de Dieu :Satan.
L'adversaire de Dieu porte aussi les noms de Lucifer, le Diable, Serpent, Bélial, Azazel, Samaël, Mastéma...

Satanachia voir 

Sidragasum a le pouvoir de faire danser les femmes mondaines.

Sonneillon : Louis Gaufridy, curé de Notre-Dame des Accoules à Marseille, condamné pour avoir introduit le démon dans un couvent d'ursulines, est brûlé vif le 30 avril 1611. Des ursulines ont accusé Gaufridy de les avoir fait posséder par les démons, Belzébuth, Asmodée, Verrine, Grésil, Sonneillon, et autres…

Stolas ou 
Stolos, grand prince des enfers, commandant 26 légions, apparaît sous la forme d'un corbeau ou d'un hibou. Il enseigne l'astronomie et connaît les propriétés des plantes et des pierres précieuses.

Les stryges ou striges (du grec strigx « oiseau de nuit ») sont des démons femelles ailés, mi-femme mi-oiseau, apparus dès l'Antiquité, surtout dans la croyance romaine ; ils s'en prennent essentiellement aux nouveau-nés, soit en suçant leur sang, soit en les enlevant dans leurs serres crochues ; ils sont souvent confondues avec les vampires. Chez les musulmans, la stryge, appelée goule(ou ghole), se repait de la chair des cadavres. 
Burchard, évêque de Worms de 1000 à 1025, croit en l'existence des stryges ou striges. Il conseille à ses prêtres de demander à leurs pénitentes : "As-tu partagé la croyance de nombreuses femmes de la suite de Satan ? Que pendant le silence de la nuit, après t'être étendue dans ton lit et pendant que ton mari repose sur ton sein, tu as le pouvoir, toute corporelle que tu es, de sortir par la porte fermée, de parcourir l'espace avec d'autres femmes qui te ressemblent ? Que tu as le pouvoir de tuer, avec des armes invisibles, des chrétiens baptisés et rachetés par le Sang du Christ, de manger leur chair après l'avoir fait cuire, et de mettre à la place de leur coeur de la paille ou un tout autre objet ? Que tu as le pouvoir, après les avoir mangés, de les ressusciter et de leur accorder un délai pour vivre ? Si oui : quarante jours de jeûne et une pénitence durant sept ans."

Succor-Benoth
, chef des eunuques du sérail, est le démon de la jalousie.

Succubes : voir

Sustrugiel enseigne, selon les Clavicules de Salomon, l'art magique et donne des esprits familiers.

Sydonaï voir Asmodée 

Sytry, grand prince aux enfers, commandant 70 légions, apparaît sous la forme d'un léopard, avec des ailes de griffon. Quand il prend forme humaine, il est d'une grande beauté et enflamme les passions. Il découvre les secrets des femmes qu’il tourne volontiers en ridicule.

Tap voir Gaap

Terrier est invoqué dans les litanies du sabbat.

Thamuz, dieu sumérien, est l’inventeur de l’artillerie. Ses domaines sont les flammes, les grils, les bûchers. On lui attribue l’invention des bracelets féminins. Il excite les passions érotiques.

Ukobach est chargé par Belzébuth d’entretenir l’huile dans les chaudières infernales. Il se montre toujours avec un corps enflammé. Il serait l’inventeur des fritures et des feux d’artifices.

Uphir, démon alchimiste, connaît aussi les plantes. Il est responsable de la santé de Belzébuth et de la cour.

Uvall
 
voir Wall

Valefar ou Valafar, Valefor, Malafar connaît le passé et l’avenir et donne du génie et de l’audace aux hommes. Démon des voleurs, il pousse les gens à voler et est en charge de toutes les bonnes relations parmi les voleurs. Duc de l'empire infernal, commandant 10 légions, il apparaît sous la forme d'un ange ou d'un lion avec la tête d'un âne, les pattes d'une oie et une queue de lièvre. 

Vapula rend l’homme très adroit en mécanique et en philosophie. Il donne du génie aux savants. Grand et puissant duc de l'empire infernal, commandant 36 légions, il apparaît sous la forme d'un lion avec des ailes de griffon.

Vassago commande 26 légions. Il révèle les choses passées et futures mais rend hypocrite, ingrat et parjure.

Vépar, duc commandant 29 légions, qui apparaît sous la forme d'une sirène, dirige les vaisseaux marchands et inflige aux hommes des blessures venimeuses qu'on ne peut guérir que par exorcisme.

Verdelet, maître des cérémonies de la Cour infernale, est chargé du transport des sorcières au sabbat.

Verrine : Louis Gaufridy, curé de Notre-Dame des Accoules à Marseille, condamné pour avoir introduit le démon dans un couvent d'ursulines, est brûlé vif le 30 avril 1611. Des ursulines ont accusé Gaufridy de les avoir fait posséder par les démons, Belzébuth, Asmodée, Verrine, Grésil, Sonneillon, et autres…

Vine bâtit des maisons. Il fait enfler les rivières. Il connaît le passé.

Volac connaît les planètes et les retraites des serpents. Grand président aux enfers, commandant 30 légions, il apparaît sous la forme d'un enfant avec des ailes d'anges, monté sur un dragon à 2 têtes.

Wall ou Vual, UvallVovalVreal, grand duc des Enfers commandant 37 légions, apparaît sous la forme d'un dromadaire gigantesque et terrible. Il parle égyptien quand il prend figure humaine. Il donne l'amour des femmes, les causes d'amitié entre amis et ennemis, et raconte des choses passées, présentes et à venir. Il appartenait à l'ordre angélique des Puissances.

Xaphan, qui proposa aux rebelles de mettre le feu au ciel, est chargé d’attiser la braise des fourneaux infernaux avec sa bouche et ses mains.

Xezbeth est le démon des prodiges imaginaires, des comtes merveilleux et du mensonge.

Yan-Gant-Yan
 : démon nocturne portant cinq chandelles sur les cinq doigts, et les faisant tourner avec la rapidité d'un dévidoir (Finistère).

Zabulon, Béhémoth, Issacarum, Ausitif et Bélaam sont des démons cités lors de l’affaire des Ursulines de Loudun.

Zaebas ou Zaebos, grand comte des enfers, a l’aspect d’un beau soldat monté sur un crocodile ; sa tête est ornée d’une couronne ducale. Il est doux de caractère.

Zagan, grand roi et président de l'enfer, commandant 33 légions, a l'apparence d'un taureau aux ailes de griffon mais il peut prendre forme humaine. Il change l'eau en vin, le vin en eau, le sang en vin, le sang en huile, le plomb en argent et le cuivre en or. Il peut faire d'un fou un sage.

Zaleos
 voir Saleos



13/02/2012
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