EXORCISMES ET POSSESSIONS

EXORCISMES ET POSSESSIONS

Une université catholique romaine dispense des cours d'exorcisme

Une prière ouvre la séance de travail du jeudi 17 février, consacrée aux aspects liturgiques de l'exorcisme. L'officiant est un prêtre de 46 ans, Don Gabriele Nanni, expert en droit canon et exorciste attaché au diocèse de Modène. D'emblée, il s'efforce de démystifier sa fonction. "L'exorcisme vise à soustraire de l'emprise du démon par la prière", explique-t-il. "Il n'y a pas d'incantations, pas de rites, pas de formules. Ça, ce sont les sorciers qui le font. Pas nous, insiste-t-il. L'exorciste doitfaire preuve de discernement et d'une grande prudence. Nous n'avons pas de preuve de la possession. Simplement des indices qui nous laissent penser qu'il y a plus qu'un problème relevant de la psychiatrie." Des indices tels que "le fait deparler des langues étrangères ou anciennes sans jamais les avoir apprises" ou"des réactions de rejet aux signes sacrés, comme le crucifix, les sacrements", comme le stipule le nouveau rituel de l'exorcisme rédigé en 1999.

Don Luigi Maria, prêtre dans un petit village du sud de l'Italie, a fait 400 kilomètres pour assister au premier cours sur le satanisme dispensé par l'université pontificale Regina Apostolorum de Rome. "Je suis très heureux de ce premier cours, car il permet de lever un tabou dans l'Eglise", confie-t-il, avant d'expliquer :"J'attends de l'Eglise qu'elle prenne plus au sérieux la mission de l'exorciste."

LUTTE CONTRE LE "SATANISME"

Le séminaire "Exorcisme et prière de libération", dispensé par la congrégation des Légionnaires du Christ, comprend sept leçons de trois heures et se déroule du 17 février au 14 avril. Il a été conçu, selon le Père Paolo Scafaroni, recteur de l'université, pour "préparer [les prêtres et les séminaristes] à discerner les vrais cas de possession diabolique des cas de troubles psychiques afin de lesadresser aux exorcistes". Il vise à contrer le "développement de la mode du satanisme dans la musique, l'habillement et les objets", et "l'essor de l'occultisme, de la magie et des expériences mystiques".

A l'issue du cours, les dirigeants de l'université et plusieurs des enseignants de ce séminaire ont donné une conférence de presse, mais ils ont été incapables defournir la moindre donnée chiffrée. "Le satanisme est un phénomène en pleine croissance, mais il est impossible à quantifier", a pour sa part reconnu Marco Strano, officier de la police italienne expert en sectes satanistes, responsable du cours consacré aux aspects juridiques de ce phénomène. "Les satanistes accomplissent de plus en plus leurs rites dans des maisons privées, en secret", a-t-il expliqué.

Il y aurait en Italie un millier de sectes s'adonnant au culte de Satan, affirme un groupe de parlementaires qui suit cette question. Sept jeunes adeptes d'une de ces sectes, les Bêtes de Satan, ont été arrêtés en juin dans la région de Milan, accusés d'avoir assassiné trois de leurs amis et soupçonnés d'avoir poussé au suicide deux autres. Leur procès est en cours à Milan. Ils sont poursuivis pour"homicides volontaires et certains d'entre eux ont eux-mêmes revendiqué des pratiques sataniques et déclaré faire partie des Bêtes de Satan, ce qui est plutôt une circonstance aggravante", a précisé le magistrat instructeur.

Avec AFP

source:www.lemonde.fr



09/01/2014
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